Gatti (Arturo dit The Thunder)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Athlète (boxe) né en 1972 (15 avril) en Italie.

Grandit à Montréal-Nord puis fait carrière à Montréal, puis au New Jersey.
Le 15 décembre 1995, en battant l'Américain Tracy Patterson, il devient champion mondial des poids super-plume (59 kg) reconnu par l'International Boxing Federation-IBF.
Ex beau-frère de Davey Hilton qui était marié à sa soeur, Anna-Maria Gatti.
Décès en 2009.

Palmarès de carrière :

Le 23 mars 1996, au Madison Square Garden de New York, il défend victorieusement son titre contre le Dominicain, Wilson Rodriguez, dans un combat qui rappelle les plus spectaculaires combats de boxe de l'histoire de ce sport.
Le 8 septembre 2000, au Centre Bell de Montréal, il gagne son combat de 10 rounds contre l'Américain Joe Hutchison (18-0-2) par décision unanime des juges.
Le 24 janvier 2004, il devient champion du monde des poids super-légers (64 kg) reconnu par la World Boxing Council-WBC en battant le champion d'Italie, Gianluca Branco (32-0-1), par décision unanime des juges en 12 rounds au Convention Hall d'Atlantic City (New Jersey, États-Unis).
Le 24 juillet 2004, il défait Leonard Dorin par KO à 2 min, 55 sec. du 2e round à Atlantic City.
Le 29 janvier 2005, il défait l'Américain Jesse Leija (47-6-2) par KO technique au 5e round.
Le 25 juin 2005, à Atlantic City, il perd son titre de champion du monde WBC aux mains de Floyd Mayweather (34-0-0 dont 23 KO) par KOT au 6e round.
Le 28 janvier 2006, il devient champion du monde reconnu par l'International Boxing Association (IBA), en l'emportant au 11e round d'un combat de 12 round contre le Danois Thomas Damgaard (37-1) au Boardwalk Hall d'Atlantic City, États-Unis.
Le 23 juillet 2006, au Boardwalk Hall d'Atlantic City, États-Unis, il perd par KO au 9e round d'un combat de championnat des mi-moyens contre l'Argentin, Carlos Baldomir.
Deux semaines après ce combat, Gatti rencontre Amanda Carine Rodrigues au bar The Squeese Lounge dans le New Jersey où elle était danseuse érotique et l'épouse le 26 août 2007 au Nevada.
Le 14 juillet 2007, au Boardwalk Hall d'Atlantic City, États-Unis, il perd par KO à 2 m 12 du 7e round contre le Mexicain Alfonso Gomez (17, 3, 2 dont 8 KO) ; sa fiche professionnelle est alors portée à 40 victoires, dont 31 par KO, 9 défaites et aucun match nul.
En août 2007, il épouse Amanda Carine Rodrigues, 21 ans, à Boulder (Nevada, États-Unis).
Prend sa retraite de la boxe en 2007.
Le 19 mars 2009, vers 11 h 30, Amanda Carine Rodrigues, 23 ans, la conjointe de Gatti, appelle le 911 et signale que Gatti l'a bousculée ; accusé de voies de fait simple, il est sommé de comparaître devant un juge le 7 avril suivant, mais il ne se présente pas en cours ; un juge émet un mandat d'arrestation contre lui et il est arrêté dans la nuit du 16 avril suivant.
Le 17 juin 2009, Arturo Gatti signe un testament dans lequel il lègue tous ses biens à son épouse Amanda Carine Rodrigues ; le même jour il signe une déclaration notariée dans laquelle il aurait promis de verser un million $ à son épouse si jamais il lui était infidèle.
Le 11 juillet 2009, le cadavre de Gatti est découvert au premier étage d'un appartement qu'il avait loué pour un mois à Porto de Galinhas au Brésil ; son épouse, Amanda Carine Rodrigues, celle qui aurait découvert le cadavre, est accusée du meurtre de son mari ; la police croit qu'elle l'aurait étranglé avec une courroie de sac à main alors qu'il s'était endormi saoul au rez-de-chaussée de l'appartement ; Madame Rodrigues prétend qu'elle avait couché au second étage avec leur bébé de 10 mois, qu'elle s'était levée à 6 h pour nourrir l'enfant, qu'elle a vu son mari étendu à côté de l'escalier, qu'elle a cru qu'il s'était endormi saoul à cet endroit, et que c'est lorsqu'elle est descendu de nouveau vers 9 h qu'elle s'est rendu compte qu'il était mort ; le rapport d'autopsie laisserait entendre que son décès pourrait être dû à un suicide, le corps ayant été «suspendu et pendu» pendant au moins 3 heures.
