Québec (province). Crises : Épidémie (pandémie) de variole (1885)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- (28 février 1885) Début d'une épidémie de variole ou petite vérole. Un certain George Longley, contrôleur de la Grand Trunk Railway en provenance de Chicago, arrive à Montréal avec des éruptions cutanées et des rougeurs sur le corps qu'on identifie comme la variole ; après l'avoir examiné, le Montreal General Hospital refuse de l'admettre et il aboutit à l'Hôtel-Dieu de Montréal où il est mis dans une chambre isolée ; Longley quitte l'hôpital le 21 mars 1885 ; le 23 mars suivant, Pélagie Robichaud, une jeune Acadienne servante à l'Hôtel-Dieu, est frappée par la variole qui l'emporte le 1er avril ; le 6 avril, Marie Robichaud, la soeur de Pélagie est frappée par la terrible maladie et décède le 11 avril ; le 8 avril la variole avait atteint toutes les salles de l'Hôtel-Dieu de Montréal ; les patients libérés de l'Hôtel-Dieu étaient sans le savoir porteurs du virus en incubation et la répandirent dans leur entourage ; l'épidémie dura jusqu'en décembre 1885 ; bilan : 5 864 morts au Québec ; l'immense majorité des victimes sont des enfants ; à Montréal, la population de 167 501 habitants comprenait 93 641 (56 %) Canadiens français catholiques ou 56 % de la population et 73 860 Anglais, protestants ou catholiques ou 44 % de la population ; sur les 3 157 victimes de la variole à Montréal, 2 884 sont des Canadiens français catholiques soit 91,3 % des victimes, 178 catholiques autres que canadiens français soit 5,6 % des victimes, 95 sont anglais protestants soit 3,4 % des victimes ; les Canadiens français refusaient la vaccination ; les prêtres catholiques parlaient d'un fléau envoyé par Dieu pour punir la débauche ; les protestants se faisaient vacciner.
(21 mars 1885) George Longley quitte l'Hôtel-Dieu de Montréal.
(23 mars 1885) Pélagie Robichaud, une jeune Acadienne servante à l'Hôtel-Dieu, est frappée par la variole qui l'emporte le 1er avril 1885.
(6 avril 1885) Marie Robichaud, la soeur de Pélagie est frappée par la terrible maladie et décède le 11 avril 1885.
(8 avril 1885) La variole avait atteint toutes les salles de l'Hôtel-Dieu de Montréal ; les patients libérés de l'Hôtel-Dieu étaient sans le savoir porteurs du virus en incubation et le répandirent dans leur entourage.
Le maire Honoré Beaugrand met en quarantaine les foyers où la maladie était décelée ; les résidants ne peuvent sortir et c'est la Ville qui nourrit les familles ainsi isolées.
L'épidémie dure jusqu'en décembre 1885 ; bilan : 5 864 morts au Québec ; l'immense majorité des victimes sont des enfants ; à Montréal, la population de 167 501 habitants comprenait 93 641 (56 %) Canadiens français catholiques ou 56 % de la population et 73 860 Anglais, protestants ou catholiques ou 44 % de la population ; sur les 3 157 victimes de la variole à Montréal, 2 884 sont des Canadiens français catholiques soit 91,3 % des victimes, 178 catholiques autres que canadiens français soit 5,6 % des victimes, 95 sont anglais protestants soit 3,4 % des victimes .
Les Canadiens français (qui étaient catholiques) refusaient la vaccination même si le maire Honoré Beaugrand incitait la population à se faire vacciner ; les prêtres catholiques parlaient d'un fléau envoyé par Dieu pour punir la débauche et plusieurs catholiques exprimaient la conviction que ni les médecins, ni la vaccination ne pouvaient empêcher Dieu de venir chercher ceux dont l'heure était venue ; pendant ce temps, les Anglophones, qui étaient protestants, se faisaient vacciner.
Devant la progression de l'épidémie, les médecins vaccinateurs sont accompagnés de policiers pour obliger les Montréalais à se faire vacciner.