Davie Yards Inc. (entreprise industrielle)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Éphémérides -
1829
Mise en exploitation du chantier naval de Lauzon par Allison Davie et George Taylor ; le premier grand chantier naval et le seul du genre au Canada.
1836
Allison Davie se noie en face de son chantier naval, son épouse Elizabeth Taylor Davie devient la première femme au pays à diriger un chantier naval.
1872
Les frères George et Allison Davie, constructeurs de navires, achètent la cale sèche de Thomas Oliver et la déménagent sur la plage de Lévis.
1882
George Davie acquiert l'Indian Cove West à Lauzon de sa belle-mère, veuve de Duncan Patton.
1886
Fin des travaux de construction de la cale sèche Lorne au coût de 90 000 $ ; Lorne est le nom du marquis de Lorne, gendre de la reine Victoria.
1893
George Davie acquiert la seconde moitié du terrain de Duncan Patton, à l'est de la Pointe-Lévy et forme la Big Davie.
1914
George T. Davie and Sons s'associe à la Vickers, Sons and Maxim qui est implantée à Montréal depuis 1911 ; au cours de la guerre 1914-1918, la compagnie Davie construit 424 navires (dériveurs de bois, chalutiers et harenguiers).
1918
Aménagement de la cale sèche Champlain (365 m de longueur) de la Davie Ship Building.
1919
Importante grève des employés de la Davie Ship Building de Lauzon ; l'armée est appelée à intervenir.
1920
Prise de possession par la Canada Steamship Lines (associée à la compagnie Vickers de Montréal) du chantier naval Davie en difficultés financières ; la nouvelle compagnie propriétaire prend le nom de George T. Davie Limited.
1939-1945
La Davie Shipyard construit 35 navires de guerre au cours de la Deuxième Guerre mondiale - 1939-1945. .
1955
(27 octobre) Incendie du chantier maritime de la compagnie Davie Ship Building et d'une dizaine de maisons environnantes de Lauzon.
1968
La Canada Steamship Lines achète le chantier Little Davie de Lauzon et le fusionne avec le chantier de George T. Davie Limited. La Canada Steamship Lines passe aux mains de Power Corporation.
1970
(17 mars) Lancement du pétrolier Kriti Wave à la Davie Shipyard ; à l'époque, il s'agissait du plus gros navire construit au Canada.
1976
La Canada Steamship Lines vend le chantier naval Davie à Louis Rochette de la compagnie Soconav.
1981
La Davie Shipbuilding de Lauzon, qui n'emploie plus que 200 travailleurs, passe aux mains de Dome Petroleum - Versatile.
1987
La Société générale de financement, propriétaire de Marine Industries limitée, achète la compagnie Versatile de Vancouver et devient ainsi propriétaire du chantier naval de la compagnie Vickers de Montréal et de celui de la Davie Shipbuilding de Lauzon ; la Davie Shipbuilding adopte le nom d'Industries Davie.
1995
Décision du gouvernement du Québec de se départir du chantier naval des Industries Davie.
1996
Le gouvernement du Québec verse 25 M $ pour compenser son piètre état, puis cède le chantier naval de Lauzon pour l $ à la Compagnie Dominion Bridge de Lachine ; il élimine le Groupe Verreault de Les Méchins ; la Société de développement industriel du Québec injecte 15 des 60 millions $ nécessaires à Dominion Bridge pour moderniser le chantier afin de le rendre propice à la construction de plates-formes de forage de puits de pétrole marins.
1998
La Dominion Bridge déclare faillite et Industries Davie est de nouveau mise en vente.
2000
(Février) La compagnie pétrolière brésilienne Petrobras met en service la plate-forme P-36 dans le champ pétrolifère de Roncador dans le bassin de Campos (littoral nord de l'état de Rio au Brésil) ; cette plate-forme, la plus grande du genre au monde, avait été construite en Italie en 1994, puis modifiée et agrandie par Les Industries Davies en 1997-1999.
2001
(20 mars) La plate-forme P-36 sombre dans les eaux de l'Atlantique, à 120 km des côtes brésiliennes ; la structure de forage avait été ravagée le 15 mars par des explosions et par un incendie qui ont fait au moins 2 morts ; cet événement entraîne la faillite du consortium international propriétaire qui ne peut effectuer un paiement de 32 millions $ à Industries Davie.
