Zehaf Bibeau (Joseph, Paul Michael)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Meurtrier né à Laval en 1982 (16 octobre)

Sa mère est Susan Bibeau et son père Bulgasem Zehaf ; ils se sont mariés à Montréal en juillet 1989.
Zehaf Bibeau, qui a la double nationalité canadienne et lybienne, est accro au crack.
En 1995, il change son nom en Michael Joseph Paul Abdalah Bulgasem Zehaf-Bibeau
En commettant de petits vols à main armée, il espérait être emprisonné et suivre en prison un traitement pour régler sa dépendance aux drogues.
En 1999, le divorce de ses parents est prononcé après que la mère eut admis un adultère ; la mère obtient la garde de Michael.
En 2000, Michael obtient un passeport lybien.
En 2002, Michael Zehaf Bibeau est trouvé coupable d'utilisation d'une fausse carte de crédit et est condamné 6 mois de prison suivis de 3 années de probation.
En 2003, sous le nom de Michael Bibeau, il reconnaît sa culpabilité à Saint-Jérôme à l'accusation de vol et complot et est condamné à 2 ans moins un jour de prison suivis de 3 ans de probation. Au cours de la même année, il reconnaît sa culpabilité à l'accusation de possession d'arme dans un dessein dangereux et est condamné à 6 mois de prison.
En 2004, il est condamné à 60 jours de prison, puis il devient un dévot musulman et un croyant lecteur du Coran.
Le 14 mars 2006, il néglige de se présenter en cour pour répondre à une accusation de possession simple de marijuana.
En 2007, il fait un voyage en Syrie muni de son passeport lybien.
Le 2 décembre 2009, il se présente au tribunal pour plaider coupable à l'accusation qui pesait contre lui en 2006 ; il obtient un pardon absolu (absolute discharge) ; ce pardon a pour conséquence d'effacer l'infraction du dossier de la personne qui en bénéficie.
En novembre 2011, Michael Zehaf Bibeau se rend au poste de police pour y avouer un vol à Québec.
Le 15 décembre 2011, il pénètre dans un poste de la GRC de Burnaby, Colombie britannique, et fait une deuxième tentative d'avouer un vol commis 10 ans plus tôt à Québec ; la GRC ne trouve aucune mention de ce crime, mais détient Zehaf Bibeau en vertu de la Loi sur la santé mentale ; il est libéré parce qu'il n'y a pas de crime et il est exclu d'une institution pour malade mentaux parce qu'on ne découvre pas de maladie mentale chez-lui ; il est ensuite exclus d'un centre de désintoxication parce qu'il n'est pas intoxiqué.
Le 16 décembre 2011, Zehaf Bibeau, armé d'un bâton aiguisé, pénètre dans un restaurant MacDonald et demande de l'argent
Le 18 décembre, à la suite d'un examen mental, il est déclaré apte à subir un procès.
Le 19 décembre 2011, la police veut le relâcher, mais Zehaf Bibeau insiste pour demeurer en prison pour y être désintoxiqué ; il demeure en prison. Il aurait dit «I'm a crack addict and at the same time I'm a religious person and I want to sacrifice freedom and good things for a year, maybe so when I come out I'll appreciate things in life more... If you release me, what do you think is going to happen again.»
Le 22 février 2012, il reconnaît sa culpabilité à une accusation de menaces de mort et est relâché.
À cause de l'usage de drogues et de conduite erratique, Zehaf Bibeau est exclus de la Mosquée Saalam et entre en désintoxication.
En 2013, Zehaf Bibeau est vu fumant du crack dans le Vancouver Downtown Eastside ; il se déplace d'hôtel en hôtel avec un sac à dos contenant tout son avoir.
Le 2 octobre 2014, Zehaf Bibeau se rend à la section consulaire de l'ambassade de Libye à Ottawa pour y demander un nouveau passeport Libyen, le sien étant échu depuis 2007 ; comme son apparence n'était plus la même sur les photos de 2014 comparées à celle qu'il avait sur les photos de 2007 et que ses documents contenaient des informations que le consulat croyait contradictoires, il fut informé que le processus d'émission serait long ; Bibeau retira alors sa demande de passeport libyen.
Le 21 octobre 2014, Zehaf-Bibeau achète une voiture Toyota Corolla pour 650 $ sur un site de petites annonces ; lui et le vendeur se rendent à un centre de service du gouvernement ontarien pour procéder au transfert du titre de l'automobile. Le service refuse parce que la seule pièce d'identité de Zehaf-Bibeau est son permis de conduire de Colombie-Britannique ; Bibeau convainc le propriétaire de lui prêter l'automobile pour une journée ; le propriétaire accepte, mais enlève les plaques d'immatriculation de l'automobile.
Le 22 octobre 2014, peu après 9 h 52, le caporal Nathan Franck Cerillo, 24 ans, un réserviste dans le régiment des Argyll and Sutherland Highlanders of Canada basé à Hamilton, Ontario, qui montait la garde au cénotaphe en face du Parlement à Ottawa est blessé mortellement par balle par un tueur armé d'une carabine ; la victime décède à l'hôpital. Après cette attaque, le tueur pénètre dans le Parlement du Canada ; un gardien de sécurité du Parlement est blessé, puis le suspect est abattu par Kevin Vickers, le sergent d'armes du Parlement ; il a reçu 31 balles dont une balle fatale à la tête
Le nom du suspect abattu est Michael Zehaf Bibeau qui avait stationné une voiture Toyota Corolla derrière le cénotaphe ; la voiture n'avait pas de plaques d'immatriculation.
Le 26 octobre 2014, la GRC met la main sur une vidéo tournée par Zehaf Bibeau avant d'aller commettre son crime et conclue que son geste avait été politique et idéologique. D'autre part Susan Bibeau, la mère de Michael, croit que son fils souffre de troubles mentaux et qu'il n'est pas un terroriste. Dans la vidéo, Bibeau fait référence à Allah et dénonce la politique étrangère du gouvernement Harper qui a autorisé l'envoi de 6 avions de chasse CF18 pour participer aux frappes aériennes contre le Groupe État islamique en Irak et en Lybie.
Le 21 novembre 2014, dans son magazine de propagande Dabiq, Abu Mohammad al-Adnani, le porte-parole du Groupe État islamique, affirme que Michael Zehaf Bibeau et Martin Couture-Rouleau ont répondu à son appel pour des actions violentes en représailles contre l'alliance des États-Unis, du Canada et de l'Australie ; les deux Canadiens sont réputés avoir adopté la ligne extrémiste du Groupe.
Le 1er mars 2015, la dépouille de Zehaf-Bibeau est transportée en Lybie à la demande de sa famille pour y être inhumée à Zawiya, une agglomération située sur la Méditerranée, la patrie de père Bulgasem Zéhaf, le père de Zehaf-Bibeau, située à l'ouest de Tripoli.

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