07. Québec (province). (histoire). Meurtres, homicides et autres méfaits : (1985) :

Un article de la Mémoire du Québec (2022).


1985

Le 16 janvier 1985, Linda Quinn, 23 ans, est torturée et tuée à Godmanchester ; Raymond Steele, qui se dit pasteur d'une Église dont il est le fondateur, l'a pendue par les pieds, poignardée, puis l'a fait attaquer par un pit-bull ; la victime était enceinte de quelques semaines ; son cadavre a été trouvé congelé dans un coffre derrière la maison ; Steele a été condamné à la prison à perpétuité, mais il a bénéficié d'une libération partielle en 2008 ; il a réintégré à la prison après avoir été agressif à l'endroit du personnel de la maison de transition dans laquelle il séjournait.

Le 31 janvier 1985, au matin, Roger Breton, un électricien de Québec, est découvert mort étouffé dans son lit dans son logement de la 2e rue de Québec ; il avait une taie d'oreiller sur la tête, ses mains étaient attachées derrière son dos et ses pieds étaient liés; son logement était sens dessous dessus ; le vol s'imposait comme motif du crime. Monsieur Breton avait un penchant pour l'alcool ; il vivait séparé de sa femme quiavait demandé le divorce en 1984 ; il avait sorti des miliers de dollars de ses comptes de banque. En septembre 1985, André Desbiens se fait Délateur et donne des indications sur plusieurs meurtres dont celui de Roger Breton.

Le 24 mars 1985, Laurent «L'Anglais» Viau, Guy-Louis «Chop» Adam, Jean-Guy «Brutus» Geoffrion, Michel «Willie» Mayrand et Jean-Pierre «Matt le Crosseur» Mathieu, tous membres du chapitre North (Laval) des Hells-Angels, sont assassinés dans le repaire de Lennoxville par des membres du chapitre de Montréal ; leurs corps enveloppés dans des sacs de couchage lestés de blocs de ciment et de poids d'haltérophilie sont jetés dans le Saint-Laurent en face du quai de Saint-Ignace-de-Loyola. Le 1 juin 1985, un des corps jetés en face du quai de Saint-Ignace-de-Loyola le 24 mars dernier remonte à la surface; la police trouve les 5 autres corps toujours au fond du Saint-Laurent. En tout, trente-sept Hells-Angels seront arrêtés pour ces meurtres et 21 d'entre eux écoperont de peines variant de 2 à 25 ans de prison à la suite de procès qui dureront 18 mois ; Gilles «Le Nez» Lachance, un membre du chapitre North est épargné de la tuerie, mais devient délateur et contribue à la condamnation des coupables ; le 3 décembre 1986, Réjean «Zig Zag» Lessard, le chef du chapitre de Montréal du gang des Hells-Angels qui a ordonné l'assassinat, Luc «Sam» Michaud, Jacques «La Pelle» Pelletier et Robert «Tiny» Richard sont reconnus coupables des 5 meurtres de Lennoxville, puis condamnés à la prison à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de leur peine derrière les barreaux ; Charles «Cash» Filteau est condamné à 3 ans de prison relativement à cette affaire ; le 21 novembre 2001, Luc Michaud demande d'être éligible à la libération conditionnelle avant la fin de la période de 25 ans ; le 28 novembre suivant, un jury lui accorde la permission de demander une libération conditionnelle lorsqu'il aura purgé 20 ans de sa peine derrière les barreaux ; le 3 février 2006, Réjean Lessard ayant abandonné les Hells-Angels en 1989 et s'étant converti au boudhisme, obtient la possibilité de sorties de jour sous escorte.

Le 6 avril 1985, Claude «Coco» Roy, postulant du chapitre North (Laval) des Hells-Angels, est assassiné par le Hells Angel, Michel «Jinx» Genest au Motel Ideal de Saint-Basile-le-Grand ; il en aurait trop vu lors de la tuerie de Lennoxville le 24 mars précédent et trop parlé ensuite ; le cadavre de Roy est repêché des eaux du Saint-Laurent enveloppé dans un sac de couchage lesté de blocs de ciment ; Genest, qui était l'un des rares membres du chapitre de Laval à avoir été transféré au chapitre de Montréal, est reconnu coupable de meurtre prémédité et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; le 28 décembre 1994, Genest aurait eu la permission de quitter les Hells-Angels ; en juin 2007, il obtient le droit de sortie sans escorte. Son fils, Michel Genest jr, a été assassiné dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville de Montréal en juillet 2006 et la police croit à un règlement de compte de gang de rue.

