Ponzi (Carlo)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Initiateur de l'arnaque Ponzi (Ponzi Scheme). Arrive à Boston en 1903 avec plusieurs autres immigrants italiens. On dit qu'il avait contracté d'énormes dettes de jeu en Italie et qu'il s'enfuyait de ses poursuivants. Ayant entendu dire qu'un certain Luigi Zarossi, qui avait quitté Boston, avait fondé une entreprise de fabrication de cigares prospère sur la rue Saint-Jacques à Montréal, il décide de venir à Montréal en 1907. Luigi Zarossi avait toujours son magasin de cigares, mais il avait aussi fondé la Banca Zarossi, une petite banque qui servait les travailleurs immigrants italiens qui ne se sentaient pas les bienvenus dans les grandes banques de Montréal ; la Banca Zarossi offrait jusqu'à 6% d'intérêts à ses déposants alors que les autres banques n'offraient que 2 % ; de plus, la Banca se chargeait des transferts de fonds vers les familles d'immigrants demeurées en Italie. Ponzi obtient un emploi à la Banca Zarossi et devient caissier de la banque ; la Banca progressa si rapidement que, si elle payait les taux d'intérêt de 6 % en même temps que des prêts qu'elle avait consentis n'étaient pas remboursés à leur échéance, elle serait bientôt acculée à la faillite ; Zarossi commenca alors à piger dans les dépôts pour couvrir ses pertes et les intérêts qui arrivaient à échéance en espérant que les nouveaux dépôts maintiendraient l'affaire à flot ; ce qui arriva pendant un certain temps jusqu'au milieu de 1908 alors que les dépositaires devenus soupçonneux demandèrent le remboursement de leur argent ; Zarossi s'enfuit au Mexique. Ponzi avait vu ce qui se passait, mais il avait fermé l'oeil, et il ne fut pas accusé ; chargé de s'occuper de la famille abandonnée par Zarossi, il emménagea dans la résidence familiale de la rue Saint-Antoine ; sans argent, Ponzi se rend à la Canadian Warehousing Co., une compagnie cliente de la Banca, et y vole un chèque en blanc, le remplit pour une somme de 423,58 $ payable à lui-même et forge la signature de Damien Fournier, le gérant de la compagnie ; arrêté par la police, il est condamné à 3 ans de prison à purger au pénitencier de Saint-Vincent-de-Paul ; libéré, il est pris à tenter de faire entrer 5 travailleurs italiens aux États-Unis et condamné à 2 ans de prison à purger à Atlanta (Georgia, USA) ; libéré, il retourne à Boston où, en 1919, il est impliqué dans une arnaque pyramidale à laquelle il donne son nom le «Ponzi Scheme» (payer des intérêts exagérément élevés aux investisseurs en pigeant dans les sommes recueillies auprès de nouveaux investisseurs plutôt que dans les rendements gagnés sur des investissements) ; il offrait 30 % d'intérêt pour 45 jours (240 % annuel) ; malgré le ridicule de cette offre, quelque 40 000 personnes lui confièrent entre 13 et 20 M $ ; un vérificateur fédéral des États-Unis estima que Ponzi présentait un passif de 7 M $ contre un actif de 4 M $ ; de nouveau arrêté et condamné à répétition, sans le sou, il finit ses jours dans un hôpital de Rio de Janeiro en 1949. En 2009, l'Étasunien Bernard Madoff, est condamné à 150 ans de prison pour avoir réussi à extorquer 65 G $ de milliers de personnes attirées par l'appât d'un gain rapide comme l'avaient été les clients de Ponzi en 1919.
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