Lévesque (René)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Homme de lettres (journaliste) et commentateur de télévision né en 1922 (24 août 1922) à l'hôpital de Campbellton, Nouveau-Brunswick (il n'y avait pas d'hôpital à New-Carlisle Québec, lieu de résidence de ses parents).

Études à l'école de New-Carlisle (primaires), au Collège de Gaspé (secondaire), au Collège des jésuites Saint-Charles-Garnier de Québec et à l'Université Laval à Québec-ULQ (droit).
Annonceur et rédacteur de nouvelles au poste de radio CHNC de New Carlisle, puis au poste CKCV de Québec (1941-1942), et au poste CBV de Québec (1942-1944).
Il s'est engagé dans les services d'information de l'armée des États-Unis en 1944 ; il suit celle-ci en Alsace et en Rhénanie à titre de correspondant de guerre et il accompagne les premiers soldats américains qui pénètrent dans le camp de concentration de Dachau, Bavière, Allemagne.
Employé au service international (1946-1951), correspondant de guerre en Corée (1952), chef du service des reportages radio-télévisés et animateur des émissions Au lendemain de la veille (radio) et Carrefour et premier plan (télé) (1953-1956) à la radio de la Société CBC/Radio-Canada-SRC.
Épouse (premières noces) Louise l'Heureux (1921-2012)
Devenu pigiste, il anime l'émission Point de mire à la télévision de Radio-Canada et collabore à la revue Cité libre fondée par Gérard Pelletier et Pierre Elliott Trudeau (1956-1959).
Député du Parti libéral du Québec-PLQ (1960-1967), puis député indépendant (1967-1970) de Laurier à l'Assemblée législative du Québec-ALQ.
Ministre des Ressources hydrauliques et des Travaux publics (1960-1961), ministre des Richesses naturelles (1961-1966) et ministre de la Famille et du Bien-être social (1965-1966) dans le cabinet de Jean Lesage.
En désaccord avec le Parti libéral du Québec sur la position constitutionnelle de ce parti, il en démissionne le 4 octobre 1967 et fonde le Mouvement Souveraineté-Association-MSA lequel fusionne, en 1968 (11-14 octobre), avec le Ralliement national-RN de Gilles Grégoire et le Rassemblement pour l'indépendance nationale-RIN de Pierre Bourgault pour former le Parti québécois-PQ.
René Lévesque devient alors le premier président du Parti québécois-PQ (1968-1985).
En 1969, il constitue, avec les députés Yves Michaud, Antonio Flamand et Jérôme Proulx une opposition de circonstance au projet de loi 63 qui confère aux parents la liberté du choix de la langue d'enseignement à leurs enfants ; le groupe tente de retarder l'adoption de ce projet de loi en organisant un filibuster.
L'obstruction parlementaire (parfois connue sous son nom américain filibuster), est une technique parlementaire visant à retarder le plus possible l'adoption d'une loi à l'aide des moyens réglementaires de la chambre. Cette tactique dilatoire peut consister à prononcer délibérément d'interminables discours pour faire obstruction à un débat.
Candidat du Parti québécois-PQ de Laurier défait aux élections provinciales du 29 avril 1970 et candidat du Parti québécois de Dorion défait aux élections provinciales du 29 octobre 1973.
Député du Parti québécois-PQ de Taillon à l'Assemblée nationale du Québec-ANQ (1976-1985).
Premier ministre du Québec (25 novembre 1976 - 3 octobre 1985).
Le 6 février 1977, vers 4 h 15, alors qu'il retourne chez lui avec sa secrétaire Corinne Côté, après une soirée chez Yves Michaud, l'automobile qu'il conduisait heurte Edgar Trottier, 62 ans, un homme qui aurait été étendu au milieu du chemin McDougall, près de l'avenue Cedar à Montréal ; l'automobile conduite par M. Lévesque aurait traîné Trottier sur une distance d'environ 140 m ; les policiers ne lui ont pas fait passer le test de l'ivressomètre et il n'y a pas eu d'enquête du coroner relativement à ce décès.
Sous l'administration de René Lévesque, la Loi de l'assurance automobile (1977), la Charte de la langue française (Loi 101) le 26 août 1977), la Loi sur le financement des partis politiques (1977), la Loi sur la protection du territoire agricole (22 décembre 1978) sont promulguées, un référendum est tenu le 20 mai 1980 sur la souveraineté du Québec qu'il propose ; il perd le référendum mais gagne les élections générales suivantes en faisant élire 80 des 122 députés à l'Assemblée nationale.
Épouse (secondes noces) sa secrétaire, Corinne Côté (1943-2005).
Les 4 et 5 novembre 1981, le gouvernement de Pierre Elliott Trudeau et les 9 autres provinces canadiennes s'entendent sur une constitution, sur une formule d'amendement et sur le rapatriement de la Constitution au Canada (jusque-là, la constitution canadienne était une loi britannique qui relevait de la Chambre des communes de Londres pour les amendements que de temps à autres le Canada voulait lui apporter).
Le 24 septembre 1984, il qualifie de beau risque pour qualifier le fédéralisme proposé par le gouvernement conservateur du Canada dirigé par Brian Mulroney.
Au cours de la période du 20 au 27 novembre 1984, les ministres Louise Harel, Camille Laurin, Denis Lazure, Denise Leblanc, Jacques Léonard, Jacques Parizeau et Gilbert Paquette démissionnent successivement du cabinet parce qu'ils sont en désaccord avec la décision de René Lévesque de mettre en veilleuse le projet de souveraineté ; Denise Leblanc, Jacques Léonard, Pierre de Bellefeuille et Jérôme Proulx annoncent qu'ils siégeront dorénavant comme députés indépendants.
Le 20 juin 1985, par voie de communiqué, René Lévesque annonce sa démission comme président du Parti québécois et son abandon de la vie politique.
Père de Pierre Lévesque, de Claude Lévesque et de Suzanne Lévesque dont la mère est Louise l'Heureux.
Descendant d'Antoine Dionne, du côté maternel.
Décès en 1987 (crise cardiaque, 1er novembre 1987) à l'île-des-Soeurs (Montréal).
Inhumé dans le cimetière Saint-Michel de Sillery (Québec)

