Québec (province). (histoire). Manifestations des étudiants de la province (2011-2015)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Éphémérides -


2011

(Février 2011) Le Gouvernement du Québec est aux prises avec des déficits budgétaires annuels qui ne cessent d'augmenter le niveau de sa dette.
Le financement des universités du Québec souffre d'un important déficit que le Gouvernement refuse de combler à même son budget. En janvier 2012, le Gouvernement de M. Charest décidera de combler le manque à gagner des universités en décrétant une augmentation annuelle des droits de scolarité universitaires de 325 $ par année pendant 5 ans, les étudiants de plusieurs cégeps de la région métropolitaine de Montréal et de certaines facultés de certaines universités commencent à boycotter collectivement leurs cours.
(17 mars 2011) Le Gouvernement du Québec aux prises avec des déficits budgétaires annuels qui ne cessent d'augmenter le niveau de sa dette décide de diminuer son déficit budgétaire. Il annonce qu'il augmentera les droits de scolarité à compter de septembre 2012 à raison de 325 $ par année pendant 5 ans, soit une hausse totale de 1 625 $.
Le financement des universités du Québec souffre d'un important déficit que le Gouvernement refuse de combler à même son budget.
(Mai 2013) Yalda Machouf-Khadir, 22 ans, la fille d'Amir Khadir, enregistre des plaidoyers de culpabilité aux accusations de complot, introduction par effraction, déguisement et méfait dans trois établissements dans le cadre du saccage des bureaux de la ministre Line Beauchamp. Ces actes sont passibles d'une peine maximale de 10 ans de prison. Le juge Jean-Pierre Boyer lui accorde une absolution conditionnelle pour les gestes posés au printemps 2012 lui évitant ainsi un casier judiciaire, mais l'absolution décidée par le juge est conditionnelle car elle devra respecter une période de probation de trois ans, faire 240 heures de travaux communautaires d'ici à 18 mois. La jeune femme a bénéficié des témoignages du docteur Rèjean Thomas et du maire de l'arrondissement Mont-Royal, Luc Ferrandez qui avaient rédigé des lettres en sa faveur

2012

(Janvier 2012) le Gouvernement de Jean Charest décide de combler le manque à gagner des universités en décrétant une augmentation des droits de scolarité universitaires de 1625 $ répartis en 5 augmentations consécutives de 325 $ par année. Avant la hausse annoncée les droits de scolarité sont de 2 168 $ par année.
(13 février 2012) Des étudiants de l'Université Laval à Québec-ULQ décident d'abandonner les cours pour protester contre la décision du gouvernement d'augmenter les droits de scolarité universitaire de 1 625 $ sur cinq ans soit 5 augmentations successives de 325 $ par année
Les associations d'étudiants de la province sont chapeautées par trois organisations provinciales : la Fédération des étudiants universitaires du Québec-FEUQ dont le présidente est Martine Desjardins ; la Coalition large de l'Association pour une solidarité étudiante-CLASSE dont le président est Gabriel Nadeau-Dubois ; et la Fédération étudiante collégiale- FECQ dont le président est Léo Bureau-Blouin.
(16 février 2012) Les élèves du Cégep du Vieux-Montréal commencent à boycotter leurs cours ; la manifestation est accompagnée de vandalisme dans ce cégep ; Yalda Machouf Khadir et Stéphanie Lavoie sont arrêtées et accusées de méfait. Le 30 octobre 2012, Stéphanie Lavoie reconnaît sa culpabilité et elle obtient une absolution inconditionnelle. Le 10 décembre 2013, Yalda Machouf Khadir ne se présente pas à son enquête préliminaire pour répondre aux accusations de méfait et de complot, ; mademoiselle Khadir, qui n'était pas familière avec les horaires des tribunaux, étudiait à ce moment-là dans un café.
(20 février 2012) Les élèves du Cégep du Valleyfield et ceux du Cégep de Saint-Laurent commencent à boycotter leurs cours.
(21 février 2012) Les élèves du Cégep Marie-Victorin et ceux du Cégep de Maisonneuve commencent à boycotter leurs cours.
(27 février 2012) Les élèves du Cégep André-Laurendeau et ceux du Cégep de Lanaudière à Joliette commencent à boycotter leurs cours.
(1er mars 2012) Les élèves du Cégep Lionel-Groulx commencent à boycotter leurs cours.
(1er mars 2012) 5 900 étudiants du Collège Édouard-Montpetit commencent à boycotter leurs cours.
(5 mars 2012) 4 200 étudiants du Cégep de Saint-Jérôme commencent à boycotter leurs cours.
(5 mars 2012) 9 700 étudiants du Collège Ahuntsic commencent à boycotter leurs cours.
(7 mars 2012) 3 200 étudiants du Collège Bois-de-Boulogne commencent à boycotter leurs cours.
Lors d'une manifestation étudiante, les policiers la déclarent illégale et ordonnent aux manifestants de se disperser ; les jeunes qui refusent de se disperser sont assaillis par des coups de bâton par la police et heurtés par les boucliers protecteurs que les policiers portent au bras. L'un des étudiants bastonnés âgé de 17 ans, à qui la mère, Suzanne Bilodeau, avait souhaité «Bonne Manif» à son départ le matin, a appelé sa mère pour lui demander de venir le chercher parce qu'il était blessé. Madame Bilodeau commence à réclamer une enquête indépendante sur la conduite des policiers au cours des manifestations. Ce jour-là, Fannie Poirier, une jeune étudiante Gaspésienne se radicalise après que Francis Grenier eut reçu un projectile de la police qui a fait éclater un de ses yeux devant la tour de Loto-Québec.
(14 mars 2012) 6 800 étudiants du Collège Montmorency commencent à boycotter leurs cours.
(15 mars 2012) 3 400 étudiants du Cégep de Saint-Hyacinthe commencent à boycotter leurs cours.
(18 mars 2012) Le nombre d'étudiants qui boycottent leurs cours atteint 270 000.
(20 mars 2012) Le ministre des Finances du Québec, Raymond Bachand, dépose le budget de la province pour l'année financière 2012-2013. Le budget répète l'intention du gouvernement d'éliminer le déficit des universités en augmentant la participation gouvernementale à 83 % et en demandant aux étudiants une augmentation annuelle de 325 $ pendant 5 ans ce qui devrait représenter une participation de 17 % du coût de leur instruction universitaire.
(21 mars 2012) Les étudiants en grève pour protester contre la hausse des droits de scolarité universitaire de 325 $ par année pendant les 5 prochaines années annoncée par le Gouvernement provincial dans les universités du Québec, bloquent l'accès au pont Champlain.
(22 mars 2012) Entre 110 000 et 200 000 étudiants (selon les sources) se réunissent au cours d'une grande manifestation dans les rues de Montréal.
(29 mars 2012) Trois étudiantes (Cecilia Telka Sydor-Eatable, Emma Strople et Lauren Danielle Nancarrow) sont appréhendées et inculpées sous 15 accusations de méfait, de complot et de port de déguisement dans un dessein criminel ; elles sont soupçonnées d'avoir lancé des ballons de peinture rose sur des voitures de la police ; elles ont été libérées sous conditions, notamment de ne plus manifester masquées. Le Collège Montmorency et le Collège de Valleyfield annulent les sessions d'été après 26 jours de grève de leurs étudiants.
(2 avril 2012) L'Édifice qui loge le bureau montréalais de la ministre de l'Éducation, Lyne Beauchamp, est aspergé de peinture rouge.
(3 avril 2012) Jean-François Morasse, un étudiant en droit de l'Université Laval à Québec-ULQ intente une procédure pour obtenir une injonction qui lui permettrait d'assister è ses cours.
(12 avril 2012) Six étudiants qui s'étaient introduits dans le pavillon Roger-Gaudry de l'Université de Montréal ont défoncé la porte de l'amphithéâtre et lancé de la peinture sur les murs et arraché des rideaux ; un constable est blessé au cours de l'incident.
(13 avril 2012) Six étudiants dont Yalda Machouf Khadir, qui s'étaient introduits dans le pavillon Roger-Gaudry de l'Université de Montréal, avaient défoncé la porte de l'amphithéâtre et saccagé le pavillon en lançant de la peinture et en arrachant des rideaux ; un constable a été blessé au cours de L'incident ; les étudiants suivants sont arrêtés et accusés de méfait ; Yalda Machouf Khadir, Félix Généreux-Marotte, Pascal Chabot-Lamarche, Zachary Daoust, Simon Langlois et Xavier Philippe-Beauchamp. Yalda Machouf Khadir a été envoyée à leur procès en même temps que Généreux-Marotte et Andrea Pilotte pour introduction par effraction et déguisement ; ils devront comparaître le 17 mars 2013 afin de fixer une date pour la suite des procédures. ; Mademoiselle Khadir doit se présenter au tribunal le 12 décembre 2013 pour répondre à des accusations d'entrée par effraction dans les bureaux de la ministre de l'Éducation, Lyne Beauchamp le 13 avril 2012, d'assault sur un photographe du Journal de Montréal et d'entrée et méfait de 50 000 $ dans les locaux de l'Université de Montréal sur le boulevard Édouard-Montpetit.
(20 avril) Une manifestation des étudiants au Palais des congrès de Montréal tourne au vinaigre quand des individus masqués tentent de briser les vitres du Palais en y lançant des morceaux d'asphalte arrachés sur le pavé à l'aide d'une pioche ; la police procède à plusieurs arrestations ; un policier armé d'un muzzle blast fait feu à hauteur de la poitrine à 4 ou 5 pieds d'un manifestant.
(21 avril 2012) Une autre manifestation des étudiants tourne à l'émeute et la police de Montréal arrête 90 individus.
Le Conservatoire de musique de Montréal annule la session pour chacun de ses étudiants qui s'est absenté à au moins deux cours dispensés au cours de la session d'hiver.
Des marches des étudiants et écoliers de Montréal se déroulent dans le centre-ville de Montréal.
Lors de la marche annuelle de protestation contre la brutalité policière, plus de 220 personnes sont appréhendées après que les manifestants et la police eurent échangés des pierres et des bouteilles d'une part et des bombes à bruit assourdissant et des gaz lacrymogènes d'autre part.
(26 avril 2012) Une autre marche des étudiants est l'occasion de l'arrestation d'une trentaine de casseurs qui ont été maîtrisés par les étudiants eux-mêmes avant d'être arrêtés par la police de Montréal.
(27 avril 2012) 176 701 étudiants et écoliers du Québec boycottent ou sont forcés de boycotter les cours et rejettent les dispositions de l'entente intervenue entre leurs représentants et ceux du gouvernement sur l'augmentation des frais de scolarité.
(2 mai 2012) Un sondage Léger Marketing établit que 60 % de la population du Québec est d'accord avec l'augmentation des droits de scolarité, mais que 71 % estime que le gouvernement avait mal géré le conflit. Un autre sondage indique le même jour que les francophones et les moins de 55 ans tendaient à tenir le gouvernement pour responsable de l'échec du règlement de la crise.
(3 mai 2012) Afin d'éviter une manifestation des étudiants à Montréal, le Conseil général du Parti libéral du Québec décide de tenir sa réunion à l'hôtel Victorin de Victoriaville.
(4 mai 2012) Le conflit des étudiants du Québec alors en cours avec le gouvernement se transporte en face de l'Hôtel Victorin de Victoriaville ; des centaines d'étudiants renversent les clôtures installées par la Sûreté du Québec pour établir un périmètre de sécurité. La police déclare la manifestation illégale et lance du poivre de cayenne, des gaz lacrymogènes puis, des balles de plastique (33 de ces balles ont été tirées par les policiers). Plusieurs manifestants sont blessés dont trois gravement (Dominique Laliberté blessée à la machoire (2 fractures et perte de 6 dents) alors qu'ils était à 200 m des policiers, Maxence Valade a perdu un oeil et Alexandre Allard a subi un traumatisme cranien et une lacération à l'oreille). 110 personnes sont arrêtées au cours de cet incident.
Quelques agents de la Sûreté du Québec sont également blessés par des objets (boules de billard, balles de golf, pavés d'asphalte et pierres) lancés par un groupe de manifestants masqués et vêtus de noir et appelés Black Blocs ; une scène télévisée montre un policier qui est dardé par un manifestant à l'aide d'un poteau de clôture.
(6 mai 2012) Les dirigeants des associations d'étudiants signent une entente dont ils ne s'engagent pas à recommander l'acceptation par leurs membres, mais qu'ils acceptent de leur soumettre. Cette entente prévoit que la hausse décrétée sera répartie sur 7 années au lieu de 5. Protestant contre cette entente, 33,9 % des étudiants (universitaires) et cégépiens du Québec boycottent leurs cours ; 1 250 arrestations ont été effectuées dans la province depuis le début du conflit.

L'entente telle que parue dans La Presse du 7 mai 2012

Pour l'automne 2012, la facture étudiante restera temporairement stable : la hausse des droits de scolarité sera compensée par une diminution équivalente des frais afférents. Les premiers augmenteront de 125 $, alors que les seconds diminueront d'autant. Le «compte à payer ajustable», a dit la ministre, sera reporté sur la facture de l'hiver prochain.

Québec crée un conseil provisoire qui se penchera sur la gestion des fonds publics par les universités. Il devra cibler d'ici à décembre 2012 les dépenses superflues dans les budgets des institutions.

Si le conseil provisoire a besoin de plus de temps pour étudier les dépenses des universités, la compensation de la hausse des droits de scolarité par une baisse des frais afférents sera prolongée d'un trimestre.

Par la suite, chaque dollar d'économie proposé par le conseil provisoire devra servir à diminuer les frais afférents. Ainsi, le «compte à payer ajustable» pourrait être totalement effacé, partiellement effacé ou complètement maintenu selon le niveau des économies réalisées.

