Alicia (Nom fictif)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Féminicide :
Le 24 janvier 2012, le tribunal confie la garde de l'enfant à sa grand-mère.
Le 29 avril 2018, Aliciaqui est trouvée inconsciente chez ses parents.
Le 2 mai 2019, Le Journal de Montréal rapporte qu'en septembre 2017, une fillette de 7 ans, appelée fictivement Alicia (Alicia est un nom fictif ; une ordonnance du tribunal interdit de dévoiler des informations qui pourraient permettre d'identifier la victime ou les témoins dans cette affaire) est décédée à l'hôpital.
La mère biologique d'Alicia avait 17 ans au moment de l'accouchement.
En mai 2018, la Direction de la protection de la jeunesse-DPJ recommande que la garde complète de l'enfant et de son frère soit confiée à leur père et à sa nouvelle conjointe ; un juge de la Chambre de la Jeunesse a considéré que c'était la solution la moins dommageable tout en soulignant que les parents avaient besoin d'être outillés pour intervenir auprès de l'enfant.
La petite Alicia aurait été violentée par la nouvelle conjointe de son père qui l'aurait projetée au sol puis l'aurait tiré par les cheveux lors d'une dispute avec le père ; le couple était alors en état d'ébriété ; la petite victime se serait rendue chez un dépanneur pour demander qu'on appelle la police. Accusée de voies de fait graves, la belle-mère s'était reconnue coupable, mais avait obtenu une absolution inconditionnelle.
Le 29 juin 2018, Alicia est retrouvée ligotée et bâillonnée avec du ruban adhésif et dans un état critique (arrêt cardio-respiratoire) dans la résidence familiale de Granby. La fillette décède le lendemain à l'hôpital dans les bras de sa mère biologique sans avoir repris connaissance.
Le couple, qui avait la garde de la flllette, est arrêté par la SQ , le père, âgé de 30 ans, et la belle-mère, âgée de 35 ans, seront accusés séquestration et la belle-mère sera aussi accusée de voies de fait graves, mais à la suite du décès de l'enfant, les accusations pourraient être modifiées. Alain Trudel, la directeur de la protection de la Jeunesse de l'Estrie se défend en disant «Ça prend des faits qui sont imminents et réels et non une perception pour retirer un enfant de son milieu ; il faut aussi penser aux conséquences lorsqu'on retire un enfant de sa famille en pesant le pour et le contre.»
Le 17 décembre 2021, La belle-mère d'Alicia, qui a admis au cours du procès avoir immobilisé la fillette avec du ruban adhésif, est condamnée à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 13 ans de sa peine derrière les barreaux.
Le 20 décembre 2021, le père de la fillette reconnaît sa responsabilité à l'accusation de séquestration de sa fille et pour son rôle dans le décès de celle-ci.
Le 6 décembre 2021, lors de la comparution de la belle-mère, maintenant âgée de 38 ans, son avocat affirme «C'est une triste histoire, mais ce n'est pas un meurtre. La belle-mère n'a jamais eu l'intention de tuer l'enfant de 7 ans, et n'a jamais pensé que l'entourer de ruban adhésif pouvait causer la mort.
À cause des ordonnances de non-publication, les médias ne peuvent rapporter certains témoignages : ce qui s'applique aussi aux portions de plaidoiries des avocats qui en font état. Le lundi précédent, Me Biron, le procureur de la défense avait éclaré que : si l'accusée a admis avoir ajouté du ruban adhésif pour retenir l'enfant, une autre personne qu'on ne peut nommer en avait mis avant elle ; elle n'a jamais pensé que cela pouvait la tuer.
Extrait d'un article d'Isabelle Dugas du quotidien La Presse
Publié le 03 mai 2019 à 07h05 | Mis à jour le 03 mai 2019 à 07h05
Le drame de la petite Alicia, négligée, violentée, sous-alimentée au cours de sa brève existence, ligotée dans la résidence familiale de Granby, morte à l'hôpital après quelques heures de coma, provoquera-t-il une révision en profondeur du système québécois de protection des enfants vulnérables ?
Tout le Québec s'émeut pour le triste destin de la fillette, comparée à « Aurore, l'enfant martyre », en raison des sévices qu'elle aurait subis alors qu'elle vivait avec son père et sa belle-mère, malgré le fait qu'elle devait être suivie par le Directeur de la protection de la jeunesse (DPJ).
Le récit des traumatismes de la petite, relaté dans les décisions du tribunal de la jeunesse à son égard, donne froid dans le dos.
Selon un jugement du 30 mai 2018 de la Chambre de la jeunesse, on y apprend que la fillette a été élevée par des parents inadéquats, violents dont le comportement a entraîné de graves séquelles chez la fillette.
Malgré des indications claires de « négligence au plan éducatif, d'abus physiques et de mauvais traitements psychologiques », le juge, suivant la recommandation de la DPJ, a maintenu Alicia et son frère au domicile de leur père et de leur belle-mère.
Le médecin de la fillette souligne « un état de stress post-traumatique sous-jacent lié à la négligence ou à d'autres traumatismes non précisés qu'elle a vécus », ainsi qu'un retard de croissance, de scolarisation et de développement global.
« Elle présente une détresse psychologique sévère de causes multifactorielles. Les hypothèses actuelles sont «un trouble de l'attachement probable avec une immaturité affective, une détresse anxieuse, un trouble de l'opposition avec provocation et un trouble de sommeil secondaire sévère », écrit aussi le médecin.
L'enfant aurait aussi souffert d'une perforation de l'intestin, d'un gonflement de la vessie et d'autres problèmes de santé, qui ont incité le médecin à se demander si elle n'était pas enfermée dans sa chambre, selon la demande déposée au tribunal en 2017 pour réviser sa supervision par la DPJ.