Le 10 avril 1985, le cadavre de Claudette Payant Gizzi est découvert dans le stationnement de l'École Saint-Bartghélemy de Montréal

Le 12 avril 1985, Denis Ouellet est assassiné par plusieurs balles dans son automobile près de la taverne Desrosiers à Québec ; grâce au témoignage du délateur André «Bull» Desbiens, Yves «Colosse» Plamondon est reconnu coupable des meurtres de Denis Ouellet, Claude Simard et Armand Sanschagrin et condamné le 18 avril 1986 à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; en 1995, dans une déclaration faite sous serment à Me Jacques Normandeau, l'avocat de Plamondon, Desbiens confesse avoir menti pour obtenir des faveurs et des avantages et affirme que Plamondon n'a rien à voir avec le meurtre de Denis Ouellet ; Desbiens décède quelques semaines plus tard ; le 17 février 2004, le ministre de la Justice ordonne une enquête sur les nouvelles affirmations de Desbiens.

Le 1er mai 1985, Yves «Apache» Trudeau assassine Jean-Marc «La Grande Gueule» Deniger, un vendeur de drogue ami du chapitre North des Hells-Angels.

Le 5 juin 1985, à l'heure du dîner le jeune Denis Roux Bergevin, 5 ans, disparaît de sa résidence de Côte-Saint-Paul à Montréal ; la dernière fois qu'il aurait été vu vivant, il était assis sur une marche du balcon de la résidence familiale ; son cadavre est retrouvé 3 jours plus tard par des passants dans un sous-bois de Brossard ; il avait été frappé à la tête ; il y avait des signes d'agression sexuelle sur son corps à demi nu. En 2015, l'assassin n'est toujours pas identifié, mais la police soupçonne Jean-Baptiste Duchesneau. En 1993, à la veille de subir un test du polygraphe qu'il avait accepté de subir, Duchesneau est retrouvé mort dans sa cellule de la prison de La Macaza. En juin 2016, Kevin Duchesneau(Journal de Montréal, 2 juin 2016, page 7)

Le 3 juin 1985, des plongeurs de la Sûreté du Québec retrouvent les cadavres de 5 Hells Angels tués à Lennoxville le 24 mars 1985 ; l'un des cadavres avait remonté à la surface, ce qui avait déclenché les recherches par la SQ en face du quai de Saint-Ignace-de-Loyola.

Le 3 juillet 1985, alertés par le système d'alarme, les agents Yves Têtu et Jacques Giguère du Service de police de Québec, se rendent au Dépôt dentaire Canada Limitée à Sainte-Foy pour enquêter sur une possible entrée par effraction ; ils sont tués par le sergent Serge Lefebvre de la Police de Sainte-Foy qui avait pénétré par effraction dans le Dépôt dentaire Canada Limitée dans le dessein d'y commettre un vol ; le sergent Lefebvre tente vainement de se suicider sur le pont de Québec, mais il rate son coup et jette l'arme du crime dans le Saint-Laurent ; l'arme a été retrouvée par les plongeurs de la Sûreté du Québec quelques jours plus tard ; le 7 avril 1986, reconnu coupable de meurtre qualifié des deux policiers, Lefebvre est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; en vertu de nouvelles dispositions de la loi, le sergent Lefebvre obtient d'être libéré sous conditions en 2003, 17 ans après son arrestation.

Le 4 août 1985, Béatrice Moffat et son mari, Roy McLeod, font monter Johannes Winton et son compagnon âgé de 17 ans qui faisaient de l'auto-stop ; ces derniers poignardent madame Moffat à mort et blessent son mari à coup de couteau, puis s'emparent des 400 $ que le couple avait ; Winton reconnu coupable de meurtre non prémédité, est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 15 ans de sa peine derrière les barreaux ; le 15 mars 2004, vers 9 h 30, les cadavres transpercés de balles d'Audrey-Éve Charron, 23 ans, une effeuilleuse du bar Las Vegas de Longueuil, et de Patrick Merlin, 25 ans, un revendeur de drogues, sont découverts sur la banquette avant d'une automobile Pontiac Grand Prix immobilisée dans une ruelle, entre la 2e et la 3e Avenue à Verdun ; Merlin était connu de la police pour des délits reliés à la drogue ; le 2 septembre 2004, Johaness Winton, 37 ans, et Daniel Elwood Martel, 35 ans, sont accusés de meurtres prémédités relativement à ces décès ; Winton, qui avait été condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 15 ans de sa peine derrière les barreaux pour le meurtre non prémédité de Béatrice Moffat commis le 4 août 1985, était en liberté conditionnelle depuis juin 2002 ; le meurtre de Patrick Merlin aurait été commandé par Daniel Elwood Martel qui lui devait 4 000 $ pour du cannabis que Merlin lui avait livré ; la jeune fille aurait été tuée de 2 balles à la tête simplement parce qu'elle avait été un témoin du meurtre de Merlin ; le 4 décembre 2008, Johaness Winton est reconnu coupable des meurtres prémédités de Patrick Merlin et d'Audrey-Ève Charron et est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; le 26 mai 2009, Daniel Elwood Martel est reconnu coupable du meurtre prémédité de Patrick Merlin et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.