(23 octobre) Le Gouvernement du Québec refuse d'aider financièrement les Industries Davie qui déclarent faillite ; les biens de la compagnie sont mis entre les mains d'un syndic. (25 octobre) Avis de cessation d'emploi envoyé aux derniers employés des Industries Davie.
2005
(Juillet) Un consortium dirigé par Sylvio Gaudreault annonce qu'il a déposé une offre d'achat du chantier d'Industries Davie et qu'il a des contrats fermes pour 36 navires de 16 500 tonnes et de 7 500 tonnes d'une valeur totale de 1,3 G $ pour des armateurs grecs ; sa proposition n'est pas retenue par le syndic.
2006
(20 février) Le syndic de la faillite d'Industries Davie accepte la proposition de la compagnie Groupe Navamar de Montréal et autorise cette compagnie à faire un examen de la situation financière de la compagnie Davie.
(1 juin) Sauf pour certains détails à régler, la proposition du Groupe Navamar (appuyée par la compagnie norvégienne Teco Management Group) est acceptée par le syndic de la faillite d'Industries Davie qui annule la vente aux enchères qui devait se tenir le 12 juin suivant.
(2 juillet) Par un vote à 95 % de ses membres présents à l'assemblée, le Syndicat des employés des Industries Davie accepte les termes (gel des salaires en première année et augmentation de 2% par année) d'une convention collective dont l'expiration est fixée à 2011.
(25 août) Constatant l'impossibilité de Groupe Navamar et de Teco Management d'obtenir des garanties de financement du prix d'achat, le syndic de la faillite annonce qu'il commencera la liquidation des biens des Industries Davie le 5 septembre 2006.
(3 octobre) Teco Management annonce qu'il a réussi à ficeler un plan de financement incluant la participation de la Société générale de financement du Québec qui prête 18 millions $, que l'achat de la Davie pourrait être conclu dans les plus brefs délais et que la vente des actifs pourrait être annulée.
(13 octobre) Le syndic de la faillite des Industries Davie annonce qu'il a conclu la vente du chantier maritime à la Compagnie norvégienne Teco Management au prix de 28,3 millions $. Depuis sa fondation en 1825, 717 navires de toutes sortes ont été construits par la compagnie Davie.
2007
(12 février) Le chantier maritime Davie Yards annonce l'obtention d'un contrat de construction de 3 navires de construction en mer (130 m de longueur x 28 m de largeur) pour le compte de la compagnie norvégienne Cecon. Plus tard, Davie Yards obtient le contrat pour la construction de 2 autres navires de cette catégorie pour le service des gisements pétrolifères de la Mer du Nord, puis elle obtient le contrat pour la rénovation de deux bateaux de croisière de la compagnie chypriote Ocean Hotel.
2008
(11 décembre) En attendant la conclusion d'une procédure de refinancement, la compagnie Davie Yards annonce la mise à pied de ses 1 100 employés pour une durée indéterminée ; la mise à pied est attribuée à un manque de liquidité consécutive au retard des paiements des clients.
(17 décembre) Le Gouvernement fédéral annonce qu'en vertu de programme d'aide aux exportation, il offre à Davie Yards de garantir des emprunts jusqu'à concurrence de 380 millions $ ; ce qui devrait permettre à la compagnie de rappeler ses 1 100 employés vers la mi-janvier et d'embaucher 500 travailleurs additionnels ; la compagnie a un carnet de commandes de 500 millions $.
2009
(20 janvier) Davie Yards annonce que la compagnie norvégienne Cecon a reçu un avis d'annulation d'une marge de crédit de 200 M $ ce qui retarde le retour des employés mis à pied le 11 décembre 2008 et qui devaient rentrer au travail le 19 janvier 2009.
2010
(24 février) Privé de liquidités, la Davie Yards annonce qu'elle s'est placée sous la protection de la Loi des arrangements avec les créanciers et qu'à compter du 1 mars elle mettra 1 590 de ses employés à pied en attendant sa restructuration financière ; elle invoque des pertes accumulées dues aux fluctuations de la valeur du dollar, les délais de paiement de la part de ses clients et des augmentations de coût reliés au fait que la construction des 3 navires de construction en mer s'est révélée plus complexe que prévue et a entraîné des délais additionnels ; la compagnie ne conserve que 160 employés ; elle nomme l'avocat Donald Campbell à la présidence du conseil d'administration ; Campbell a été sous-ministre du commerce extérieur du Canada et ambassadeur du Canada au Japon.
