Québec (province). Scandales. Affaire du saut-de-mouton du boulevard de la Concorde. (ministère des Transports du Québec)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Éphémérides -


1970 Construction pour le ministère des Transports du Québec d'un saut-de-mouton dans l'axe du boulevard de la Concorde au-dessus de l'autoroute 19 à Laval ; l'ingénierie est confiée à la firme Desjardins, Sauriol et Associés de Laval. La construction est confiée à Inter State Paving qui sous-traite la pose de l'acier d'armature à la compagnie Acier d'Armature de Montréal.
2004
(17 juin 2004) Gilbert Bossé, ingénieur du ministère des Transports du Québec demande une expertise après avoir constaté la présence de fissures «qui permettent de soupçonner l'existence d'un problème de désagrégation importante des assises» sur le saut-de-mouton du boulevard de la Concorde qui passe au-dessus de l'autoroute 19 à Laval.
(15 juillet 2004) Christian Mercier, ingénieur au service de l'entretien du ministère des Transports du Québec, constate une fissure de 12 cm dans les assises du saut-de-mouton ; sous le tablier, il constate des éclatements de béton, près du joint situé du côté est du saut-de-mouton, à l'endroit où se rejoignent la chaussée du boulevard et celle du tablier du saut-de-mouton ; omme la structure est difficile à inspecter parce que le béton est coulé dans le roc, le seul moyen de procéder à une véritable inspection est de lever le tablier du saut-de-mouton, une opération qui coûterait 500 000 $.
2005
(1 mars 2005) L'ingénieur Christian Mercier écrit à son patron une note de service dans laquelle il recommande de ne pas lever le tablier du saut-de-mouton pour pousser plus loin l'inspection ; il recommande plutôt des travaux de renforcement du tablier, sous le saut-de-mouton.
2006
(30 septembre 2006, à 12 h 37) Cinq personnes sont tuées et 6 autres sont blessées, dont 3 gravement, lorsque 3 travées de la section sud-est du saut-de-mouton du boulevard de la Concorde s'effondrent sur l'autoroute 19.
(2 octobre 2006) Le premier ministre du Québec, Jean Charest, annonce la création d'une commission d'enquête publique qui devra faire la lumière sur les causes de l'effondrement du saut-de-mouton ; cette commission qui comprendra l'ingénieur Roger Nicolet et l'ancien président de la firme d'ingénierie Lavalin, l'ingénieur Armand Couture, sera présidée par Pierre Marc Johnson, ancien premier ministre du Québec.
2007
(13 mars 2007) En pleine campagne électorale provinciale, un débat télévisé présente les chefs des 3 partis en lice, Jean Charest, chef du Parti libéral et premier ministre sortant, André Boisclair, président du Parti québécois et chef de l'opposition officielle, et Mario Dumont chef du Parti de l'action démocratique ; ce dernier exhibe une feuille de papier et accuse le premier ministre sortant d'avoir caché à la population du Québec la correspondance de l'ingénieur Mercier.
(18 octobre 2007) La commission d'enquête sur la tragédie du boulevard de la Concorde publie son rapport dans lequel elle blâme sévèrement
1. la firme d'ingénierie Desjardins Sauriol, son ingénieur surveillant, Marcel Dubois et ses dirigeants responsables du chantier et associés pour défaut de conception et de surveillance dans l'exécution des travaux,
2. l'entrepreneur de construction Inter State Paving et ses dirigeants pour n'avoir pas contrôlé adéquatement la qualité des travaux de construction et s'en être remis au sous-traitant et à l'ingénieur Dubois,
3. le sous-traitant Acier d'armature de Montréal et son président,
4. l'ingénieur Claude Robert pour ne pas s'être assurés directement que l'acier d'armature qu'ils installaient était conforme aux plans et devis de l'ouvrage, l'installation fautive étant la principale cause de l'effondrement de la structure et enfin,
5. le ministère des Transports du Québec et ses ingénieurs pour défaut de vérification et d'entretien des ponts et ponceaux sous sa compétence (le ministère n'a jamais fait en 36 ans l'inspection détaillée de ses éléments non visibles et il a manqué à au moins 2 occasions d'inspecter en profondeur, lors de réparations effectuées en 1992 et lors d'une demande d'assistance logée à la Direction des structures par un ingénieur de la direction territoriale de Laval en 2004.

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