Bataille des Plaines-d'Abraham - 13 septembre 1759 (bataille)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • L'une des batailles de la Guerre de Sept Ans. Le général Wolfe, assisté du colonel Robert Monckton, du marquis George Townshend et du colonel James Murray, commande les troupes anglaises alors que le général Montcalm commande les troupes françaises. Les Anglais remportent une victoire décisive. Voir Guerre de Sept Ans (1756-1763).


  • Éphémérides -


1759 Épidémie de typhus dans toute la colonie.
(5 mai) 41 navires de guerre britanniques dirigés par l'amiral Sounders et transportant le général James Wolfe, 8 640 hommes de troupe et 13 500 marins et matelots quittent Halifax et commencent à remonter lentement le golfe du Saint-Laurent.
(15 mai) La flotte anglaise longe l'île d'Anticosti.
(19 mai) Les habitants du Bic voient venir la flotte anglaise.
(28 mai) La flotte anglaise mouille au large de l'île aux Coudres.
(Juin) Les Anglais assiègent le Fort Oswego.
(5 juin) L'évêque de Québec recommande aux membres du clergé de faire aux Anglais «toutes les politesses possibles, les priant d'épargner le sang et les églises
(24 juin) Une armada de 250 embarcations anglaises (29 gros navires, 12 frégates et corvettes, 2 galiotes à bombes, 80 navires de transport et une cinquantaine de petits baateaux ou goélettes) armées d'environ 1 900 canons et chargées de 15 000 marins et 8 500 soldats d'élite arrive au large de Québec.
(26 juin) Les Anglais débarquent sur l'L'Île-d'Orléans et assiègent Québec défendue par 14 200 hommes de troupe et 1 460 marins et matelots.
(2 juillet) L'armée anglaise installe un camp à la Pointe-Lévy et pointe ses canons vers Québec.
(9 juillet) L'armée anglaise installe des camps sur la rive gauche de la rivière Montmorency et sur l'L'Île-d'Orléans. Wolfe fait bombarder la ville de Québec et détruire toutes les paroisses de la campagne environnante (Ange-Gardien, Château-Richer, Sainte-Anne-de-Beaupré, Saint-Joachim, Baie-Saint-Paul, La Malbaie, Berthier-en-Bas, Pointe-Lévis, Saint-Nicolas etc.) ; plus de 1 400 maisons furent détruites.
(10 juillet) Les Français abandonnent les forts de l'Ohio et se replient au fort Niagara.
(12 juillet, vers 21 h) Les Britanniques commencent le bombardement de la ville de Québec à partir de la Pointe-Lévy ; ces bombardements se poursuivront sporadiquement jusqu'au 13 septembre suivant.
(16 au 23 juillet) Québec est mise à feu ; 530 maisons et la cathédrale sont détruites.
(18 juillet) Wolfe mouille deux vaisseaux en face de Sillery.
(21 juillet) Le général Amherst à la tête de 11 133 hommes s'embarque pour Carillon (Ticondéroga).
(Juillet) Les Français abandonnent les forts Presqu'île, LeBoeuf, Machaut et Venango sur la rivière Érié.
(24 juillet) Les Français perdent la bataille de La Belle-Famille sur la rivière Niagara.
(26 juillet) Le fort Niagara tombe aux mains des Anglais dirigés par William Johnson.
(31 juillet) Après avoir fait sauter le fort Carillon et le fort Saint-Frédéric, les Français dirigés par Bourlamaque se replient sur l'île aux Noix dans la rivière Richelieu.
(8-9 août) La Basse-Ville de Québec est incendiée.
(Août 1759) Les troupes britanniques ravagent les fermes de Beaupré, de Baie-Saint-Paul et de la Malbaie afin de couper la ville de Québec de toute source d'approvisionnement et de mettre fin au harcèlement que les habitants pratiquent contre l'armée anglaise. La dysenterie et le typhus font des ravages dans les rang de l'armée anglaise.
(20 août) Le gouverneur Vaudreuil recommande aux villageois «d'opposer la plus vive résistance aux Anglais».
(23 août) Quelques dizaines de Canadiens dirigés par l'abbé René Portneuf engagent la bataille à Saint-Joachim contre les Anglais qui les subjuguent et tuent l'abbé et plusieurs Canadiens.
(31 août, durant la nuit) Une troupe de 1 600 rangers anglais dirigée par le major George Scott quitte Pointe-Lévy et descend sur la Côte-du-Sud avec mission «d'incendier et détruire sur leur passage toutes les constructions, tuer le bétail, les moutons et les chevaux, et ravager la campagne tout entière».
