Dalcourt (Jenique)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Le 22 octobre 2014, vers 21 h 30, Jenique Dalcourt, 23 ans, décède à l'hôpital des suites de blessures subies lorsqu'elle a été violemment agressée, violée et battue à mort avec une barre de métal sur une piste cyclable du Vieux-Longueuil alors qu'elle rentrait chez-elle après son travail le 2 septembre 2014. Un homme, âgé de 26 ans, est arrêté à Longueuil après ce meurtre ; l'homme est cependant relâché le 27 octobre, le procureur général expliquant qu'il ne possédait pas encore de preuve suffisante pour l'inculper (La Presse, 23 octobre 2014, page A24, The Gazette, 26 octobre 2014, page A9 et 28 octobre 2014, page A1).
Le 25 octobre 2014, un homme, âgé de 26 ans, est arrêté à Longueuil après ce meurtre ; l'homme est cependant relâché le 27 octobre 2014, le procureur général expliquant qu'il ne possédait pas encore de preuve suffisante pour l'inculper (La Presse, 23 octobre 2014, page A24, The Gazette, 26 octobre 2014, page A9 et 28 octobre 2014, page A1).
Le 5 février 2015, Carole Thomas, se plaint du fait qu'une plainte d'agression sexuelle dans le même secteur que ce qui précède survenue le 20 octobre 2014 n'a pas eu de suites immédiates accordées par la police de Longueuil lorsqu'elle s'en est plainte ; elle déplore publiquement le fait que la police de Longueuil n'ait pas fait de portrait robot de son agresseur qu'elle avait pourtant décrit.
Le 20 octobre 2015, la police de Longueuil et la Direction des poursuites criminelles et pénales tentent de nouveau de faire accuser le suspect du meurtre de Madame Dalcourt. (Journal de Montréal, 21 octobre 2015, page 5)
Le 26 novembre 2015, la Direction des poursuites criminelles et pénales annonce qu'elle n'a pas suffisamment de preuve pour inculper valablement qui que ce soit pour le meurtre de Madame Dalcourt. «La Direction doit être raisonnablement convaincue de pouvoir en faire la preuve hors de tout doute raisonnable.» (La Presse, 27 novembre 2015, page A14)
Le 30 novembre 2015, une femme qui faisait du jogging sur la piste cyclable du parc Paul-Pratt sur le mont Saint-Bruno le 21 octobre 2014 affirme qu'elle aurait vu un homme étrange le soir, à l'endroit où Jenique Dalcourt a été assassinée ; le lendemain, lorsqu'elle apprend l'assassinat de Madame Dalcourt, elle affirme avoir téléphoné à la police de Longueuil pour signaler ce qu'elle avait vu, mais que le policier qui lui a répondu n'aurait pas pris son témoignage au sérieux ; elle aurait voulu décrire l'homme qu'elle avait vu, mais le policier n'aurait pas été réceptif.
Le 19 septembre 2016, Yves Roy, 46 ans, est arrêté par la police de Longueuil en lien avec l'agression du mont Saint-Bruno ; il est accusé de tentative de meurtre, de séquestration et d'avoir tenté d'étrangler sa victime. La police s'interroge sur la possible participation de Roy à d'autres crimes violents non résolus.
Le 4 octobre 2016, Carole Thomas reconnaît sa culpabilité d'avoir faussement prétendu avoir été battue et violée non loin des lieux du meurtre de Jenique Dalcourt. Madame Thomas avait multiplié les sorties médiatiques quelques mois après ce meurtre affirmant que les policiers de Longueuil ne prenaient pas au sérieux l'agression sexuelle qu'elle disait avoir subie deux jours avant le meurtre de madame Dalcourt ; les policiers doutaient de la version de Madame Thomas qui avait porté plainte deux jours après le meurtre de madame Dalcourt.
Le 27 octobre 2016, Carole Thomas, qui aurait fabriqué de toutes pièces une histoire d'agression sexuelle accusant dans la foulée le Service de police de l'agglomération de Longueuil de laxisme dans son enquête, écope d'une sentence de 15 mois dans la collectivité. Il s'agissait d'une suggestion commune de la Couronne et de la défense.
La Longueuilloise faisait face à quatre accusations soit méfait public, fabrication et utilisation de faux document et fraude de plus de 5000 dollars à l'endroit de l'IVAC. Le 4 octobre 2016, elle avait reconnu sa culpabilité
Carole Thomas avait multiplié les sorties médiatiques quelques mois après l'homicide de Jenique Dalcourt, le 21 octobre 2014, alléguant que deux jours avant le sordide meurtre de la jeune femme, elle avait été violée et battue non loin des lieux où le crime avait été commis.
Elle soutenait aussi que les enquêteurs de Longueuil ne prenaient pas au sérieux l'agression sexuelle qu'elle disait avoir subie, jetant le discrédit sur le corps de police.
Les policiers, qui doutaient de la version de Mme Thomas qui avait porté plainte après le meurtre très médiatisé et toujours non résolu de Jenique Dalcourt, avaient rencontré à nouveau la femme au printemps. Ils en étaient venus à la conclusion qu'elle avait inventé son histoire de bout en bout.
De par sa plainte pour agression sexuelle, Carole Thomas avait conduit la police à ouvrir une enquête criminelle.
Quant aux faux documents, il s'agit de documents complétés par le personnel du Centre hospitalier Pierre-Boucher, une trousse médico-légale, un examen fait sur une victime ou victime potentielle qui souhaitait porter plainte à la police.
Carole Thomas pourra purger sa peine au Nouveau-Brunswick, sa province natale, où elle est retournée vivre.
«Madame Tomas a perdu son emploi et a dû quitter la province. Elle a été chamboulée par tout ça. C'est quelqu'un qui était déjà assez fragile. La peine que l'on a choisie est assortie de conditions qui vont l'aider à traiter sa situation psychologique, sa détresse», a souligné Olivier Sirard l'avocat de Carole Thomas après la sentence.
La juge Anne-Marie Beauchemin a déclaré lors du prononcé de la sentence que cette cause nuit aux réelles victimes d'agressions sexuelles.
En 2021, le tueur de Jenique Delcourt n'a pas été identifié et court toujours.
Selon la loi d'indemnisation des victimes d'acte criminel (IVAC), Madame Delcourt, la mère de Jenique, n'a eu droit qu'à 30 traitements de psychothérapie ; Selon le Tribunal administratif du Québec «pour avoir droit à l'indemnisation des victimes d'acte criminel, Madame Dalcourt devait avoir été présente lors de l'assassinat de sa fille et prouver que le tueur voulait s'en prendre à elle». En novembre 2018, la décision du Tribunal administratif est cassée par la Cour d'appel du Québec les juges de ce tribunal déclarent que la juge du Tribunal administratif a erré dans son application de la norme et sa décision s'est fondée sur un raisonnement erroné, inintelligible et incohérent. La Cour d'appel renvoie la cause au Tribunal administratif avec instruction de d'en décider en tenant compte de sa décision et, en conséquence, reconnaître Madame Dalcourt comme victime d'un acte criminel. À la suite de cette décision, Me Marc Bellemare, le procureur de madame Delcourt rappelle que dans d'autres causes : Mélanie Joyal et les parents de Daphné Huard-Boudreault ont été reconnus comme victimes d'acte criminel.