(16 avril) Davie Yards suspend la construction du plus avancé des navires en construction et met 100 employés à pied.
Le gouvernement du Québec prête 27 millions $ à Davie Yards pour lui permettre de continuer ses opérations.
2011
Le Gouvernement du Canada annonce un programme de construction navale de 33 milloards $ et qu'il accordera deux contrats de 25 G $ pour la construction de 21 navires de combat et de surveillance dans l'Arctique et un contrat de 8 milliards $ pour la construction de 7 vaisseaux aux vocations différentes (brise-glaces, navires scientifiques etc) pour la Défense nationale et la Garde Côtière du Canada.
(18 février) Un amendement à l'appel d'offres du Gouvernement stipule que les entreprises navales devront avoir un propriétaire en bonne et due forme, avec en main des cautions judiciaires et de l'argent dans les coffres pour être qualifiées comme constructeur des navires du Gouvernement ; Davie a jusqu'au 18 mai 2011 pour démontrer au Gouvernement qu'elle a un nouveau propriétaire solide et crédible sans quoi, elle sera exclue de la course au contrat.
(1er avril) Le groupe formé de la firme italienne Finmeccanica et DRS Technologies Canada offre d'acheter Davie, ce qui permettrait à celle-ci de se qualifier dans le délai imparti par le ministère de la Défense nationale.
(8 mai) Davie s'entend avec le syndicat de ses employés pour une convention collective de 5 ans prévoyant une augmentation salariale de 8 % répartie sur cette période.
(13 juillet) Trouvant que Davie présentait un trop grand risque, le consortium Finmeccanica et DRS Technologies Canada retire son offre d'achat.
(14 juillet) La société SNC-Lavalin s'associe avec la compagnie ontarienne Upper Lakes Group et la compagnie sud-coréenne Daewoo pour former le consortium Davie-Upper Lake Group qui offre d'acheter le chantier maritime Davie ; le gouvernement du Québec prête 18,7 millions $ à la nouvelle entreprise.
(21 juillet) La Cour supérieure du Québec autorise la vente des actifs de Davie pour 28 millions $ à Davie Upper Lakes Group qui peut ainsi se qualifier pour présenter une soumission pour le programme fédéral de remplacement de la flotte militaire du Canada.
(26 juillet) La compagnie Groupe Maritime Verreault dont le chantier naval est aux Méchins proteste contre le financement gouvernemental de son concurrent.
(28 juillet) Davie Upper Lakes Group est formellement acceptée parmi les soumissionnaires pour participer au programme de construction du gouvernement fédéral ; les autres entreprises ainsi qualifiées sont Seaspan Marine Corp. de Vancouver (Colombie-Britannique) et Irving Shipbuilding Inc. de Halifax (Nouvelle-Écosse).
(19 octobre) Davie Upper Lakes Group est éliminé du programme fédéral par ses deux concurrents ; le programme de 25 milliards $ est accordé à Irving Shipbuilding inc. de Halifax (Nouvelle-Écosse) alors que le programme de 8 milliards $ est attribué à Seaspan Marine Corp. de Vancouver (Colombie-Britannique).
2015 (1er décembre 2015) Le Gouvernement fédéral annonce qu'il va octroyer à la Davie un contrat de 587 millions $ pour mettre un tanker civil au niveau de tanker de sa flotte militaire.
2016
(10 juilet 2016) Jugeant indécentes les offres salariales (1 % au 1er juillet 2016, 1 % le 1er janvier 2017 et un bonus de signature de 0,5 % pour les 12 derniers mois (1er janvier 2015 à juillet 2016) de l'employeur pour le renouvellement de leur convention collective, les travailleurs de Davie se mettent en grève.
(9 décembre 2016) Craignant l'interruption des travaux de construction de deux futurs traversiers (NM Normand-Imbault et NM Jos-Deschênes II, d'une valeur de 125 millions $) destinés à Tadoussac, le gouvernement libéral du Québec ordonne à Investissement Québec de voler au secours de Chantier Davie en accordant un prêt de 14,2 millions $ au chantier alors en manque de liquidité