La hausse des droits de scolarité est maintenue telle quelle, mais sur sept ans ; soit 268 $ par année pour un total de 1680 $.
(7 mai 2012) Jusqu'à cette date, 184 manifestations d'étudiants ont été tenues en 84 jours consécutifs. À ces occasions, 419 personnes ont été arrêtées par la police de Montréal dont 276 pour des infractions à des règlements municipaux et 155 pour des infractions criminelles.
(Entre le 7 mai et le 13 mai 2012) Les assemblées des étudiants tenues à travers la province rejettent l'entente signée le 6 mai par les porte-parole et reconduisent le boycott de leurs cours.
(8 juin 2012) Xavier-Philippe Beauchamp, 20 ans, et sa petite amie Yalda Machouf Khadir, Zacharie Daoust, 22 ans, Simon Langlois, 32 ans, Mathieu Mélançon. 22 ans, Andréa Pilote, 22 ans, comparaissent sous l'accusation d'avoir fait du saccage à l'Université de Montréal et dans le bureau de la ministre Lyne Beauchamp.
(10 mai 2012) Des bombes fumigènes sont jetée sur les voies du métro aux stations Préfontaine, de Castelneau, Lionel-Groulx et Fabre ; la Société de transports de Montréal-STM suspend l'opération du métro pendant 3 heures ; ce qui affecte de 200 000 à 300 000 passagers du métro. Des usagers ont filmé trois jeunes filles et un jeune homme sur le débarcadère de la station Lionel-Groulx ; leur photographie est publiée dans les journaux et dès l'après-midi ces personnes sont identifiées comme étant 4 étudiants en sociologie de l'Université du Québec à Montréal-UQÀM : Roxanne Bélisle, 23 ans, Geneviève Vaillancourt, 25 ans, Vanessa L'Écuyer, 22 ans et François Vivier-Gagnon, 22 ans ; ils sont arrêtés et accusés de complot et de méfait pour avoir obstrué, interrompu ou interféré avec l'usage légal et la jouissance d'une propriété et ils sont accusés d'avoir perpétré un canular terroriste ; ils sont remis en liberté sous conditions dont celle de ne pas se trouver dans le métro et de ne pas entrer dans aucune autre institution d'éducation ni dans une bibliothèque d'une université tant que les accusations qui pèsent sur eux n'auront pas été jugées. ; François Vivier-Gagnon est aussi accusé de possession illégale d'un couteau de type papillon (butterfly) ; l'accusation de canular terroriste sera retirée plus tard. Le 13 décembre 2013, le juge Réjean Paul annule l'interdit de métro et lève en même temps l'interdiction qui était faite à ces étudiants d'entrer dans toute autre institution d'éducation ou dans les bibliothèque d'autres universités. Deux des femmes ainsi punies préparent leur maîtrise en sociologie et une troisième fera de même à la fin du trimestre. Le juge a été impressionné par les notes de ces étudiants ; il a de plus convenu qu'il n'existait plus un climat de crise et que l'interdiction de métro est plus punitive pour les accusés que protectrice du public. Le 17 avril 2015, la juge Manon Ouimet, reporte au 12 juin 2015 l'audition des procès des 4 accusés ; les raisons de ce délai sont frappées d'un interdit de publication. Le 26 juin 2015, : Roxanne Bélisle, 27 ans, Geneviève Vaillancourt, 28 ans, Vanessa L'Écuyer, 25 ans, informent le tribunal de leur intention de plaider coupable aux accusations qui pèsent contre elles lors de leur prochaine présence en cour prévue pour le 11 septembre 2015.
(14 mai 2012) La ministre de l'Éducation, Line Beauchamp démissionne de son poste.
(16 mai 2012) Morasse obtient l'injonction demandée .
(18 mai 2012) L'Assemblée nationale adopte le projet de loi 78 (qui deviendra la Loi 12) par 68 voix contre 48) ; cette loi restreint strictement le droit de manifester, exige la remise d'un itinéraire huit heures avant une manifestation et prévoit des amendes maximales de 35 000 $ pour les regroupements, elle suspend aussi les cours des étudiants en grève jusqu'au mois d'août. Montréal modifie son règlement numéro P-6 pour y ajouter l'interdiction de porter un masque et l'obligation de remettre son itinéraire.
(21 mai 2012) Une trentaine de personnes sont arrêtées après que le Service de police de Sherbrooke eut donné l'ordre de dispersion d'une manifestation contre la loi 78 ; la police leur remet des constats d'infraction en vertu de la Loi sur la sécurité routière du Québec. Les étudiants ainsi accusés contestent ces avis ; le 15 février 2016, le juge Alain Boisvert, de la Cour supérieure du Québec prononce leur acquittement en faisant état de la confusion qui est survenue lors de la manifestation dans le secteur des rues Alexandre et Galt Ouest à Sherbrooke ; Étienne Bélanger-Caron, Valérie Lépine, Jonathan Proulx-Salvas et Guillaume Bolduc, figurent parmi les personnes que le juge a acquittées.
(22 mai 2012) Au 100e jours de grève des étudiants, 100 000 personnes participent à une manifestation à Montréal ; plusieurs défient ainsi la Loi 78 en dérogeant à l'itinéraire annoncé.
(23 mai 2012) Des processions de casseroles se multiplient aux quatre coins de la province, attirant chaque soir des foules de plus en plus nombreuses et diversifiées.
(25 mai 2012) Un groupe de 70 organisations dont les associations étudiantes dépose deux requêtes en cour visant respectivement à suspendre l'application de la Loi 12 et à l'invalider.
(28 mai 2012) Les leaders étudiants et le gouvernement entreprennent des négociations.
(9 et 10 juin 2012) Manifestation d'étudiants à l'occasion du Grand Prix Formule 1 de Montréal.
(17 août 2012) Retour en classe des derniers cégépiens en grève.
(27 juin 2012) La Cour supérieure rejette la requête en sursis visant à suspendre l'application de certaines dispositions de la Loi 12.
(31 août 2012) Une requête pour autoriser un recours collectif est déposée au nom d'un groupe d'étudiants qui s'estiment lésés de diverses façons par la grève de l'hiver et du printemps précédent ; cette requête vise 18 collèges et 7 universités qui n'ont pas offert de cours à la suite des votes de grève de l'hiver et du printemps précédents.
(4 septembre 2012) Lors des élections générales dans la province, le Parti québécois de Pauline Marois remporte le plus de sièges et les libéraux de Jean Charest sont chassés du pouvoir ; ce qui met fin à la crise étudiante.
(20 septembre 2012) Le Gouvernement du Parti québécois annule les augmentations des droits de scolarité.
(1er novembre 2012) Gabriel Nadeau-Dubois est reconnu coupable par le juge Denis Jacques d'outrage au tribunal pour avoir incité des manifestants à violer une injonction du juge de première instance. Nadeau-Dubois indique qu'il inscrira cette décision en appel.
2014
(27 août 2014) La Cour supérieure accepte d'entendre en même temps huit recours collectifs entamés par des citoyens arrêtés entre juin 2012 et mars 2014 en vertu du règlement municipal P-6 de la Ville de Montréal. (ce recours concerne 1 610 personnes arrêtées à Montréal et les sommes réclamées s'élèvent à 21 millions $.
2015
(30 janvier 2015) La Direction des poursuites criminelles et pénales met fin aux procédures judiciaires intentées contre 85 personnes arrêtées en mars 2012 en vertu du règlement P6 et retire les accusations contre 616 autres personnes faute de preuve ou en raison de délais déraisonnables.
(9 février 2015) La Cour municipale de Montréal donne raison à trois manifestant qui contestaient un constat d'infraction en vertu du règlement P6 qui obligeait à remettre l'itinéraire de leur manifestation à la police. Le jugement conclut que les participants à une manifestation ne peuvent être tenu responsables de la divulgation de son itinéraire. Le 26 février 2015, en conséquence de ce jugement, la Ville abandonne 3 000 constats d'infraction émis en vertu du règlement P6. Elle fera de même le 1er décembre 2015 pour 3 000 constats d'infraction émis en vertu du même règlement.
(26 mars 2015) Naomi Tremblay-Trudeau, une étudiante reçoit un projectile d'irritant chimique, en plein visage. L'agent Charles-Scott Simard a tiré le projectile qui a blessé la jeune étudiante. Le 9 décembre 2017, le Comité de déontologie policière qui avait été saisi d'une plainte en lien avec cet événement, émet un blâme contre l'agent Simard pour n'avoir pas utilisé son arme selon l'enseignement reçu, qui est de tirer le centre-masse et non à hauteur de tête.
(1er mai) 2015 Les étudiants et des professeurs du Cégep de Rosemont font la grève pour protester contre le décret d'austérité du Gouvernement libéral dirigé par Philippe Couillard.
(6 mai 2015) Le Cégep de Rosemont suspend 6 professeurs qui ont fait la grève et du piquetage le 1er mai 2015 malgré le voeu contraire de leur Syndicat ; les 6 professeurs demeureront suspendus jusqu'à ce que le Collège décide sur une autre sanction à leur endroit ; les étudiants se sont présentés à leurs classes, mais les 6 professeurs n'y sont pas venus.
2016
(7 janvier 2016) Deux professeurs de l'Université du Québec en Outaouais obtiennent des dédommagements de l'établissement et de la police en raison d'une intervention policière violente qui a eu lieu sur le campus en avril 2012.
(27 janvier 2016) La Cour d'appel du Québec conclut que les étudiants n'ont ni le droit clair de faire la grève ni le droit clair d'exiger l'accès à leurs cours.
(22 juin 2016) La juge Chantal Masse de la Cour supérieure du Québec invalide deux articles du règlement P-6 de la Ville de Montréal sur les manifestations : l'article 2.1 interdisant le port d'un masque et l'article 3.2 obligeant à fournir un itinéraire avant une manifestation spontanée. La juge décrète que l'interdiction de porter un masque est une mesure excessive et déraisonnable en plus de contrevenir à la Charte canadienne des droits et libertés puisqu'elle porte atteinte à la liberté d'expression. La juge stipule également qu'il n'est pas nécessaire de fournir un itinéraire avant une manifestation «spontanée».
(4 octobre 2016) Le sergent Claude Provost du Service de police de Montréal est blâmé par le Comité de déontologie policière pour avoir aspergé de poivre de Cayenne des clients de la terrasse bondée du Bar Le Saint-Bock de la rue Saint-Denis où s'étaient réfugiés des manifestants poursuivis lors de la 26e manifestation nocturne dans les rues de Montréal. En voulant arrêter l'un des manifestants qui venait de leur lancer une chaise, les policiers avaient utilisé la force nécessaire, mais le sergent Provost avait aspergé largement les clients d'irritants chimiques alors que parmi ceux-ci se trouvaient des gens qui n'avaient rien à voir avec la manifestation ; son geste avait provoqué la panique parmi les clients présents sur la terrasse ; le Comité de déontologie estime que Provost n'était pas justifié d'utiliser sa bonbonne de gaz comme il l'a fait. (Journal de Montréal, 5 octobre 2016, page 23).
(28 octobre 2016) Gabriel Nadeau-Dubois obtient gain de cause en Cour suprême du Canada qui invalide sa condamnation pour outrage au tribunal.
2017
(Mai 2017) Gabriel Nadeau-Dubois est élu député du Parti Québec solidaire à l'Assemblée nationale du Québec-ALQ.
(12 septembre 2017) Deux étudiants, âgés de 19 et 20 ans, des manifestants de la Meute et de groupes anti-fascistes contre et pour l'immigration, sont arrêtés à leur domicile par la police pour leurs actions au cours de la manifestation du 20 août 2017 à Québec qui avait tourné au vinaigre ; il n'est pas révélé si les personnes arrêtées étaient avec le groupe des pro-immigration ou anti-immigration.

Situation des protestations des étudiants dans les cégeps du Québec (La Presse le 16 mai 2012)

Région d'Abitibi

Cégep de L'Abitibi-Témiscamingue : pas de boycottage des cours

Région du Bas-Saint-Laurent

Cégep de La Pocatière : pas de boycottage des cours
Cégep de Matane : pas de boycottage des cours
Cégep de Rimouski : pas de boycottage des cours
Cégep de Rivière-du-Loup : pas de boycottage des cours

Région de la Capitale nationale

Collège François-Xavier-Garneau : pas de boycottage des cours
Cégep de Limoilou : pas de boycottage des cours
Cégep de Sainte-Foy : pas de boycottage des cours

Région du Centre-du-Québec

Cégep de Drummondville : pas de boycottage des cours
Cégep de Victoriaville ' pas de boycottage des cours
Cégep Chaudière-Appalache : pas de boycottage des cours
Cégep de Beauce-Appalaches : pas de boycottage des cours
Cégep de Lévis -Lauzon : pas de boycottage des cours
Cégep de Thetford : pas de boycottage des cours

Région de la Côte-Nord

Cégep de Baie-Comeau : pas de boycottage des cours
Cégep de Sept-Îles : pas de boycottage des cours

Région de l'Estrie

Champlain Regional College : pas de boycottage des cours
Cégep de Sherbrooke : pas de boycottage des cours

Région de la Gaspésie-et-des-Îles

pas de boycottage des cours

Région de Lanaudière

Cégep régional de Lanaudière : pas de boycottage des cours

Région des Laurentides

Collège Lionel-Groulx : 5 500 étudiants boycottent les cours depuis le 1er mars
Cégep de Saint-Jérôme : 4 200 étudiants boycottent les cours depuis le 5 mars

Région de Laval

Collège Montmorency : 6 800 étudiants boycottent les cours depuis le 14 mars

Région de la Mauricie

Collège de Shawinigan : pas de boycottage des cours
Cégep de Trois-Rivières : pas de boycottage des cours

Région de la Montérégie

Collège Édouard-Montpetit : 5 900 étudiants boycottent les cours depuis le 1er mars
Cégep Granby-Haute-Yamaska : pas de boycottage des cours
Cégep de Saint-Hyacinthe : 3 400 étudiants boycottent les cours depuis le 15 mars
Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu : pas de boycottage des cours
Cégep de Sorel-Tracy : pas de boycottage des cours
Cégep Granby-Haute-Yamaska : pas de boycottage des cours
Collège de Valleyfield : 1 900 étudiants boycottent les cours depuis le 20 février

Région de Montréal

Collège Ahuntsic : 9700 élèves boycottent les cours depuis le 5 mars
Cégep André-Laurendeau: 2 900 étudiants boycottent les cours depuis le 27 février
Collège Bois-de-Boulogne : 3 200 étudiants boycottent les cours depuis le 7 mars
Dawson College pas d'étudiant en grève
Collège Gérald Godin : pas de boycotage des cours
John Abbott College : pas de boycotage des cours
Vanier College : pas de boycotage des cours
Collège Maisonneuve : 6 100 étudiants boycottent les cours depuis 21 février
Cégep Marie-Victorin : 3 600 étudiants boycottent les cours depuis 21 février
Collège de Rosemont 3 500 étudiants boycottent les cours depuis le 5 mars
Cégep du Vieux-Montréal : 6 900 étudiants boycottent les cours depuis le 16 février
Cégep Saint-Laurent : 3 500 étudiants boycottent les cours depuis le 20 février
Cégep André-Laurendeau de LaSalle : 3 000 étudiants boycottent les cours.

Région de l'Outaouais

Heritage College : pas de boycottage des cours
Cégep de l'Outaouais : pas de boycottage des cours

Région du Saguenay-Lac-Saint-Jean

Collège d'Alma : pas de boycottage des cours
Cégep de Chicoutimi : pas de boycottage des cours
Cégep de Jonquière : pas de boycottage des cours
Cégep de Saint-Félicien : pas de boycottage des cours

Les étudiants de 35 cégeps francophones boycottent leurs cours : aucun étudiant des collèges anglophones ne boycotte ses cours.

Situation dans les universités du Québec selon La Presse du 16 mai 2012:

Université de Sherbrooke : 5 300 des 17 000 étudiants boycottent les cours.
Université Laval à Québec ' 4 300 des 44 000 étudiants boycottent les cours.
Université du Québec à Trois-Rivières 413 des 44 000 étudiants boycottent les cours.
Université McGill 150 des 37 800 étudiants boycottent les cours.