En mai 2018, la Direction de la protection de la jeunesse-DPJ avait recommandé que la garde complète de l'enfant et de son frère soit confiée à leur père et à sa nouvelle conjointe ; un juge de la Chambre de la Jeunesse avait considéré que c'était la solution la moins dommageable tout en soulignant que les parents avaient besoin d'être outillés pour intervenir auprès de l'enfant.
Le 29 juin 2018, un paramédic trouve la petite Alicia inconsciente, enroulée dans du ruban adhésif et bâillonnée avec du semblable ruban dans un état critique (arrêt cardio-respiratoire ou mort neurologique) dans la résidence familiale de Granby. La fillette décède à l'hôpital sans avoir repris conscience le lendemain 30 juin 2018 dans les bras de sa mère biologique. Le couple, qui avait la garde de la flllette, est arrêté par la SQ puis est inculpé de séquestration ; le père, âgé de 30 ans, et la belle-mère âgée de 35 ans seront accusés de voies de fait graves, mais à la suite du décès de l'enfant, ils sont accusés de meurtre.
La petite Alicia aurait déjà été violentée par la nouvelle conjointe de son père qui l'aurait projetée au sol puis l'aurait tiré par les cheveux lors d'une dispute avec le père ; le couple était alors en état d'ébriété ; la petite victime se serait rendue chez un dépanneur pour demander qu'on appelle la police. Accusée de voies de fait graves, la belle-mère s'était reconnue coupable, mais avait obtenu une absolution conditionnelle.
Le 2 mai 2019, Le Journal de Montréal rapporte qu'en septembre 2017, une fillette âgée de 7 ans, appelée fictivement Alicia qui avait été trouvée inconsciente chez ses parents le 29 avril 2017 est décédée à l'hôpital. La mère biologique d'Alicia avait 17 ans au moment de l'accouchement de la fillette.
Pour n'avoir pas su protéger cette enfant, Alain Trudel, le directeur de la protection de la Jeunesse de l'Estrie se défend en disant que «Ça prend des faits qui sont imminents et réels et non une perception pour retirer un enfant de son milieu ; il faut aussi penser aux conséquences en pesant le pour et le contre lorsqu'on retire un enfant de sa famille.»
Le 21 juin 2019, la belle-mère, 36 ans, est accusée du meurtre non prémédité de la fillette décédée le 30 juin 2018 à l'hôpital de Granby alors que le père âgé de 30 ans est accusé de négligence criminelle, séquestration, abandon de son enfant et omission de lui fournir les choses nécessaires à la vie.
Le 2 juillet 2019, Le quotidien La Tribune de Sherbrooke rapporte que Alain Trudel, directeur de la protection de la Jeunesse de l'Estrie a annoncé son départ à la retraite à compter du 30 juin 2019. Alain Trudel avait été relevé de ses fonctions avec salaire le 6 mai 2019 ; Lionel Carmant, le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux du Québec, avait indiqué que la gestion du dossier d'Alicia, la fillette décédée avait été insatisfaisante.
Nota : Alicia était connue de la DPJ.
Le 15 décembre 2021, le père de la fillette a livré un témoignage, à huis clos, lors du procès de la belle-mère, à la fin du mois d'octobre, mais le juge en a fait un long résumé lors de ses directives aux jurés.
L'homme affirme avoir l'« esprit brouillé » et retenir seulement des « flashs » des événements survenus les 28 et 29 avril 2019. Il se rappelle que l'enfant a tenté de se sauver par la fenêtre de sa chambre à deux reprises le matin du 28. Pendant la nuit, elle a réussi à s'enfuir alors qu'elle était complètement nue. Elle a sonné à la porte d'un voisin.
Le père de l'enfant explique que la fillette dormait sans vêtements, car elle urinait et déféquait souvent dans sa chambre. C'est d'ailleurs lui qu'il nous était interdit d'identifier et qui a raccompagné l'enfant, en pleurs, vers sa maison après sa fugue nocturne.
L'homme entasse des meubles devant les fenêtres de la chambre de l'enfant et installe un système d'alarme. Mais la fillette déplace les meubles.
Cette nouvelle tentative de fuite met le père hors de lui, raconte la belle-mère lors de son propre témoignage. « Il était frustré raide. Pour moi, il a disjoncté. Il n'y a pas d'autres mots [...]. Il sacrait après moi, il sacrait après [la victime] », a-t-elle dit.
La belle-mère de l'enfant a été reconnue coupable de meurtre au deuxième degré (non prémédité) et de séquestration. Les jurés ont mis moins de cinq heures à arriver à un verdict unanime. Les observations sur la peine de la femme de 38 ans auront lieu plus tard.
Le 13 décembre 2021, le père reconnaît en catimini (en l'absence de tout média) sa culpabilité à l'accusation de séquestration. La Couronne a mis fin au processus judiciaire relativement à l'accusation de négligence criminelle causant la mort et l'accusation d'abandon d'enfant n'a finalement pas été déposée.
La séquestration est passible d'une peine maximale de 10 ans de prison. La loi ne prévoit pas de peine minimale. Les parties doivent se présenter au palais de justice de Trois-Rivières, le 7 janvier 2022, pour les observations sur la peine.
Nota : Il est interdit de divulguer le nom des acteurs de ce drame pour protéger le petit frère et le demi-frère de la victime. Ils étaient mineurs au moment des faits et le sont toujours.
Le 18 décembre 2021, The Gazette (page A7) rapporte que la belle-mère a été condamnée à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 13 ans de sa peine derrière les barreaux.