Lev Tahor (secte religieuse
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Secte ultra-orthodoxe de la religion juive établie à Sainte-Agathedes-Monts sous la direction de Shlomo Helbrans.
- Éphémérides -
Au cours des années 1980, la secte Lev Trahor est fondée en Israel, par un certain Snlomo Helbrans ; Lev Tahor s'oppose à l'existence d'Israël parce qu'ils croient que les Juifs doivent vivre en exil jusqu'à ce que le Messie arrive. Lev Tahor (souvent décrit comme un culte) est un groupe religieux juif (une quarantaine de familles d'environ 200 personnes dont 140 enfants) .
2013 (18 novembre, en pleine nuit) Une quarantaine de familles juives orthodoxes fondamentalistes Lev Tahor quittent leurs domiciles de Sainte-Agathe-des-Monts entassés dans une douzaine de voitures et trois autobus scolaires loués et vont se réfugier à Chatham-Kent, Ontario, parce que certains d'entre eux avaient été convoqués au tribunal de la jeunesse et qu'ils voulaient sauver leurs enfants de la Direction de la protection de la jeunesse-DPJ à la suite de signalements faits à l'agence juive de services sociaux qui les avait transmis à la DPJ. Suite à une demande de la Direction de la protection de la jeunesse, la Cour du Québec avait ordonné le placement de 14 enfants de deux familles de cette secte. «Si les prescriptions de notre religion ne sont pas conformes à la loi québécoise, il ne nous restait qu'à faire nos bagages» affirme l'un de ceux qui ont pu être rejoint en Ontario par La Presse.
Les membres de la communauté Lev Tahor sont dirigés par Mayor Rosner et le rabin Erez Shlomo alias Nachman Helbrans, un citoyen d'Israel qui, dans les années 1990, a purgé une peine de deux ans de prison aux États-Unis pour participation dans un complot visant l'enlèvement à leur mère d'une jeune fille (13 ans) et de son frère (12 ans) ; leur mère avait quitté l'établissement des Lev Trahors au Guatemala ; la jeune fille devrait être rendue à son époux adulte.
(24 novembre) La Cour du Québec décrète qu'elle n'a pas perdu son autorité pour décider du sort des 14 enfants jugés en péril par la DPJ ; elle émet l'ordre de les rechercher et de les ramener.
(27 novembre 2013) Adam Brudzevski, un ancien membre de la secte, affirme que les enfants étaient battus et que les pieds des femmes et des fillettes étaient couverts de champignons parce que le rabbin les forçait à porter des collants et des chausettes en tout temps, même la nuit ; le jour il fallait ajouter les chaussures.
Pour avoir osé se déchausser dans son logement, une femme a été dénoncée par sa soeur et bannie de chez ses parents. En l'absence des parents qui n'ont pas comparu, la Cour ordonne le placement temporaire immédiat des enfants en familles d'accueil parce que selon la Cour, ces enfants risquaient de subir des torts sérieux (négligence, mauvais traitements, mariages forcés) en restant avec leurs parents .
(11 ou 12 décembre 2013) Le Toronto Star révèle que la secte Lev Tahor a reçu des millions $ en dons de charité ces dernières années, mais a néanmoins laissé derrière elle des chèques sans provision, des factures et des avis d'imposition impayés. La secte est l'objet de 7 poursuites judiciaires dans le district de Saint-Jérôme.
(17 décembre 2013) Après avoir remarqué une ecchimose sur le visage d'un tout petit, les services sociaux de l'Ontario retirent deux enfants (frère et soeur) à leurs parents.
Pour les récupérer 5 jours plus tard, ces derniers doivent promettre de renoncer aux châtiments corporels, d'être suivis en santé mentale et de ne pas déménager. Des membres quittent Chatham-Kent et fuient au Guatemala en catimini suivi peu de temps après par d'autres membres de la secte
(23 décembre 2013) La Société de protection de l'enfance de Chatham-Kent demande au tribunal ontarien de faire appliquer l'ordonnance québécoise. Le tribunal veut attendre que l'aînée des enfants, déjà mère d'un bébé à 14 ans, soit représentée par son propre avocat.