(12 mai 2012) La police effectue une perquisition dans un logement situé à l'angle de la rue Sainte-Catherine-Est et de l'avenue Letourneux à Montréal.
(14 mai 2012) L'enquête sur cautionnement qui devait être tenue le matin pour les personnes détenues à cause des bombes fumigènes est reportée au 23 mai. Les quatre accusés resteront détenus jusqu'à leur enquête sur cautionnement, le 23 mai.
(14 mai 2012) La ministre de l'Éducation, madame Line Beauchamp remet sa démission de son poste de ministre et de députée. Madame Michelle Courchesne est nommée pour lui succéder au ministère de l'Éducation tout en conservant son poste de présidente du Conseil du trésor.
(16 mai 2012) Situation dans les Cégeps du Québec selon La Presse du 16 mai 2012 : Au cégep Lionel-Groulx , l'escouade anti-émeute de la Sûreté du Québec prête main-forte à la police de Sainte-Thérèse afin de dégager l'entrée de l'établissement pour mâter une manifestation déclarée illégale par la police lorsque 53 étudiants avaient obtenu une injonction pour aller suivre leurs cours.
(17 mai 2012) 67 000 étudiants sur 175 000 (38 %) boycottent leurs cours alors que 108 000 sur 175 000 (62 %) les poursuivent.
(18 mai 2012) Afin d'éviter des échauffourées entre les étudiants qui veulent boycotter les cours et ceux qui veulent entrer dans leur cégep ou leur faculté universitaire, le gouvernement du Québec fait adopter un projet de loi (78) qui, entre autres, annonce que les cours dans 14 cégeps sur 48 sont suspendus jusqu'au 15 août à moins qu'une entente intervienne entre le cégep et l'association de ses étudiants. Le projet de loi interdit tout attroupement de plus de 10 personnes qui n'aura pas été signalé à la police au moins 8 heures d'avance et cet attroupement ne pourrait pas être à moins de 50 m du périmètre du terrain de l'institution visée ; de plus, s'il s'agit d'une marche de plus de 50 personnes, les organisateurs doivent 8 heures d'avance indiquer à la police l'heure du début, la durée et l'itinéraire de leur marche ; les peines prévues pour des infractions à cette loi comportent une suspension de perception de la cotisation étudiante pour leur association de un semestre pour chaque jour de boycottage des cours ; les contrevenants s'exposent de plus à des amendes de 1 000 $ à 5 000 $ ; s'il s'agit d'un dirigeant d'association, l'amende sera de 7 000 $ à 35 000 $ et l'association sera passible de 25 000 $ à 125 000 $ . Le Parti québécois de Pauline Marois et le parti Québec solidaire d'Amir Khadir et de Françoise David. s'opposent au projet de loi 78. Selon Me Marc-Antoine Cloutier, directeur général de l'organisme Juripop, cette loi a tristement marqué l'histoire du Québec parce qu'elle a brimé les libertés fondamentales de la population. Il estime que le gouvernement, en voulant contrôler l'effervescence sociale qui régnait, est allé trop loin. Il déplore, entre autres choses, que la loi ait pratiquement criminalisé » l'action des jeunes leaders étudiants. (source : La Presse canadienne et Le Devoir 21 mai 2013).
La ville de Montréal a adopté le règlement P6 qui impose un avis du parcours de la part des organisateurs sans quoi la police pourra déclarer la manifestation illégale.
(20 mai 2012) 303 manifestants sont arrêtés par la police de Montréal, la manifestation ayant été déclarée illégale faute de l'avis de l'itinéraire.
(23 mai 2012) 501 manifestants sont arrêtées par la police de Montréal, la manifestation ayant été déclarée illégale faute de l'avis de l'itinéraire.

(29 mai 2012) Gabriel Nadeau-Dubois plaide non coupable à l'accusation de ne pas avoir appelé au non respect d'une injonction de la Cour supérieure lors d'une interview au Réseau de l'information RDI de Radio-Canada ; Jean-François Morasse étudiant au baccalauréat en design graphique de l'Université Laval à Québec-ULQ porte plainte contre Gabriel Nadeau-Dubois pour incitation au non-respect de l'injonction de la Cour supérieure.
(23 mai 2012) Les 4 personnes accusées d'avoir jeté des bombes fumigènes dans le métro sont libérées sous cautionnement.
(25 mai 2012) Plus de 70 groupes contestent la Loi 12 (projet de loi 78) devant les tribunaux.
(27 mai 2012) Début d'une seconde ronde de négociations entre le gouvernement et les fédérations d'étudiants.
(28 mai 2012) Michel Arsenault, président de la Fédération des travailleurs du Québec-FTQ indique par lettre aux syndicats canadiens de ne pas intervenir dans la grève des étudiants du Québec sans parler à son organisation et les incite à «faciliter une entente négociée au lieu d'alimenter les feux».
(30 mai 2012) Dépôt du rapport du vérificateur général du Québec qui met la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, dans l'embarras pour l'attribution des subventions pour les équipements sportifs (ex. arénas, terrains de jeux).
(1er juin 2012) La Fédération des cégeps du Québec accorde jusqu'au 15 juin aux étudiants dont les cégeps étaient en grève pour indiquer à leur institution s'ils entendent rentrer en classe le 17 août pour une session spéciale qui leur permettra de terminer la session d'hiver ; s'ils ne désirent pas revenir en classe pour cette session, ils devront en aviser leur institution qui inscrira le mot abandon sur leur dossier de la session d'hiver ; s'ils n'avisent pas l'institution dans un sens ou dans l'autre, l'institution inscrira échec sur leur dossier de la session d'hiver.
(10 juin 2012) À la suite de plusieurs menaces reçues par la police annonçant la paralysie du métro et de la Course du Grand-Prix automobile, toutes les stations du métro de Montréal sont occupées par des policiers qui demandent de fouiller les sacs-à-dos des usagers ; 50 personnes sont expulsées du métro parce qu'elles ont refusé que la police voit ce que leurs sacs-à-dos contenait ; 34 personnes sont arrêtées par la police et détenues pendant 3 heures, mais seulement 2 d'entre elles ont été accusées formellement. Environ 250 000 personnes ont utilisé le métro pour se rendre sur l'île Sainte-Hélène au cours du weekend du Grand Prix automobile de Formule I sur le circuit Gilles-Villeneuve de l'île Notre-Dame. La police affirme que sa procédure lui a permis de saisir une barre à clous et du matériel de feu d'artifice, un couteau attaché avec de la corde au bout d'un bâton, des briques, des roches, des bâtons, des répliques d'armes à feu, une carte du centre-ville de Montréal décrivant le parcours pour se rendre au site gardé du Grand-Prix.
(11 juin 2012) Lors d'une élection complémentaire, le Parti libéral du Québec perd le siège d'Argenteuil qu'il détenait depuis 46 ans, mais il conserve le siège de LaFontaine laissé vacant par la démission du député Tomassi. La Classe demande à la Commission des droits de la personne du Québec de faire enquête sur les fouilles systématiques que la police a effectuée dans les sacs-à-dos de manifestants qui portaient le carré rouge, signe arboré par les étudiants qui contestent l'augmentation des droits de scolarité universitaires.
(15 juin 2012) Huit cégeps sur l'île de Montréal, rapportent que entre 80 % et 90 % de leurs élèves ont indiqué qu'ils assisteront à la session spéciale du mois d'août pour terminer la session annulée à la suite de leur grève ; au collège de Rosemont, on indique que la plupart des étudiants (environ 3 500) ont avisé les autorités qu'ils reprendront leurs cours ; au Collège Bois-de-Boulogne, c'est 3 000 étudiants qui se rapportent et au Cégep Saint-Laurent, c'est 81 % des étudiants qui ont avisé qu'ils retourneront en classe le 17 août alors que 11 % ont indiqué qu'ils ne reviendront pas et 8 % n'ont pas manifesté leurs intentions.
(18 juin 2012) Une manifestation à Québec est déclarée illégale parce que les organisateurs n'ont pas fourni leur itinéraire à la police ; 24 personnes sont arrêtées. À Montréal la marche nocturne n'attire que 75 personnes.
(22 juin 2012) Environ 15 000 personnes (selon Le Devoir) manifestent dans les rues de Montréal contre l'augmentation des droits de scolarité et contre la loi 78 et pour d'autres causes sociales alors qu'à Québec une manifestation attire 10 000 personnes en face du Parlement .
(27 juin 2012) Le juge François Rolland de la Cour supérieure refuse d'émettre une injonction qui suspendrait l'application des articles 2.1, 3.2 du règlement P.6 de la ville Montréal qui imposent aux protestataires de fournir à la police l'itinéraire de leurs manifestations au moins 8 heures d'avance et aux manifestants de ne pas porter de masque. Les fédérations d'étudiants inscrivent ce refus en appel à la Cour d'appel du Québec. Le juge Rolland note que, entre février et mai 2012, il y a eu 387 démonstrations et 33 agents de police ont été blessés au cours d'échauffourées avec les manifestants.
(Juillet 2012) L'un des porte-parole étudiants, Léo Bureau-Blouin, de la Fédération étudiante collégiale, annonce qu'il présentera sa candidature comme député du Parti québécois-PQ de Laval-des-Rapides aux élections générales de septembre 2012 ; Éliane Laberge lui succède à la présidence de cette fédération.
(1er juillet 2012) Quelques dizaines de manifestants participent à la marche nocturne dans les rues de Montréal. La police leur ordonne cependant de marcher sur les trottoirs ; les manifestant ont obéï et se sont dirigés vers la place des Festivals où se tenait le Festival international de Jazz de Montréal, puis il n'étaient plus qu'une vingtaine à marcher sur les trottoirs en direction de l'avenue McGill College. Environ 200 personnes participent à une marche silencieuse dans les rues du Vieux-Montréal pour protester contre l'augmentation des droits de scolarité universitaire en particulier et contre le gouvernement Charest et la société québécoise en général ; cette marche a été organisée par des mères et parents d'étudiants et par des professeurs ; débutée à la Place Riopelle près du Palais des congrès, la marche s'est terminée sur la rue de la Commune près de la Place Jacques-Cartier.
(7 juillet 2012) Plus de 350 personnes participent à la marche nocturne en pleine rue pour protester contre l'augmentation des droits de scolarité universitaires ; plus d'une vingtaine de manifestants portaient des masques et drapeaux noirs ; des visages connus des policiers se mêlaient au groupe de marcheurs.
(10 juillet 2012) La Presse publie le bilan des activités policières depuis le début des manifestations des étudiants :

48 policiers ont été physiquement blessés dont 17 ont dû être mis en arrêt de travail ;
Le 20 avril 2012, la manifestation au Palais des congrès a vu 10 policiers blessés par des objets de toutes sortes lancés par des manifestants et 5 d'entre eux ont été mis en arrêt de travail.
Le 15 mars 2012, la manifestation contre la brutalité policière a vu 6 policiers blessés.
Le 1er mai 2012, la manifestation anticapitaliste a vu 5 policiers blessés
Le 7 mars 2012, le rassemblement devant Loto-Québec a vu 3 policiers blessés
le 17 mai 2012, la manifestation après l'annonce de la Loi 78 a vu 3 policiers blessés
Le 20 mai 2012, la marche nocturne a vu 3 policiers blessés
Par ailleurs, 111 plaintes ont été enregistrées contre des policiers de Montréal pour usage exagéré de la force, l'utilisation d'une pièce d'équipement sans prudence ni discernement ou comportement ou inconduite.
(14 juillet 2012) Le quotidien La Presse rapporte que les manifestations ont coûté 7,3 millions $ en heures supplémentaires aux policiers du Service de police de Montréal ; le travail des cols bleus pour remettre en état les endroits publics après les manifestations n'est pas compris dans ces 7,3 millions de dollars ; d'autre part, les revenus provenant des contraventions étaient inférieurs de 20,1 millions$ au 30 avril en comparaison avec les revenus de contraventions pour la même période en 2011.
19 juillet 2012) La Commission des droits de la personne déclare que la Loi 12 (projet de loi 78) viole les articles 12 et 31 de la Charte des droits de la personne. Le Parti québécois-PQ réclame l'abolition de la loi 12 (projet de loi 78) par l'Assemblée nationale et promet de l'abolir s'il obtient la majorité aux prochaines élections générales.
(22 juillet 2012) Entre 10 000 (selon la police) et 80 000 (selon les organisateurs) personnes manifestent dans les rues de Montréal.
(23 juillet 2012) La Cour d'appel refuse de juger la décision du 27 juin 2012 du juge François Rolland de la Cour supérieure de ne pas suspendre l'application des articles 16 à 21 de la loi 12 (projet de loi 78).
(1er août 2012) Le gouvernement libéral démissionne et demande au lieutenant-gouverneur de dissoudre l'Assemblée nationale et de décréter des élections générales au Québec pour le 4 septembre suivant. Madame Courchesne, ministre de l'Éducation, ne présentera pas sa candidature à ces élections.
Le quotidien La Presse (page A7) publie la position des partis politiques du Québec sur l'augmentation des droits de scolarité.
Le 12 avril 2012, les bureaux de la ministre Lyne Beauchamp sont vandalisés.
Le 13 avril 2012 ; les étudiants poursuivis sont Félix Généreux-Marotte, Pascal Chabot-Lamarche, Zachary Daoust, Simon Langlois, Xavier Philippe-Beauchamp et Yalda Machouf Khadir, la fille d'Amir Khadir ex co-chef du Parti Québec Solidaire.
(1er mai 2012) Lors de la fête des travailleurs, la marche anticapitaliste commence à l'hôtel de ville de Montréal et se dirige vers le 357c de la rue de la Commune, lieu d'un club sélect fondé par Daniel Langlois et où se réunissent les hommes d'affaires dont entre autres, Antonio Accurso et les frères Catania dont les noms sont ressortis devant la Commission Charbonneau.
Position des partis politique sur l'augmentation des droits de scolarité universitaire :

Le Parti libéral

Le gouvernement du parti libéral a décrété la hausse de 325 $ par année dès septembre 2012 pendant 5 ans, puis par la suite une indexation annuelle selon l'indice des prix à la consommation.

Incapable de solutionner le litige qui s'ensuit, la ministre de l'éducation, Line Beauchamps démissionne et est remplacée par Michelle Courchesne. Le gouvernement adoucit sa décision en faisant passer l'augmentation annuelle à 254 $ par année pendant 7 ans à compter de septembre 2012 et puis, par la suite une indexation annuelle selon l'indice des prix à la consommation.

Vu la grève des étudiants et l'action de certains contre les étudiants qui veulent suivre leurs cours, le gouvernement fait adopter projet de loi 78 par l'Assemblée nationale ; le projet de loi devient alors la Loi 12.


Le Parti québécois promet

de geler les droits de scolarité à leur niveau de 2012 jusqu'à la tenue d'états généraux sur l'éducation supérieure
de suspendre l'application de la Loi 78.
P.S. L'un des porte-parole étudiants, Léo Bureau-Blouin présente sa canditature comme député du Parti québécois-PQ de Laval-des-Rapides aux élections générales provinciales du 4 septembre 2012.

La Coalition Avenir Québec-CAQ

propose une augmentation annuelle des droits de scolarité de 200 $ pendant 5 ans à partir de Janvier 2013.
demande que toute augmentation additionnelle du financement des universités dépende de la démonstration qu'elles feront de leur capacité de diminuer leur coût d'opération.
préfère réduire les crédits d'impôt pour les étudiants universitaires.
suspendra certains articles de la Loi 12 (Projet de loi 78) qui restreignent le droit de manifestation.

Québec solidaire

propose l'éducation gratuite à tous les nivaux d'enseignement y compris l'université.
l'abolition de la Loi 12 (projet de loi 78).
l'imposition d'une taxe de 0,3 % au banques et institutions financières afin de couvrir le manque à gagner des universités.

