Québec (province).Industries. Amiante

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Québec (province). Industries. Amiante. (G)



Selon le Dictionnaire Universel d'Antoine Furetière (1688-1689), «Amyanthe est une pierre incombustible, laquelle étant bouillie dans une lescive faite avec de l'indigo, autrement de la guesde, perd les parties qui la rendent aride, & après avoir été battuë sous le marteau, devient si souple, qu'on la peigne, on la file, on l'ourdit, & on en fait de la toile, qui se nettoye quand on la jette au feu. Elle croist en Chypre, & les Cypriens en faisoient autrefois des voiles. Les Anciens, & sur tout les Brachmanes, s'en servaient pour brusler les corps morts, afin d'en mieux recueillir les cendres. Dioscoride & Matthiole disent que c'est la même chose que l'alun de plume, que les Grecs appelloient asbestos, c'est à dire, incombustible, ou amyanthos, c'est à dire, inviolable au feu».

Parmi les variétés d'amiante on trouve les serpentines (lizardite, antigorite, chrysotile), et les amphiboles (amosite, crocidolite, anthophyllite, tremolite, actnolite).

Le type d'amiante extrait au Québec est le chrysotile communément appelée amiante.

  • Éphémérides -


1724
Benjamin Franklin aurait découvert de l'amiante au Québec.
1870
Premiers essais d'industrialisation de l'amiante dans les Alpes françaises. La H.W. Johns Manufacturing Co. de New York réalise une toiture à base d'amiante.
1876
Découverte de l'existence d'amiante dans la région de Thetford-Mines par Joseph Fecteau, un fermier du rang VII qui en avise Robert Grant Ward, propriétaire du lot 27 du rang V où la découverte a été faite ; l'analyse faite par les géologues du gouvernement du Québec conclut que la substance découverte n'a aucune valeur.

Le lot 26 du rang 6 de la King's Brothers à Thetford-Mines contient de la fibre d'amiante.
1877
Acquisition des premiers droits de mine d'amiante par Robert Grant Ward qui en débute l'exploitation à Thetford-Mines. Acquisition de terres par Andrew, William et John Johnson.
1878
(13 mai) La couronne vend le lot 27 (218 acres) à Robert Grant Ward pour la somme de 218 $.
(13 avril) Ward vend la moitié sud-ouest (environ 100 acres) de son lot 27 à la Asbestos Packing Company de Boston pour la somme de 4 000 $.
1879
Inauguration du chemin de fer Thetford-Lévis qui permet de transporter le minerai directement vers Lévis.
Ouverture de la mine Murphy à Thetford-Mines.
Découverte de fibres d'amiante par le prospecteur Evan Williams sur les terres de Charles Webb à Asbestos.
John Bell propose l'amiante pour le confinement des machines ; les marines anglaise et allemande adoptent ce matériau ignifuge.
1880 La Cour supérieure remplace la moitié sud-ouest par la moitié nord-est du lot 27 en faveur de la Asbestos Packing Company devenue la Boston Asbestos Packing Company.
1881 Mise en exploitation de la mine d'amiante à Asbestos par la St.Cyr Asbestos Mininge Company Limited sous le nom ede Coulston Mine.
1884 Mise en exploitation de mines d'amiante et fondation d'une mission catholique près du lac Noir (Black-Lake).
100 tonnes d'amiante canadien sont livrées à la compagnie Rockdale en Angleterre.
Fondation de la compagnie Turner & Newhall, le premier trust de l'amiante.
1888 (14 juillet) La Boston Asbestos Packing Company vend sa partie du lot 27 à la Bell's Asbestos Company de Londres (Angleterre) pour la somme de 41 300 £.
1890 Mise en exploitation de la mine d'amiante de la British Canadian près du lac Noir (Black-Lake).
1899 Un premier décès dû à l'amiante est constaté à Londres par le docteur Henry Montague Murray ; il s'agit d'une fibrose pulmonaire d'origine mystérieuse chez un ouvrier qui a travaillé pendant 14 ans dans un atelier de cordage d'une filature d'amiante.
1906 (22 février) La Bell's Asbestos Company vend sa partie du lot 27 à la Keasby and Mattison Company d'Ambler, Pennsylvania, USA, pour la somme de 650 000 $. L'inspecteur du travail de la ville de Caen en France constate la surmortalité des ouvriers de l'usine de textile de Condé-sur-Noireau (Calvados, France) utilisatrice d'amiante.
1907 Premier diagnostique d'amiantose documenté.
(8 août) Constitution de l'Atlas Asbestos Company Limited pour la fabrication de produits textiles en amiante ; toutes les actions de cette compagnie appartenaient à Gavin Milroy.
1909
Mise en exploitation d'une mine d'amiante à Robertsonville.
Fondation de l'Amalgamated Asbestos Corporation par la réunion des exploitant des mines King, Beaver de Thetford Mines, et des mines British Canadian, Dominion et Standard Asbestos de Black Lake..
1915
Le 1er novembre 1915, Mgr Paul-Eugéne Roy préside l'assemblée de fondation de l'Union catholique des ouvriers mineurs en amiante de Thetford.
1916
du 3 au 24 août 1915 Importante grève dans les mines d'amiante.
1918
Grève dans les mines d'amiante.
La compagnie Johns Manville acquiert les installations de la mine Jeffrey d'Asbestos. La compagnie Bell Asbestos passe aux mains de la compagnie américaine Keasby and Mattison Co.
1920
Grève dans les mines d'amiante. Les compagnies d'assurance américaines refusent d'assurer les travailleurs de l'amiante.
1922
(9 novembre)
Incendie du moulin de la mine King de Thetford-Mines privant 200 mineurs de leur emploi.
1923
(Avril) Importante grève générale des mineurs de la compagnie Asbestos Corporation de Thetford-Mines en raison du congédiement de 2 employés jugé injuste par leurs camarades.
1924
Nellie Kershaw, 33 ans, une bobineuse dans une filature d'amiante décède par étouffement résultant de l'inhalation de particules minérales.
1925
Grève à la mine de la compagnie Bell Asbestos à Thetford-Mines.
(18 décembre) Regroupement de 11 compagnies exploitantes de l'amiante dont l'Amalgamated Asbestos Corporation sous l'égide d'Asbestos Corporation.
1926
Regroupement des compagnies King, Beaver, Consolidated etc de Thetford-Mines sous le nom de Asbestos Corporation.
1927
Afin de s'assurer l'espace nécessaire à ses haldes, la Keasby and Mattison Company achète du notaire Carreau de Thetford-Mines un terrain de 25 acres adjacent à la limite nord du lot 27 pour la somme de 25 900 $.
1930
La production mondiale d'amiante atteint 339 000 tonnes.
1931
La Grande-Bretagne adopte une règlementation sur l'empoussièrement des usines. Les médecins britanniques Klemperer et Rabin identifient le mésothéliome (cancer de la plèvre).
1934
Premier diagnostique documenté de cancer relié à l'amiante.
La Grande-Bretagne classe l'amiantose parmi les maladies professionnelles indemnisables.
(29 mars) Toutes les actions de l'Atlas Asbestos Company dont avait héritée la veuve de Gavin Milroy sont achetées par Turner and Newall Limited, une compagie anglaise. La compagnie Turner and Newall Ltd achète de la Keasby and Mattison Company une lisière de terrain (38 m) située sur le côté ouest du lot 27, et loue de Asbestos Corporation par bail emphythéotique une lisière de terrain (38 m) située également sur le côté ouest de la propriété de Bell Asbestos Ltd lui permettant d'ouvrir un second puits d'exploitation.
1935
Fondation du Syndicat national catholique de l'amiante de Thetford-Mines.
1938

  • Tragédie mortelle ; accident de travail ; bilan : 7 morts à la mine de la Bell Asbestos Ltd.

