Vallières (Pierre)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Homme de lettres (journaliste et essayiste) né en 1938 (22 février 1938) dans l'est de Montréal.

Études au Collège de Chambly, au Cégep Édouard-Montpetit de Longueuil devenu l'externat classique de Longueuil et au Noviciat des franciscains de Québec.
En 1958, il entre au noviciat des franciscains de Lennoxville, puis au monastère de cette communauté à Québec sous le nom de Frère Flavien ; quitte cet ordre en 1961.
À l'automne de 1962, il se joint à la communauté des Petits frères de Jésus à Saint-Rémi-de-Provence (France) qu'il quitte en 1963 pour revenir au Canada.
Co-directeur de la revue Cité libre (1963-1964).
Embauché comme journaliste au quotidien La Presse en 1963, il est congédié en 1965, lorsqu'il est soupçonné de prendre part à des activités subversives.
Fondateur en 1964 avec Charles Gagnon de la revue Révolution québécoise. Cette revue ne paraît que pendant une seule année.
Secrétaire du Syndicat des journalistes de Montréal (1964-1965).
Premier permanent du Mouvement de libération populaire (1965).
L'une des 36 personnes appréhendées le 15 octobre 1970 au moment de la mise en vigueur de la Loi des mesures de guerre, accusées d'être membres du FLQ, puis libérées sans procès après qu'un jury eut acquitté Charles Gagnon dans une cause type.
L'un des dirigeants du groupe Vallières-Gagnon du Front de libération du Québec-FLQ arrêté à New York ; expulsé des États-Unis en janvier 1967, il est appréhendé au moment de son entrée au Canada, accusé de meurtre, mais reconnu coupable d'homicide involontaire par le jury relativement à la mort de Thérèse Morin le 5 mai 1966, puis condamné à la prison à perpétuité par le juge Yves Leduc en même temps que Charles Gagnon; le jugement est cassé par la Cour d'appel qui annule la sentence mais ordonne un nouveau procès. Au terme de ce nouveau procès, il est reconnu coupable, puis condamné à 30 mois de prison ; libéré le 24 juin 1971, il s'est écoulé 44 mois entre son arrestation et sa libération.
Son avocat était Robert Lemieux.
En 1980, il entre dans une communauté influencée par l'Ordre des Franciscains-OFM.
Décès à l'Hôpital Jacques-Viger de Montréal (22 ou 23 décembre 1998 ; 60 ans, défaillance cardiaque).

Voir Québec (province). Crises. Crise d'octobre 1970.

Dans Nègres blancs d'Amérique, il écrit :

«Je n'ai d'autre prétention, en écrivant Éditions Parti-pris, le livre, que de témoigner de la détermination des travailleurs du Québec de mettre un terme à trois siècles d'exploitation, d'injustices silencieusement subies, de sacrifices inutilement consentis, d'insécurité résignée ; de témoigner de leur détermination nouvelle, et de plus en plus énergique, de prendre le contrôle de leurs affaires économiques, politiques et sociales, et de transformer en une société plus juste, plus fraternelle ce pays, le Québec, qui est leur, dont ils ont formé l'immense majorité des citoyens et des producteurs de la richesse «nationale» sans jamais, pourtant, bénéficier du pouvoir économique et de la liberté politique et sociale auxquels leur nombre et leur travail leur donnent droit».
«Ne sont-ils pas, depuis l'établissement de la Nouvelle-France, au XVIIe siècle, les valets des impérialistes, les nègres blancs d'Amérique ?» N'ont-ils pas tout comme les Noirs américains, été importés pour servir de main-d'oeuvre à bon marché dans le Nouveau-Monde ? Ce qui les différencie : uniquement la couleur de la peau et le continent d'origine. Après trois siècles, leur condition est demeurée la même. Ils constituent toujours un réservoir de main-d'oeuvre à bon marché que les détenteurs de capitaux ont toute liberté de faire travailler ou de réduire au chômage, au gré de leurs intérêts financiers, qu'ils ont toute liberté de mal payer, de maltraiter et de fouler au pied...». (cité par Fernande Roy à la page 36 du numéro 285 de la revue Liberté : Mythes de Chez-nous 1959-2009).

«L'essentiel n'est pas de créer des foyers révolutionnaires : ces foyers existent partout, du Québec au Chili. L'essentiel est de s'organiser pour vaincre. Nous sommes en tant que nation opprimée, les mieux placés en Amérique du Nord avec les Noirs des États-Unis, pour faire la lutte à l'impérialisme yankee sur son propre terrain ; conclusion : Ce n'est pas par l'électoralisme que les masses prendront le pouvoir, mais uniquement par la violence révolutionnaire. L'indépendance véritable ne se retrouvera qu'au bout d'une longue guerre révolutionnaire, semblable à celle que les Noirs américains viennent de commencer.» (Pierre Vallières ; Citation tirée du livre de Louis Fournier : FLQ - Histoire d'un mouvement Clandestin (Lanctôt Éditeur, page 149, 1998).

  • Publications - Liste partielle


Nègres blancs d'Amérique (Éditions Parti pris, 1967 ou, selon Lise Ravary, en 1968 (citée dans The Gazette, 30 juin 2020, page A8)
Stratégie révolutionnaire et rôle de l'avant-garde (1968)
L'urgence de choisir (Éditions Parti pris, 1971)
Pour un front commun multinational de libération. Avec Charles Gagnon : Front de libération du Québec (1971)
L'exécution de Pierre Laporte (Québec Amérique, 1977)
Les scorpions associés. Avec René Lévesque. Montréal (Québec-Amérique, 1978)
La démocratie ingouvernable. Montréal (Québec/Amérique, 1979)
La liberté en friche. Montréal (Québec/Amérique, 1979)
Les héritiers de Papineau : itinéraire politique d'un 'nègre blanc' -1960-1985 (Québec/Amérique, 1986)
FLQ - Histoire d'un mouvement Clandestin (Louis Fournier, Lanctôt Éditeur, 1998).
Paroles d'un nègre blanc - Pierre Vallières (VLB Éditeur, Mai 2002)
Dissident / Pierre Vallières, 1938-1998 (Daniel Samson-Legault ; Québec-Amérique. 2018)

  • Crédits :


Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord (Réginald Hamel, John Hare et Paul Wyczynski, Fides, 1989)

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