(11 mai 2012) Les quatre personnes suspectes se rendent à la police en compagnie d'une avocate ; elles sont mises en état d'arrestation et accusées de complot, méfait d'une valeur de 5 000 $ sur une propriété et d'incitation à craindre des actes terroristes ; cette dernière accusation est passible de 5 ans de prison ; Gagnon est aussi accusé de possession d'une arme blanche prohibée (couteau-papillon) ; ces personnes se réclament du groupe radical appelé Force étudiante critique ; ce groupe pose des jugements sévères sur la CLASSÉ parce que celle-ci n'est pas à leur avis, assez radicale ; il lui reproche aussi sa proximité avec les autres associations étudiantes ; le groupe radical reproche à La CLASSÉ d'avoir signé l'entente du 6 mai et d'être ainsi entrée de plain-pied dans la logique néo-libérale qu'elle prétend pourtant dénoncer. En 2011, l'Association générales des étudiants du Cégep du Vieux-Montréal a donné 800 $ à Force étudiante critique et lui permet d'utiliser ses installations pour faire des milliers de photocopies.
(22 juillet 2012) La Coalition large d'associations pour une solidarité syndicale étudiante-Classe organise une manifestation qui réunit environ 10 000 personnes, selon la police, ou 80 000 personnes, selon la CLASSE, dans les rues de Montréal ; la CLASSÉ n'avait pas fourni l'itinéraire de la manifestation qui a donc été déclarée illégale, mais la police n'a pas agi puisqu'aucun méfait n'a été commis ; la police a arrêté un individu pour voies de fait.
Région de Montréal.
(Août 2012) Gabriel Nadeau-Dubois quitte le rôle de porte-parole de la CLASSÉ.
(6 ou 7 août 2012) Lors d'une assemblée, les étudiants en service social de l'Université de Montréal et les étudiants en sciences humaines de l'UQÀM décident de poursuivre le boycott de leurs cours, malgré l'adoption du projet de la Loi 12.
(7 août 2012) Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de La CLASSÉ annonce qu'il démissionne de son poste.
(8 août 2012) Lors d'une assemblée réunissant 713 des 1 900 étudiants du Collège de Valleyfield, qui boycottent les classes depuis le 20 février précédent, décident par un vote de 426 pour, 246 contre, 19 abstentions et 2 annulations, de retourner en classe à l'ouverture des classes, le 14 août suivant.
Lors d'une assemblée réunissant environ 200 des 4 200 étudiants du Cégep de Saint-Jérôme, les participants décident par vote à main levée de suspendre le boycott de leurs cours jusqu'après les élections provinciales du 4 septembre suivant et de tenir une autre assemblée le lendemain pour décider de la suite des choses.
(8 août 2012) De 200 à 300 manifestants membres d'associations affiliées à La Classe dont certains sont masqués veulent déclencher une action de «perturbation nationale» et tentent de bloquer l'accès à l'édifice d'Hydro-Québec où le premier ministre du Québec a ses bureaux de Montréal ; la police déclare la manifestation illégale ; la manifestation n'aura duré qu'une vingtaine de minutes alors que les policiers ont dispersé le groupe à l'aide de gaz lacrymogènes.
(9 août 2012)
Lors d'une assemblée réunissant 250 des 3 000 étudiants du Cégep André-Laurendeau de LaSalle , les participants décident à 80 % par un vote à main-levée de retourner en classe à l'ouverture de leur institution.
Les représentants des étudiants du Cégep de Saint-Laurent et de la faculté des Sciences sociales de l'UQÀM rejettent du revers de la main toute discussion sur un arrêt du boycott pendant ce qui reste de la campagne électorale.
L'Association des étudiants en biochimie de l'Université du Québec à Montréal doit annuler son assemblée faute d'avoir réuni un nombre suffisant pour réaliser le quorum nécessaire.
(10 août 2012)
La Convergence des luttes anti capitaliste CLAC tente de mobiliser ses membres pour empêcher les étudiants de retourner en classe. Un regroupement qui s'appelle Les Réseaux veut déclencher l'opération Maginot pour bloquer l'accès aux classes aux étudiants dont les associations n'ont pas décidé de mettre fin ou de suspendre le boycott.
(11 août 2012)
Lors d'une assemblée réunissant 504 des 3 500 étudiants du Cégep de Saint-Laurent, 261 étudiants votent pour continuer le boycott des cours, alors que 243 veulent le cesser ; la poursuite du boycott est cependant conditionnelle à ce qu'au moins 20 000 autres étudiants de la province boycottent également les cours.
(13 août 2012) Les élèves du Cégep André-Laurendeau votent pour la fin de la grève.
(14 août 2012) Les élèves du Cégep de Valleyfield votent pour la fin de la grève.
(15 août 2012) Les élèves du Cégep Édouard-Montpetit votent pour la fin de la grève.
(16 août 2012) Les éléves du Cégep Lionel Groulx votent pour la fin de la grève. Les élèves du Collège Montmorency votent pour la fin de la grève.
Les éléves du Cégep de Saint-Jérôme votent pour la fin de la grève.
(22 août 2012) Une manifestation contre l'augmentation des droits de scolarité attire 12 250 personnes selon une firme spécialisée en comptage de foule et 100 000 selon la Classé ; les étudiants sont rejoints par des personnes qui manifestent contre les contributions à la santé.
(27 août 2012) Lors de la réouverture des classes de l'université du Québec à Montréa-UQAM (arts, sciences politiques et sociales, anthropologie et cinéma), 19 protestataires qui avaient envahi des salles de cours à l'Université de Montréal-UdeM pour faire sortir les étudiants qui ne faisaient pas la grève ; la police qui a été mandée sur les lieux arrête 19 d'entre eux en vertu du Projet de loi 78 (Loi 12) et un étudiant est arrêté pour assaut sur un policier.
(1er septembre)
(14 septembre 2012) La Presse annonce que Gabriel Nadeau-Dubois a obtenu un contrat de la part de la CSN-Construction pour écrire l'histoire des relations de travail dans l'industrie de la construction du Québec ; il part pour la France à l'invitation du journal communiste français L'Humanité pour participer à un débat sur «les jeunes en résistance» (La Presse, 14 septembre 2012, page A8).

Lors d'une assemblée réunissant 1 763 étudiants du Collège Édouard-Montpetit de Longueuil, 600 étudiants selon The Gazette du 14/08/12 ou 1 400 étudiants présents selon Le Devoir du 14/08/12 votent pour la reprise des cours.
Lors d'une assemblée réunissant 1 572 étudiants du Cégep Marie-Victorin de Montréal-Nord, 961 étudiants selon Le Devoir et Le Journal de Montréal du 14/08/12, 900 étudiants selon The Gazette du 14/08/12, et 879 selon Le Journal de Montréal du 15/08/12 votent pour la reprise des cours alors que 590, selon Le Devoir et The Gazette du 14/08/12 et 961, selon le Journal de Montréal du 15/08/12 votent pour la poursuite du boycott.
Lors d'une assemblée réunissant 1 480 étudiants du Collège Naisonneuve de Montréal, 854 étudiants selon The Gazette Le Devoir du 14/08/12, votent pour la fin du boycott et le retour en classe.
Lors d'une assemblée réunissant 2 594 étudiants du Cégep du Vieux-Montréal, selon The Gazette du 14/08/12, 879 étudiants votent pour la poursuite du boycott des cours jusqu'à l'obtention de la gratuité scolaire, alors que 861 votent pour cesser le boycott et le retour en classe.
En soirée, environ 400 manifestant marchent dans les rues de Montréal ; des manifestants vêtus de noir et la tête recouverte d'une cagoule fracassent des vitrines ; la police déclare la manifestation illégale et disperse la foule vers 23 h 30, mais n'arrête personne.
(14 août 2012) Il y a encore 110 000 étudiants qui boycottent les cours au Québec. Si ce nombre passait sous la barre des 100 000, plusieurs associations étudiantes universitaires et collégiales mettraient automatiquement fin au boycott. (Le Devoir, 14/08/12, The Gazette, 14/08/12).
Lors d'une assemblée des étudiants du Cégep Montmorency de Laval,les étudiants décident par un vote de 1 250 à 343 de mettre fin au boycott et de retourner en classe.
Lors d'une assemblée des étudiants du Cégep Lionel-Groulx de Blainville,les étudiants décident par un vote de 1 019 à 105 de mettre fin au boycott et de retourner en classe.
Des pétitions réclamant la tenue de nouvelles assemblées pour reconsidérer le vote de boycott circulent parmi les étudiants du Cégep du Vieux-Montréal et du Cégep de Saint-Laurent. Lors d'une assemblée réunissant des étudiants du Collège Montmorency (6 800 membres) et ceux du Cégep Lionel-Groulx rejettent le boycott de leurs cours.
L'habituelle manifestation nocturne est stoppée vers 22h 30 ; la police a effectué 3 arrestations.
(15 août 2012) Une assemblée réunissant 1 500 étudiants du Collège de Saint-Hyacinthe décide par une forte majorité de rentrer en classe. Les administrateurs des cégeps de Saint-Laurent et du Vieux-Montréal avisent leurs étudiants que s'ils ne sont pas de retour en classe lundi le 20 août prochain, leur session sera annulée et que la mention échec sera inscrite à leur dossier personnel.
(16 août 2012) Une assemblée réunissant 580 étudiants du Collège Bois-de-Boulogne décide par un vote de 493 à 64 et 23 abstentions de mettre fin au boycott, de rentrer en classe et de boycotter les cours pendant une journée le 22 de chaque mois jusqu'à ce que le gouvernement annule l'augmentation des droits de scolarité.
Les étudiants du Cégep de Rosemont décident à 70 % et ceux du Collège d'Ahuntsic décident en majorité de mettre fin au boycott, de rentrer en classe et de boycotter les cours pendant une journée le 22 de chaque mois jusqu'à ce que le gouvernement annule l'augmentation des droits de scolarité. Les étudiants du département d'histoire et de littérature comparée votent pour continuer le boycott de leurs cours.
(17 août 2012) Lors d'une assemblée des étudiants du Collège de Saint-Laurent, il est décidé à une forte majorité de mettre fin au boycott, de retourner en classe, mais de tenir une journée de boycott le 22 de chaque mois jusqu'à ce que l'augmentation des droits de scolarité soit annulée.
(17 août 2012) Unene assemblée des étudiants du Cégep du Vieux-Montréal, par un un vote de 1 370 à 231, il est décidé de mettre fin au boycott, de retourner en classe, mais de tenir une journée de boycott le 22 de chaque mois jusqu'à ce que l'augmentation des droits de scolarité soit annulée.
Tous les étudiants des 14 cégeps qui avaient décidé de boycotter ont décidé de mettre fin au boycott.
Dans les universités, environ 60 000 étudiants n'ont pas décidé de mettre fin au boycott de leurs cours dix jours avant la rentrée i.e. le 27 août.
Le recteur de l'Université de Montréal, Guy Breton, avertit les étudiants de son institution que ceux qui ne retourneront pas en classe verront leur session d'hiver 2012 annulée.
(21 août 2012) Une pétition de plus de 100 noms a forcé la convocation pour le 22 août d'une troisième assemblée générale des étudiants du Cégep du Vieux-Montréal en 8 jours. L'association des étudiants du département des langues et communications de l'UQÀM décident de retourner en classe jusqu'au lendemain des élections du 4 septembre. L'association des étudiants en arts ont décidé de poursuivre le boycott de leurs cours.
(27 août 2012) Lors de la reprise des cours à l'Université de Montréal, des chahuteurs envahissent certaines salles de cours et perturbent la tenue des cours forçant l'Université à faire venir la police de Montréal qui arrête 30 manifestants dont 29 en vertu de la loi 12 et 1 pour assaut sur un officier de police ; chacune des personnes arrêtées était cagoulée ; l'Université de Montréal annonce qu'elle va annuler les cour du trimestre d'hiver 2011-2012 (les cours de l'école de cinéma, d'anthropologie et d'histoire de l'art) qui devrait se terminer le 28 septembre suivant parce qu'elle considère qu'il sera impossible de terminer la session d'hiver dans un si court laps de temps ; les cours ont été suspendus depuis le mois de février 2012 ; les manifestations ne visent plus l'abolition de l'augmentation des droits de scolarité, mais la gratuité scolaire à tous les nivaux d'enseignement y compris le niveau universitaire ; les manifestants étudiants sont rejoints par des personnes qui protestent contre la contribution à la santé et le système capitaliste. universitaire.
(30 août 2012) Deux étudiants (Kim Laganière étudiante en technique infirmière au Collège Montmorency et Mihai Adrian Draghici, étudiant en histoire de l'Université Laval), demandent la permission d'intenter un recours collectif contre le procureur général du Québec et 25 établissements d'enseignement pour les dommages monétaires qu'ils ont subi pour avoir été empêchés de suivre leurs cours lors du trimestre d'hiver 2012. ce qui les a retardé dans leur cheminement scolaire et professionnel ; is prétendent que les institutions étaient liées par contrat avec les étudiants.
(4 septembre 2012) Léo Bureau-Blouin est élu député du Parti québécois-PQ de Laval des-Rapides à l'Assemblée nationale.
Me Denis Poitras, le procureur de certains manifestants arrêtés alors qu'ils étaient masqués, bloquaient l'entrée des classes à l'Université de Montréal ou chahutaient les professeurs qui donnaient leurs cours, demande que l'université lève l'interdiction qu'elle a imposée à leur endroit de mettre les pieds sur les lieux de l'Université. Cet avocat prétend que ce que ses clients ont fait, c'était par solidarité et pour faire respecter le vote démocratique pris par les associations d'étudiants de boycotter les cours de certaines facultés ; leur cause n'était pas au rôle du tribunal et l'avocat a suggéré à ses clients de demander à l'université de lever son interdiction ; l'un des manifestants affirme que s'ils étaient masqués, c'était parce que les agents de sécurité les filmaient et qu'ils ne voulaient pas servir de chair à canon ; il s'est dit outré que les agents de sécurité aient séquestré les manifestants dans des classes.
Lors des élections générales, le gouvernement libéral de Jean Charest est défait et remplacé par le Parti québécois dirigé par Pauline Marois.
(6 septembre 2012) Madame Pauline Marois déclare qu'elle annulera la hausse de 1778 $ annuelle imposées sur 7 ans par le gouvernement de Jean Charest et qu'elle prendra les mesures pour faire abroger la Loi 12 (Bill 78) mais les étudiants demandent que la bonification du programme de prêt-bourse soit maintenue même si les droits de scolarité qui lui avait donné naissance seront abolis ; lorsqu'il formait l'opposition, le nouveau gouvernement du Québec a toujours dit que les droits de scolarité seraient augmentés cconformément à l'augmentation de l'indice des prix à la consommation ; ce n'est pas ce que la CLASSÉ demandait. Le conflit n'est donc pas terminé tant que la gratuité scolaire à tous les niveaux ne sera pas acquise. Certains cours (7 en anthropologie et un en sociologie) qui aurait dû commencer à être dispensés à compter du 27 août sont annulés par l'Université de Montréal qui juge qu'il ne reste pas suffisamment de temps les compléter mais que les dissensions chez les étudiants ont retardé, et en annule 8 (un en sociologie, et 7 en anthropologie) que les 400 étudiants concernés devront reprendre à une autre époque ; ces étudiants qui n'avaient pas été en classe pendant avaient été incapable de décider du retour en classe pour le 27 août.
Francis Grenier, l'étudiant qui a perdu l'usage d'un oeil lors d'une manifestation le 7 mars 2012 réclame 300 000 $ de la Ville de Montréal et à son service de police ; il invoque que les policiers ont mal utilisé des outils de dispersion sans en avertir préalablement les manifestants ; une grenade assourdissante lancée par un policier aurait explosé tout près du visage de Grenier provoquant une blessure.
(7 septembre 2012) La Ville de Montréal reçoit une compensation de 13 M $ de la part du gouvernement du Québec pour compenser le coût supplémentaire de la police de Montréal depuis le début des manifestations des étudiants dans les rues de Montréal.
(14 septembre 2012) L'Université de Montréal ne sachant pas quelle sera l'augmentation des droits de scolarité que decrètera le nouveau gouvernement n'en n'impose pas à ses étudiants.
(17 septembre 2012) La Presse rapporte que La Cour des petites créances a donné raison à Marc-Antoine Dumas, un étudiant en quatrième année au département d'histoire de l'Université Laval à Québec-ULQ qui a poursuivi son association d'étudiants pour le remboursement de 1 220 $, le coût de l'annulation de sa session d'hiver en mars 2012 à la suite du vote de grève et du piquetage par son association pour protester contre l'augmentation des droits de scolarité ; il avait annulé sa session d'hiver le 1er mars 2012, date limite pour éviter la mention échec dans son dossier.
Le 17 septembre 2012, Le Journal de Montréal publie le coût des manifestations et du boycott des cours par les étudiants en plus du salaire payé aux auxiliaires d'enseignement engagés par les cégeps affectés :