1943
La Turner & Newhall et 8 autres industriels de l'amiante confient à un laboratoire américain une étude expérimentale sur les pathologies de l'amiante ; les résultats demeurés secrets de cette étude indiquent que 8 sur 10 des souris testées ont développé un cancer du poumon en 3 ans.
1946
Les États-Unis édictent une réglementation sur l'empoussièrement des usines.
(28 juin) La Turner and Newall achète la Ferme Molson d'une superficie d'environ 115 000 m2 pour y construire une usine de l'Atlas Asbestos Company sur la rue Hochelaga à Montréal.
1948
Importante grève des 2 000 membres du Syndicat des mineurs de Thetford-Mines (CTCC). La compagnie Lake Asbestos effectue les premiers travaux de forage dans le lac Noir (Black-Lake).
1949
(13 février-23 juin) Importante grève générale illégale (quatre mois et demi) par 5 000 travailleurs de l'amiante de la région (Asbestos le 13 février, et Thetford-Mines, le 14 février) dont 1 900 à la Canadian Johns Manville à Asbestos représentés par le Syndicat national des employés de l'industrie de l'amiante affiliés à la Confédération des travailleurs catholiques du Canada-CTCC ; ils veulent obtenir de meilleurs salaires, une participation à la gestion des entreprises et une protection contre la poussière d'amiante sur les lieux de travail ; le 22 février 1949, la commission des relations de travail du Québec révoque les certificats d'accréditation des syndicats, des briseurs de grève sont embauchés, des injonctions sont obtenues par la Canadian Johns Manville et ignorées par les grévistes, la loi de l'émeute est proclamée, la police provinciale intervient, plusieurs grévistes sont appréhendés ; ce conflit divise l'Église catholique ; le 1er mai, 1949, Mgr Joseph Charbonneau, évêque de Montréal, prend le parti des travailleurs et blâme l'attitude du premier ministre Maurice Duplessis dans ce conflit. Mgr Charbonneau préside à une levée de fonds et denrées pour venir en aide aux grévistes ; Pierre Elliott Trudeau, futur premier ministre du Canada, prend également parti en faveur des grévistes ; le 14 mai, les officiers des syndicats sont mis en état d'arrestation ; le 24 juin 1949, une entente intervient à Thetford Mines ; le 1er juillet, la grève prend fin à Asbestos. Les grèves se soldent par une maigre augmentation de salaire ; mais la poussière continuera de faire ses ravages parmi les travailleurs ; le 15 juillet, les certificats d'accréditation des syndicats sont remis en vigueur. Le 9 février 1950, Mgr Joseph Charbonneau démissionne à la suite de ses prises de position contre le premier ministre du Québec, Maurice Le Noblet Duplessis au sujet de la grève de l'amiante.
1951
(21 juillet) Incendie du moulin de la mine Beaver, propriété de l'Asbestos Corporation.
1953
(16 juillet) Les compagnies Bell Asbestos, Johnson's et Asbestos Corporation s'entendent pour déplacer des installations (chemin de fer, rues de la ville, lignes électriques, aqueducs et égoûts) qui empêchent l'exploitation du minerai à 1 300 pieds de profondeur. Bell Asbestos achète les terres adjacentes pour les haldes.
1955
La compagnie Lake Asbestos commence à draguer le lac Noir (Black Lake).
1958
Le lac Noir (Black Lake) est vidé de ses eaux pour permettre l'exploitation de la mine de la compagnie Lake Asbestos.
1960
Premier cas de mésothéliome dont la seule cause connue est l'exposition à l'amiante.
1963
(30 septembre) Bell Asbestos Mines achète Atlas Asbestos Company.
1964
Le docteur Irving Seilkoff, directeur de la division de médecine expérimentale du Mount Sinaï Hospital de New York publie la première grande étude épidémiologique sur l'amiante à la demande des poseurs de matériaux isolants. Le docteur britannique Muriel L. Newhouse identifie 76 cas de mésothéliome dont souffrent 31 ouvriers de l'amiante, 11 personnes vivant à proximité d'une usine d'amiante et 9 femmes et enfants d'ouvriers de l'amiante.
1968-1969
La Compagnie Canadair (voir Bombardier inc.) achète 54 % du capital-actions de Asbestos Corporation.
1971
Les exportations canadiennes d'amiante aux États-Unis sont de 648 000 tonnes.
1973
Les premiers procès relatifs aux maladies causées par l'amiante sont plaidés aux USA.
1975
(Mars) Plus de 3 500 travailleurs employés à Thetford Mines par 4 des 5 compagnies membres de l'Association des mines d'amiante se mettent en grève ; ils sont affiliés à la CSN alors que les employés de la Canadian Johns-Manville à Asbestos affiliés à la CSD ont conclu les termes de leur convention collective.
(3 mars) La CSN publie une étude faite par la Mount Sinaï School of Medicine de New York qui déclare que «Les analyses des rayons X d'environ 1 100 travailleurs, encore au travail ou à la retraite, des mines et moulins d'amiante de la région de Thetford démontrent que 61 pour cent parmi ceux ayant plus de 20 ans d'ancienneté présentent des anomalies qui sont caractéristiques de l'exposition à l'amiante. Le pourcentage des anomalies passe à 40 pour cent, pour le groupe dont l'exposition remonte à 20-24 ans, à 75 pour cent pour ceux qui ont été exposés il y a 40 ans et plus...» Sur 995 personnes de Thetford Mines examinés, 596 présentaient des signes d'amiantose, de changements importants ou même de calcification de l'enveloppe des poumons.
(25 juin) Le ministre du Travail, Jean Cournoyer, présente le projet de loi 52 qui vise à modifier la composition de la Commission des accidents de travail et à modifier les compensations dont devraient bénéficier les victimes de l'amiantose ou de la sillicose ; le projet de loi prévoit une double indemnité pour les travailleurs des mines atteints d'amiantose ou de silicose : 1. Une indemnité forfaitaire établie en proportion de l'âge du travailleur et de son degré d'incapacité permanente et 2. Une indemnité complémentaire équivalant à 90 % de son revenu disponible.
(26 juin) Le ministre du Travail, Jean Cournoyer, et le député de Frontenac, Henri Lecours, sont aspergés d'amiante par un groupe de grévistes de l'amiante qu'ils étaient allés rencontrer en face du Parlement à Québec pour leur annoncer la teneur du projet de loi 52.
1976 La compagnie Canadair vend ses actions d'Asbestos Corporation à sa maison-mère américaine General Dynamics.
Fondation au Royaume-Uni de l'Asbestos International Association dont le rôle est de faire la promotion de l'usage du Chrysotile à travers le monde.
1977 Le professeur français Jean Bignon remet au premier ministre de France Raymond Barre, une lettre dévoilant l'ampleur de l'hécatombe attendue ; les compagnies et les syndicats l'accusent de vouloir faire fermer les portes des industries de l'amiante, du bâtiment, de la mécanique, de l'automobile et de la construction navale.
1978
Une résolution de la communauté européenne déclare que l'amiante est un produit cancérigène et toutes les variétés utilisées dans le marché commun présentent un danger pour la santé humaine.
Naissance de la Société nationale de l'amiante créée par le gouvernement du Québec qui veut participer à l'exploitation de l'amiante au Québec ; le rôle de cette société est d'exploiter et de transformer le minerai, et de trouver de nouveaux débouchés commerciaux.
1979 Les exportations canadiennes d'amiante vers les États-Unis sont de 550 000 tonnes par année.
1980
Acquisition des compagnies Bell Asbestos et Atlas Turner par la Société nationale de l'amiante au prix de 35,5 millions $.
L'acteur américain Steve MacQueen meurt d'un mésothéliome à 50 ans.
1982
Acquisition au prix unitaire de 85 $, par la Société nationale de l'amiante, de 51,4 % des actions votantes de la Société Asbestos ltée (Asbestos Corporation) détenues par la compagnie américaine General Dynamics ; le prix total de l'acquisition est de 165 millions $.
La compagnie américaine Johns-Manville, propriétaire de la mine Jeffrey à Asbestos, se place sous la protection de la Loi sur les faillites pour se protéger des milliers de procès qui lui sont intentés.
Un symposium sur l'amiante est tenu à Montréal.
1984
Début d'une campagne pour interdire l'amiante aux États-Unis.
Création de l'Institut du Chrysotile en vertu de la Loi sur les corporations canadiennes pour la défense et la promotion de l'utilisation sécuritaire de l'amiante.
(30 avril) Publication d'une étude qui révèle que le Gouvernement des États-Unis croit que l'amiante est responsable du cancer et de problèmes respiratoires sérieux chez nombre de travailleurs qui l'ont appliqué comme isolant dans les navires neufs ou rénovés au cours de la Deuxième Guerre mondiale et, par la suite, dans des milliers d'immeubles à bureaux ou à appartements.
1985
Les exportations canadiennes d'amiante vers les États-Unis sont de 133 000 tonnes/année.
Fondation de la Société d'exploration minière Mazarin.
1986
Acquisition par le Gouvernement du Québec au prix unitaire de 87 $ du reste des actions votantes de General Dynamics dans la compagnie Asbestos ltée (Asbestos Corporation) ; cet achat porte le coût total de l'acquisition à 170 millions $.
Constitution de la compagnie Lab Chrysotile par la Société nationale de l'amiante, la compagnie Bell Asbestos et la compagnie Lac-d'Amiante (Asbestos Lake) pour contrôler et régulariser la production québécoise et début de privatisation des sociétés gouvernementales.
La compagnie Noranda (84%) et la compagnie japonaise Aisin (16%) fondent la compagnie Magnola qui amorce un programme de recherche consacré au développement de l'extraction du magnésium à partir de la serpentine contenue dans les résidus des mines d'amiante.
Signature de la Asbestos Convention de l'International Labour Organization qui prescrit les règles de sécurité à suivre pour l'utilisation de l'amiante.
La Chase Manhattan Bank poursuit la compagnie Turner & Newhall pour la somme de 185 millions $ en dommages et intérêts pour le flocage à l'amiante de ses locaux.
1988
Découverte d'un gisement de graphite à Fermont par la Société d'exploration minière Mazarin.
1989
Décret d'interdiction graduelle (1989-1996) de l'amiante par l'Environnement Protection Agency des États-Unis.
1991
La Cour d'appel de la Nouvelle-Orléans (États-Unis) décrète que l'amiante ne constitue pas plus de danger que les fibres de remplacement et annule le règlement d'interdiction graduelle de son utilisation aux États-Unis.
L'Union européenne interdit l'utilisation sur son territoire de 5 des 6 types d'amiante existant ; seul l'amiante chrysotile utilisé dans le fibrociment et les plaquettes de freins est exempté de l'interdiction.
1992
La production d'amiante cesse en Colombie-Britannique.
Les exportations d'amiante du Canada vers les États-Unis sont de 50 000 tonnes/année.
Acquisition de Bell Asbestos et Asbestos Corporation limitée par la Société d'exploration minière Mazarin.
Le gouvernement du Québec ayant englouti 500 millions $ dans l'aventure de l'amiante, le premier ministre libéral, Robert Bourassa décide de privatiser les parts du gouvernement détenues par la Société nationale de l'amiante dans 3 entreprises d'extraction.
1995
La production d'amiante cesse à Terre-Neuve & Labrador.
Le Québec produit 100 % de la production canadienne d'amiante.
1996
La compagnie Magnola construit à Salaberry-de-Valleyfield une usine pilote pour expérimenter les méthodes d'extraction du magnésium de la serpentine, résidu d'extraction de l'amiante.
Le 26 décembre 1996 Après l'Allemagne, l'Italie, le Danemark, la Suède, les Pays-Bas, la Norvège et la Suisse, la France est le huitième pays qui interdit l'utilisation de l'amiante sur son territoire.
1997
Un premier lingot de magnésium est fabriqué par la compagnie Magnola à Salaberry-de-Valleyfield à partir des résidus d'extraction de l'amiante.
La compagnie Noranda approuve le projet de construction à Danville d'une usine de magnésium au coût de 720 millions $ pour une capacité de production annuelle de 58 000 tonnes.
L'Asbestos International Association, fondée au Royaume-Uni en 1076, déménage à Montréal.
1998
Le Canada dépose une plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce-OMC contre la France pour avoir interdit l'amiante sur son territoire.
En Mars 1998, Le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement juge le projet de Magnola inacceptable ; la compagnie japonaise Aisin se retire du projet.
En Avril 1998, Le gouvernement du Québec approuve la construction de l'usine de magnésium. La Société générale de financement y investit 253 millions $ et devient partenaire (20%) de la société Noranda (80 %) dans la compagnie Magnola.
1999
Le Québec exporte 330 000 tonnes d'amiante chrysotile à travers le monde.
L'utilisation de l'amiante est interdite au Royaume-Uni.
L'Union européenne-UE annonce qu'à compter de 2005, l'utilisation de l'amiante sera interdite sur le territoire des 27 états européens.
2000
L'Organisation mondiale du commerce donne raison à la France contre le Canada au sujet de l'interdiction de l'amiante sur son territoire.
(Septembre 2000) Sortie du premier lingot de magnésium de l'usine de la compagnie Magnola.
En 2000, 292 personnes décèdent d'une maladie reliéee à l'amiante (mésothéliome, amiantose, cancer des poumons et autres cancers)
2002
Le 4 septembre 2002 Le juge Pierre C. Fournier accorde la permission d'ouvrir temporairement la mine Jeffrey pour produire 30 000 tonnes d'amiante pour ses clients asiatiques ; le syndicat a accepté des coupures de 23 % dans la masse salariale ; le juge permet également à la compagnie de demeurer sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies jusqu'au 27 février 2004, malgré les objections de la Caisse de dépôt et placement du Québec qui possède une créance privilégiée de 57 millions $.
