Bettez (Jonathan)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Le 31 juillet 2007, vers 20 h, Cédrika Provencher, née le 29 août 1997, est portée disparue par sa mère qui s'inquiète du fait que sa fille de 9 ans ne soit pas rentrée ; elle aurait été vue une dernière fois alors qu'elle aidait un homme à chercher son chien sur le boulevard Deschenaux de Trois-Rivières.
La Sûreté du Québec recherche une automobile Acura TSX rouge aux poignées chromées qui aurait été aperçue dans les environ du lieu et le jour de la disparition de Cédrika.
En juillet 2007, Jonathan Bettez est l'un des six propriétaires d'une automobile Acura rouge TSX aux poignées chromées, semblable à celle qui avait été vue au moment de l'enlèvement de Cédrika. Cinq propriétaires ont été mis de côté comme suspects potentiels, mais Bettez a été conservé comme suspect.
Quelques semaines après le meurtre de Cédrika Provencher, Bettez a remisé son automobile Acura rouge ; les policiers ont fouillé l'automobile, mais n'y ont rien trouvé.
Selon le Journal de Montréal (31 août 2016, page 3), les policiers ont trouvé plus de 1 000 photos de pornographie juvénile dans les ordinateurs saisis au lieu de travail et au domicile de Bettez.
Selon des documents rendus publics en juillet 2018, Bettez aurait refusé à trois reprises de passer le test du polygraphe.
Le 6 septembre 2007, la Sûreté du Québec publie la photo d'une automobile Acura rouge aux poignées chromées qu'elle recherche en lien avec le meurtre de Cédrika Provencher.
Le 9 mars 2012, il est établi que 260 automobiles Acura rouge ont été recensées dont 6 appartenant à des propriétaires habitant la région de Trois-Rivières.
Le 30 mars 2012, une fillette, qui aurait été abordée par un inconnu la veille de la disparition de Cédrika, affirme être en mesure d'identifier l'homme qui l'avait abordée.
Le 15 février 2013, la photo d'une jeune fille ayant une ressemblance frappante avec Cédrika fait surface sur internet, mais il s'avère qu'il ne s'agit pas de la petite Cédrika.
Le 11 décembre 2015, des ossements humains, dont un crâne, sont trouvés par des chasseurs dans un boisé, près de la voie de desserte de l'autoroute 40, à la limite entre les municipalités de Trois-Rivières et de Saint-Maurice.
Le 12 décembre 2015, la Sûreté du Québec-SQ confirme que l'autopsie a révélé que les ossements trouvés sont ceux de Cédrika Provencher.
Plusieurs dizaines d'agents inspectent le territoire où les ossements ont été trouvés à la recherche d'indices pouvant faire avancer l'enquête sur la mort de Cédrika.
Le 22 décembre 2015, la SQ cesse sa recherche d'indices, mais ne révèle pas le résultat de ses fouilles.
(Le Nouvelliste, 14 et 15 décembre 2015 ; Le Journal de Montréal, 2 décembre 2015, page 20).
Le 22 juin 2016, The Gazette rapporte que la SQ a repris ses recherches dans le boisé de Trois-Rivières où le crâne de Cédrika avait été trouvé le 11 décembre 2015 (The Gazette, 22 juin 2016, page A11).
Le 30 août 2016, Jonathan Bettez, 36 ans, directeur d'une entreprise familiale d'emballages industriels et qui était propriétaire d'une automobile Acura rouge qui correspondait à la description d'un véhicule suspect ayant été aperçu dans le secteur où Cédrika avait été enlevée est l'objet de 6 accusations de possession et distribution de pornographies juvéniles prises entre 2009 et 2013.
Le 12 octobre 2018, le juge Jacques Lacoursière, qui se dit convaincu que les éléments de preuve recueillis par les policiers avaient été obtenus de façon abusive, parle même d'une partie de pêche et souligne que ce cas démontrait une grave violation des droits fondamentaux de Jonathan Bettez.
Le 20 août 2019, Jonathan Bettez annonce qu'il intentera une poursuite en dommages de 10 millions $ contre la Sûreté du Québec-SQ et son ex-directeur Martin Prud'homme ainsi que contre la procureure générale du Québec ; selon la poursuite, la SQ voulait nuire à Jonathan Bettez, convaincue, sans motifs raisonnables que celui-ci était responsable de la disparition de Cédrika Provencher. La poursuite sera intentée par Jonathan Bettez, ses parents et l'entreprise familliale, Emballages Bettez. La police avait déposé une demande auprès de Facebook pour obtenir la liste des adresses IP utilisées par Bettez afin d'accéder à son compte». Le but était de vérifier si ces adresses avaient pu servir dans le téléchargement de porno juvénile. Des renseignements obtenus sans autorisation judiciaire ont ensuite permis aux policiers d'avoir notamment des mandats généraux pour examiner son téléphone cellulaire et ses ordinateurs dans son logement, la maison de ses parents et l'entreprise familiale Emballages Bettez. Longtemps considéré par la Sûreté du Québec-SQ comme le suspect principal dans l'affaire Cédrika Provencher, Jonathan Bettez n'a jamais été accusé en rapport avec la disparition et le meurtre de Cédrika Provencher survenu en 2007 ; Bettez était propriétaire d'une automobile Acura TSX rouge comme celle qui aurait été aperçue le 31 juillet 2007 dans les environs de l'endroit où Cédrika a été vue pour la dernière fois vivante.
Une vaste opération d'infiltration est organisée par la SQ pour trouver des preuves contre Bettez.
Le 12 octobre 2018, Le quotidien «Le Nouvelliste» de Trois-Rivières écrit :
«Le 11 octobre 2018, le juge Jacques Lacoursière en vient à la conclusion que les éléments de preuve recueillis contre Bettez par les policiers lors des fouilles et des perquisitions avaient été obtenus de façon abusive, allant même jusqu'à parler d'une «expédition de pêche». Selon le juge, il s'agit d'un cas où violation des droits fondamentaux est grave. «Il ne s'agit pas d'un cas où les policiers étaient confrontés à l'état incertain du droit ou à des zones grises, mais bien d'une erreur flagrante» a-t-il précisé. Le juge ne s'est pas gêné pour blâmer les policiers. «Le tribunal peut comprendre les difficultés auquelles les policiers sont confrontés dans le cadre de certaines enquêtes criminelles. Toute fois, la considération dont jouit l'administration de la justice est menacée si l'on cautionne une conduite policière qui ne respecte pas les dispositions de la Loi et les décisions des tribunaux». Bettez est alors acquitté des accusations qui pesaient contre lui.
Dans le cadre de leur enquête sur la disparition et le meurtre de Cédrika Provencher, les policiers avaient dans leur mire Jonathan Bettez comme suspect. Or, en décembre 2015, ils ont amorcé une enquête parallèle visant à vérifier s'il avait commis des infractions en matière de pornographie juvénile. Dès lors, et tout particulièrement à la suite de la découverte des ossements de la fillette en décembre 2015, une demande a été faite auprès de Facebook pour obtenir la liste des adresses IP utilisées par Bettez pour accéder à son compte et ensuite vérifier si elles avaient pu servir dans le téléchargement de pornographie juvénile.
Les renseignements qui ont ensuite été obtenus sans autorisation judiciaire ont permis aux policiers de se munir d'ordonnances générales de communication, d'autorisations judiciaires liées à la mort de Cédrika Provencher et de mandats généraux pour examiner le téléphone cellulaire de Jonathan Bettez, ses ordinateurs se trouvant dans son logement, la résidence de ses parents et le commerce Emballages Bettez».