Baskaran (Anuja)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Féminicide :
Le 11 août 2012, Anuja Baskaran, 21 ans, épouse de Sivaloganathan Thanabalasingam, 31 ans, est trouvée sans vie dans son appartement de l'arrondissement Ahuntsic de Montréal ; elle avait eu la gorge sciée. Son mari, Sivaloganathan Thanabalasingam, un réfugié en provenance du Sri Lanka, est arrêté le même jour et accusé du meurtre de sa conjointe, Anuja Baskaran ; au cours des 9 mois précédents, l'homme avait été arrêté à trois reprises pour des affaires de violence conjugale.
Le 10 avril 2017, son procès débute ; invoquant l'arrêt Jordan qui fixe à 30 mois le délai maximum entre la mise en accusation et le début d'un procès, Thanabalasingam prétend que son droit à un délai raisonnable a été enfreint, il demande et obtient l'arrêt des procédures intentées contre lui près de cinq ans après son arrestation. «La gravité de l'infraction à elle seule ne peut faire en sorte qu'un accusé ne puisse bénéficier de la protection accordée [par la Charte canadienne des droits et libertés]», écrivent les avocats de Sivaloganathan Thanabalasingham dans leur mémoire déposé à la Cour d'appel. Celle-ci décrète que l'arrêt des procédures était justifié
Le 5 juillet 2017, Thanabalasingam est expulsé du Canada et renvoyé dans son pays natal, le Sri Lanka.
Le 17 juillet 2020, dans un jugement unanime, la Cour suprême du Canada détermine que le droit constitutionnel de Thanabalasingam à subir son procès dans un délai raisonnable pour le meurtre de sa femme a bel et bien été enfreint en raison de l'arrêt Jordan. Thanabalasingam est le premier accusé de meurtre à bénéficier de l'arrêt Jordan.