En Octobre 2002, La compagnie Johns Manville annonce la fermeture de la mine Jeffrey d'Asbestos et se met sous la protection de la loi sur les faillites.
Le 27 novembre 2002, Manifestation de 2 000 personnes dans les rues d'Asbestos pour demander la réouverture de la mine ; l'âge moyen des employés de la mine est de 56 ans et l'ancienneté moyenne est de 30 ans de service.
Le 2 décembre 2002, Malgré l'opposition du Syndicat, de Hydro-Québec et de la Régie des rentes du Québec, la mine Jeffrey ouvre temporairement ses portes avec la permission du juge Pierre C. Fournier de la Cour supérieure du Québec de passer outre aux termes de la convention collective et s'entendre avec chacun des employés sur la rémunération et autres conditions de travail ; elle remplit ainsi un contrat de quelques mois avec la NASA américaine pour fournir des fibres d'amiante utilisée dans la construction des vaisseaux spatiaux de cette dernière.
2003
Le 27 janvier 2003, la compagnie Noranda annonce la suspension des activités de l'usine Magnola jusqu'à ce que le prix du magnésium atteigne 1,43 $US.
Le 24 mars 2003), la compagnie Noranda annonce qu'à compter de la fin d'avril, elle ne gardera que 10 employés à son usine Magnola et que les 370 autres seront mis à pied pour une période indéfinie.
2004
Il y a 613 nouveaux cas de maladie reliée à l'amiante au Québec (134 cas de mésothéliome, 211 cas d'amiantose et 268 cas de cancer de poumons associés à l'amiante).
Selon l'Organisation mondiale de la Santé-OMS, environ 125 millions de personnes dans le monde sont exposées à l'amiante et en 2004 seulement, 107 000 personnes travaillant avec de l'amiante sont décédées de maladies associées à ce produit.
2006
La compagnie suisse Xstrata acquiert la compagnie Noranda-Falconbridge et devient propriétaire majoritaire de la compagnie Magnola.
Santé Canada recommande au Gouvernement conservateur d'inscrire le produit (amiante chrysotile) sur la liste internationale des produits dangereux.
L'Organisation mondiale de la santé fait valoir que «la manière la plus efficace d'éliminer les maladies liées à l'amiante est de cesser d'en utiliser tous les types» ; «Bearing in mind that there is no evidence for a treshold for carcinogenic effect of asbestos and that increased cancer risks have been observed in populations exposed to very low levels, the most efficient way to eliminate asbestos-related diseases is to stop using all types of asbestos».
(Été) L'Organisation internationale du travail-OIT demande l'interdiction totale du chrysotile et son inscription sur la «liste de veille» prévue par la Convention sur le commerce international adoptée le 10 septembre 1998 ; la «liste de veille contient 39 substances dont le plomb et le DDT, qui ne peuvent être exportés sans l'accord préalable du pays importateur.
(13 octobre) Le Canada, l'Inde, l'Iran et le Pérou obtiennent que le chrysotile ne soit pas inscrit comme 40e substance sur la «liste de veille».
2007
Le 27 août 2007, invoquant des coûts d'entretien annuels de 9 millions $, la compagnie Xstrata annonce que, si l'usine de magnesium n'est pas vendue au mois de décembre 2007, elle procédera à la vente de l'équipement et à la démolition des bâtiments.
2008
En février 2008, une note de service du ministère fédéral des Ressources naturelles estime que la vie de la mine Lac d'Amiante de Thetford-Mines pourrait se terminer en 2012.
le 7 août 2008, des spécialistes engagés par le ministère de la Santé du Canada affirment que leur étude justifient l'interdiction de la production et de l'utilisation d'amiante au Canada.
2009
En 2009, plus de la moitié (102/185) des décès entraînant une compensation de la part de la Commission de la santé et sécurité au travail du Québec sont dus à l'exposition à l'amiante.
À la suite d'une étude qui établit que l'air ambiant de la municipalité contient des niveaux de poussière d'amiante qui peuvent accroître les risques de cancer, Thetford Mines décide de ne plus utiliser de résidus d'amiante comme abrasif sur ses chemins en hiver.
Québec exporte pour 90 millions $ d'amiante chrysotile (150 000 tonnes) dans les pays en voie de développement (Inde, Indonésie, Thaïlande et Corée-du-Sud) qui l'utilisent pour renforcer les tuyaux de ciment et la construction de bâtiment.
La Convention de Rotterdam décide d'ajouter quatre variétés d'amiante dites amphiboles, dont la trémolite, à la liste des substances dangereuses.
Le 6 mars 2009, l'Institut du chrysotile retire la plainte en diffamation formulée à Paris en 2007 contre 2 militants français qui l'avaient décrit comme «organe très actif de propagande et de corruption».
Le 10 avril 2009, un journal rend publique une partie de la Déclaration de consensus et la synthèse sur l'amiante chrysotile rédigée par un comité d'experts réunis à Montréal en 2007 par le ministère de la Santé du Canada et intégré à un rapport dont le journal La Presse a obtenu copie en vertu de la Loi sur l'accès à l'information ; selon ces experts, l'amiante chrysotile extrait à Thetford-Mines fait partie du groupe des serpentines qui est contaminé par la trémolite qui fait partie du groupe des amphiboles ; la trémolite est considérée comme le type d'amiante le plus toxique.
En Juillet 2009, dans le contexte de son soutien à la Société canadienne du cancer qui alerte le gouvernement aux dangers que comportent les salons de bronzage pour les adolescents, le ministre de la Santé du Québec, Yves Bolduc, informe, par écrit, son collègue Jean-Marc Fournier que L'Agence internationale de recherche sur le cancer met sur un même pied comme cancérigènes salons de bronzage, cigarette et amiante.
En Août 2009, Michael Ignatieff, le chef du Parti libéral du Canada, déclare que le Canada devrait cesser de produire et d'exporter l'amiante ; il s'aliène ainsi l'électorat de la région de Thetford Mines.
Le 16 septembre 2009, un groupe de médecins, toxicologues, hygiénistes industriels et épidémiologistes du réseau de santé publique du Québec, dont plusieurs professeurs des universités de Montréal, Laval à Québec et Sherbrooke, publie une lettre ouverte qui déclare qu'une preuve scientifique irréfutable conclut que l'amiante chrysotile cause l'amiantose et des cancers mortels.
Entre 2007 et 2010, les maladies reliées à l'amiante ont fait 373 victimes parmi les travailleurs malgré que l'industrie ait adopté des règles pour la manipultion sécuritaire de la substance en 1975..
2010
En 2010, Les dirigeants de la Mine Jeffrey Inc. d'Asbestos demandent une garantie d'emprunt de 58 millions $ de la part du Gouvernement du Québec pour le percement d'une nouvelle mine souterraine ; cette nouvelle mine permettrait la création de 450 emplois pour une trentaine d'années.
Le 29 janvier 2010, Plus de 100 scientifiques et chercheurs (dont Richard A. Lemen, l'assistant Surgeon General des Étatd-Unis, Devra Davis, fondatrice de l'Environnement Health Trust et professeur de médecine préventive du New York's Mount Sinai Medical Centre, et Sue Janse van Rensburg, directrice exécutive de la Cancer Association of South Africa) de 28 pays déposent une lettre adressée à Jean Charest, premier ministre du Québec, qui assiste au World Economic Forum de Davos, Suisse ; ils y affirment que son gouvernement «dépense des millions de dollars pour retirer l'amiante chrysotile et autres formes d'amiante des écoles, hôpitaux et autres édifices alors qu'au même moment il exporte ces matériaux dans les pays en voie de développement et affirme qu'ils sont sécuritaires ; ils rappellent qu'une quinzaine d'expertises publiées par l'Institut de santé publique du Québec affirment qu'il est prouvé qu'il est impossible de manipuler l'amiante chrysotile de façon sécuritaire au Québec ; les critiques invoquent que la convention de 2006 ne doit pas être interprétée de façon à justifier ou endosser l'utilisation de l'amiante.
En Mars 2010, Le député néo-démocrate Pat Martin conteste la continuation de la subvention fédérale annuelle de 250 000 $ à l'Institut du chrysotile. Le président de l'Institut du chrysotile, Clément Godbout donne une conférence de presse où il annonce la formation du Regroupement de partenaires en faveur de la fibre chrysotile ou Regroupement pour l'usage sécuritaire, responsable et contrôlé de la fibre de chrysotile ; 14 organismes participent à cette conférence ; on y trouve les 3 principaux syndicats de la province (CSN, FTQ, CSD), les présidents des chambres de commerce de la région de l'Amiante, les maires d'Asbestos et de Thetford Mines, les Manufacturiers et exportateurs québécois, le Conseil du patronat du Québec, l'Association des mines du Québec. Au Québec, 700 emplois directs et 2 000 emplois indirects dépendent de l'exploitation des mines d'amiante.
En avril 2010, La famille de Mark Buttita, un homme de 50 ans du New Jersey décédé d'un mésothéliome en 2002, obtient un jugement de 30,3 millions $ en dommages ; enfant, Buttita avait été exposé aux fibres d'amiante qui se dégageaient des vêtements de son père qui travaillait dans la fabrication de freins et d'embrayages d'automobiles qui contenaient de l'amiante dans un entrepôt de General Motors situé à Bloomfield (New Jersey, USA) ; jeune homme, Buttita travaillait à l'entrepôt de General Motors à Englewood (New Jersey) où il manipulait des pièces d'automobile contenant de l'amiante ; la Compagnie Asbestos Corporation de Thetford Mines et la Borg-Warner Corp, du Michigan, sont visées par le jugement ; General Motors et 2 autres compagnies ont réglé hors cours pendant les auditions.
Le 21 avril 2010, Les contribuables d'Asbestos votent pour la démolition de leur hôtel de ville plutôt que de dépenser 1,5 millions $ pour le réparer.
En Mai 2010, Un groupe de plus de 50 médecins et de leaders universitaires, scientifiques et environnementalistes québécois présente un mémoire à la commission parlementaire de l'Assemblée nationale du Québec qui étudie des modifications à la Loi des mines ; ils demandent que le Québec banisse l'extraction, l'utilisation et l'exportation de l'amiante chrysotile ; ils affirment que l'industrie de l'amiante n'est plus défendable.
Le 13 mai 2010, L'Organisation mondiale de la santé-OMS émet un document qui propose d'arrêter l'utilisation de l'amiante parce que «tous les types d'amiante causent le cancer des poumons, le mésothéliome, le cancer du larynx et des ovaires et l'amiantose». (N.B. Le Canada et le Québec s'opposent à l'inscription de l'amiante chrysotile à la liste des produits dangereux de la convention de Rotterdam, malgré l'avis du comité d'experts du traité).
Le 24 juin 2010, Des protestations ont lieu à travers le monde (Australie, Corée du Sud, Hong Kong, Belgique, Californie) pour demander la cessation de production d'amiante au Québec et dénoncer l'intention du Gouvernement du Québec d'investir dans la production d'amiante à Asbestos.
L'Asbestos Disease Awareness Organization présidée par l'ancien Assistant Surgeon General des USA, Richard Lemen, déclare que permettre l'expansion d'une mine d'amiante est un important pas en arrière dans la lutte contre les maladies qui résultent à travers le monde de l'utilisation de ce matériau.
Le 29 juin 2010, La Société canadienne du cancer, la Canadian Public Health Association et la Canadian Medical Association exhortent le premier ministre Charest à ne pas soutenir financièrement la réouverture de la mine Jeffrey à Asbestos ; la Société affirme que cette aide nuirait à la réputation du Canada comme chef de file international en matière de santé publique ; selon elle, la reprise éventuelle des activités d'extraction et d'exportation de la mine contribuerait à augmenter le nombre de cas de cancer causé par l'amiante qui fait déjà 90 000 morts chaque année dans le monde.
Le 15 juillet 2010, Le ministre de la Santé du Québec, Yves Bolduc, affirme qu'il ne s'opposera pas si le Gouvernement décide de garantir le prêt de 58 millions $ qui permettrait l'exploitation souterraine de la mine Jeffrey de Asbestos.
Le 21 juillet 2010, La British Broadcasting Corporation-BBC et le Consortium international des journalistes d'investigation met en lumière que d'ici à l'an 2030, 10 millions de décès pourraient être reliés à l'amiante dans le monde.
Le 29 juillet 2010, Le coût estimé de la remise en exploitation de la mine Jeffrey est augmenté de 25 %.
Le 12 octobre 2010, La société Balcor, un consortium international dirigé par le Montréalais Baljit Chadha dépose une offre pour l'achat de 100 % des actions de la mine Jeffrey à Asbestos à la condition que le Gouvernement du Québec garantisse un emprunt de 58 millions $.
Le 24 novembre 2010, Le quotidien La Presse révèle qu'une délégation asiatique composée de militants, de syndicalistes et de victimes de l'amiante viendra au Québec pour tenter de convaincre le gouvernement du Québec de refuser son soutien au projet de mine souterraine à Asbestos ; la délégation viendra de l'Inde, de l'Indonésie, de la Corée et du Japon.
Le 7 décembre 2010, Une délégation de 7 militants asiatiques viennent au Québec supplier les Québécois de s'opposer à l'exploitation d'un nouveau gisement d'amiante à la mine Jeffrey et demande au Gouvernement du Québec d'empêcher la relance de cette mine.
Le 8 décembre 2010, L'influente revue médicale britannique The Lancet et la Canadian Medical Association exhortent le gouvernement du Québec de refuser un soutien aux entrepreneurs qui souhaitent relancer l'exploitation de l'amiante, pour les prochaines 25 années, à la mine Jeffrey d'Asbestos.
