Front de libération du Québec-FLQ (organisation criminelle)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Organisation terroriste québécoise dont les attaques commencent en 1963 par la pose de bombes dans les boîtes postales de Westmount,
Les attaques culminent en septembre 1970 par l'enlèvement de James Richard Cross, le conseiller commercial britannique à Montréal, puis de Pierre Laporte, le ministre du Travail du Québec.
Le FLQ choisit comme symbole, le dessin d'un «Vieux de 1837-1838» vu par le caricaturiste Henri Julien.
À la fin de 1967, tous les participants à la première vague d'attentats par le FLQ encore emprisonnés seront remis en liberté conditionnelle. Le plus malheureux est Georges Schoeters libéré à la condition qu'il quitte à jamais le pays.
Le 25 décembre 1967, on fait monter Schoeters à bord d'un avion à destination de sa Belgique natale.
En fin de décembre1967, un vol par effraction dans une armurerie du Cap-de-la-Madeleine produit une récolte de'une quarantaine de fusils de gros calibre, des révolvers, des munitions et des télescopes sont dérobés. Une note est laissée sur les lieux du vol «Merci. FLQ».
En août 1968, peu après minuit, le sergent-détective Robert Côté du Service de police de Montréal-SPVM spécialiste en désamorçage de bombe, est appelé lorsque la pose de bombes commence à Montréal.
L'année 1968 a été l'année de la contestation sous toutes ses formes, dans le monde entier. (Viêt-Nam, Palestine, Amérique latine, Noirs américains, révoltes étdiantes en Europe et aux États-Unis, grève générale de 10 millions de travailleurs en France à l'occasion des événements de mai. Printemps de Prague, et résistance à l'occupation de l'armée soviétique. Au cours de l'année 1968, on compte 33 détournements d'avions.
Le 13 février 1969, peu avant 3 h, une bombe explose dans l'édifice de la Bourse de Montréal et y fait plusieurs blessés.
Le 22 février 1969, vers 23 h. une bombe explose au Club de réforme (un édifice de trois étages en pierres portant le numéro 82 sur la rue Sherbrooke Ouest et appartenant au Parti libéral du Québec).
Entre 1963 et 1970, le FLQ est impliqué dans les décès de
Wilfrid O'Neill (21 avril 1963),
Laurie McWiliams (29 août 1964),
Alfred Pinish (29 août 1964),
Thérèse Morin (5 mai 1966),
Jean Corbo (14 juilllet 1966),
Jeanne-d'Arc Saint-Germain (24 juin 1970),
Pierre Laporte (17 octobre 1970).
Le 26 février 1968, le premier procès résultant des arrestations de Felquistes débute à Montréal : C'est «L'affaire Vallières-Gagnon». Pierre Vallières est accusé de meurtre à la. suite de l'exploson d'une bombequi a explosé à l'usine Lagrenade ; Vallières publie «Nègres blancs d'Amérique» lancé le 15 mars 1968 Plus vite les nègres que nous sommes s'armeront de courage et de fusils, plus vite notre libération de l'esclavage fera de nous des hommes égaux et fraternels. Utopie ? C'est parce que je ne puis pas supporter d'être un nègre que j'ai adhéré au FLQ. J'Y demeurerai jusqu'à la victoire des Nègres blancs du Québec». par les «Éditions Parti Pris». Il s'agit de l'autobiographie précoce d'un terroriste québécois » un manifeste politique et un appel aux armes. Vallières écrit «Le FLQ existe pour «jeter les bases d'une organisation révolutionnaire clandestine capable de donner au peuple québécois les «moyens - idéologiques et techniques» et l'occasion de sa libération.» Selon Valières, ZLe patriotisme véritable, en 1968, ne peut que déboucher sur l'anti-impérialisme combattant. Il est essentiel que nous, les Nègres blancs d'Amérique, à l'exemple de nos frères des ghettos noirs américains, engagions une lutte décisive, une lutte à mort.»
En 1970, à Alger, Raymond Villeneuve demande et obtient du Front de libération nationale algérien formant alors le le gouvernement, l'autorisation d'établir une délégation du FLQ à Alger et des subsides pour financer ses activités.
Le 24 juin 1970, une voiture bourrée d'explosifs saute devant le ministère de la Défense nationale à Ottawa tuant un employé ; le ou les auteurs de l'attentat ne sont pas identifiés.
Au cours de l'été de 1971, la police reçoit un rapport reliant directement François Séguin, un étudiant en sciences politiques à L'Université du Québec à Montréal-UQÀM, à une bombe qui n'a pas explosé le 31 mai 1970, un an plus tôt à Westmount ; les empreintes digitales de Séguin avaient été trouvées sur le cadran de l'engin, la police ne l'arrête pas.
En 1971, la police arrête François Séguin pour avoir participé à un vol de chèques de voyage.
Carole Devault, une militante du FLQ de l'époque intente une poursuite judiciaire de plusieurs centaines de milliers de dollars contre Comeau pour des renseignements publiés sur elle dans ses mémoires.
Carole Devault était devenue indicatrice de la police de Montréal en 1970 dans le processus de libération de James Richard Cross, le commissaire de la Grande-Bretagne à Montréal.
