Gaudet (Sandra)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Le 9 mars 1990, Sandra Gaudet, 14 ans, quitte le domicile familial et indique à sa mère qu'elle passera la soirée chez sa copine. Elle se rendra finalement chez son petit-ami qu'elle quitte vers minuit.

Le 10 mars 1990, la mère de Sandra Gaudet rapporte à la police la disparition de sa fille.
Sandra Gaudet, 14 ans, aurait été violée, puis tuée et son corps dénudé avait été abandonné le long d'un chemin de forêt près de Val-d'Or. L'autopsie révèle des morsures aux seins et aux parties génitales de Sandra ; un chirurgien dentiste et consultant au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale a affirmé hors de tout doute raisonnable que ces morsures avaient été faites par Hugues Duguay ; on saura plus tard que le dentiste n'avait pris aucune mesure qui aurait permis d'indubitablement relier la dentition de Hugues Duguay aux empreintes laissées sur les seins et les parties génitales de la jeune femme.
Le 11 mars 1990, en fin de journée, les vêtements de Sandra sont retrouvés.
Le 12 mars 1990, un policier patrouillant dans les environs aperçoit le corps de Sandra en partie enfoui sous la neige, au bord du chemin de forêt.
Le 13 mars 1990, Laurent Taillefer est classé comme suspect par la police parce que son véhicule de couleur rouge aurait été aperçu la nuit, près du lieu où le cadavre de Sandra avait été retrouvé. La Gendarmerie royale du Canada-GRC avisent les policiers de Val-d'Or que Billy Taillefer, le fils de Laurent Taillefer et son ami Hugues Duguay devraient aussi être des suspects.
Le 27 avril 1990, Laurent et Billy Taillefer et Hugues Duguay sont arrêtés pour être interrogés.
Le 30 avril 1990, Hugues Duguay et Billy Taillefer sont accusés de l'agression sexuelle et du meurtre de Sandra Gaudet, alors que Laurent Taillefer est accusé de complicité après le fait du meurtre de Sandra Gaudet.
Le 1er février 1991, Hugues Duguay et et Billy Taillefer sont reconnus coupables du meurtre prémédité de Sandra Gaudet par un jury qui avait délibéré pendant 14 jours ; ils ont été condamnés à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de leur peine derrière les barreaux.
Le 26 février 1991, les condamnés inscrivent un recours à la Cour d'appel.
Le 12 juin 1995, la Cour d'appel du Québec rejette l'appel de Taillefer, mais ordonne la tenue d'un nouveau procès dans le cas de Duguay ; deux mois plus tard, Duguay renonce à un nouveau procés et reconnaît sa culpabilité à l'accusation réduite à homicide involontaire ; Duguay est alors condamné à l'emprisonnement à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 12 ans de sa peine derrière les barreaux ;
Au cours de l'enquête de la Commission Poitras sur la Sûreté du Québec, on découvre que les enquêteurs avaient délibérément caché des éléments qui auraient pu être favorables aux accusés.
Le 16 décembre 1996, Le procureur de la Couronne laisse tomber les accusations de complicité après le fait et accuse plutôt Laurent Taillefer d'entrave à la justice ; exaspéré par les délais, Laurent Taillefer reconnaît sa culpabilité et est condamné à une semaine de prison. Laurent Taillefer a également été condamné pour complicité après le fait.
En 1997, la famille Taillefer demande qu'une commission d'enquête se penche sur la possibilité de fabrication de preuve par les policiers.
En février 1998, la ministre de la Justice, Linda Goupil, renonce aux délais pour permettre à Taillefer et Duguay de faire de nouveau appel.
En septembre 2000, un juge de la Cour d'appel ordonne la remise en liberté de Taillefer et Duguay en attendant une décision.
En septembre 2001, la Cour d'appel décide que les éléments n'auraient pas été suffisants pour modifier le verdict de culpabilité et rejette l'appel.
Le 14 mars 2002, la Cour suprême décide d'entendre leur cause
Le 12 décembre 2003, elle annule la condamnation pour meurtre des deux hommes en raison de contradictions dans la preuve retenue contre eux ; la Cour ordonne ordonne la libération de Duguay et ordonne un nouveau procès dans le cas de Taillefer en raison de contradictions dans la preuve retenue contre eux.
En 2003, Au terme du nouveau procès, la peine imposée à Duguay est réduite à 12 ans.
En septembre 2006, la Couronne se dit incapable d'intenter un nouveau procès à Taillefer, comme l'avait demandé la Cour suprême.
Le 11 août 2006, Billy Taillefer est libéré puisque sa confession après son arrestation est jugée inadmissible par la Cour
En 2010, Billy Taillefer et Hugues Duguay poursuivent la Ville de Val-d'Or en dommages et intérêts pour 25 millions $ et le Procureur général du Québec pour 15 millions $.

(Chronologie et autres articles du Journal de Montréal-JdeM sur ce sujet : 22 septembre 2019, page12)

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