Le 9 décembre 2010, Le ministre de l'Industrie du Québec, Clément Gignac demande à la Commission de la santé et sécurité du travail de conduire une inspection annuelle sur le maniement sécuritaire de l'amiante dans les pays qui l'importent ; le docteur Yves Bonnier, directeur du Département de la santé publique de l'Université Laval qualifie cette demande d'utopique et d'hypocrite ; l'Institut du chrysotile, soutenu par le Parti Libéral du Québec, le Parti québécois et le Parti de l'action démocratique continue d'affirmer que l'amiante peut être utilisé de façon sécuritaire «si des précautions sont prises».
Le 9 décembre 2010, Amir Kahdir, le député du Parti Québec solidaire, présente un projet de loi visant à empêcher tout nouveau développement minier d'amiante au Québec et stoppant toute exportation d'amiante à compter de 2016.
2011
Le 7 janvier 2011, un groupe de plus de 50 médecins et scientifiques du milieu de la santé réclame l'intervention du Collège des médecins du Québec dans le dossier de la relance de l'industrie de l'amiante au Québec grâce à une garantie gouvernementale de 58 millions $ ; ils s'en prennent au ministre de la Santé, le docteur Yves Bolduc, membre du Collège des médecins ; ils rappellent qu'une recherche réalisée par plusieurs agences de la santé du Québec concluait que «dans les rares milieux de travail où l'amiante chrysotile continue d'être utilisé au Québec, les taux d'échec des pratiques dites d'utilisation sécuritaire sont de 100%.»; ils affirment : «Dans un monde global, comment peut-on feindre d'ignorer que l'éventuelle garantie de prêt de 58 millions $ nécessaire à la réouverture de la mine Jeffrey, que s'apprête à accorder le Gouvernement du Québec, contribuera à compromettre, pour des décennies, la santé de millions de personnes dont plus de 100 000 par an, rappelons-le. meurent des effets de l'amiante». Si Québec va de l'avant avec cette aide financière, cela constituera un «véritable déshonneur tant pour le Québec que pour la profession médicale québécoise.
Le 10 janvier 2011, les défenseurs de l'industrie comprenant le Conseil du patronat et l'Association de l'industrie minière demandent au Collège des médecins de ne pas s'impliquer dans le débat.
Le 14 janvier 2011, un sondage commandé par l'Association des médecins pour l'environnement et mené auprès de 1 001 Québécois par la firme Léger Marketing révèle que plus de 75 % des Québécois s'opposent au financement par le Gouvernement du Québec de l'exploitation souterraine de la mine Jeffrey d'Asbestos et 65 % s'opposent à tout financement de l'industrie de l'amiante par le Gouvernement. L'Association des pneumologues de la province de Québec exige l'arrêt immédiat de l'exploitation de l'amiante québécois et condamne sans réserve l'exportation de cette fibre cancérigène dans les pays en voie de développement ; le président de l'association, le docteur Alain Beaupré a déclaré : «Toute une génération de québécois ayant travaillé dans cette industrie ou ayant inhalé l'amiante utilisé dans les édifices publics construits il y a plus de 50 ans, a payé de sa santé l'ignorance qui régnait à l'époque sur les conséquences d'une exposition à ce produit. Les pneumologues ont vu et traité les malades atteints de fibrose pulmonaire mutilante et de cancer de la plèvre (mésothéliome) causés par l'amiante. Ils ont combattu avec leurs patients pour améliorer la situation et restreindre l'utilisation de l'amiante au Québec. Il ne faudrait pas répéter les erreurs de jadis et reporter nos anciens maux aux pays qui n'ont pas les moyens et les ressources pour se protéger contre l'amiante».
Le 18 janvier 2011, Baljit S. Chadha, le leader de la compagnie de lobyiste Balcorp est chargé de commercialiser la fibre d'amiante sur le futur marché indien ; il affirme qu'il représente un groupe d'investisseurs qui veulent acheter la mine Jeffrey et réfute les arguments invoqués par les différents groupes qui sont intervenus dans le débat et cite comme arguments une lettre envoyée en novembre 2010 par un groupe de six scientifiques qui concluent que l'usage du chrysotile selon les limites d'exposition permises par Québec sur les lieux de travail n'entraîne pas d'augmentation de risques épidémiologiquement ou cliniquement détectables.... Le chrysotile est de façon significative moins dangereux que les formes amphiboles de l'amiante (crocidolite et amosite). Quand adéquatement contrôlé et utilisé, l'amiante chrysotile dans son application moderne de haute densité ne présente pas de risque d'importance significative pour la santé du public et/ou des travailleurs... etc.
Du 30 janvier au 4 février 2011, le ministre du Développement économique du Québec, Clément Gignac, dirige une délégation du Québec en Inde ; font partie de la délégation, Harshal Owalekar, directeur du développement des affaires de Balcorp, l'entreprise qui désire que la mine Jeffrey soit exploitée, et M. Paulin, directeur général de la prévention de la Commission de la santé et sécurité du travail ; ce dernier rencontrera les responsables indiens du domaine des normes de sécurité dans les milieux de travail.
Le 8 février 2011, Mine Jeffrey Inc fait paraître dans la Montreal Gazette une page signée par G. Bernard Coulombe, son président et chef de l'exécutif, qui explique que rien n'indique que l'amiante doit être banni mais qu'il doit être contrôlé comme d'autres substance inscrites dans la catégorie des carcinogènes tels les contraceptifs oraux, le chromium, les composés de nickel, le silice, les rayons solaires, les breuvages alcooliques, la poussière, la fabrication et la réparation des chaussures et des meubles, les fonderies de fer et d'acier, l'industrie du caoutchouc et la production d'aluminium. Il affirme que les opposants à l'amiante sont les avocats des demandeurs américains prompt à poursuivre pour des compensations, les producteurs de fibres synthétiques et leurs unions ouvrières en Europe et au Japon, et les manufacturiers de feuilles de tôle galvanisées ainsi que les grosses entreprises spécialisées dans l'enlèvement de l'amiante.
Le 8 mars 2011, le Gouvernement du Canada cessera d'octroyer 250 000 $ par année pour soutenir l'Institut du Chrysotile à compter de l'année fiscale 2011-2012.
Le 9 mars 2011, la Confédération des syndicats nationaux-CSN se prononce fermement contre l'amiante, demande son bannissement et la reconversion des travailleurs du secteur et l'inclusion de l'amiante sur la liste internationale des produits dangereux ; elle demande de plus au Gouvernement de ne pas aider financièrement à prolonger l'existence des mines actuelles, y compris la mine Jeffrey ; cette sortie est qualifiée de haute trahison par le maire de Thetford, Luc Berthold, et les autres centrales syndicales québécoises (CSD et FTQ) ; le Parti québécois inscrit la question à son prochain conseil général et le premier ministre Charest indique que la majorité des députés sont d'accord pour aider la mine Jeffrey et que l'utilisation sécuritaire de l'amiante est possible.
Le 11 mars 2011, l'Institut de recherche médicale d'Australie révèle que chaque année, 700 nouveaux cas d'amiantose sont diagnostiqués dans le pays ; il met en garde les Australiens qui manipulent de l'amiante posé il y a longtemps dans des bâtiments en rénovation.
Le 27 mars 2011, dans une lettre à Christian Paradis, ministre des Ressources naturelles du Canada rendue publique, Lesley Stayner, un expert de l'amiante de l'University of Illinois accuse le ministre d'une présentation totalement déformée de son rapport commandé par le Gouvernement du Canada et publié en avril 2009 ; plus tôt au cours du mois de mars, Paradis déclarait que le Gouvernement avait adopté une position claire et qu'il n'y avait pas de nouveaux faits depuis. La position du Gouvernement demeure la même, celle de faire la promotion de l'utilisation sécuritaire de l'amiante. Le Gouvernement a fait ses devoirs en ce domaine. Il a réuni un panel d'experts internationaux et il en serait venu à cette conclusion. Stainer précise qu'on n'avait jamais demandé au panel d'examiner si l'amiante chrysotile pouvait être utilisé de façon sécuritaire. ; il ajoute «Si on nous l'avait demandé, je n'aurais certainement pas soutenu l'argument que la continuation de la production et l'utilisation de toute forme d'amiante, incluant le chrysotile, étaient sécuritaires. Il est impossible de croire que les pays en voie de développement tels que l'Inde seront capables d'utiliser l'amiante chrysotile de telle manière à protéger la santé publique quand des pays aux techniques avancées comme le Canada et les États-Unis ne peuvent le faire ; Stayner demande à Paradis de retirer sa déclaration qui est manifestement fausse.
Le 4 avril 2011, Gilles Duceppe, leader du Bloc Québécois à la Chambre des communes Cdesc, se déclare en faveur de la production et l'exportation de l'amiante chrysotile qui, selon lui, ne devrait pas être inscrit dans la liste des produits dangereux produite par l'Organisation mondiale de la santé.
Le 13 avril 2011, le gouvernement du Québec annonce qu'il soutiendra financièrement la relance de la mine Jeffrey à la condition que la compagnie Mine Jeffrey Inc. réussisse à compléter un montage financier de 25 millions $ avant le 1er juillet 2011.
Le 14 avril 2011, la Société canadienne du cancer demande au gouvernement du Québec de retirer sa promesse d'aide à la réouverture de la mine Jeffrey.
Le 15 avril 2011, le ministre du développement économique du Québec, Clément Gignac, déclare que l'amiante sauve des vies parce qu'elle est économique dans la construction de conduites d'eau vers les villages de l'Inde qui autrement seraient dépourvus d'eau potable et mourraient du choléra comme c'est le cas chaque année.
Le 26 avril 2011, venu à Asbestos au cours de la campagne électorale fédérale, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, déclare que «Le chrysotile est permis au niveau international pour un usage contrôlé et sécuritaire. Il est acheté par plusieurs pays et il y a plusieurs vendeurs. Je ne vais jamais permettre une situation où il y a une discrimination dans un marché international contre les compagnies canadiennes.» dit-il.
Le 14 juin 2011, 48 médecins du Québec issus de divers horizons demandent en vain au premier ministre du Canada, Stephen Harper, de soutenir l'inscription de l'amiante chrysotile sur la liste des produits dangereux établie par la convention de Rotterdam ; c'est le ministre de l'Industrie du Canada, Christian Paradis, aussi député du Parti conservateur du Canada-PCC de Mégantic-L'Érable à la Chambre des communes Cdesc qui répondit : «Depuis plus de 30 ans, le Canada fait la promotion de l'utilisation sécuritaire et contrôlée de l'amiante chrysotile sur la scène nationale et internationale. En outre, les revues scientifiques démontrent que le chrysotile peut effectivement être utilisé de façon sécuritaire dans des conditions contrôlées.»
Le 22 juin 2011. alors qu'un consensus se dessine pour inclure l'amiante dans la liste des produits dangereux énumérés à l'Annexe III de la convention de Rotterdam de l'Organisation des Nations Unies, le Canada impose son veto ; il est le seul à agir ainsi ; les ventes de chrysotile par le Canada se chiffrent à 90 millions $/année ; les autres producteurs d'amiante dans le monde sont le Kazakhstan, le Kyrgykistan et le Vietnam.
Le 6 juillet 2011, le gouvernement du Québec accorde jusqu'à la mi-août à Mine Jeffrey Inc. pour réaliser son montage financier ; sinon, le gouvernement retirera son offre de garantie de prêt de 58 millions $.
Le 15 juillet 2011, les 350 membres du Syndicat des métallos de la mine Lac-d'Amiante (anciennement Asbestos Lake) de Thetford Mines déclarent un arrêt de travail à la suite de la suspension de 3 de leurs camarades pour un mois pour avoir refusé de faire du temps supplémentaire ; le 19 juillet, le syndicat et la compagnie Lab Chrysotile, propriétaire de la mine Lac-d'Amiante s'entendent pour le retour au travail, mais la compagnie Lab Chrysotile annonce qu'à compter du 13 novembre, elle suspendra l'exploitation de sa mine en raison de la situation générale de ses activités.
Le 15 août 2011, le gouvernement du Québec prolonge jusqu'au 1er octobre 2011 le délai accordé à Mine Jeffrey Inc. pour réaliser son montage financier ; au-delà de ce délai, le gouvernement retirera son offre de garantie de prêt de 58 millions $.
Le 24 août 2011, les délégués au congrès annuel de la Canadian Medical Association adoptent une résolution à 99 % pour condamner la décision du gouvernement du Canada de s'opposer à l'inclusion de l'amiante dans la liste des produits dangereux de l'Organisation mondiale de la santé.
En Octobre 2011, le président de Balcorp, le lobbyiste Baljit Chadha affirme «There is peer-reviewed scientific evidence that exposure to chrysotile asbestos respecting the province's industrial exposure standard of one fibre per cubic centimeter poses no health risk. That is the norm at the mine today and by the World Health Organisation today».
(Le 8 octobre 2011, Ivan D. Ivanov, expert au sein de l'équipe de médecine du travail de l'Organisation mondiale de la santé à Genève affirme que cet organisme n'a aucune norme d'acceptabilité de l'amiante et réitère sa recommandation de 2006 de cesser l'exploitation de tous les types d'amiante pour éliminer les risques de maladies qu'ils causent.
En novembre) 2011, les familles de travailleurs ontariens morts de maladies associées à l'amiante se joignent aux opposants à la réouverture de la mine Jeffrey
En Novembre 2011, Simon Dupéré directeur de la compagnie Lab Chrysotile cesse l'exploitation de la mine d'Asbestos Lake, près de Thetford Mines.