Député démissionnaire du Parti libéral du Québec-PLQ (1967).

  • Publications - Liste partielle


Option Québec (essai, 1968)
La Solution. Le Programme du Parti québécois présenté par René Lévesque (essai, 1970)
La Passion du Québec (essai, Québec Amérique, 1978)
Oui (essai, Éditions de l'Homme, 1980)
Attendez que je me rappelle... (essai, Québec Amérique, 1986 et 2007)
Chroniques de René Lévesque (essai, Québec Amérique, 1987)
Chroniques politiques, Tome 2 : 1970-1971 (essai, sous la direction d'Éric Bédard et Xavier Gélinas, Hurtubise, 2017)
Le gouvernement Lévesque (tome 1, de la genèse du PQ au 15 novembre 1976).
René Lévesque et nous (biographie, Pierre Gince et Marie Grégoire, 2020)

  • Distinctions -


Prix de journalisme Olivar-Asselin de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal-SJBM (1957) pour son émission Point de Mire, diffusée sur les ondes de CBC/Radio-Canada (1956-1958).
En 1999, on dévoile sa statue grandeur nature installée en face de l'Assemblée nationale.
En décembre 2001, on donne le nom de René-Lévesque à la circonscription provinciale de Limoilou.
En 2006, son nom avait été donné à 31 rues, parcs, boulevards ou ouvrages au Québec.
Grand officier de l'Ordre national du Québec-GOONQ (posthume, 2008).
En 2012, la maison natale de René Lévesque à New Carlisle est classéeimmeuble patrimonial ; en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, le propriétaire de la maison avait le devooir d'en assurer la préservation, mais l'état de cette résidence s'est dégradé d'année en année (Le Journal de Montréal, 4 octobre 2019, page 17)..
Le 28 juin 2018, Inauguration de L'Espace René-Lévesque à New Carlisle ; cet espace a été aménagé au coût de 2,2 millions $ par la Fondation de la Maison René-Lévesque, présidée par Louis-Étienne Bernard pour permettre aux visiteurs de redécouvrir les faits saillants de la vie du fondateur du Parti Québécois-PQ. (Le Journal de Montréal, 9 juin 2018, page 23).
le 3 octobre 2019, le ministère de la Culture et des Communications annonce que la maison d'enfance de René Lévesque à New Carlisle sera expropriée ; il s'agit d'une mesure exceptionnelle pour protéger le bâtiment

  • Crédits :


René Lévesque tel quel (François Aubin, Boréal Express, 1973)
René Lévesque : portrait d'un Québécois (Jean Provencher, Éditions La Presse, 1973)
René Lévesque ou Le projet inachevé (Peter Desbarats, Fides, 1977)
PQ : René Lévesque and the Parti québécois in Power (Graham Fraser, Libre Expression, 1984)
Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord (Réginald Hamel, John Hare et Paul Wyczynski, Fides, 1989)
René Lévesque : portrait d'un homme seul (Claude Fournier, Éditions de l'Homme, 1993)
René Lévesque, un enfant du siècle - 1922-1960 (Pierre Godin, Éditions du Boréal, 1994-2005)
René Lévesque, héros malgré lui - 1960-1976 (Pierre Godin, Éditions du Boréal, 1994-2005)
René Lévesque, l'espoir et le chagrin - 1976-1980 (Pierre Godin, Éditions du Boréal, 1994-2005)
René Lévesque, l'homme brisé (Pierre Godin, Éditions du Boréal, 1994-2005)
René Lévesque (Marguerite Paulin, XYZ Éditeur, 2003)
René Lévesque : une vie, une nation (biographie, Marguerite Paulin, XYZ éditeurs ; traduit en anglais par Lian Goodall, 2004)
Le Perdant, Les Intouchables (Martin Bisaillon, 2004)
L'activité secrète de René Lévesque le 18 juin 1965 (Michel Matte, Lanctôt Éditeur, 2005)
Derrière les portes closes - L'exercice du pouvoir au temps de René Lévesque - 1976-1985 (Martine Tremblay, Québec Amérique, 2006)
Le Parti de René Lévesque Un retour aux sources (André Larocque, Fides, 2007)
René Lévesque - Intime - (Louise Beaudoin et François Dorlot, 2007)
René Lévesque, un homme et son rêve (Pierre Godin, Boréal, 2007)
René Lévesque (essai, Daniel Poliquin, Éditions du Boréal, 2009)
Le Mythe René Lévesque (essai, Laurent Duval, Éditions Liber, 2015)


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