Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- En 1920, Aurore Gagnon décède des suites des sévices infligés par sa belle-mère et par son père à Sainte-Philomène-de-Fortierville. Sa belle-mère, Marie-Anne Houde, reconnue coupable de meurtre, est condamnée à être pendue au mois d'octobre 1920, soit après qu'elle aura donné naissance à l'enfant qu'elle porte à l'époque de sa condamnation ; le 8 juillet 1920, en prison, Marie-Anne Houde donne naissance à un couple de jumeaux ; le 29 septembre 1920, la peine de mort de Marie-Anne Houde est commuée en emprisonnement à perpétuité ; atteinte d'un cancer généralisé, elle est mise en liberté le 3 juillet 1935, puis elle décède le 13 mai 1936 chez la soeur de son premier mari à Montréal. Le père d'Aurore, Télesphore Gagnon, reconnu coupable de complicité de meurtre, est condamné à l'emprisonnement à perpétuité ; les autorités du pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul estimant qu'une tumeur au cou ne lui laisse pas une longue période à vivre, il est libéré au début de 1926 ; remarié en 1938, il mourra en septembre 1961. La vie d'Aurore Gagnon inspire les comédiens Henri Rollin et Léon Petitjean qui la portent au théâtre dans une pièce intitulée Aurore, l'enfant martyre ; jouée de 1921 à 1951 à Montréal, en province et ailleurs au Canada, on évalue à environ 1 800 000 le nombre de personnes qui ont vu cette pièce. Un film intitulé La Petite Aurore, l'enfant martyre et réalisé par Jean-Yves Bigras, sort en salles en 1951, malgré les objections de Télesphore Gagnon, et connaît un succès immédiat. Son histoire est de nouveau filmée sous le titre Aurore en 2005.