2012
(4 Janvier 2012) La compagnie Lab Chrysotile propriétaire de la mine Lac-d'amiante (anciennement Asbestos Lake) déclare faillite.
(Janvier 2012) La compagnie CMAC-Thyssen (siège social à Val-d'Or) commence la réhabilitation des galeries de la mine souterraine Jeffrey à Asbestos ; l'entrée en opération de cette mine est prévue pour septembre 2012.
(10 janvier 2012) Un juge d'instruction de France chargé d'enquêter sur les conséquences et l'utilisation de l'amiante a récemment décidé de mettre en examen quatre anciens dirigeants du Comité permanent amiante pour leur rôle dans la promotion de ce produit. La juge Marie-Odile Bertella Geffroy estime qu'il existe suffisamment de preuves pour que certains dirigeants du CPA répondent à des accusations d'homicide, de blessures involontaires et d'abstention délictueuse, selon l'Association nationale de défense des victimes de l'amiante. Les personnes visées sont Dominique Moyen, Jean-Pierre Hulot, Arnaud Peirani et Daniel Bouige.
(24 janvier 2012) Arthur Moore est condamné en Colombie Britannique à 60 jours de prison pour avoir exposé ses employés à l'amiante pendant la démolition d'une maison malgré une injonction de la Cour suprême de la province de ne plus exposer ses employés à l'amiante.
(29 janvier 2012) Madame Chaddha, épouse de Baljit Chadha, président de Balcorp annonce qu'elle se retire temporairement de plusieurs organisations dont le conseil des gouverneurs de la McGill University.
(2 février 2012) Au cours de l'émission The National de CBC, il est révélé comment un institut fondé par l'Association des mines d'Amiante a payé près d'un million de dollars entre 1966 et 1972 au professeur John Corbett McDonald et à d'autres chercheurs de la McGill University pour des recherches visant à mettre en doute les recherches américaines sur les effets de l'amiante chrysotile sur la santé. Le professeur David Egilman de la Brown University de Providence, Rhode Island, USA, prétend que certains des chercheurs de McGill ont altéré la littérature de façon à minimiser et à dénaturer les effets de l'amiante chrysotile sur la santé. Il prétend que cette littérature altérée est encore utilisée par le Gouvernement du Canada, par celui du Québec et par l'industrie pour justifier la production et l'exportation de l'amiante.
Une lettre a été envoyée à la McGill University dans laquelle 80 importants chercheurs et experts médicaux dont la moitié de l'étranger, demandent que McGill rompe ses liens avec l'industrie de l'amiante ; le docteur Fernand Turcotte de l'Université Laval à Québec-ULQ est l'un des signataires de cette lettre ; les signataires demandent de plus que McGill reconsidère sa décision d'utiliser de l'amiante dans la construction de son nouveau centre de santé et demandent la démission permanente d'un membre de son conseil des gouverneurs qui est un exportateur d'amiante ; le 9 février 2012, la faculté de médecine de la McGill University confie à Rebecca Fuhrer, directrice du Département d'épidémiologie, de biostatique et de santé au travail la tâche de certifier que les travaux du professeur Corbett McDonald ont été menés conformément aux rigoureuses normes scientifiques qui font la réputation de McGill et qu'ils n'ont aucunement été influencés par l'industrie. Le 17 octobre 2012, Abe Fuks, l'officier responsable de l'intégrité des recherches à la McGill University conclut qu'ell n'a trouvé aucune preuve à l'appui des allégations des plaignants sur la conduite du Docteur McDonald et que McDonald a toujours indiqué le soutien financier de l'industrie de l'amiante pour ses recherches depuis 1966 et qu'il n'y a aucune preuve que le commanditaire aurait influencé les données et les conclusions de l'étude. En conséquence, McGill considère les accusations rejetées et le débat clos sur le sujet.
(13 février 2012) Un tribunal italien condamne par contumace Jean-Louis Cartier de Belgique et Stephan Schmidheiny de Suisse à des peines de 16 ans de prison et à des amendes de plusieurs millions de dollars pour négligence en lien avec quelque 2 000 décès attribués à une contamination par l'amiante ; les deux hommes se sont succédés à la tête de la société Eternit qui utilisait de l'amiante dans la fabrication de divers produits dans ses usines du Piedmont ; les deux hommes ne seraient pas intervenus pour empêcher les fibres d'amiante de s'échapper des usines et de se propager dans toute la région la contaminant pendant des décennies. Le ministre du Développement durable et de l'Environnement du Québec, Pierre Arcand, estime que «ce verdict aurait peu d'impact sur les perspectives de l'industrie au Québec puisque, l'amiante au Québec est employé de façon sécuritaire et qu'il y a des acheteurs à l'étranger pour cet amiante ; on peut s'attendre à ce que, dans ces pays, il soit aussi employé de façon sécuritaire.» Le gouvernement libéral a promis une garantie d'emprunt de 58 millions $ à la compagnie Balcorp pour la relance de la mine Jeffrey à Asbestos.
(14 février 2012) La CSN-Construction demande au gouvernement du Québec de bannir l'utilisation de l'amiante partout où ce produit n'est pas incontournable.
(16 février 2012) Un porte-parole du ministre de l'Économie du Québec, Sam Hamad, déclare que le gouvernement du Québec est favorable au projet de la compagnie Mine Jerffrey Inc. de rouvrir sa mine, mais insiste sur le fait que la garantie de 58 millions $ du gouvernement est conditionnelle à l'assurance par la compagnie Mine Jeffrey Inc. que l'amiante sera utilisée prudemment là où il sera vendu. Balcorp, un lobbyiste, n'a pas encore fait la preuve qu'il avait amassé les 25 millions $ investis par l'entreprise privée pour obtenir du gouvernement du Québec une garantie de prêt de 58 millions $ afin de recommencer l'exploitation de la mine Jeffrey. Balcorp avait jusqu'au 1er octobre 2011 pour réaliser son montage financier. Flexibilité des délais : (1er octobre 2010 : offre conditionnelle ; 13 avril 2010 ; accord du gouvernement du Québec conditionnel au montage financier avant le 1er juillet 2011. 6 juillet 2011 ; report de la date butoir à la mi-août 2011 ; 15 août 2011 ; report de la date butoir au 1er octobre 2011). Il n'y a pas de déclaration ministérielle indiquant que le délai a été prolongé une troisième fois.
(16 février 2012) Le Centre international de recherche sur le cancer, organisme de l'Organisation mondiale de la Santé, conclut que l'amiante est cancérigène sous toutes ses formes (amphiboles, chrysotile, etc) ; il conclut également que l'exposition à l'amiante peut causer le mésothéliome, le cancer du poumon, du pharinx, de l'estomac et le cancer colorectal.
(23 février 2012) La députée indépendante Lisette Lapointe dépose à l'Assemblée nationale du Québec une motion qui «exhorte le Gouvernement du Québec à retirer son appui financier à la reprise de l'exploitation de l'amiante de la mine Jeffrey d'Asbestos et demande au gouvernement fédéral d'en interdire l'exportation.» Madame Lapointe est l'épouse de Jacques Parizeau qui était ministre du Revenu et des Institutions financières (1976-1979) et président du Conseil du Trésor (1976-1981) dans le cabinet de René Lévesque lors de la création de la Société nationale de l'amiante en 1978 et de l'achat des actions de la compagnie américaine General Dynamics dans l'Asbestos Corporation de Thetford Mines en 1982 ; seuls les députés indépendants Louise Beaudoin, Pierre Curzi et Jean-Martin Aussant et le député de Québec solidaire Amir Khadir soutiennent cette motion boudée par le Parti québécois et par le gouvernement libéral.
(9 mars 2012) L'Institut national de la santé publique du Québec publie un document intitulé Biométrologie des fibres dans les tissus pulmonaires de travailleurs québécois atteints de maladies professionnelles reliée à l'amiante entre 1988 et 2008 ; ce document porte sur l'analyse de 380 échantillons pulmonaires prélevés sur 123 travailleurs atteints d'une maladie pulmonaire au cours de cette période.
(16 mars) Par la voix de son porte-parole, Guy Versailles, l'Association des mines d'amiante et la Jeffrey Mines Inc. adressent un mémoire aux députés à l'Assemblée nationale dans lequel il est déclaré que l'industrie de l'amiante est victime de la mauvaise foi de certains militants dont Katleen Ruff, une défenseure reconnue des droits de la personne au Canada : Versailles affirme que «Kathleen Ruff se réveille la nuit pour haïr l'amiante» ; il y voit la raison pour laquelle les financiers hésitent à s'engager dans le financement de 25 millions $ qui rendrait possible une prêt de 58 millions $ garanti par le gouvernement du Québec. Il prétend que l'Institut aurait dû conclure que la présence de fibres d'amiante chrysotile dans les poumons de certains travailleurs 30 ans après leur exposition «professionelle» s'explique par une exposition «de source naturelle» ; il y a en effet des fibres de chrysotile dans l'air, de source naturelle ou qui s'échappent des mines, d'industries ou de matériaux qui se dégradent dans les bâtiments. Même si des travailleurs exécutaient des travaux sans savoir qu'il y avait de l'amiante, Versaille conteste la recommandation de l'Institut d'établir un registre public des bâtiments contenant de l'amiante. Le docteur Marc Dionne, directeur scientifique de l'Institut et le Directeur Luc Boileau affirment que les recommandations de l'Institut ne sont pas biaisées mais reposent essentiellement sur la science et que l'Institut n'est pas un organisme contestataire, mais un organisme gouvernemental lié au système de santé. L'Institut publie une comparaison de la longueur des fibres trouvées dans les poumons de 123 travailleurs qui sont décédés de maladies reliées à l'amiante et conclut, entre autres, que l'amiante chrysotile était présente dans les poumons de 85 % de ces travailleurs.
(2 avril 2012) Le McGill Daily révèle que Rebecca Fhurer, présidente du département d'épidémiologie, de biostatistique et de santé occupationnelle de la McGill University, a complété l'examen préliminaire sur la question de savoir si les travaux du professeur McDonald ont été improprement influencés par ses liens avec l'industrie de l'amiante. Madame Ruff suggère que Madame Fuhrer devrait examiner les efforts que McDonald a déployés pour décourager l'amélioration des règles de sécurité sur l'utilisation de l'amiante dans d'autres pays ; elle rappelle que lors de son témoignage devant l'administration américaine de la santé et de la sécurité occupationnelle ; McDonald s'était prononcé pour le maintien de la norme de 5 fibres d'amiante par centimètre cube d'air dans les mines et les raffineries de chrysotile ; il suggérait même de relâcher la norme ; à cette époque, la norme américaine était deux fois plus élevée que celle de Grande-Bretagne et 50 fois plus élevée que la présente norme amériaine et dans la plus grande partie du Canada ; McDonald s'identifiait comme un expert indépendant qui ne travaillait ni n'était associé à aucun producteur d'amiante ou manufacturier de produits de l'amiante, même si ses travaux étaient financés par l'Institut de la santé occupationnelle et environnementale de l'Association des mines d'amiante du Québec. Madame Ruff rappelle qu'en 1999, McDonald s'était rendu au Brésil pour y présenter ses objections aux efforts des autorités brésiliennes de santé et de sécurité occupationnelle et que, en 2000, devant l'Organisation mondiale du commerce, il avait soutenu ceux qui s'opposaient à ce que les pays aient le droit de prohiber l'utilisation de l'amiante sur leur territoire. (tiré de The Gazette, 3 avril 2012)
(4 avril 2012) Le président et chef de la direction de la mine Lac-d'Amiante de Saint-Joseph-de-Coleraine, Simon Dupéré, annonce qu'il évaluera les différentes options visant à maximiser la valeur du site, incluant le démantèlement des actifs de la société ; cette situation résulte du rejet à 72 % de sa dernière offre que 59 travailleurs avaient acceptée mais que 157 avaient rejetée ; cette offre comportait une diminution des salaires et des vacances.
(29 avril 2012) L'Institut du Chrysotile demande au ministre fédéral de l'Industrie, Christian Paradis la permission d'abandonner sa charte émise en vertu de la Loi sur les Corporations canadiennes.
2012
le 29 juin 2012, le gouvernement du Québec annonce qu'il prête 58 millions $ à Balcorp, propriétaire de la Mine Jeffrey, pour en assurer la reprise de l'exploitation en souterrain ; jusque-là, on parlait de la garantie gouvernementale d'un prêt de cette envergure, mais, comme aucune institution n'a voulu prêter à Balcorp. il s'agit d'un prêt directement à partir des coffres du gouvernement ; ce prêt remboursable sur 20 ans porte un intérêt annuel de 10 % et est conditionnel à un investissement de 25 M$ dans un fonds de diversification économique régional, plus des droits miniers et toutes les taxes et impôts payables par une entreprise en santé. ; au total, le gouvernement devrait récupérer environ 350 millions $ d'ici à 20 ans sans parler des autres bénéfices découlant d'une économie régionale en santé, et couvre les 2/3 du coût de la reprise de l'exploitation, Balcorp devra cependant trouver 25 millions $ ; 58 pays, dont les États de la communauté européenne et les États-Unis, ont banni ou restreint l'utilisation de l'amiante sur leurs territoires. L'annonce de ce prêt et de la réouverture de la mine a été faite devant une assemblée de 800 citoyens enthousiastes d'Asbestos qui ne croient pas aux effets néfastes de l'amiante sur leur santé.
Le Parti québécois et la Coalition Avenir Québec se sont abstenus de commenter cette action gouvernementale, mais le candidat du Parti québécois dans le comté de Saint-François, le docteur Réjean Hébert, a qualifié la décision du Gouvernement libéral «d'irréfléchie» et «d'irréaliste» et a dit souhaiter la tenue d'un débat public sur la question et un plus fort encadrement de l'industrie. Le Parti Québec solidaire aurait souhaité que le prêt serve plutôt à assurer une diversification de l'économie d'Asbestos pour sortir la région de sa dépendance à l'industrie de l'amiante «qui n'a aucun avenir». Le président de Mine Jeffrey, Bernard Coulombe annonce qu'il intentera une poursuite en dommages et intérêts contre la Société canadienne du cancer pour sa dénonciation de l'amiante chrysotile, qui pour lui «n'est pas plus dangereux que le soleil ou la pilule contraceptive.»
Le 12 juillet 2012, le conseil d'une petite ville de l'Inde annule un permis qu'il avait accordé à une usine d'amiante-ciment. Le 12 juillet 2012, le magistrat du district de Sambalpur (État d'Orissa, Indes) entérine la décision du panchayat (conseil villageois) de Parmanpur d'annuler le permis pour cause d'illégalité. L'usine, propriété de la compagnie Visaka, était en exploitation depuis 6 mois ; le panchayat considère que cette usine était dangereuse pour les résidants et qu'elle fonctionnait sous de fausses informations.
Le 20 juillet 2012, dans une lettre aux lecteurs de The Gazette, le maire d'Asbestos, Hugues Grimard affirme qu'à la mine Jeffrey, l'amiante est manipulée de façon sécuritaire et qu'il ne voit aucune raison pour qu'il n'en soit pas ainsi dans les pays en développement chez qui l'amiante d'Asbestos est exportée. (The Gazette, 20 juillet 2012)
Le 24 juillet 2012, un comité international d'épidémiologistes condamne l'utilisation de l'amiante sous toutes ses formes. Ils affirment que l'amiante ne peut pas être utilisée de façon sécuritaire et demandent le bannissement de l'amiante à l'échelle mondiale. Ils exhortent le Canada, le Brésil, le Kazakhstan et la Russie à agir et à apporter l'aide de transition aux régions qui pourraient souffrir de la fermeture de mines locales, comme c'est le cas à Asbestos où la région souffre de la fermeture de la mine et compte sur sa relance. Ils écrivent «À la lumière des preuves scientifiques irréfutables du danger de l'exposition à l'amiante sous toutes ses formes pour la santé humaine, nous sommes très inquiets que les gouvernements mettent imprudemment en péril non seulement leurs propres citoyens en laissant l'exploitation et la commercialisation de l'amiante continuer, mais aussi les citoyens des pays où cet amiante sera utilisé. 9 des 13 associations savantes membres du comité mixte des politiques des sociétés d'épidémiologies signent cette déclaration dont l'American College of Epidemiology, l'International Epidemiological Association et l'International
Society for Environmental Epidemiology et 150 autres signataires dont L'Association médicale canadienne et la Société du cancer et de nombreux groupes de défense des victimes de l'amiante à travers le monde y compris des groupes de l'Inde. Les épidémiologistes accusent les lobbys comme l'institut du chrysotile de véhiculer sous un faux vernis scientifique des arguments «erroné, dangereux et trompeurs». «C'est en niant les dangers de l'amiante que l'industrie réussit à le commercialiser dans les pays en développement». (Le Devoir, 24 juillet 2012)
Le 27 juillet 2012, Alana Wilson, analyste principale de recherche au Centre mondial de recherche sur le secteur minier de l'institut Fraser écrit :

