Therrien (Richard)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Therrien (Richard). (H) (C) (J)
Homme de loi (avocat) né en 1950.
Frère de Colette Therrien.
Juge à la Cour du Québec-CQ, chambre criminelle (18 septembre 1996-14 juin 2001).
En 1970, Paul Rose, Bernard Lortie et Francis Simard, qui seront plus tard condamnés pour le meurtre de Pierre Laporte, se réfugient à l'appartement que Richard Therrien partage avec sa soeur sur la rue Queen-Mary à Montréal.
Reconnu coupable de complicité après le fait relativement à la mort de Pierre Laporte.
En 1971, Richard Therrien reconnaît sa culpabilité à l'accusation de complicité après le fait dans l'affaire de l'enlèvement et du meurtre de Pierre Laporte commis en 1970 ; il est alors condamné à un an de prison.
En 1984, Therrien obtient son pardon.
Attaché politique sous le Gouvernement du Parti québécois-PQ.
À deux reprises, il tente d'obtenir sa nomination comme juge, mais ses demandes sont refusées lorsqu'il révèle avoir été condamné à un an de prison en 1971 pour complicité après le fait dans l'affaire du meurtre de Pierre Laporte.
En 1996, à sa troisième tentative, il omet de mentionner sa condamnation et il est alors nommé juge de la Cour du Québec sur la recommandation du ministre de la Justice, Paul Bégin.
En novembre 1996, il est l'objet d'une plainte du ministre de la Justice au Conseil de la magistrature pour avoir délibérément caché son passé judiciaire lorsqu'interrogé à cette fin par un comité de sélection des candidats à la magistrature du Québec.
Le 22 juillet 1997, le Conseil de la magistrature du Québec recommande sa destitution ; immédiatement, le ministre de la Justice accepte cette recommandation et demande à la Cour d'appel du Québec de statuer sur le sort du juge Therrien.
Le 29 octobre 1998, la Cour d'appel (banc de 5 juges) déclare que l'avocat Therrien n'est pas admissible à la fonction de juge. Therrien loge un appel à la Cour suprême du Canada pour faire annuler la décision de la Cour d'appel du Québec. La Cour suprême du Canada blâme sévèrement Richard Therrien pour n'avoir pas informé le comité provincial de sélection des juges de la Cour du Québec sur ses démêlés avec la justice en 1971 ; elle rejette sa demande d'annulation de la décision de la Cour d'appel du Québec.
Le 14 juin 2001, Richard Therrien démissionne de sa fonction évitant ainsi d'être destitué par l'Assemblée nationale.
Voir Québec (province). Crises. Crise d'octobre 1970.
Juge de la Cour du Québec démissionnaire (2001).