Dans 19 des 24 cégeps touchés par le boycottplus de 2 millions de $
Université du Québec à Montréal841 415,95 $
Université de Montréal630 908 $
Université Concordia226 755,39 $
Université McGill147 474 $
Université du Québec en Outaouais121 199,90 $
Université de Sherbrooke113 207 $
Université Laval à Québec9 634,26 $
Total4 090 594,50 $




(18 septembre 2012) la Concordia University retire ses plaintes contre 26 étudiants accusés d'avoir violé les règlements de l'établissement pendant les manifestations étudiantes. Le Service de police de la ville de Montréal révèle que pendant quatre mois, ses agents avaient procédé à 1 714 arrestations au cours de 509 manifestations dans les rues de la ville. Une personne arrêtée sur cinq (329) l'a été en vertu du Code criminel ; les autres ont été arrêtés pour infractions à un règlement municipal.
À l'occasion du boycott, on constate qu'entre 2 500 et 3 500 étudiants ont abandonné leurs cours. Le coût assumé par les cégeps pour permettre aux étudiants de compléter leur session d'hiver le 28 septembre 2012 se situe aux environs de 25 M $ que les cégeps concernés réclament au gouvernement (La Presse, 19 septembre 2012, page A18).
Un collectif de 131 enseignants (114 professeurs et 17 chargés de cours) exige une enquête publique sur le travail policier au cours des manifestations étudiantes ; les enseignants se demandent comment expliquer les arrestations de masse, une pratique dénoncée par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. Comment expliquer les interventions arbitraires et brutales des policiers dans des manifestations pacifiques? Comment expliquer l'interpellation de nombreux citoyens, sans raison autre que le port du carré rouge? Monsieur Dupuis-Déri est le porte-parole des réquisitionnaires ; il a pris part à plus d'une centaine de manifestations. La ligue des droits et libertés a lancé une pétition de 11 000 personnes exigeant une enquête sur la conduite des policiers durant ce conflit. Durant ce conflit, la police a procédé à 1714 arrestations en 4 mois ; 323 personnes ont été accusées d'agression armée ; 25 policiers ont été blessés durant les mois de mars et avril dont 8 ont dû être placés en arrêt de travail prolongé ; durant la même période, une dizaine de manifestants ont été blessés.
(20 septembre 2012) La nouvelle première ministre du Québec, Pauline Marois annonce l'annulation de l'augmentation des droits de scolarité décrétée par le gouvernement de son prédécesseur Jean Charest et la mise en branle du processus d'abrogation de la Loi 12 (bill 78) ; madame Marois maintient cependant la bonification du programme des prêts-bourses qui accompagnait l'augmentation des droits de scolarité ; elle annonce également le déclassement de la centrale Gentilly 2 et son démantèlement.
(22 septembre 2012) Une sixième manifestation des étudiants se tient dans les rues de Montréal. Les étudiants ne veulent pas d'augmentation des droits de scolarité, indexation ou autrement ; ils exigent la gratuité pure et simple.
(27 septembre 2012) Gabriel Nadeau-Dubois comparait sous l'accusation d'outrage au tribunal pour avoir dit sur les ondes de Radio-Canada RDI «Je crois qu'il est tout à fait légitime pour les étudiants de prendre les moyens de respecter le choix démocratique qui a été fait d'aller en grève. C'est tout à fait regrettable qu'il y ait une minorité d'étudiants et d'étudiantes qui utilisent les tribunaux pour contourner la décision collective qui a été prise. On trouve ça tout à fait légitime que les gens prennent les moyens nécessaires pour faire respecter le vote de grève. Et si ça prend des lignes de piquetage, on croit que c'est un moyen tout à fait légitime.» Il parlait alors des effets de l'injonction de la Cour supérieure à la demande d'un étudiant, M. Morasse qui avait voulu assister à ses cours et qui en était empêché par les piqueteurs.
(12 octobre 2012) Lors d'une assemblée, la fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal-UdeM réclame la démission de Guy Breton, le recteur de l'Université de Montréal pour avoir fait venir la police sur le campus lors de la grève des étudiants le 27 août 2012 ; 83 étudiants ont voté pour la motion, 72 ont voté contre et 10 se sont abstenus ; le recteur n'a pas démissionné l'assemblée comptait 165 étudiants sur les 55 150 étudiants inscrits à cette université.
(18 octobre 2012) Une manifestation étudiante se solde par l'arrestation de 3 manifestants; un manifestant a aussi été blessé par une balle de caoutchouc tirée par un agent du Service de police de Montréal-SPVM.
(19 octobre 2012) La Fédération des cégeps rend publiques ses estimations concernant les 14 établissements de la région montréalaise où le trimestre d'hiver 2012 a été suspendu en raison de la grève des étudiants : parmi les 57 000 cégépiens qui devaient reprendre leur trimestre à la mi-août, 3 200 (5,5 %) ont obtenu la mention «incomplet» pour l'ensemble de leurs cours, c'est-à-dire des abandons sans échec ; 2 800 d'entre eux l'auraient demandé en raison de la grève si l'on considère qu'en temps normal, 400 cégépiens reçoivent la mention incomplet pour tous leurs cours ; 2 200 (4 %) ont soit abandonné ou échoué leurs cours sans demander la mention «incomplet» soit 600 de plus que d'habitude.
(23 octobre 2012) À l'Université de Montréal, le coût de la grève étudiante est établi comme suit

Perte de revenu pour l'annulation de la session d'été 7 M $
Perte de revenus par la baisse d'achalandage des services auxiliaires1,5 M $
Dépenses supplémentaires pour services de sécurité1,5 M $
Embauche d'auxiliaires d'enseignement et d'assistants de recherche0,75 m $
900 chargés de cours supplémentaires9 M$
Total19,75 M$




La ligue des droits et liberté porte plainte auprès de la Commission des droits de la personne contre le Service de police de la ville de Québec qu'elle accuse d'avoir, le 27 avril 2012, porté atteinte à la liberté d'expression en procédant à l'arrestation de 81 des 125 personnes qui participaient à une manifestation dans le cadre de la manifestation nationale féministe ; les policiers avait commencé à arrêter les manifestants 10 minutes après le début de l'événement.
(6 novembre 2012) Gabriel Duchesneau, un étudiant en création littéraire à l'UQUÀM, qui a participé à une marche le 1er mai 2012 dans les rues de Montréal, intente une poursuite de 505 000 $ contre le Service de police de la Ville de Montréal pour avoir reçu des coups de matraque qui lui ont causé une triple fracture du crâne ; le détail de sa poursuite est ainsi exposé :

200 000 $ en dommages physique et perte de jouissance de la vie
200 000 $ pour agression et atteinte à son intégrité physique
100 000 $ pour dommages exemplaires
5 000 $ pour violation de son droit fondamental à la liberté d'expression. (La Presse, 7 novembre 2012, page A25).

(7 novembre 2012) le gouvernement fixe à 32 M $ la compensation qu'il accorde aux universités pour compenser l'annulation de l'augmentation des droits de scolarité universitaire décrétée par le gouvernement précédent ; les universités réclamaient 40 M $ pour combler leurs déficits.
(24 novembre 2012) Léo Bureau-Blouin se défend des accusations portées contre lui dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Le Devoir du 23 novembre 2012 dans laquelle on accuse la FECQ d'avoir manqué de transparence, de démocratie et de respect en plus d'avoir gardé plusieurs documents financiers confidentiels lors des rassemblements du printemps précédent ; Bureau-Blouin affirme «Je pense que les gens nous en auraient voulu si, pour des raisons financières, on avait compromis des interventions publiques ou des manifestations. Les dirigeants ont fait le choix de dire «Cette cause là est tellement importante que ça vaut la peine d'aller jusqu'au bout».
(10 décembre 2012) la Fédération étudiante collégiale du Québec accuse L'Association pour une solidarité syndicale étudiante-ASSÉ de comploter pour susciter des votes de désaffiliation des associations collégiales membres de la FECQ ; celle-ci prétend que l'intention de l'ASSÉ est de déclarer une grève des étudiants dès le début de l'année scolaire 2013.
(11 décembre 2012) répondant à l'appel au compromis lancé par le ministre de l'enseignement supérieur, Pierre Duchesne, la Fédération étudiante universitaire du Québec-FEUQ, réitère sa demande de gel des droits de scolarité universitaire.
(15 décembre 2012) au cours du sommet sur l'éducation, le ministre Duchesne propose l'étude d'une formule d'indexation des droits de scolarité et l'étude du coût de la gratuité à l'université; les étudiants représentés par la FECQ et la FEUQ demandent le gel des droits de scolarité alors que l'ASSÉ demande la gratuité à l'université.
(21 décembre 2012) dans un rapport intitulé Répercussions économiques des activités extrémistes perturbatrices, le Centre intégré d'évaluation du Terrorisme du Service canadien de renseignement et de sécurité-SCRS évalue à entre 9 et 11 millions $ les coûts associés au déclenchement de bombes fumigènes dans 3 stations du métro de Montréal le 10 mai 2012 ; ces bombes ont entraîné l'évacuation complète du réseau du métro ; ce coût tient compte de la perte de productivité et de vente.
2013
(1er février 2013) croyant que le ministre de l'enseignement supérieur, Pierre Duchesne s'apprête à annoncer que les droits de scolarité universitaire seront indexés, Martine Desjardins, présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec-FÉUQ prévient que les étudiants vont se mobiliser si le gouvernement n'opte pas pour le gel des droits de scolarité.
Le 7 février 2013) le Journal de Montréal publie une évaluation du coût en fonds publics des manifestations étudiantes du printemps 2012 ; le total est d'environ 90 Millions $ répartis ainsi
30,5 M $ par les cégeps constitué par le coût de 180 professeurs équivalents temps plein pour la reprise de la session d'hiver 2012 pour les cégeps et la reconfiguration de la session d'automne
2,6 M $ les mesures de sécurité et pertes de revenus des cégeps
Le 9 février 2013) une manifestation en face du Palais des Congrès tourne mal ; les policiers de Montréal procèdent à 36 arrestation pour attroupement devenu illégal parce que le trajet n'en avait pas été divulgué à la police 24 heures avant sa tenue ; des manifestants vêtus de noir et armés de pieds-de-biche tentent de pénétrer dans le palais où se tenait un salon des Ressources naturelles et vandalisent la devanture du Palais et une automobile de police.
Le 20 février 2013) le quotidien La Presse rapporte que 5 cégeps disent non à la grève pendant le sommet sur l'enseignement supérieur contrairement à la recommandation de l'exécutif de l'ASSÉ (Association pour une solidarité syndicale étudiante); les élèves du Collège de Valleyfield ont voté (386 à 1240 contre la grève pendant le sommet de l'enseignement supérieur et ils envisageraient de se désaffilier de l'ASSÉ. Les éléves du Cégep du Vieux-Montréal ont aussi rejeté la grève (576 À 524). Les élèves des cégeps de Drummondville, Rimouski et Matane ont aussi rejeté la grève. Le nombre des élèves qui ne seront pas en grève pendant le sommet est 14 000 alors que 20 000 élèves de cégeps seront en grève pendant le sommet sur l'enseignement supérieur.
(26 février 2013) à la suite de l'annonce par la première ministre, Pauline Marois que les droits de scolarité seraient indexés, une manifestation d'étudiants organisée par l'ASSÉ et autres personnes tourne au vinaigre et 10 personnes sont arrêtées par la police. 4 des personnes arrêtées sont accusées d'agression armée (balles de neige, morceaux de glace et pierres) contre un policier ; 2 manifestants ont été arrêtés pour avoir causé des dommages à des véhicules stationnés le lonng de la rue , pendant que 4 autres étaient arrêtés pour attroupement illégal ; la police utilise des bombes assourdissantes et des bombes de gaz lacrimogènes.
(5 mars 2013) une autre manifestation d'environ 2 000 étudiants dans les rues de Montréal qui protestent contre la décision du gouvernement du Parti québécois d'indexer les droits de scolarité universitaires et d'imposer ainsi une augmentation de 70 $ pour l'année 2013-2014 ; certains manifestants brisent des vitrines. la police déclare la manifestation illégale et arrête 10 personnes pour actes criminels (méfaits) et 62 pour attroupement illégal.
(15 mars 2013) une manifestation du Collectif contre la violence policière s'organise à la Place Émilie-Gamelin de Montréal ; la police déclare immédiatement la marche illégale parce que le trajet de la marche n'a pas été fourni conformément au règlement municipal de Montréal. Après quelques escarmouches où 2 policiers ont été blessés et transportés à l'hôpital, l'escouade anti-émeute entre en action et divise les manifestants en deux groupes plus faciles à encercler et commence à procéder aux arrestations ; environ 250 personnes ont été menottées et emmenées ailleurs par autobus ; l'une des personnes détenues transportait des objets incendiaires et une autre aurait menacé les policiers ; l'un des manifestants a été hospitalisé ; la police libère ses détenus après que les manifestants se furent dispersés ; les détenus ne présentaient plus de danger.
Le 18 mars 2013, une cinquantaine de personnes sont arrêtées par la police de Montréal lors d'une course commencée à la Place Émilie-Gamelin et terminée sur le boulevard Saint-Laurent près de la rue Rachel ; cette manifestation avait été déclarée illégale parce que l'itinéraire n'avait pas été fourni comme le veut le règlement. Les organisateurs de ces manifestations refusent de se conformer au règlement et la police n'a jamais d'autre choix que de déclarer la manifestation illégale. La police remet habituellement des constats d'infraction et des amendes de 634 $ sont imposées aux délinquants. Le règlement P6 de la Ville de Montréal requiert un avis de 24 heures contenant le parcours d'une manifestation ; ce que les organisateurs ont toujours refuser de faire depuis le début des manifestations.
Le 22 mars 2013, un attroupement au parc Émilie-Gamelin est rapidement enfoncé par la police qui, n'ayant pas été avisé de l'itinéraire conformément au règlement P6, déclare l'attroupement et la marche illégaux, donne à 3 reprises l'ordre de se disperser soulignant que les personnes qui ne quittaient pas les lieux seraient arrêtés ; puis les policiers divisent la foule en trois groupes qu'ils coincent. Les policiers remettent à près de 200 manifestants des constats d'infraction de 637 $ pour n'avoir pas obtempéré à l'ordre de se disperser. Le tout a commencé vers 18 h 15.
Le 29 mars 2013 environ 150 personnes se réunissent près de la Place des arts pour protester contre le règlement P6 de la ville de Montréal. Aucune arrestation n'a été faite par la police qui avait été prévenue de l'itinéraire des manifestants par les organisateurs.