2014
(10 janvier 2014) L'affaire est entendue en Ontario par le juge Stephen Fuerth qui remet sa décision au 3 février 2014. Les services sociaux ontariens plaident qu'on ne peut laisser les parents changer de province pour échapper à la loi. L'avocat de la secte répond que leur liberté de religion serait brimée au Québec.
(16 janvier 2014) Après la levée de l'interdit de publication, La Presse publie des parties du témoignage d'un ancien membre de la secte qui a été à l'origine de la décision de la Direction de la protection de la jeunesse. On y apprend l'ampleur des sévices infligés aux enfants de la secte ; des jeunes gens sont mariées à 14 ans ou 15 ans et il arrive qu'un homme de 34 ans épouse une fille de 14 ans.
(Source : La Presse , 17 janvier 2014, page A9)
(3 février 2014) Le juge ontarien Stephen Fuerth ordonne que les enfants de la communauté Lev Tahor soient remis à la Direction de la protection de la jeunesse du Québec pour que celle-ci les place dans des familles d'accueil. Mais le juge accorde un sursis d'exécution de 30 jours pour permettre à la secte d'en appeler de sa décision.
(Source : La Presse, 4 février 2014, page A10)
En mars 2014, les membres de Lev Tahor s'exilent au Guatemala fuyant la justice québécoise et ontarienne. (La Presse, 10 octobre 2015, page A28)
(29 août 2014) Les résidents autochtones se sentant intimidés par les membres de la secte Lev Tahor, le conseil du village guathémaltèque de San Juan La Laguna vote pour l'expulsion des 230 membres de la secte Lev Tahor installés dans le village qui refusaient tout contact avec la communauté autochtone ; tous les membres de la secte quittent le village.
(13 septembre 2014) Le quotidien The Gazette rapporte qu'avec l'aide d'Interpol et des autorités d'Israël, la Sûreté du Québec-SQ a réussi à établir des accusations criminelles contre la secte ultra-orthodoxe ; les allégations suivantes sont contenues dans les demandes de mandats de perquisition présentées à un juge de la Cour supérieure du Québec.
Nathan Helbrans, le fils de Shlomo Helbrans, qui a quitté la communauté en 2012 y déclare que :
la force physique est utilisée pour les punitions durant les classes des enfants. | ||
Des jeunes filles de 13 et 14 ans sont attachées dans les caves quand elles désobéissent. | ||
Des adolescentes de 14 et 15 ans sont forcées de marier des hommes plus âgés | ||
Les enfants sont enlevés par la force à leurs familles et relocalisés dans d'autres familles selon les ordres de | Shlomo Helbransquand il juge que les enfants ne sont pas bien éduqués par leurs parents. | |
Les membres de la communauté sont forcés d'absorber des drogues psychotropes. | ||
La communauté contrôle tout l'argent reçu du gouvernement par un membre de la secte. | ||
Les enfants venus d'autres pays sont envoyés dans la communauté pour y être épousés par des membres de la | communauté et ils arrivent sous de faux prétextes pour éviter les autorités de l'Immigration. |
(27 septembre 2014) The Gazette rapporte que, selon un document de cour soumis par la Sûreté du Québec-SQ et daté du 18 novembre 2013, une «jeune fille de 14 ans a été achetée par», la suite de la phrase est raturée et le nom du mari n'est pas révélé. La Sûreté allègue aussi le rapt d'enfants de la communauté Lev Tahor âgés de moins de 14 ans ; la SQ accuse la communauté d'utilisation d'un ordinateur pour fabriquer de faux documents.
(22 novembre 2014) The Gazette rapporte que Revenu Canada a inscrit une hypothèque de 4,4 millions $ sur 34 propriétés de la secte à Sainte-Agathe-des-Monts ; les maisons hypothéquées sont la propriété de la Society for Spiritual Development, une compagnie sans but lucratif présidée par Uriel Goldman. (Source : The Gazette, 22 novembre 2014, page A11).