Le 20 juillet 2009, des funérailles grandioses sont célébrées à Saint-Léonard et Gatti est porté au cimetière.
Le 30 juillet 2009, un juge brésilien libère Amanda Carine Rodrigues lorsque la police écarte la thèse de meurtre et affirme que Gatti s'est suicidé en se pendant à un poteau de la rampe de l'escalier qui mène à l'étage où sa conjointe dormait avec leur fils ; à sa sortie de prison, la jeune femme de 23 ans rappelait que le couple s'était violemment disputé la veille et que, selon elle, il s'était enlevé la vie plutôt que de la voir le quitter définitivement.
Le 1er août 2009, le journaliste sportif, Jeremy Filosa, du poste de radio CKAC, révèle que le 17 juin 2009, soit trois semaines avant sa mort, Arturo avait fait un nouveau testament par lequel il cédait tous ses biens à son épouse et au fils de celle-ci ainsi que le produit d'une assurance-vie d'un million de dollars ; il ne laissait rien à ses autres enfants, ni à sa famille ; sa succession est alors évaluée à 8 M $.
Le 31 juillet 2009, le coroner du Québec fait exhumer le corps de Gatti pour procéder à une deuxième autopsie ; Michael Baden, ancien pathologiste en chef de la New York State Police engagé par la famille Gatti, affirme que la première autopsie n'était pas complète et que celle de Montréal a révélé des ecchymoses non mentionnées dans celle du Brésil ; il refuse d'écarter la thèse du meurtre avant d'avoir obtenu les résultats d'analyses toxicologiques et histologiques ainsi que le rapport des autorités brésiliennes au sujet de la scène du drame et des circonstances entourant le décès au Brésil.
Le ministre des Affaires étrangères du Canada demande des informations au Gouvernement du Brésil ; Milena Saraiva, porte-parole de la police de Recife, Brésil, raconte que selon les enquêteurs, Gatti serait monté sur un tabouret, se serait attaché par le cou à un poteau de l'escalier situé à environ 7.3 pieds (2,25 m) du plancher, aurait repoussé le tabouret d'un coup de pied ; pendu pendant plus de 3 heures par une courroie de sac à main, son corps serait tombé sur le plancher lors que cette courroie aurait cédé ; avant le drame, la dispute avec sa femme s'était déroulée devant au moins 17 témoins qui l'ont vu empoigner sa femme par le cou et la jeter par terre ; un gardien de sécurité de l'hôtel est intervenu mais Gatti lui a asséné un coup de poing à la figure ; c'est à ce moment que le groupe de témoins se fâcha et que certains lancèrent de pierres sur Gatti ; l'un de ces projectile l'atteignit derrière la tête ; c'est la blessure causée par cette pierre qui a laissé originellement croire à la police qu'il avait été blessé avec un couteau à steak trouvé près de son cadavre ; la bousculade finie, Gatti et son épouse retournèrent à leur résidence dans des taxis différents.
Le 27 août 2009, Amanda Rodrigues annonce son intention d'intenter une poursuite de 500 000 $ contre les autorités brésiliennes à qui elle reproche de l'avoir emprisonnée dans la prison pour femmes de Recife pendant 18 jours sans motifs légaux à la suite du décès de son mari.
Le 27 août 2009, Fabrizio Gatti et sa mère Ida Gatti présentent une requête pour faire annuler le testament de Gatti en vertu duquel il léguait tous ses biens à son épouse Amanda Carine Rodrigues et faire déclarer cette dernière indigne de succéder à son défunt mari pour cause de captation (manoeuvre répréhensible en vue de pousser une personne à consentir une libéralité) ; selon un testament antérieur signé le 26 avril 2007 au New Jersey (mais dont on ne peut produire une copie signée), Gatti aurait cédé ses biens à sa mère Ida et à sa fille Sophia née d'un précédent mariage et ses bijoux et ses automobiles à son frère Fabrizio Gatti ; les requérants ne peuvent cependant pas produire ce testament signé ; la requête allègue que c'est parce que Rodrigues le menaçait de retourner au Brésil où il ne reverrait plus son enfant, qu'Arturo Gatti a signé un nouveau testament, le 17 juin 2009, 3 semaines avant sa mort, annulant les testaments antérieurs ; la famille Gatti (Ida Gatti et Fabrizio Gatti, respectivement la mère et le frère d'Arturo) fait saisir tous les biens de Gatti afin que sa veuve ne puisse les aliéner de quelque manière que ce soit.
Le 9 septembre 2009, les avocats de Tony Rizzo, le partenaire d'affaires de Gatti dans la compagnie Gatti Rizzo, propriétaire du condominium de la rue Jarry Est à Saint-Léonard, demandent à la veuve l'autorisation de pénétrer dans le condominium du couple afin d'y procéder à l'entretien du système d'alarme et d'y faire procéder par un huissier à l'inventaire des biens s'y trouvant ; la veuve refuse de leur donner cette permission.
