Allan (Hugh)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Homme d'affaires (navigation, chemins de fer, textile, industrie et finance) né en 1810 à Saltcoats (Écosse).

Études à la Parish School de Saltcoats, Écosse.
Arrive à Montréal en 1826.
Commis chez le commerçant de céréales William Kerr (1826-1830).
Commissionnaire (1831-1835) chez la compagnie Millar, Parlane & Company qui devient la Millar, Edmonstone & Company qui devient l'Edmonstone, Allan & Company en 1839, puis la H. A. Allan Company en 1863.
Père de la lignée Hugh Allan/Smith d'Amérique.
Épouse Matilda Caroline Smith à Montréal en 1844 ; de cette union sont issus 9 filles et 4 fils dont Hugh Andrew Montague Allan.
Fondateur de la Montreal Ocean Steamship Company en 1855 ; cette entreprise obtient des subventions gouvernementales pour le transport fluvial et transatlantique du courrier et des immigrants et obtient le contrat pour le transport des troupes et équipements militaires outre-mer.
Président fondateur de la Merchants' Bank of Canada.
Administrateur (1847-1857) de la Bank of Montreal-BM.
Président du Montreal Board of Trade (1851-1854).
Impliqué dans une affaire de pots de vins (le scandale du Pacifique) qui contraint le premier ministre John A. Macdonald à démissionner le 5 novembre 1873, moins d'un an après sa réélection.
Force la fusion de la Compagnie du Richelieu avec la Compagnie canadienne de navigation pour former la Richelieu and Ontario Ships Line dont il fut président (1875-1881).
Son domaine, appelé Ravenscrag et situé sur le flanc du mont Royal, avait été acheté de Simon McTavish avant d'être cédé au Royal Victoria Hospital-RVH au début de la Deuxième Guerre mondiale - 1939-1945.
Lorsque le liner Lusitania à bord duquel elles voyageaient au nord de l'Irlande est torpillé par un sous-marin allemand le 7 mai 1915, Marguerite Allan, l'épouse de son fils Montagu Allan, et les deux filles du couple, Gwendolyn, 15 ans, et Anna, 16 ans, sautent à la mer ; la mère est blessée au dos et a la clavicule brisée lorsqu'une chaloupe de sauvetage la heurte ; elle survit et retient ses deux filles jusqu'à ce qu'elles leur soient finalement arrachées par la succion provoquée par le coulage du navire ; le corps de Gwendolyn est repêché alors que celui d'Anna n'est jamais retrouvé ; madame Allan fut tirée sous une chaloupe renversée et elle attendit avec 20 autres sinistrés jusqu'à ce que, trois heures plus tard, un navire cargo les prit à bord.
Le coulage du Lusitania entraîne un virement d'opinion à l'endroit de l'Allemagne et est grandement reconnu comme un facteur important de l'éventuelle entrée des États-Unis dans le conflit de 1914-1918.
Son fils Hugh Allan est tué au combat en France en 1917.
Malgré la perte de 3 de ses enfants pendant la guerre, Madame Allan a participé à la direction d'un hôpital de 140 lits de convalescence opéré par la Croix-Rouge canadienne à Moor Court, Devonshire, en Grande-Bretagne, jusqu'à la démobilisation des troupes canadiennes en novembre 1918.
Frère d'Andrew Allan. Beau-frère d'Isabella Ann Smith.
Décès en 1882 (9 décembre 1882) à Édimbourg (Écosse).
Inhumé au Cimetière Mont-Royal.
En novembre 2015, The Gazette rapporte qu'une tiare ayant appartenu à Madame Allan est mise en vente par l'encanteur Sothebys au prix initial de 600 000 $ ; cette tiare fabriquée par le joailler français Cartier, sertie de perles et arborant un gros diamant au centre du front avait été sauvée du naufrage du Lusitania par une servante de Madame Allan qui l'avait emportée avec elle lorsqu'elle a sauté dans la mer.


  • Distinctions -


Fait chevalier par la reine Victoria en 1871.

  • Crédits :


Lusitania : Triumph, Tragedy, and the End of the Edwardian Age (Greg King et Penny Wilson, 2015)

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