(2-3 septembre) Les Anglais lèvent le camp de la rivière Montmorency, y brûlent leurs campements et détruisent leurs retranchements, puis vont s'installer à Pointe-Lévy et sur l'L'Île-d'Orléans.
(9 au 10 septembre) Les rangers du major George Scott débarquent dans la seigneurie de Kamouraska (164) et dans la seigneurie de la Rivière-du-Sud (148h) et détruisent 109 maisons ; dans les jours qui suivent, sont aussi détruites les maisons de Rivière-Ouelle, Saint-Rock-des-Aulnaies, Saint-Jean-Port-Joli, L'Islet, Cap-Saint-Ignace et Sainte-Anne-de-la-Pocatière ; en tout, les rangers de Scott ont détruit 998 bons bâtiments, bateaux plats et chaloupes sur une distance de 52 miles, ont fait 15 prisonniers et tué 5 personnes dont le seigneur Jean-Baptiste Couillard et son frère l'abbé Joseph Couillard.
(13 septembre, vers 4 h) Une vingtaine de soldats anglais escaladent la falaise de l'Anse au Foulon par un sentier que Montcalm avait ordonné de surveiller et neutralisent les sentinelles françaises ; 4 829 soldats anglais dirigés par Wolfe escaladent à leur tour la falaise et s'installent sur les Plaines-d'Abraham ; Moncalm, qui apprend ce débarquement vers 6 h 30, prend la tête d'environ 4 500 hommes (les régiments de La Sarre, Languedoc, Béarn, Guyenne et Royal-Roussillon) qui traversent Québec en ruines et arrivent sur les Plaines-d'Abraham. Vers 8 h ; Montcalm ordonne d'attaquer ; l'action commence vers 10 h.
C'est la Bataille des Plaines-d'Abraham et la prise de Québec par le général James Wolfe ; le général Wolfe est mortellement atteint vers 11 h, presque dès le début de l'engagement et le brigadier Townshend le remplace ; le général Montcalm est blessé mortellement par un éclat d'obus près des murs de la ville de Québec ; la bataille se termine vers 12 h par la victoire des Anglais sur les Français ; les vainqueurs y ont laissé 61 hommes tués et 603 blessés alors que les vaincus y ont perdu 150 hommes tués, 193 blessés et 370 faits prisonniers.
(14 septembre) Le général Montcalm décède des suites de ses blessures au couvent des ursulines de Québec ; ce qui restait de l'armée retraita vers Pointe-aux-Trembles (Neuville) et y attendit Lévis, venu de Montréal en assumer le commandement.
(18 septembre) La garnison de Québec (25 officiers, 342 soldats, 550 marins et 942 miliciens) dirigée par Ramezay remet la ville de Québec aux assiégeants dirigés par Townshend.
(17 octobre) Les Français abandonne le Fort Saint-Frédéric sur la rivière Hudson.
(18 octobre) Les brigadiers Monkton et Townshend partent pour l'Angleterre ou les colonies à bord de la flotte de l'amiral Saunders avec le gros de l'armée anglaise ; le brigadier James Murray, est nommé gouverneur de Québec à la tête d'une garnison de 7 313 hommes.
(14 novembre) Après avoir laissé une garnison de 600 hommes dans un fort érigé sur la rive droite de la rivière Jacques-Cartier, Lévis rejoignit le gouverneur Vaudreuil à Montréal où ce dernier s'était retiré ; la capitale du Canada était désormais Montréal.
(20 novembre) La flotte française perd une bataille navale aux mains de la flotte anglaise à la baie de Quiberon au large des côtes de la France.

  • Bibliographie -


La Guerre de la conquête (essai, Guy Frégault, 1955, réédité par Fides en 2009).
Québec 1759-1760 ! Les Plaines d'Abraham - L'Adieu à la Nouvelle-France (Gérard Saint-Martin, Éditions Economica, Paris, 2007).
Northern Armageddon : The Battle of the Plains of Abraham : Eight Minutes of Gunfire that shaped a Continent (D. Peter McLeod, édité par Douglas and McIntyre, 2008).
Québec, 1759 - Le siège de la bataille (C.P. Stacey, Presses de l'Université Laval).
La Vérité sur la Bataille des Plaines d'Abraham (D. Peter MacLeod, Éditions de l'Homme, 2008).
Plaines d'Abraham - Essai sur l'égo-mémoire des Québécois (Yves Tremblay, Athéna Éditions, 2009).
Journal du siège de Québec (anonyme, 1759, Presses de l'Université Laval-PUL, 2009).
L'Année des Anglais - La Côte-du-Sud à l'heure de la Conquête (Gaston Deschênes, 1988, réédition, Septentrion, 2009).
La Guerre de Sept-ans en Nouvelle-France (essai, Laurent Veyssière et Bertrand Fonck, Septentrion, 2012)


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