«Même si on pouvait extraire et manipuler le chrysotile de manière sécuritaire au Canada, l'Union européenne et plus de 40 pays l'ont jugé trop dangereux et ont interdit son utilisation. Que les inquiétudes liées à la santé soient fondées ou non, le marché mondial a rétréci. Les contribuables ne devraient pas être tenus de subventionner les activités non rentables dont la demande diminue.»

Le 31 juillet 2012, le quotidien The Montreal Gazette apporte que le gouvernement de la Thaïlande se propose de voter le bannissement de l'amiante sur son territoire dès septembre 2012 ; incapable de trouver un prêteur privé qui avancerait 25 millions $ à Mine Jeffrey Inc., Chaddah et Coulombe fondent la compagnie Mineral Fibre Inc. qui devient propriétaire de Mine Jeffrey Inc. ; Uhlan Marketing Co Ltd de Thaïlande avance 14 millions $ alors que Chadha et Coulombe fournissent eux-mêmes 11 millions $. Uhlan Investors fait partie d'un groupe de compagnies qui fabriquent des tuiles de toit en ciment renforcé d'amiante. et entrevoit une importante augmentation de la demande pour ce produit en 2013.
Le 2 août 2012, Guy Versailles, parlant au nom de l'industrie de l'amiante, affirme que, contrairement à l'affirmation de madame Alana Wilson, depuis plusieurs années, le marché du chrysotile, le rythme d'augmentation de la demande de chrysotile est de 5 à 15 % selon les pays, partout dans le monde en développement (60 % de la population mondiale). Les matériaux en chrysotile-ciment sont efficaces, peu coûteux, très durables, ne s'altèrent pas avec le temps et ont des propriétés isolantes contre la chaleur et le bruit, des atouts importants en zones tropicales et subtropicales où la température atteint facilement 40 à 45 degrés centigrade etc.
Le 24 août 2012, le quotidien Le Devoir rapporte que la Commission de la santé et sécurité au travail du Québec révèle que, entre 2007 et 2010, 373 travailleurs ont découvert qu'ils étaient atteints d'une maladie reliée à l'amiante.
La norme de présence de fibres d'amiante dans l'atmosphère de travail actuelle au Québec est de 10 à 100 fois moins sévère qu'en d'autres régions du monde ; ces maladies ont été contractées dans les mines malgré le fait que 8 de ces travailleurs avaient été embauchés dans les mines après 1975. Les entreprises avaient alors été obligées d'assumer les dommages causés à leurs employés. Serge Boilard, représentant des entreprises minières qualifie de supposition les conclusions du docteur Deshaies qui ne donne pas de noms à cause de la confidentialité des dossiers médicaux. Il dit que les personnes atteintes fumaient peut-être et il ne dit pas non plus quel type d'amiante ils avaient dans les poumons. Ça n'a peut-etre rien à voir avec les mines ; peut-être qu'ils ont travaillé dans la construction.
Le 29 août 2012) La présidente du Parti québécois, Pauline Marois, annonce qu'elle entend interdire l'exploitation de l'amiante et promet de tenir une commission parlementaire sur cette intention si l'électorat québécois l'élit comme première ministre du Québec aux élections générales du 4 septembre 2012 ; elle utilisera le prêt de 58 millions $ à Balcorp pour diversifier l'économie de la région.
Le 31 août 2012, le Congrès mondial de l'Union internationale contre le cancer tenu à Montréal exige le bannissement (la fin de l'exploitation, du commerce et de l'utilisation) de l'amiante sur toute la planète. Les participants ont manifesté surprise et incrédulité lorsqu'ils ont été informé du fait que le gouvernement du Québec avait prêté 58 millions $ pour la reprise de l'exploitation de l mine Jeffrey d'Asbestos. Le Congrès a été informé que dans 83 pays, entre 1994 et 2008, 92 253 décès par mésothéliome avaient été répertoriés et que chaque cas de mésothéliome, il y a environ 1,8 décès/cas de cancer du poumon. alors on peut dire que ces deux types de cancer, on approche des 300 000 morts (La Presse, 31 août 2012).
Le docteur Luc Boileau n'est pas tellement rassuré par les promesses de vérification, une fois l'an, de l'utilisation sécuritaire de l'amiante québécois à l'étranger par une firme indépendante. «L'audit, ce n'est pas une mauvaise chose, mais ça ne va pas garantir que les populations vont être exposées de façon limitée et sécuritaire.
John Aylen, le porte-parole de Jeffrey Mine Inc., prétend que les opinions énoncées plus haut sont basées sur des faits erronés et des demi-vérités. Il affirme que le marché du Crysotile n'est pas en déclin, mais en grande demande dans les pays en développement comme un matériel peu coûteux et sécuritaire dans la fabrication de tuiles de ciment pour les toits et les tuyaux de béton.
Plusieurs usines d'amiante-ciment sont en construction dans les États indiens du Bihar, de l'Himachal Pradesh, de l'Andhra Pradesh, de l'Odisha, de l'Uttarakhand et de l'Uttar Pradesh.
Un employeur dans une usine d'amiante-ciment aurait exigé par écrit que les employés s'engagent à ne pas le tenir responsable si leur santé se détériore après qu'ils auront quitté leur emploi.

