Bourbeau (Jacques)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Homme d'affaires (construction de lignes de transport et distribution d'électricité) né en 1932 (21 janvier 1932) à Montréal. Études au Collège Notre-Dame de Montréal.

Chaîneur, homme d'instrument chez un arpenteur (1947-1951).
Dessinateur et chef d'équipe d'arpentage (1951-1953), directeur de projets de construction de lignes (1954-1960), chef de travaux dont la construction des premières lignes de transport à 735 kV (1960-1966) pour Hydro-Québec.
Travaille ensuite pour des entrepreneurs de construction (1969-1975).
Co-fondateur et président directeur général (1975-1987) de la firme d'ingénierie Dessau et Associés Inc., entreprise pécialisée dans les avant-projets, le financement, l'ingénierie, l'approvisionnement et la construction de réseaux de transport et de distribution énergétiques ; cette firme gère les travaux de construction de 5 lignes de transport d'électricité à 735 kV entre les installations de la baie James et Montréal (6 000 km).
Vice-président aux affaires corporatives de la société d'ingénierie Lavalin Inc. (1987-), président et chef de la direction de l'entreprise Shawinigan-Lavalin résultant du regroupement de la compagnie Shawinigan Engineering co. Ltd et de la Division Énergie de Lavalin inc. (1987-1991).
Lors du regroupement des sociétés d'ingénierie SNC et Lavalin, il devient président (1991-1993), puis conseiller principal (1993-) de la Division Énergie de la société d'ingénierie SNC-Lavalin.
Il est l'un des rares non-diplômés à diriger l'une des plus importantes firmes d'ingénieurs au monde.
En 1998 il est nommé consul de la république de Guinée à Montréal.
Décès en 2016 (22 juillet 2016) à Saint-Lambert (Longueuil).
Funérailles (26 août 2016) à Longueuil.

  • Distinctions -


Doctorat honoris causa de l'École de technologie supérieure-ETS de l'Université du Québec à Montréal-UQÀM (1985). Chevalier de l'Ordre national du Québec-CONQ (20 juin 2006).
Consul honoraire de la républlique de Guinée à Montréal.


Longueuil, le 16 août 2016,


Eulogie de Jacques Bourbeau

Ma première rencontre avec Jacques a été politique.

Monsieur Bourassa m'avait nommé ministre du Travail pour succéder à Pierre Laporte assassiné en face de chez-lui.

Paul Desrochers, l'alter ego de Monsieur Bourassa, avait ses antennes dans le comté de Chambly et parmi celles-ci se trouvait Jacques Bourbeau. Au nom de Monsieur Bourassa, Monsieur Desrochers avait demandé à Jacques de m'initier aux traditions et usages du comté et de m'y faire rencontrer ses amis.

Dans ce comté, Jacques s'était mérité la confiance de Paul Desrochers. Dès mes premiers pas à Saint-Lambert, je me sentis accueilli malgré que mon appartenance au Gouvernement libéral soit très récente. C'est Jacques qui voyait à tout avec son comparse Raymond Lalonde qui était alors président de l'association des libéraux du comté.

Certains résidants du comté qui aspiraient à en devenir le député furent déçus de voir arriver un transfuge de l'Union nationale venu leur couper l'herbe sous les pieds. Mais, en soldat libéral indéfectible conscient que la décision du premier ministre tenait debout compte tenu de l'expérience que j'avais acquise dans les relations de travail au Québec. Je comptais alors parmi mes clients les entreprises québécoises spécialisées dans l'érection des lignes de transmission pour Hydro-Québec.

La loyauté de Jacques envers Monsieur Bourassa et son parti eut rapidement raison des réticences légitimes de plusieurs électeurs du comté de Chambly. L'Union nationale ne présenta pas de candidat contre moi, mais le Parti québécois présenta Pierre Marois, l'une de ses étoiles montantes qui avait été l'un de mes successeurs à la présidence de l'Association générale des étudiants de l'Université de Montréal. C'était donc deux étrangers qui s'affronteraient. Grâce à Jacques Bourbeau, je ne fus pas longtemps considéré comme un étranger et Le Parti libéral remporta l'élection partielle à la grande satisfaction de Paul Desrochers et de Robert Bourassa.

La spontanéité de Jacques et son entregent naturel me le rendirent sumpathique au pointe de nous lier d'une amitié qui aura duré au-delà de 40 ans.

Pour des raisons familiales, je quittai Chambly pour Robert-Baldwin où je fus élu ; Jacques aurait préféré que je demeure dans le comté.

Mais quand on est marié l'intérêt de la famille, tout en étant assumé par les deux parties du couple, lorsqu'il n'y a pas unanimité, la voix de la mère est supérieure à celle du père.

J'ai trouvé les mots suivants qui disent bien mon état d'esprit d'alors.

Vous les savez sans doute déjà, mais permettez-moi quand même de les redire :

La relation parfaite est facile . L'homme doit prendre 2 fois par jour les médicaments suivants :

Dicommel 40 mg
Faicommel 50 mg
Pensecommel 100 mg
Pifermla 500 mg

Nous sommes donc restés à Dollard-des-Ormeaux où mon épouse est décédée en 1996.

Je fus élu député de Robert-Baldwin.

Jacques a dès lors continué à me téléphoner pour me donner son opinion ou demander la mienne sur toutes sortes de sujets. Jacques était intéressé par à peu près tout et surtout il aimait au plus haut point tester ses idées auprès de ses amis. C'est au Mas des Oliviers qu'il m'invitait à dîner.

Tel que je l'ai connu, la retraite a dû lui peser très lourd ; ne plus participer à la construction et au développement du Québec a certainement été une situation dans laquelle il a dû ronger son frein jusqu'à son dernier jour.

Je ne sais pas s'il y a relation de cause à effet, mais le propriétaire du Mas des Oliviers vient d'annoncer qu'il fermait son restaurant le 30 août prochain.

Jean Cournoyer

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