Mars 2013

Bilan partiel des événements du printemps 2012 :

Les libéraux de Jean Charest sont défaits aux élections du 4 septembre 2012.
Jean Charest, lui-même, est défait le 4 septembre 2012 dans la circonscription de Sherbrooke qu'il représentait depuis 1998.
Le Parti québécois de Pauline Marois assume le gouvernement en septembre 2012.
Le 25 février 2013, Madame Marois annonce l'indexation des droits de scolarité, c'est-à-dire une augmentation basée sur celle de l'indice des prix à la consommation..
La Ville de Montréal a adopté le règlement P6 qui interdit le port de masques au cours des manifestations et oblige les organisateurs à dévoiler l'itinéraire de la manifestation au moins 24 heures avant sa tenue. En vertu de ce règlement, la police a émis 1084 constats d'infraction entre le 15 mars et le 22 octobre 2013 ; l'amende prévue pour infraction à ce règlement est de 500 $ + les frais soit 634 $ ; l'aide juridique n'est pas accessible dans ces cas.
Des accusations criminelles ont été intentées contre certains individus pour voies de fait sur agent de la paix, voie de fait armée, entrave et possession d'armes incendiaires.
Des manifestants ont aussi été accusés d'infraction au Code de la sécurité routière pour entrave à la circulation.
Des accusations d'attroupement illégal en vertu du Code criminel mériteraient une amende de 200 $ et un casier judiciaire si les accusés sont trouvés coupables.
Les coffres des associations étudiantes de la province sont à sec pour avoir défrayé les coûts de transport des étudiants jusqu'aux lieux de manifestation.
Les corps de police ont dépensé 15 millions $ en temps supplémentaire pour leurs policier ; à Montréal le coût a été de 11 600 000 $.


Le 22 avril 2013, Le Parti Projet Montréal dirigé par Richard Bergeron annonce qu'à l'assemblée du Conseil de la ville de Montréal du 23 avril 2013, le conseiller de ce parti, Alex Norris présentera une motion au Conseil de la Ville de Montréal visant l'abrogation du Règlement P6. Il prétend que la police devrait agir plutôt en vertu du Code criminel pour contrôler les casseurs qui se faufilent parmi les manifestants pacifiques.

Le 29 avril 2013, Le quotidien La Presse propose un bilan de la contestation étudiante en 2012

Il y a eu 31 épisodes d'arrestations de masse au Québec ; 3 509 personnes ont été arrêtées entre le 16 février et le 3 septembre 2012, dont 2913 entre le 15 mars et le 2 août 2012. Parmi les personnes appréhendées 130 l'ont été pour violation appréhendée de la paix en vertu du Code criminel lors du weekend du Grand Prix automobile de Montréal ; 18 de ces personnes étaient vêtues en noir et portaient des symboles «communistes». Plusieurs ont été relâchées sans qu'aucune accusation ne soit portée contre eux.
1 616 contraventions ont été remises en vertu des règlements municipaux de différentes villes du Québec.
817 accusations ont été déposées en vertu du Code de la sécurité routière ; des démarches sont entreprises pour faire annuler ces contraventions.
471 accusations ont été portées en vertu du Code criminel dont 4 accusations de complot, méfait et incitation à craindre un acte de terrorisme (pour avoir posé des engins fumigènes dans le métro le 10 mai 2012.
La plupart des autres accusations criminelles étaient constituées d'entrave au travail policier, voies de fait sur agent de la paix et méfait.
(source : La Presse 29 avril 2013, page A7)

De nombreuses voix demandent la création d'une commission d'enquête indépendante pour faire la lumière sur l'attitude des policiers au cours des événements. Même le gouvernement du Parti québécois élus en septembre 2012 ne semble pas prêt à instituer une telle enquête.

En mai 2013, les 3 000 étudiants du Cégep de Jonquière quittent la Fédération des étudiants du collégial du Québec-FECQ.
En mai 2013, la direction des poursuites criminelles et pénales abandonne les accusations qui pesaient sur les anciens étudiants François Vivier-Gagnon, Geneviève Vaillancourt et Vanessa Lécuyer.
(1er mai 2013) Martine Desjardins quitte la présidence de la FEUQ et est remplacée par Antoine Genest-Grégoire.
Le 1er mai 2013, Un rasssemblement organisé par la Coalition des luttes anti-capitaliste CLAC en face de l'hôtel de ville de Montréal est déclaré illégal par la police parce que les organisateurs n'avaient pas avisé la police du parcours qu'ils allaient suivre, mais seulement leur destination, Le Club 357c de la Commune «là où selon les organisateurs une minorité prend des décisions pour exploiter la majorité». Le porte-parole de la CLAC se nomme William Tremblay.
Le 9 mai 2013, À la suite de discussions, le Gouvernement rejette la principale demande des étudiants de transformer en bourses les prêts consentis pour l'aide financière aux études. Le gouvernement a discuté de ces choses avec la Table de concertation étudiante du Québec et la Fédération des associations étudiantes universitaires québécoises en éducation permanente ; l'ASSÉ ne faisait pas partie des discussions).
Le 12 mai 2013, le Gouvernement nomme une commission d'enquête sur les manifestations du printemps 2012. Les membres de cette commission sont Claudette Carbonneau, ancienne présidente de la CSN, Serge Ménard, un avocat criminaliste et ex-ministre de la Sécurité publique du Québec et ancien député du Parti du Bloc québécois à la Chambre des communes.
Le 23 mai 2013, un bilan de la police sur les événements du printemps 2012 montre que, à Montréal, on a compté 700 manifestations, 1711 interpellations et 382 arrestations suivies d'accusations en vertu du code criminel.
De son côté un collectif dont fait partie la Ligue des droits et libertés établit à 3 509, le nombre d'arrestation dont 471 suivies d'accusations criminelles et 1 616 suivies de constats d'infraction à des règlements municipaux.
Le 6 juin 2013, l'Université de Montréal intente une poursuite de 100 000 $ contre 6 étudiants qu'elle a pu identifier parmi ceux qui ont fait du saccage dans des locaux du pavillon Roger-Gaudry le 12 avril 2012 ; les étudiants poursuivis sont Félix Généreux-Marotte, le fils de Karl Marotte, Yalda Machouf Khadir, la fille d'Amir Khadir ex co-chef du Parti Québec Solidaire, Pascal Chabot-Lamarche, Zachary Daoust, Simon Langlois, et Xavier Philippe-Beauchamp. (source : La Presse, 7 juin 2013)
Le 19 juin 2013, le Gouverneur général du Canada sanctionne la loi C-309 qui prévoit une peine de 10 ans de prison à toute personne jugée coupable d'avoir porté un masque ou un déguisement «sans excuse légitime» dans une émeute. S'il s'agit d'un attroupement illégal, la peine contre la personne masquée sera de 5 ans de prison. (Source : La Presse, 20 juin 2013).
Le 29 juillet 2013, une centaine de militants cyclistes décident de former un groupe serré de vélos qui prend possession de la voie publique pour ralentir les automobilistes ; des manifestants racontent s'être fait bousculer par des policiers, sans aucun avertissement et sans savoir pourquoi. Il y a eu deux tentatives d'aller sur le pont jacques-Cartier, puis des manifestants ont zigzagué entre les véhicules, brûlé les feux rouges et roulé à contre sens du trafic sur la rue Ontario.
Félix-Antoine Tremblay, 22 ans, étudiant en ingénierie de l'École de Technologie supérieure est arrêté au cours de la manifestation ; il affirme que son arrestation a été brutale et que sa bicyclette a été endommagée (entre 300 et 400 $) lorsqu'un policier l'en a désarçonné et jeté sur le vélo couché sur le trottoir.
Le 14 août 2013, Hugo Lebleu Tadros, 25 ans, étudiant à temps partiel arrêté à l'extérieur du Palais de justice lors d'une manifestation de soutien à quatre personnes accusées d'avoir jeté des bombes fumigènes dans le métro de Montréal en 2012, reconnaît sa culpabilité aux accusations de méfait et de possession de drogue et est condamné à 100 heures de travaux communautairesb; il est cependant acquitté de l'accusation d'assaut sur un cameraman le 14 mai 2012 ; le méfait avait été commis au Palais des congrès.
Le 16 août 2013, Marc-Antoine Dumas, qui terminait son 4e semestre en histoire à l'Université Laval à Québec-ULQ et qui a perdu ce semestre à cause de la grève, obtient un dédommagement de 1220 $ par décision du juge Daniel Bourgeois de la Chambre civile, division des petites créances de la Cour du Québec. Il avait conservé Tracts et courriels du comité de mobilisation de son association étudiante et a plaidé que ces associations ne bénéficiaient pas du même droit de grève que les syndicats ouvriers et son exercice ne comporte pas l'obligation des dissidents de ne pas franchir les lignes de piquetage ; de plus, les professeurs appuyaient la grève et refusaient de donner leurs cours s'il y avait un piqueteur.
Le 22 août 2013, Katie Nelson, une étudiante de la Concordia University qui se décrit comme une anarchiste, intente une action de 24 000 $ contre la Ville de Montréal et un membre du Service de police de la ville de Montréal-SPVM pour profilage politique ; elle doit comparaître à la Cour de Montréal sous des accusations d'avoir entravé la circulation pendant une marche, d'avoir sacré, craché sur la rue et jeté des cendres de cigarette et avoir fait du bruit dans un lieu public ; le SPVM dit que les policiers ont émis 1 700 avis d'infraction et arrêté 2 430 personnes pendant les événements de mai 2012 ; Nelson prétend que la police l'a prise pour cible après qu'elle eut participé à la formation d'un groupe qui a compilé les noms, les photographies et les numéro d'identification de policiers qui avaient frappé les protestataires ; elle a découvert en mettant leurs noms sur le site du Comité d'éthique policière qu'un bon nombre d'entre eux y avaient un dossier d'accusation de brutalité et de sanctions disciplinaires ; c'est l'avocat Julius Grey qui assume sa cause pro bono.
Au début d'octobre 2013, les 14 000 étudiants de l'Université du Québec à Chicoutimi et de l'Université du Québec à Rimouski votent pour la désaffiliation à la FEUQ.
Le 4 octobre 2013, le président de la FEUQ, Antoine Genest-Grégoire démissionne après que sa fédération eut perdu 11 % de ses membres.
(17 octobre 2013).
Le 17 octobre 2013, madame Nicole Filion, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés s'inquiète sérieusement pour le droit de manifester après ce qu'elle a entendu en cours municipale où se tient le procès de 230 manifestants arrêtés lors de la manifestation du Comité opposé à la brutalité policière le 15 mars 2011 ; elle trouve déplorable que le procureur du Québec ne voit dans la manifestation qu'une entrave... Il n'aborde même pas les libertés fondamentales. C'est inquiétant venant d'un procureur qui représente le gouvernement a critiqué madame Filion ; en effet, selon ledit procureur, «Manifester sur la chaussée entrave la circulation, ce qui va à l'encontre du droit des individus à la libre circulation dans l'espace public».
Le 17 septembre 2013, la Cour supérieure du Québec autorise un recours collectif contre la ville de Montréal pour l'arrestation massive d'étudiants le 23 mai 2012 ; initié par Jean-Pierre Lord, le recours demande que la ville de Montréal soit condamnée à payer 5 000 $ en dommages et intérêts à toute personne qui a été arrêtée dans la souricière dans laquelle les policiers les avaient conduites.
Le 24 septembre 2013, le ministre Pierre Duchesne rencontre des représentants des directions d'université et les principaux partenaires étudiants et syndicaux sauf ceux de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante ASSÉ ; cette dernière proteste contre son exclusion et blâme le ministre pour l'avoir ignorée.
Le 24 octobre 2013, le Service de police de Montréal indique à la Commission Ménard que la Loi 78 adoptée le 18 mai 2012, a entraîné une montée de violence dans les manifestations étudiantes.
Le 20 novembre 2013, Alexandre Allard, étudiant en histoire témoigne devant la Commission Ménard ; il a été grièvement blessé par une balle de plastique ; lui et son ami Joé Habel, étudiant en génie physique racontent que la manifestation de Victoriaville durait depuis environ 30 minutes quand les événéments ont dégénéré ; les barrières de sécurité ont cédé, les gaz lacrimogènes ont fusé et un projectile a atteint Allard qui a été en arrêt respiratoire pendant un bref moment ; Allard a été victime de deux commotions cérébrales et d'une fracture de l'os de l'oreille qui l'a rendu sourd d'un côté ; il a passé dix jours à l'hôpital et a souffert d'aphasie et de pertes de mémoire ; José Habel affirme qu'une balle de plastique qui a été tirée venait du côté des policiers que rien ne justifiait ce recours car les gaz lacrymogènes réussissaient à épuiser les manifestants. Il a été troublé de voir les policiers bloquer l'accès des ambulanciers et lancer des bombes lacrymogènes en direction du groupe qui s'affairait autour d'Allard. Allard a été interrogé à deux reprises sur son lit d'hôpital alors qu'il était dans un piteux état ; il affirme que la déposition qu'il a faite était confuse, qu'il a été incapable de la relire ensuite et qu'il a signée à la demande des policiers ; cette déposition constitue aujourd'hui sa version officielle de l'événement. (source : La Presse, 21 novembre 2013, page A16)
(10 décembre 2013) Yalda Machouf Khadir ne se présente pas à son enquête préliminaire pour répondre aux accusations de complot et de méfait ; mademoiselle Khadir, qui n'était pas familière avec les horaires des tribunaux, étudiait à ce moment-là dans un café ; de plus, elle doit se présenter le 12 décembre 2013 pour répondre à des accusations d'entrée par effraction dans les bureaux de la ministre de l'Éducation, Lyne Beauchamp le 13 avril 2012, d'assaut sur un photographe du Journal de Montréal, et d'un méfait de 50000 $ dans les locaux de l'Université de Montréal sur le boulevard Édouard-Montpetit.
Le 13 décembre 2013, le juge Réjean Paul annule l'interdiction d'utiliser le métro imposée à 4 étudiants en sociologie ,Francis Vivier-Gagnon, Vanessa Lécuyer, Geneviève Vaillancourt et Roxanne Bélisle ; cette interdiction leur avait été imposée comme l'une des conditions de leur remise en liberté à la suite d'accusation de méfait pour avoir placé stratégiquement des fumigènes sur chacune des lignes du métro de Montréal (aux stations Préfontaine, Lionel-Groulx, et Jean-Talon) le 10 mai 2012.
2014
(Janvier 2014) Madame Machouf-Khadir subit son procès pour voies de fait sur Madame Chantal Poirier , une photographe du Journal de Montréal ; celle-ci était chargée de photographier la fille du député Khadir, très impliquée dans le mouvement étudiant qui avait comparu au 3e étage du Palais de justice de Montréal pour une affaire de méfait, puis elle était montée avec une poignée d'amis pour soutenir un autre manifestant détenu qui comparaissait dans une salle du 5e étage du Palais de Justice ; elle et Xavier Philippe-Beauchamp auraient foncé en direction de la photographe dans un couloir du palais de Justice de Montréal le 22 mai 2012 lors de la crise étudiante. Madame Machouf Khadir se cachait le visage pour ne pas être photographiée. Madame Machouf Khadir ou Xavier Philippe-Beauchamp aurait mis la main sur l'objectif et madame Poirier a été blessée lorsque son appareil lui a été plaqué dans la figure.
Le 9 janvier 2014, madame Dominique Laliberté qui avait été blessée à la figure lors de la manifestation de Victoriaville le 4 mai 2012 intente une poursuite de 230 000 $ contre le gouvernement du Québec pour dommages subi par une balle de plastique tirée par un policier lors de la manifestation étudiante de Victoriaville le 4 mai 2012.
(21 mars 2014) Yalda Machouf Khadir reconnaît sa culpabilité à l'accusation d'avoir fait du saccage au Cégep du Vieux-Montréal en février 2012 et à l'Université de Montréal et dans le bureau de la ministre Lyne Beauchamp le 13 avril 2012 ; le juge leur accorde une absolution conditionnelle à la réalisation de 240 heures de travaux communautaires.
(4 avril 2014) Quelques milliers d'étudiants et autres protestataires marchent dans les rues de Montréal ; la manifestation se déroule dans l'ordre, mais vers la fin, certains participants provoquent la police qui en arrête quelques uns.
(2 mai 2014) La Fédération étudiante universitaire du Québec-FEUQ élit Jonathan Bouchard comme son président.
(14 mai 2014) la commission d'enquête présidée par Serge Ménard dépose son rapport sur les cause de la crise étudiante de 2012. Elle blâme le gouvernement libéral de Jean Charest et les représentants étudiants pour ne pas avoir négocié plus rapidement une sortie de crise. La commission recommande que la police ne dérange pas une manifestation où il n'y a pas de violence et, s'il s'en trouve, la police doit arrêter ceux qui font le grabuge et ne pas encercler des groupes ; elle ne doit pas utiliser de poivre de caïenne ni de projectiles. La ministre de la Sécurité publique du Québec, Lise Thériault qualifie ce rapport de biaisé et dit qu'elle ne se sent pas concernée ni liée par ses conclusions. De son côté, le premier ministre Couillard défend le travail des forces policières qui «ont été soumises à des pressions énormes et ont fait preuve de responsabilité et de courage». Pour sa part, Yves Francoeur président de la Fraternité des policiers de Montréal, affirme que la commission Ménard a soumis un rapport biaisé aux recommandations irréalistes ; cette fraternité avait refusé de participer aux travaux de la commission. La commission recpmmande aussi que l'Assemblée nationale clarifie la Loi sur l'accréditation et le financement des associations d'élèves ou d'étudiants en reconnaissant le droitde grève étudiant dont l'exercice devrait être balisé par l'obligation de recourir au vote secret, après convocation de tous les étudiants concernés, et ce, à l'occasion de tout vote de grève. Nota : le mot grève signifie le boycott concerté des cours ; contrairement aux travailleurs syndiqués, les étudiants n'ont pas d'employeur, mais ils peuvent décider ne ne pas assister aux cours. Le gouvernement de Monsieur Couillard a jugé que la mise en vigueur des recommandations du rapport n'était pas prioritaire pour lui.
(Juin 2014) Le Service de police de Montréal-SPVM rapporte que les policiers ont émis 3 499 constats d'infraction depuis l'adoption du règlement P-6 qui interdit le port du masque et oblige à les manifestants à fournir un itinéraire à la police pour qie la manifestation soit légale : la majorité des constats d'infractions ont été distribués au cours des manifestations de 2012, mais 5 manifestations ont été déclarées illégales en 2013, et deux autres en 2014.
(11 septembre 2014) Les accusations qui pesaient sur les épaules des 518 personnes qui ont été détenues ou victimes de constats d'infraction et passibles d'une amende de 634 $ en vertu du règlement 6 de la Ville de Montréal sont retirées.
(4 décembre 2014) La Presse annonce que les milliers de manifestants arrêtés depuis 3 ans à Montréal en vertu du règlement P-6 auront droit à des superprocès ; les avocats de Montréal ont décidé de réunir les nombreuses causes devant la Cour municipale pour présenter une «preuve commune» pour chacune des 24 manifestations où des arrestations ont été effectuées. La Couronne veut effectuer 24 procès. Un certain Julien Villeneuve qui jouait le personnage d'Anarchopanda a été arrêté lors de 5 manifestations. À la Cour municipale de Montréal, il n'y a pas de salle assez grande pour accueillir autant d'accusés.
(I5 décembre 2014) La Cour supérieure du Québec autorise 8 recours collectifs contre la Ville de Montréal en vertu de la Charte des droits et liberté humains ou de la Charte des droits et libertés du Canada pour les personnes qui ont été arrêtées par la police au cours des événements suivants : La Cour ordonne la publication de l'avis suivant:
Avis est donné que le 22 août 2014, un jugement de la Cour supérieure du Québec a autorisé l'institution de 8 recours collectifs contre la Ville de Montréal au nom de toute personne arrêtée et détenue par la police de la Ville de Montréal au cours des manifestations tenues aux dates et endroits suivants :
1. Le 7 juin 2012 vers 18 h sur la rue Notre-Dame entre les rues des Seigneurs et Richmond.
2. Le 15 mars 2013, vers 17 h 45 sur larue Sainte-Catherine, entre les rues Sainte-Élisabeth et Sanguinet.
3. Le 15 mars 2013, Vers 18 h 30 sur la rue Sainte0Catherine, entre les rues Sanguinet et Saint-Denis.
4. Le 22 mars 2013 vers 18 h 20 sur le boulevard de Maisonneuve entre les rues Saint-André et Saint-Timothée.
5. Le 22 mars 2013 vers 18 h 15 , sur la rue Saint-Timothée, près de l'intersection avec le boulevard de Maisonneuve.
6. Le 5 avril 2013 sur le boulevard de Maisonneuve, entre les rues Berri et Saint-Hubert.
7. Le 1er mai 2013, à la Place royale, à l'angle de la rue de La Commune.
8. Le 15 mars 2014, sur la rue Châteaubriand, entre les rues Jean-Talon et Bélanger.