N.B. Au Québec seulement, il y a eu 559 morts attribuées à des maladies reliées à l'amiante entre 2005 et 2010.

Le 4 septembre 2012, élections générales au Québec ; le Parti québécois dirigé par Pauline Marois remporte le plus grand nombre de sièges et sera appelé à former le prochain gouvernement du Québec.
Le 5 septembre 2012, la première ministre désignée du Québec, Pauline Marois, annonce qu'elle annulera la promesse de prêt de 58 millions $ consentie par le gouvernement de M. Charest pour la réouverture de la mine d'Asbestos.
Le 14 septembre 2012, le ministre de l'Industrie du Canada, Christian Paradis, aussi député de Mégantic-L'Érable annonce que le gouvernement canadien ne s'opposera plus à l'inclusion de l'amiante dans la liste des produits dangereux à l'annexe III de la convention de Rotterdam comme il l'a fait à 3 reprises antérieurement. Le ministre a annoncé l'octroi d'une enveloppe de 50 millions $ pour la diversification de l'économie et le recyclage de la main-d'oeuvre de la région. Le président de Mine Jeffrey, Bernard Coulombe, ne voit pas dans le refus de prêt de 58 millions $ une décision du gouvernement d'interdire l'exploitation de mines d'amiante sur son territoire et affirme qu'il est possible d'utiliser l'amiante de façon sécuritaire.

Le 20 septembre 2012, Pauline Marois la nouvelle première ministre du Québec, annonce l'annulation du prêt de 58 millions $ à la mine Jeffrey d'Asbestos, en conséquence, celle-ci cesse d'être exploitée.

Maria De Konink, sociologue de la santé, interpelle personnellement le ministre de la Santé, Yves Bolduc et lui demande de sortir de son mutisme sur cette question pour que les millions prévus soient alloués en appui au développement de la région dans une industrie autre que celle de la mort» ; quand le ministre parle, c'est pour répéter que le gouvernement prend les précautions nécessaires pour que les utilisateurs soient informés des dangers que la manutention non sécuritaire de l'amiante comporte pour la santé.

Louise Vandelac, la directrice du département des sciences de l'environnement de l'Université du Québec à Montréal-UQÀM, parlant au Congrès international des sociologues de langue française tenu à Rabat (Maroc) a dénoncé l'inqualifiable irresponsabilité du gouvernement Charest dans son soutien économique à la relance de l'exploitation de l'amiante au Québec».

L'association canadienne des médecin pour l'environnement, le Collège québécois des médecins de famille et l'Association des médecins spécialistes en santé communautaire du Québec demandent au ministre de la Santé du Québec, Yves Bolduc d'intervenir.

Le gouvernement du Québec signe une entente de coopération avec le gouvernement de l'Inde pour échanger de l'expertise en matière d'utilisation sécuritaire des ressources minérales dont le Chrysotile ; l'Inde est le principal client de Mine Jeffrey d'Asbestos.

L'Association nationale de défense des victimes de l'amiante rédige une lettre à l'Ambassadeur du Canada en France dans laquelle elle s'indigne de la réouverture de la mine Jeffrey, une décision incompréhensible et monstrueuse.