Robert Comeau y affirme que Madame Devault aurait eu de multiples amants ; la poursuite reproche notamment à Comeau de parler trop souvent de la sexualité de Madame Devault.
Le 24 septembre 1971, le commando felquiste était divisé en trois groupes :
Le premier maîtrise l'opérateur radio du poste de police, qui est ligoté à l'aide de ruban adhésif,
Le deuxième braque la Caisse populaire de Mascouche armé de fusils de chasse et de révolvers. Le trosième groupe aurait préalablement coupé les ligne téléphoniques de Mascouche afin de retarder l'arrivée des policiers.
En sortant de la Caisse populaire chargés de billets de banque, les felquistes du deuxième groupe découvrent leur voiture coincée à l'arrière d'autres véhicules. Ils s'enfuient à toutes jambes jusqu'à l'Oldsmobile de leurs complices qui les débarquent près d'une Renault verte stationnée à la sortie de Mascouche.
En regagnant l'automobile Renault, Pierre-Louis Bourret est atteint d'un projectile. Les complices roulent une quinzaine de kilomètres, puis abandonnent leur voiture devant une résidence familiale située sur la rue Hardy à Laval. Bourret y est trouvé inconscient, tenant à la main un révolver chargé de cinq balles ; dans la voiture, les policiers trouvent 4 000 $ dont 1 000 $ en rouleaux de monnaie.
Pierre-Louis Bourret avait reçu une balle derrière la tête ; Bourret avait déjà été blessé par une grappe de plombs lorsqu'il prenait part à la manifestation contre la compagnie Murray Hill en solidarité avec les chauffeurs de taxi de Montréal ; Pierre-Louis Bourret a été le troisième felquiste tué : les deux autres ont été : Jean Corbo tué par sa propre bombe en 1966, et Mario Bachand assassiné à Paris au début de 1971 dans le cadre d'un règlement de comptes.
Ces derniers coups, suivis de l'assassinat de Pierre Laporte, ont entraîné la disparition du FLQ en 1971.
En 2018, l'ex-felquite Robert Comeau, qui a été membre de la cellule Viger du FLQ en 1970, publie ses mémoires sur les événements qui ont conduit à la crise d'octobre en 1970.
En 2020, Gaétan Dostie et un groupe appelé Justice pour les prisonniers d'octobre 1970 présentent une requête dont il appert qu'elle soit une préliminaire à une action visant les réparations pour les emprisonnements subits en 1970. Dostie, qui était un étudiant en 1970, dont la requête vise à déclarer inconstitutionnelle la Loi des mesures de guerre invoquée par le Gouvernement du Premier ministre Trudeau pour le mettre en prison avec prés de 500 autres personnes ; Dostie prétend que son arrestation et sa détention sans cause pendant 11 jours sans être jugé ont eu des conséquences sur lui pendant plusieurs années.
Dostie et son groupe échouent dans leur tentative de raviver cet état de chose. Le juge Sylvain Lussier écrit dans son jugement «Aucune conclusion négative ne peut être tirée quant au sérieux des conséquences dont Dostie a souffert, mais ceci n'est plus une question sur laquelle le tribunal peut statuer».
Nota : En 2009, Monsieur Dostie s'est installé dans les locaux d'une ancienne école, propriété de la Commission scolaire de Montréal-CSDM, au centre-ville de Montréal ; il a appelé cet endroit Médiathèque de Montréal .
Au fil des ans, la Médiathèque est devenue un lieu de recherche et de rencontre pour des étudiants universitaires.
Aujourd'hui, (2021) elle est toutefois menacée de disparaître.
En septembre 2016, la CSDM a remis un premier avis d'éviction à Gaëtan Dostie pour le 30 septembre : il y aurait présence de moisissure dans la bâtisse.
FLQ. Histoire d'un mouvement clandestin. (Louis Fournier, Lanctôt éditeur1998)
Voir Québec (province). Crises. Crise d'octobre 1970.
- Bibliographie -
FLQ - Histoire d'un mouvement clandestin (Louis Fournier, Lanctôt Éditeur, 1998).
Enquêtes sur les services secrets (Normand Lester, Éditions de L'Homme, Sogides, 1998)
Mémoires (Robert Comeau, 2018)
- Filmographie -
Laurentie (co scénarisation et co réalisation par Mathieu Denis et Simon Lavoie, ; Production de Félize Frappier ; direction photo : Steve Asselin ; acteurs : Anthony Therrien (Corbo), Antoine Lécuyer, Karelle Tremblay, Tony Nardi et Marie Brassard
Corbo (réalisation de Mathieu Denis et Simon Lavoie, 2013)
Le camarade (court-métrage sur Jean Corbo ; avec les acteurs Anthony Therrien, Antoine Lécuyer, Karelle Tremblay, Tony Nardi, Dino Tavarone etc.. ; réalisation de Benjamin Tessier, 2013)
The making of the October Crisis : Canada's long nightmare of Terrorism at the hands of the FLQ (D'Arcy Jenish, 2018)
Mon octobre 70 ; Robert Comeau VLB, 2020)
La liberté en colère (Jean-Daniel Lafond
Une sorcière parmi les felquistes. Journal de la Crise d,octobre