Le tribunal aura à donner des réponses aux questions suivantes :

Les agents de police de Montréal ont-ils enfreint les droits constitutionnels ou quasi-constitutitonnels des personnes qui ont été arrêtées et détenues ? Ont-ils commis des abus de droit ou autres fautes à l'endroit de certains manifestants.
Si oui, est-ce que ces fautes ont causé du tort à des manifestants? Est-ce que la ville en est responsable ?
Est-ce que des dommages compensatoires ou exemplaires (3 000 $ à 17 138 $ par personne) devraient être accordés au manifestants qui ont souffert de ces fautes ?

2015
(9 février 2015) le juge Randall Richmond a déclaré nulles les accusations portées par la police contre 3 des 200 protestataires qui ont été l'objet de contraventions et d'amendes de 634 $ chacun le 22 mars 2013 pour n'avoir pas fourni l'itinéraire des manifestants à la police comme le requérait le règlement nom 6 de la Ville de Motréal. Le juge a été mis au courant que les policiers qui ont signé les avis d'infraction ne sont pas ceux qui ont été témoins des actions reprochées aux accusés ; ce qui signifie qu'il n'y avait pas de preuve valable que les accusés avaient commis l'infraction qu'on leur reprochait. La ville annonce qu'elle ne poursuivra pas les autres accusés. Tel que rédigé, le règlement ne pouvait pas être appliqué parce qu'il aurait fallu que chaque participant donne son itinéraire à la police.
(15 février 2015), le juge Jean-Pierre Boyer accorde l'absolution conditionnelle à Yalda Machouf Khadir pour ses gestes posés lors du printemps étudiant de 2012 évitant ainsi d'hériter d'un casier judiciaire ; cependant elle devra subir une probation de 3 ans et faire 240 heures de travaux communautaires. Le juge Boyer dit avoir tenu compte plusieurs facteurs atténuants dont les regrets exprimés par la jeune femmedes et les lettres d'appui écrites par le docteur Réjean Thomas et le maire du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandèz.
(23 mars 2015) tenue de la première manifestation de l'année des étudiants qui protestent dans les rues de Montréal et en face de l'Hôtel du Parlement de Québec contre la politique d'austérité pratiquée par le gouvernement libéral de Philippe Couillard ; la police de Québec effectue 274 arrestations.
Deux manifestants sont arrêtés au Centre-ville de Montréal dont un pour voies de fait et l'autre pour agression armée ; une autre personne recherchée par mandat est également arrêtée pour possession de drogue et voie de fait contre un policier ; certains des manifestants portaient des cagoules. Les étudiants avaient refusé de donner leur itinéraire à la police comme le règlement de la ville le leur impose. Le conseil de l'UQUÀM convoque 9 des manifestants pour décider quelles sanctions il leur imposera pour les actions qu'ils ont posées contre la propriété et des personnes de l'université. (La Presse, 25 mars 2015, page A14)
Les membres étudiants du Conseil d'administration de l'UQÀM démissionnent de leur poste. Les neuf étudiants convoqués sont menacés d'expulsion pour leur participation à des manifestations, des actions de dérangement et des levées de cours ; cette décision est dénoncée par un groupe de professeurs comme une sanction politiques.
L'association facultaire étudiantes des siences humaines-AFESH de l'UQÀM déclare que ses membres boycotteront les cours jusqu'à ce que les 9 étudiants menacés d'expiulsion soient libérés.
L'UQÀM distribue aux étudiants des avertissements menaçant les étudiants qui tentent de faire cesser des cours de sanction et même d'expulsion.
L'étudiante et manifestante Naomie Tremblay-Trudeau subit des blessures au visage pendant une manifestation en face du Parlement à Québec lorsqu'un policier de Québec tire sur elle à courte distance avec une arme de type muzzle blast.
(23 mars 2015) les étudiants de l'École des langues, des médias et et du Département de communication sociale de l'UQÀM décident de boycotter leurs cours.
Des personnes masquées bloquent les accès à certaines facultés de l'Université du Québec à Montréal.-UQÀM ; les associations étudiantes de ces facultés avaient voté pour le boycott des cours.
(30 mars 2015) les étudiants de l'Université du Québec en Outaouais-UQOI refusent majoritairement de suivre le mouvement de boycott des étudiants de la province ; le vote a été pris à main levée.
À l'Université Laval à Québec, seules les associations d'étudiants en anthropologie boycottent leurs cours.
À l'Université de Sherbrooke, les étudiants de quelques facultés (maîtrise et doctorat en histoire, en service social, et les étudiants en lettres et communications, .boycottent leurs cours.
(Première semaine d'avril 2015) l'UQÀM obtient une injonctions de la Cour supérieure interdisant aux étudiants de bloquer l'entrée de l'université et de déranger les cours.
(2 avril 2015) les étudiants du Cégep Marie-Victorin commencent à boycotter leurs cours.