Le docteur Luc Boileau, président directeur général de l'Institut national de la santé publique du Québec avoue l'inquiétude de son organisme à la suite de la décision du gouvernement libéral d'accorder un prêt de 58 millions $ pour la reprise en
l'exploitation de la mine Jeffrey d'Asbestos ; l'Institut affirme que «à la lumière des connaissances scientifiques disponibles, «C'est très, très diffficile, voire impossible, d'assurer une utilisation sécuritaire dans tous les contextes au Québec. L'Institut considère l'amiante comme un cancérigène, tant pour la fibre chrysotile que pour les autres formes d'amiante. Les rapports passés de l'Institut concluent qu'au Québec même il est très ardu de faire respecter toutes les normes de sécurité nécessaires pour éviter d'exposer les mineurs, mais aussi les travailleurs de la construction, à la poussière d'amiante. Le docteur Boileau souligne de plus le défi que ça représente à l'étranger. Vallières refuse de dévoiler les conditions du prêt de 58 millions $ en invoquant le fait que ça pourrait nuire à Mine Jeffrey Inc. vis-à-vis ses concurrents.

Le 10 octobre 2012, le Gouvernement du Québec dirigé par Pauline Marois du Parti québécois-PQ annule définitivement l'offre de prêt de 58 millions $ faite par le gouvernement libéral précédent pour reprendre l'exploitation de la mine Jeffrey ; Madame Marois avait annoncé au cours de la campagne électorale que si son parti était élu, le gouvernement annulerait ce prêt ; à la suite des élections générales du 4 septembre 2012, le Parti québécois de Madame Marois était élu.
Le 16 octobre 2012, Simon Dupéré directeur de la compagnie Lab Chrysotile annonce que sa compagnie ne reprendra pas la l'exploitation de la mine d'Asbestos Lake, près de Thetford Mines ; il a pris cette décision à la suite de la déclarations des gouvernements provincial et fédéral à l'effet que l'amiante était dangereuse pour la santé. La mine avait cessé d'être exploitée en novembre 2011. Les 350 travailleurs qui sont en chômage depuis novembre 2011, perdent ainsi tout espoir de retrouver du travail à cette mine. M. Dupéré affirme que «Québec délaisse bien plus qu'une ressource naturelle. Il abandonne deux régions, des travailleurs, des familles et des enfants dont la qualité de vie était reliée à cette industrie».
En novembre 2012, Madame Martine Aubry, ex-premiière secrétaire du Parti socialiste de France est l'objet d'une mise en examen pour «homicide involontaire» pour son rôle comme directrice des relations de travail au ministère du Travail de France dans les années 1980 ; elle se voit reprocher d'avoir transposé trop tardivement une circulaire européenne de 1983 destinée à réduire l'empoussièrement dans les usines.
En décembre 2012, le ministère des Transports du Québec cesse d'utiliser des enrobés bitumineux contenant de l'amiante pour la réfection des routes.

2013
Le 4 septembre 2013, Les actifs de la mine Jeffrey sont mis en vente et achetés pièce par pièce ; cette mine a été exploitée pendant 133 ans.
Le 17 décembre 2013, Les promoteurs de la réouverture de la mine réclament 40 millions $ au Gouvernement pour l'annulation du prêt consenti le 29 juin 2012 à la compagnie Balcorp. Le gouvernement Marois refuse de payer.
2015
(30 novembre) Un rapport financé par Luc Beauregard du Centre of excellence in communications Research à la John-Molson School of Business de la Concordia University et exécuté par le professeur John Aylen ; Tous devraient être touchés qu'une université publie un rapport dans l'intention est d'influencer le public alors que ce rapport est en totale contradiction avec les preuves scientifiques : ce rapport a été écrit par un consultant de l'industrie de l'amiante qui n'a pas divulgué sa relation avec l'industrie tout en en faisant la promotion. Aylen est un spécialiste des relations publiques qui enseigne les communications et le marketing à la Concordia University ; il a antérieurement été le porte-parole rémunéré de Baljit Charha, l'homme d'affaires de Westmount qui a fait la promotion de la réouverture de la mine Jeffrey ; Charha est également un donateur majeur et gouverneur émérite de la Concordia University et a été in intermédiaire de l'industrie de l'amiante pendant une quinzaine d'années ; il achète l'amiante chrysotile de la mine Jeffrey et le vend à environ une douzaine de producteur de ciment de l'Inde par sa compagnie Balcorp Ltd. Le titre du travail de Aylen se lit comme suit : Lessons from the Quebec Asbestos Industry : Can there be meaningful dialogue and consensus when facts come up against feelings ?. Selon les adversaires, le rapport contient des informtaions provenant directement de l'industrie et qui ont été rejetées par les autorités scientifiques et de santé dans le monde y compris l'Organisation mondiale de la Santé. Les opposants veulent que l'université retire le rapport, pas seulement à cause du conflit d'intérêts de son auteur, mais parce que ce rapport fait fi des conclusions d'experts scientifiques de premier ordre au sujet du mal causé par l'amiante chrysotile comme mal informés et basés sur les émotions plutôt que sur les faits. Le recteur de Concordia University, Alan Shepard reconnaît que le fait qu'Aylen n'ait pas dénoncé son conflit d'intérêts a été réglé par la déclaration qu'il a faite sur le site web de Concordia le 13 novembre 2015.

Les militants du mouvement indien «Ban Asbestos Network India» exhorte le gouvernement québécois à reconsidérer sa décision pour se concentrer plutôt sur l'aide aux victimes d'amiantose dans les pays en développement et demandent au gouvernement indien d'interdire son utilisation sur son territoire ce que le gouvernement indien envisage de faire.
2016
118 travailleurs exposés à l'amiante au cours de leur vie en sont décédés au cours de l'année. (Journal de Montréal, 18 octobre 2018, page 12)
2017
Le 21 avril 2017, le ministre des sciences Kirsty Duncan du gouvernement du Canada expose la nouvelle politique du Canada sur l'amiante :
En 2017, l'Organisation mondiale de la Santé -OMS estime à 107 000 le nombre de travailleurs qui décèdent chaque année pour avoir été exposé à de l'amiante ; il s'agit de la plus importante cause de mortalité causée dans le milieu de travail.
«When it comes to asbestos, the scientific evidence is clear : Irrefutable evidence has led us to take concrete action to swiftly ban asbestos and to support the listing of chrysotile asbestos to the Rotterdam convention.» Ce qui signifie que les pays qui l'exportent doivent obtenir un consentement éclairé de la part du pays importateur.
Et la ministre de la Santé du Canada ajoute : Breathijng in asbestos fibres is known to cause cancer and other devasrtating illnesses. The Government of Canada is committed to reducing exposure to asbestos, and that's why we are developping regulations to ban asbestos, as well as supporting the listing of chrysotile asbestos to the Rotterdam Convention.
Le gouvernement fédéral annonce son intention d'adopter un règlement qui interdirait complètement l'amiante et l'importation de produits qui n contiennent dès 2018.

La Concordia University prend les moyens appropriés pour que l'International Chrysotile Association-ICA enlève d'un document de lobby une citation de l'ouvrage intitulé Lessons From the Quebec Asbestos Industry : Can there be Meaningful Dialogue and Consensus when Facts Come Up against Feelings ? écrit par John Aylen qu'elle avait publié en 2015 ; John Aylen n'avait pas divulgué avait travaillé comme consultant rémunéréet porte-parole pour un consortium qui avait tenté de raviver l'industrie de l'amiante du Canada.ce document laissait croire que le mouvement pour bannir l'amiante (ban-asbestos movement) était entretenu par les émotions plutôt que par des faits scientifiquement établis.
selon L'Organisation mondiale de la santé :
«Toutes les formes d'amiante, y compris le chrysotile, sont cancérigénes ».
Remarque de l'auteur de la Mémoire du Québec, Jean Cournoyer, ministre des Richesses naturelles du Québec en 1976 : Le Gouvernement se met dans une situation de causer des maladies incurables et en toute connaissance de cause ; il engage la responsabilité de l'État québécois vis-à-vis les malades qui seront atteints d'amiantose ou de mésothéliome ; il devrait se souvenir de ce qui est arrivé à l'ancien propriétaire de la mine Jeffrey, mais contrairement à Johns Manville, le gouvernement ne peut faire faillite ; c'est donc sur les contribuables québécois que retombera la responsabilité d'indemniser les personnes qui seront atteints d'amiantose, de mésothéliome ou du cancer de la plèvre.
En 2017,
145 travailleurs exposés à l'amiante au cours de leur vie en sont décédés au cours de l'année. (Journal de Montréal, 18 octobre 2018, page 12)
En 2018
(Septembre 2018) Le gouvernement du Québec enfouit de l'asphalte contenant de l'amiante à environ 400 mètres des résidences de Saint-Roch-des-Aulnaies.
(17 octobre 2018) le gouvernement du Canada annonce le bannissement et l'usage de l'amiante au Canada. (Journal de Montréal, 18 octobre 2018, page 12) mais il n'empêchera pas l'exploitation des montagnes de résidus qui contiendraient du magnésium à l'entour de la mine Jeffrey. Le gouvernement du Québec accorde un permis pour exploiter ces résidus. La norme de sécurité du territoire du Québec quant à l'exposition à l'amiante serait
de 10 fois plus permissive que ce qui prévaut dans le reste du Canada et dans la plupart des pays de L'Organisation de coopération et développement économiques-OCDE.
(29 octobre 2018) Au Québec, il y aurait 800 millions de tonnes de résidus d'amiante contenant jusqu'à 40 % de magnésium dans les montagnes de résidus.
2019
(1er janvier 2019) The Gazette rapporte que la compagnie Akkiande Magnesium Inc. affirme qu'elle a développé une technologie d'avant-garde pour transformer ces montagnes en deux sortes de matériel de valeur : le Magnésium et le silice amorphe.
2020
(10 juillet 2020) The Gazette rapporte qu'il y a 800 millions de tonnes de résidus de traitement d'amiante accumulés à Thetford Mines, à Asbestos et au Nunavik. Ces résidus contiennent un peu plus de 40 % de fibres d'amiante qui risquent d'être mises en circulation dans l'air si toutes les précautions ne sont pas prises lors de l'exploitation de ces résidus. (The Gazette, 10 juillet 2020, page A4)


  • Filmographie - Liste partielle


Expendable Americans (Paul Brodeur, Viking Press, 1973)
Un souffle de colère (documentaire de Sophie Bissonnette, 1996)

  • Bibliographie :


Qu'il est bon de se noyer (Cassie Bérard, Éditions du Druide. 2016)

  • Crédits :


Les journaux du Québec
Amélie Boisvert, Le Devoir, 5 juillet 2012 cahier A, page A3.
Le Devoir 21 octobre 2012, cahier B, page B3
Bell Asbestos Mines (George W. Smith, 1968)

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