Le 13 août 1985, Claude Simard est abattu de 4 balles de calibre .44 Remington Magnum sur un chemin peu fréquenté de Lac-Beauport ; grâce au témoignage du délateur André «Bull» Desbiens, Yves «Colosse» Plamondon est reconnu coupable des meurtres d'Armand Sanschagrin (1er décembre 1983), Claude Simard (13 août 1985), Denis Ouellet (12 avril 1985) et est condamné le 18 avril 1986, à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux ; en 1995, dans une déclaration faite sous serment à Me Jacques Normandeau, l'avocat de Plamondon, Desbiens confesse avoir menti pour obtenir des faveurs et des avantages et affirme que Plamondon n'a rien à voir avec le meurtre de Claude Simard ; atteint d'un cancer, Desbiens décède quelques semaines plus tard ; le 17 février 2004, le ministre de la Justice ordonne une enquête sur les affirmations de Desbiens. En 2014, la Cour d'appel ordonne la tenue d'un nouveau procès pour Plamondon ; mais la Couronne décide de ne pas procéder étant donné le décès de Desbiens. Les avocats de Plamondon intentent une action en dommages contre le procureur général du Québec pour les 28 années passées en prison par Plamondon

Le 22 septembre 1985, Michel Fournier, un employé de Bell Canada et disc jockey à temps partiel, est tué de 6 balles à sa sortie d'une soirée dansante tenue à l'église de Notre-Dame-de-la-Guadeloupe à Hull (Gatineau) ; son épouse, Monique Goulet, l'accompagnait au moment du drame ; Robert Lagacé, un ancien amant de Monique Goulet, et Robert Chénier admettent leur culpabilité à des accusations du meurtre non prémédité de Michel Fournier et sont condamnés à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 10 ans de leur peine derrière les barreaux ; à la demande de Monique Goulet et moyennant une somme de 10 000 $ qu'elle prendrait à même le produit d'une police d'assurance de 145 000 $ sur la vie de son mari, Robert Lagacé avait d'abord recruté son ami, Michel Chénier ; celui-ci, moyennant une part du butin avait refilé la mission de tuer Fournier à Pierre Joanisse ; Monique Goulet n'a été accusée de meurtre prémédité qu'environ 15 ans après le meurtre, les preuves ayant été difficiles à réunir contre elle ; le 6 février 2004, un jury la déclare coupable du meurtre prémédité de Michel Fournier et elle est condamnée à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrières les barreaux ; invoquant le fait que le juge au procès avait erré en ne permettant pas au jury de la reconnaître coupable d'homicide involontaire même si trois heures avant le meurtre, elle avait laissé le message «cancelle» sur le répondeur de Robert Lagacé, Monique Goulet porte sa cause devant la Cour d'appel du Québec ; le 21 décembre 2007, ce tribunal rejette son appel à l'unanimité de 3 des juges qui estiment qu'elle avait planifié ce meurtre, qu'elle était avec son mari au moment où celui-ci a été assassiné, qu'elle a perçu le produit de l'assurance-vie et qu'elle a versé la somme convenue à ses complices. En mars 2020, Madame Goulet, 74 ans, s'adresse à un autre jury qu'elle veut convaincre de la laisser purger le reste de sa peine en liberté en réduisant à 16 ans la période minimale de 25 ans prévue au Code criminel du Canada avant de pouvoir demander une libération ; le jury est composé de 8 hommes et quatre femmes ; si la demande est accueillie, Madame Goulet pourra faire sa demande de libération sans attendre 2027.

Le 15 octobre 1985, vers 23 h 15, l'avocat, Frank Schoofey, un criminaliste notoire, est assassiné à la sortie de son bureau à Montréal ; en octobre 2004, la police de Montréal chargée de réexaminer les vieux crimes identifie Michael dit Crazy Mike, Fidanoglou et son complice, Michael Sarandou, comme les suspects les plus plausibles relativement à ce décès ; les deux bandits étaient des clients de Me Schoofey.

Le 23 octobre 1985, Gilles Côté est assassiné à Charlesbourg, Québec ; le 26 mars 2009, Gérald Gallant admet avoir tué Côté.

Le 26 octobre 1985, Jacynthe Fyfe, une policière du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal-SPCUM est assassinée par projectile d'arme à feu alors qu'elle répond à un appel de routine à Dorval ; elle est la première femme policière tuée au Québec au cours d'une opération à laquelle elle participe. Un certain Réal Poirier, 21 ans, de Saint-Zotique est accusé de meurtre relativement à ce décès, mais il est déclaré aliéné mental et mis en détention jusqu'à ce qu'il soit jugé mentalement apte à réintégrer la société.

Le 27 décembre 1985, Mario Tessier, un agent de la Gendarmerie royale du Canada, est tué par André L'Heureux ; la camionnette volée que L'Heureux conduit tombe dans un fossé ; le constable Mario Tessier qui se rend alors à son travail à Ottawa, n'est pas armé ; voyant la situation dans laquelle se trouve L'Heureux, il lui porte secours ; L'Heureux monte dans l'auto de Tessier, exhibe une carabine tronçonnée de calibre .22, tire neuf fois sur le constable, puis jette ce dernier sur la chaussée où il décède.

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