Delisle (Léopold)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Militaire né en 1892 (28 janvier ou 28 juillet) à Montréal.

Matricule 62218
Soldat du 22e-Bataillon
Le 20 mai 1915, il quitte Québec pour l'Angleterre à bord du paquebot Saxonia réquisitionné par le gouvernement anglais..
ILe 19 septembre1915, il s'embarque pour Boulogne, puis il passe dans les tranchées à Ypres, Belgique.
Le 30 avril 1917, il frappe un officier et est condamné à être détenu pendant un an dans la prison militaire numéro 3 à bord d'un navire britannique amarré au Havre.
Après sa sortie de prison, son dossier médical signale des convulsions, mais il doit rejoindre une compagnie de sapeurs mineurs chargée de creuser tranchées et galeries ; il aurait été «shell shocked», alors synonyme de lâche, ou de femmelette.
En mars 1918, Delisle s'accorde une semaine de congé.
Le 29 mars 1918, au réveil, il manque à l'appel ; il est arrêté 7 jours plus tard à Camblain-l'Abbé, près d'Arras, il est accusé de désertion par le colonel Thomas-Louis Tremblay commandant du 22e bataillon qui deviendra plus tard le Royal 22e Régiment-R22eR ; Tremblay demande la peine capitale contre Delisle et celui-ci est condamné à être fusillé devant ses camarades du 22e Bataillon. Pour l'exemple.
Le 21 mai 1918, il est fusillé dans les tranchées de Neuville-Vitasse (Pas-de-Calais, France).
Inhumé dans le Cimetière militaire Bellacourt de Rivière, au sud-ouest d'Arras, Pas-de-Calais (France).
Son nom est inscrit sur l'un des 300 poteaux d'exécution du monument intitulé «Shot at Dawn Memorial» érigé dans la Staffordshire en Angleterre à la mémoire des militaires exécutés par la Grande-Bretagne lors de la Première Guerre mondiale 1914-1918.
En décembre 2001, le Gouvernement du Canada reconnaît 23 soldats canadiens comme «morts au combat», dont Léopold Delisle, fusillés pour désertion reconnaissant par le fait même que ces hommes étaient probablement atteints de stress post-traumatique et qu'ils avaient eu des procès douteux.
Leurs noms ont alors été ajoutés au Livre du souvenir ; deux autres fusillés canadiens n'ont pas été ainsi honorés parce qu'ils ont été reconnus coupables de meurtre.
En 2006, le ministre britannique de la Défence gracie les militaires exécutés par la Grande-Bretagne pendant la Première Guerre mondiale.
Le «Shot at Dawn Memorial» représente le plus jeune des fusillés, un adolescent de 17 ans, et 300 poteaux d'exécution chacun portant l'inscription du nom de l'un des fusillés.
Sur les 348 soldats qui ont été fusillés pendant la Première Guerre mondiale, on compte 25 soldats canadiens. À la suite de procès expéditifs, la justice militaire britannique les a condamnés à mort principalement pour désertion, meurtre ou lâcheté.

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