Massicotte (Lyne)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Le 17 juillet 2003, Lyne Massicotte, 43 ans, de Chambly, se rend à Québec rencontrer Alain Perreault, 43 ans, avec qui elle avait jusque-là entretenu une correspondance par internet ; selon Perreault, madame Massicotte serait arrivée vers midi à la résidence de Perreault sur la rue Mont-Thabor dans le quartier Limoilou de Québec, elle en serait sortie seule vers 6 h. ; inquiets de son absence les proches de madame Massicotte alertent la police de Québec qui, le 20 juillet 2003, trouve son automobile abandonnée sur la rue Port-Dauphin dans le Vieux-Québec, mais Madame Massicotte n'est pas dans son automobile ; le 19 août suivant, Perreault est arrêté à sa résidence, puis relâché le lendemain.

On n'a jamais retrouvé le corps de Madame Massicotte, seule sa voiture a été localisée.
Un policier jouant le rôle d'un truand, recrute Perreault pour aller rencontrer la patronne d'une agence d'escortes afin de récolter sa redevance mensuelle ; la femme leur dit qu'elle s'était fait voler par l'une de ses filles qui se trouvait dans un motel de Laval ; ils s'y rendent, mais seul l'agent va régler le cas de la voleuse et revient avec du sang sur les mains ; cette opération visait à démontrer que l'agent n'était pas intimidé par la violence.
Le 16 décembre 2009, dans un hôtel de Trois-Rivières, les agents obtiennent les aveux de Perreault en se faisant passer pour des criminels qui voulaient le recruter ; le grand patron de l'organisation fictive voulait savoir ce qui s'était passé le 17 juillet 2003 afin de pouvoir aller effacer les traces ; Perreault leur avoua avoir étranglé Lyne Masicotte, d'avoir tenté d'avoir une relation sexuelle avec le cadavre et d'avoir laissé le cadavre près du fleuve, mais le corps de Lyne Massicotte n'avait pas été retrouvé.
Le 11 février 2011, Un jury reconnaît Alain Perreault coupable du meurtre prémédité de Lyne Massicotte ; le juge Jean-Claude Beaulieu condamne Perreault à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux. Le procureur de Perreault, inscrit sa cause à la Cour d'appel.
Au cours de l'été 2014, la Cour suprême rend une décision dans la cause de Hart ; c'est l'arrêt Hart.
En octobre 2014, la Cour suprême renvoie la cause de Perreault à la Cour d'appel en lui demandant d'examiner le dossier à la lumière de l'arrêt Hart rendu au cours de l'été 2014. Reine c. Hart, 2014 CSC 52 (2014) 2 R.C.S. 544 Date : 20140731. Dossier 35049
En avril 2015, la Cour d'appel ordonne la tenue d'un nouveau procès, les trois juges de ce tribunal qui ont examiné la cause ayant relevé des lacunes dans les directives du juge aux jurés ; ils ont trouvé les directives insuffisantes tant au niveau de fiabilité de l'aveu que de son effet préjudiciable, compte tenu notamment du contexte dans lequel l'aveu a été fait.
Le 9 mars 2016, la Cour d'appel ordonne la tenue d'un nouveau procès pour Alain Perreault.
Le 6 septembre 2016, un nouveau jury est choisi pour entendre le nouveau procès d'Alain Perreault.
Le 14 septembre 2016, le nouveau procès de Perreault débute.
Le 28 septembre 2016, le jury reconnaît Alain Perreault, 56 ans, coupable du meurtre prémédité de Lyne Massicotte.
Le 7 juillet 2003, Le juge Richard Grenier condamne Alain Perreault à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 13 ans de sa peine derrière les barreaux.
Le 14 octobre 2016, Me Stéphane Beaudoin, l'avocat d'Alain Perreault inscrit le verdict et la condamnation en appel, la seconde fois en l'occurrence ; ils invoquent la partialité du juge du procès ; tout au long du procès, le juge Grenier aurait laissé transparaître au jury son opinion personnelle sur les faits de la cause et, après le verdict, le juge Grenier aurait dit qu'il aurait rendu le même jugement que le jury. Me Beaudoin conteste également la décision du juge quant à l'admissibilité en preuve de l'aveu audio-visuel que Perreault a fait au patron d'une organisation criminelle fictive dans le cadre de l'opération Mr Big.

N.B. Les policiers n'ont pas pu prouver le meurtre, le cadavre n'ayant pas été retrouvé. Le procureur de la Couronne a demandé à la Cour suprême d'invalider l'ordonnance de la Cour d'appel de tenir un nouveau procès, mais sa requête a été rejetée par la Cour suprême.

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