(5 avril 2015) des personnes masquées défient l'injonction et pénètrent dans 6 classes ; elles effacent ce que les professeurs avaient écrit aux tableaux et obligent ces derniers à quitter leurs élèves, puis, ils demandent aux élèves pourquoi ils étaient en classe alors que l'assemblée avait décidé du boycott. Les gardiens de sécurité ont accompagné les personnes masquées dans leurs virées, mais il semble que les autorités de l'UQÀM avaient décidé de laisser faire à moins qu'il y ait atteinte à l'intégrité physique des personnes et des lieux.
(7 avril 2015) les étudiants de la faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Sherbrooke décident de mettre fin au boycott de leurs cours le 21 avril 2015.
(7 avril 2015) les étudiants de l'École des langues, des médias et du Département de communication sociale et publique de l'UQÀM décident de cesser le boycott de leurs cours par un vote majoritaire de 703 des 993 étudiants présents.
(7 avril 2015) à la suite d'une assemblée générale qui a duré 6 heures, les étudiants du Cégep du Vieux-Montréal votent sur la reconduction du boycott ; le résultat est de 1006 pour et 1163 contre et 60 abstentions ; un nouveau décompte corrige ce résultat à 1104 pour, 1171 contre et 41 abstention ; des étudiants contestent ce dernier résultat et l'assemblée tient un troisième vote qui se solde en faveur de la reconduction du boycott par un score de 1077 pour, 1037 contre, et 34 abstentions ; un autre vote pour la reconduction du boycott est prévu pour le 15 avril 2015. (La Presse, 8 avril 2015, page A3).
L'Association facultaire des étudiants en langue et communication de l'UQÀM vote contre la poursuite du boycott des cours par un score de 703 contre, 255 pour et 26 abstentions.
L'Association des étudiants en science politique de 2e et 3e cycle de l'UQÀM a choisi de boycotter les cours pendant une période illimitée.
(8 avril 2015, vers 9 h) des protestataires masqués envahisssent des classes. de l'UQÀM
La police arrête 22 étudiants à l'UQÀM (12 filles et 10 garçons âgés de 18 à 36 ans) qui sont accusés de méfaits ou d'attroupements illégaux ; la police émet des constat d'infraction comportant une amende de 640 $ en vertu du règlement numéro 6 de la Ville de Montréal..
(9 avril 2015, de bon heure le matin) la police arrête 4 personnes quand une manifestation des étudiants se déplace sur la rue Sainte-Catherine Est et lorsque des manifestants sacagent plusieurs auto-patrouilles de police.
(9 avril 2015) des étudiants manifestent pour obtenir le retrait des accusations contre les 22 étudiants arrêtés le 8 avril précédent; 4 de ces 22 étudiants sont accusés d'attroupement illégal, 17 sont accusés de méfaits et une personne est accusée de vol de cellulaire.
(9 avril 2015) vers 10 h 30, la police est appelée pour rétablir l'ordre au pavillon Judith-Jasmin,. À 15 h, la police arrête 11 jeunes femmes et 10 jeunes hommes dans le sous-sol du pavillon Alexandre-de-Sève. À 5 h 30, Robert Proulx, le recteur de l'UQÀM, défend sa décision d'appeler la police et invoque qu'il a une responsabilité envers la majorité des étudiants de l'UQÀM qui veulent circuler dans l'Université sans danger et sans être intimidés. Avant minuit, environ 150 protestataires encore présents dans le pavillon Alexandre-de-Sève, déclarent qu'ils y resteront pour la nuit. Plus tard, ces protestataires fuient lorsque la police entre dans le pavillon.
(9 avril 2015) Yalda Machouf Khadir, 19 ans, est arrêtée au domicile de ses parents pour une série de délits commis lors de manifestations étudiantes et divers gestes de perturbation commis à Montréal.
(9 avril 2015, à 12 h 40) des représentants des étudiants et des professeurs de l'UQÀM demandent la démission du recteur Proulx.
(9 avril 2015, à 15 h) le recteur de l'UQÀM, Monsieur Proulx demande au Gouvernement du Québec d'adopter une législation pour réglementer les grèves par les associations d'étudiants ; pendant ce temps, des étudiants se réunissent au Carré Saint-Louis, puis s'engagent dans la rue Saint-Denis vers le sud ; la police déclare cette manifestation illégale parce que les associations ne lui ont pas fourni leur itinéraire comme le stipule le règlement P6 de la ville de Montréal. Environ 100 étudiants protestent en silence dans les corridors de l'université pour dénoncer le fait que le recteur ait appelé la police et dénonçant l'augmentation du nombre de gardiens de sécurité comme inacceptable ; les protestataires crient «À qui l'UQÀM ? À nous l'UQÀM !
(9 avril 2015, vers 18 h) des personnes masquées tentent d'arrêter les cours dans une classe de psychologie ; les étudiants résistent et les personnes masquées retraient. Une vingtaine de professeurs et de chargés de cours ont formé une chaîne humaine entre les les étudiants massés parmi lesquels une vingtaine de personnes masquées dans le pavilllon pour les protéger contre la police. Des professeurs et des étudiants demandent la démission du recteur, Robert Proulx. Le député Amir Khadir, dont la fille , Yalda Machouf-Khadir a été vue lors de la conférence de presse de professeurs et d'étudiants qui réclamait la démission du recteur l'UQÀM, accuse le recteur Robert Proulx d'avoir commis erreur sur erreur et d'avoir jeté de l'huile sur le feu en appelant la police ; selon Khadir et certains professeurs, ie recteur aurait dû discuter avec les associations d'étudiants pour désamorcer la crise. Des professeurs, des étudiants et la CSN invoquent que l'Université est un sanctuaire dans lequel la police n'a pas d'affaire ; cette notion de sanctuaire n'a cependant aucun fondement juridique.
(11 avril 2015) un sondage révèle que 66 % des Québécois condamnent la grève des étudiants de l'UQÀM et de certains cégeps.
(11 avril 2015) Yalda Machouf Khadir recouvre sa liberté sous une série de conditions dont le versement d'une caution de 2 000 $ et un engagement de 10 000 $ de son entourage. ; elle devra demeurer chez ses parents à Montréal ou chez ses grands-prents maternels à Pierrefonds ou chez ses grands-parents paternels à Saint-Lambert ; elle devra se rapporter à la police le premier lundi de chaque mois et signer un registre ; il lui est interdit de fréquenter le parc Émilie-Gamelin et elle ne doit pas se tenir à moins de 300 m. d'une institution d'enseignement collégial ou universitaire ; elle pourra prendre part à des manifestations pourvu que celles-ci soient paisibles et légales, mais ne pourra avoir en sa possession tout sac à dos ou matériel pouvant constituer une arme quelconque. il lui est aussi interdit d'altérer son image ou se déguiser pour prendre part à une action ; parce qu'elle a été arrêtée en relation avec le blocus du pont Jacques-Cartier, il lui est ordonné de se tenir à l'écart de cet axe de circulation névralgique. Zacharie Daoust est accusé de participation à des manifestations illégales et de voies de fait sur un policier ; il est libéré sous les mêmes conditions que celles imposées à Yalda Machouf Khadir. (Le Devoir, La Presse, 12 avril 2015).
(13 avril 2015) les étudiants du Cégep du Vieux-Montréal tiennent un nouveau vote sur la continuation du boycott des cours.
(14 avril 2015) le regroupement des étudiants de maîtrise en service social de l'Université de Sherbrooke met fin au boycott des cours.
(14 avril 2015,) les membres de l'association facultaire des étudiants en sciences humaines de l'UQÀM décident de poursuivre le boycott illimité de leurs cours.
Au cours de la semaine du 13 avril 2015, la Commission des études de l'UQÀM souhaite prolonger le trimestre d'hiver jusqu'au 19 juin 2015 ; mais le conseil d'administration de l'UQÀM décide que, pour des raisons financières, aucun prolongement de session ne sera autorisé et, en conséquence, le trimestre d'hiver prendra fin le 3 mai 2015 et le trimestre d'été débutera le 4 mai 2015, puis, les cours reprendront au mois d'août 2015.
Le Conseil d'administration demande à la Commission des études de se réunir dans les meilleurs délais pour établir des «mesures de validation de la session». La Commission des études est ainsi chargée de déterminer ce qui adviendra de la session des étudiants qui a été amputée de plusieurs semaines. Des membres de la Commission jugent que la prolongation d'un mois n'est pas suffisante. «La Commission doit veiller à la qualité des études et nous ne trouvons pas qu'un mois de prolongation est suffisant...» disent-ils. Dans les faits, la majorité des étudiants de l'UQÀM pourront compléter leur trimestre dans les temps impartis puisque quatre des sept facultés de l'Université n'ont pas fait le boycott de leurs cours ; reste à savoir ce qui apparaîtra au dossier de ceux qui décideraient de poursuivre le boycott au-delà du 3 mai. (Le Devoir, 19 avril 2013, page A12).
(15 avril 2015) les étudiants du Cégep Marie-Victorin reprennent leurs cours. Un groupe de personnes visitent les salles de classes de l'UQÀM et en font sortir professeurs et élèves parce que le boycott des cours a été décidé par la majorité de l'assemblée des membres de l'Association des étudiants.
(17 avril 2015) le juge Denis Laberge de la Cour municipale de Montréal refuse la libération sous caution d'Hamza Babou ; l'avocat expert en droit constitutionnel Julius Grey et le député Amir Khadir dénoncent la détention d'Hamza Babou qu'ils qualifient d'injustifiée. Hamza Babou doit répondre à 14 chefs d'accusation, dont agression armée, méfait, menace, attroupement illégal et harcèlement criminel, tous liés aux levées de cours houleuses survenues le 15 avril 2015 au pavillon J.-A.-De-Sève de l'UQÀM ; ils disent :
«Nous voulons solliciter la parole des juristes, des associations de défense des droits et du public pour se demander si c'est comme ça, en démocratie, qu'on protège le droit des individus à la dissidence, à la grève». Monsieur Grey ajoute que «l'incarcération en attente de procès est une solution ultime et rare. «À moins de crimes très graves qui justifieraient des précautions absolues (...) on ne prive pas de sa liberté un accusé, qui est présumé innocent jusqu'à preuve du contraire.»
(20 avril 2015) les étudiants du Cégep Saint-Laurent reprennent leurs cours.
(20 avril 2015) Hamza Babou, un étudiant au baccalauréat en sociologie, et membre du collectif La Déferle qui se rencontre dans un espace social anarchiste dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal, est arrêté par la police lors d'une manifestation et doit répondre à 14 accusations, dont agression armée contre un agent de sécurité, voies de fait, méfait, menace, attroupement illégal et harcèlement criminel relativement à des levées de cours houleuses survenues le 15 avril 2015 dans le pavillon J.-A.-De-Sève de l'UQÀM ; Babou devra passer le reste du trimestre d'hiver de l'université en prison parce que le juge Denis Laberge de la Cour municipale de Montréal a refusé de le libérer sous conditions ; Babou, considéré comme un leader du boycott des cours, n'aurait pas respecté l'injonction prononcée par la Cour supérieure à la demande de l'UQÀM ; il déclare au juge avoir abandonné tous ses cours pour se consacrer aux manifestations ; Me Véronique Robert, l'avocate de Babou, émet l'opinion qu'il s'agit d'un jugement de nature politique ; le fait que l'étudiant a défié l'injonction a fait dire au juge Laberge : «Vous défiez l'injonction comme si elle n'existait pas. Dans ce contexte, j'ai beaucoup de difficulté à penser que vous pourrez respecter d'éventuelles conditions si je vous remettais en liberté».
Le 22 avril 2015, le conseil d'administration de l'UQÀM annonce que le trimestre d'hiver ne sera pas prolongé et se terminera officiellement le 3 mai 2015 ; cependant, les professeurs sont invités à revoir certaines évaluations et matière à livrer afin de permettre aux étudiants affectés par des boycotts de ne pas être pénalisés davantage. Ainsi le délai pour compléter le trimestre est reporté au 30 juin 2015. La période d'abandon avec facturation et sans mention d'échec est reportée au 15 juin pour tous les étudiants visés par les boycotts.
En tout, 182 protestataires ont été arrêtés par la police qui leur a remis des constats d'infraction pour ne pas avoir donné leur itinéraire à la police. Hamza Babou, figure parmi les personnes arrêtées. (Presse canadienne, via The Gazette, 10 avril 2015, pages A2 et A3).
Le 27 avril 2015, Le quotidien La Presse rapporte que l'avocate de Hamza Babou, Me Véronique Robert demandera à la Cour supérieure une révision judiciaire de la décision du juge Denis Laberge qui a refusé la remise en liberté d'Hamza Babou en attente de son procès.
Le 30 avril 2015, le juge James Brunton de la Cour supérieure ordonne la libération d'Hamza Babou en ce qui concerne les plus récentes accusations portées contre lui. La mère de Babou a déposé 500 $ et sa tante 250 $ pour garantir le respect des conditions de libération imposées ; il doit demeurer chez sa mère ou chez sa tante et il ne devra pas aller sur le campus de l'UQÀM pour une période qui sera déterminée par la Cour municipale. S'il est trouvé coupable à l'accusation relativement aux incidents du 15 avril précédent, il est passible d'une peine de prison d'un maximum de 18 mois. Malgré l'ordre du juge Brunton, Babou est demeuré incarcéré du jeudi 30 avril 2015 à vendredi matin 1er mai 2015 parce qu'il est l'objet d'une autre série d'accusations d'assaut et méfait lors d'un incident survenu le 15 avril 2015 alors qu'il avait défié l'injonction obtenue par l'UQÀM.
À la demande du Comité patronal de négociations composé de représentants de la Fédération des cégeps et des représentants du ministère de l'Enseignement supérieur du Québec, la Commisssion des relations de travail du Québec déclare que la grève envisagée pour le 1er mai 2015 parles enseignants sera illégale notamment en raison du contexte de négociations du renouvellement des conventions collectives échues depuis le 31 mars 2015.
Le 1er mai 2015, la Juge Sylvie Girard de la Cour municipale de Montréal ordonne que Hamza Babou soit libéré sous les mêmes conditions que celles imposées par le juge James Brunton de la Cour supérieure le 13 avril 2015.
Des manifestants (étudiants et autres groupes de pressions) se réunissent au square Phillips, puis bloquent les entrées des plus importantes institutions financières de Montréal dont ils disent que, malgré des profits élevés, elles payent moins d'impôts que les autres entreprises privées et que si elles payaient une plus juste part, le gouvernement aurait l'argent qu'il faut pour ne pas appliquer les mesures d'austérité imposées dans les domaines de l'éducation et de la santé.
Le 11 mai 2015, l'Association facultaire des étudiants en sciences humaines de l'UQÀM décident de mettre un terme au boycott entamé en février 2015 ; leur résolution souligne l'aspect historique du printemps 2015 et les quelque 130 000 étudiants en grève au plus fort de la lutte, puis «la nécessité de refaire le plein d'énergie afin de relancer une lutte encore plus forte à l'automne».
Le 5 mai 2015, à la suite de la grève de ses enseignants le 1er mai 2015, le Cégep de Rosemont suspend avec solde 6 enseignants dont Nicholas Dawson et Isabelle Larrivée, pour avoir bloqué les portes du cégep malgré la décision de la Commission des relations de travail de déclarer la grève illégale ; le 15 mai 2015, la direction du Cégep de Rosemont transmet à ces 6 enseignants les conclusions de son enquête et les mesures disciplinaires qui les accompagnent : 5 journées de suspension sans solde ; ce qui signifie que que ces 6 enseignants ne reverront pas leurs élèves avant la fin de l'année scolaire ; les enseignants suspendus ne comprennent pas pourquoi ce sont eux qui écopent alors qu'il y avait une centaine de personnes qui étaient réunies devant les portes.
Le 15 mai 2015, le Cégep de Sherbrooke adopte un règlement visant à atténuer les effets préjudiciables des grèves étudiantes en encadrant le droit de grève de ses étudiants ; il vise à assurer la sécurité de tous et de ses installations et à donner à l'institution un cadre pour guider ses décisions en cas de grève ou de boycottage des cours ; il précise les étapes à suivre les étapes à suivre par la direction avant de suspendre officiellement les activités scolaires de même que les mesures d'atténuation à envisager ; ce règlement fera partie du contrat scolaire qui lie le Cégep et ses étudiants. Près de 530 enseignants de cégeps signent un manifeste pour dénoncer le sort réservé aux 6 enseignants du collège de Rosemont. (Le Devoir, 16 et 17 mai 2015, page A2).
Le 23 mai 2015, la police arrête 30 personnes (pour entrave à la circulation et port de masques) lors d'une manifestation dans le Centre-ville de Montréal.
En novembre 2015, le juge Guy Cournoyer de la Cour supérieure du Québec décrète que les dispositions de la Loi de la sécurité routière qui prévoit l'interdiction de bloquer le trafic enfreint la liberté d'expression et le droit de protester pacifiquement prévus dans la Charte des droits et libertés et il les annule.
2016
Le 16 mai 2016, L'article de la Loi sur la sécurité sur les routes qui prohibait les manifestations pour qui avait été annulée en novembre 2015 par le juge Guy Cournoyer ; le Gouvernement et l'Assemblée nationale ont cependant six mois pour adopter un nouveau texte qui tiendra compte de son jugement.
2018
(29 janvier 2018) L'agent de la Sûreté du Québec-SQ Denis Burelle, est blâmé par le Comité de déontologie policière pour n'avoir pas utilisé son arme d'impact Arwen37 avec prudence et discernement lors de la manifestation de Victoriaville le 4 mai 2012 ; l'arme d'impact Arwen37 lance des balles de plastique ; trois personnes ont été gravement blessées dont deux au visage ; une jeune femme, Dominique Laliberté-Martineau a été subi deux fractures de la machoire en plus d'avoir 6 dents cassées et la lèvre lacérée ; Alexandre Allard a eu des convulsions après l'impact de la balle, il a eu le lobe de l'oreille déchiré et a subi deux commotions cérébrales. Le comité juge que l'agent a tiré trop haut puisqu'il a atteint les visages ; les victimes n'étaient pas menaçantes ; deux avaient les mains vides ; l'agent Burelle était dépassé par les événements, il a utilisé son arme à 10 reprises. il a ainsi failli à ses obligations, en ne respectant pas les règles d'engagement qu'il devait suivre.
(5 avril 2018) La constable Émilie Gamache Khoukaz et le sergent Jean-Sébastien Doyon sont blâmés par le Comité de déontologie policière pour avoir refusé de s'identifier quand un couple leur a demandé de le faire au cours de la manifestation de 2012 ; ce qui est contraire au Code d'éthique des policiers du Québec qui demande aux officiers de police d'agir de telle manière à préserver la confiance et la considération que leurs devoirs requièrent.

Observation : Ceux qui ne font la révolution qu'à moitié n'ont fait que creuser leur tombeau (Laurentie ; film par Mathieu Denis et Simon Lagacé)

Références :

Les quotidiens Le Devoir, La Presse et The Gazette (printemps-été, 2012)
Le Souffle de la jeunesse (collectif d'auteurs du prix Bernard-Mergler, préface de Pierre Henrichon, postface de Gabriel Nadeau-Dubois, 2012)
Après le printemps (essai, Pierre-Luc Brisson, 2012)
Les Pantins de la destruction (Paul Chamberland, Poètes de brousse, 2012)
Dictionnaire de la révolte étudiante (éditions Tête première, 2012)
Le printemps québécois. Une anthologie (essai, de février 2012 à février 2013, les professeurs Maude Bonenfant, Anthony Glinoer et Martine-Emmanuelle Lapointe, Éditions Écosociété, mars 2013)
La juste part (essai, David Robichaud et Patrick Turmel, éditions de l'Atelier, juin 2012)
Le printemps des carrés rouges (essai, André Frappier, Richard Poulin et Bernard Rioux, octobre 2012)
Terre des cons (Patrick Nicol, éditions La Mèche, novembre 2012)
Une année rouge (esssi, Nicolas Langelier, Éditions de l'Atelier, novembre 2012)
De l'école à la rue. Dans les coulisses de la grève étudiante (essai, Renaud Poirier-Saint-Pierre et Philippe Éthier, Éditions Écosociété, mars 2013). Renaud Poirier-Saint-Pierre a été attaché de presse de la CLASSE.
Carrés rouges (Photoreportage de Jacques Nadeau du Devoir, Fides, août 2012)
On s'en câlisse ; Histoire profane de la grève ; Printemps 2012 (collectif de débrayage, Éditions Entremonde, Genève) et Sabotart, Montréal), 2013)
Histoire du mouvement étudiant québécois. 1956-2013 (Marc Simard, 2014)
Le Devoir 30 janvier 2018, page A4)

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