Le 19 septembre 2009, on apprend que le rapport du coroner québécois qui a procédé à la seconde autopsie du corps de Gatti en est venu à la conclusion que ce dernier n'avait pas été battu ni étranglé, mais pendu ; elle n'excluait pas la possibilité d'un homicide.
Le 2 avril 2010, la veuve de Gatti obtient une pension de 2 000 $ par mois pour le fils de Gatti et le droit de demeurer dans l'ancien appartement du couple et d'utiliser l'une de ses anciennes voitures.
Le 7 septembre 2011, Paul Ciolino, un enquêteur privé de Chicago embauché par Pat Lynch, l'ancien gérant de Gatti, produit un rapport dans lequel il déclare que l'enquête de la police brésilienne a été inadéquate et tout à fait incompétente et que sa propre enquête l'a convaincu que Gatti ne s'était pas suicidé, mais qu'il avait été tué.
Le 11 septembre 2011, le chef de la police brésilienne maintient la validité du rapport de ses enquêteurs et trouve farfelue la conclusion des enquêteurs privés américains. Lors du procès civil, le témoin Antonio Rizzo déclare que Gatti ne lisait aucun des contrats qu'il avait signés, qu'il n'avait certainement pas lu le testament qui léguait tous ses biens à Amanda Rodrigues et qu'il avait toujours déclaré qu'il ne voulait pas laisser ses biens à cette femme dont il voulait divorcer.
Le 12 septembre 2011, la fortune de Gatti jusque-là évaluée à plus de 6 M $ ne vaudrait plus que 3,4 M $ en soustrayant les dettes et devrait diminuer encore quand le fisc canadien aura établi la somme des impôts qu'il aurait dû payer au Canada depuis la dernière déclaration de revenus qu'il a produite au Canada en 2002.
Le 4 octobre 2011, Tom Casino, un photographe sportif ami de Gatti depuis 1991, affirme que celui-ci était un alcoolique qui avait tenté à quelques reprises mais sans succès de suivre la règle des Alcooliques anonymes ; il affirme qu'il était un homme fantastique quand il ne buvait pas, mais qu'il était une toute autre personne quand il buvait ; sa femme qui tentait d'aider son conjoint a assisté à 4 ou 5 réunions des AA avec lui ; selon elle, ils étaient très amoureux l'un de l'autre.
Le 7 octobre 2011, Erika Rivera, 32 ans, résidente du New Jersey et bénéficiaire d'une pension mensuelle de 4 640 $ garantie par un fonds d'un million de dollars pour elle et la fille qu'elle a eu avec Arturo Gatti en 2006, déclare que, afin d'obtenir la garde de leur fille, elle avait menti en déclarant que Gatti était violent, buveur, drogué, paranoïaque, qui avait des hallucinations et qui était suicidaire ; la juge Claudine Roy rappelle que «Gatti prenait de la cocaïne, de l'ecstasy, de la mari, des pilules contre la douleur, des pilules pour dormir et de l'alcool. Qu'est-ce que ça prend pour avoir un problème ?» demande-t-elle à la témoin ; madame Rivera a intenté une poursuite contre madame Rodrigues au New Jersey, l'accusant d'avoir causé la mort du boxeur ; à cause de cette poursuite, les avoirs de Gatti sont gelés et le versement de la pension de son fils est suspendue ; madame Rivera avait déjà été danseuse en 1998-1999. Michael Prospero, tenancier du bar Squeeze Launge, au New Jersey, exhibe des photos de madame Rodrigues en bikini et affirme qu'elle a été danseuse exotique dans son établissement en 2006 contredisant ainsi l'affirmation de madame Rodrigues à l'effet qu'elle n'avait jamais travaillé comme danseuse.
Le 9 novembre 2011, le docteur Jean Brochu, un coroner québécois, affirme qu'il n'y a aucune preuve claire qui impliquerait une autre personne dans la mort d'Arturo Gatti ; il ne peut non plus conclure au suicide comme l'ont fait les enquêteurs brésiliens en 2009.
Ida Gatti, la mère d'Arturo Gatti, Fabrizio Gatti, son frère et Erika Rivera, sa première épouse intentent une poursuite afin de faire invalider le testament de Gatti et de faire déclarer Rodrigues Indigne et d'empêcher celle-ci de toucher un sou de l'héritage de Gatti (3,2 M $). Les demandeurs prétendent que Rodrigues a tué Gatti quelques semaines après l'avoir forcé à signer un testament qui les déshéritait et lui accordait la totalité de ses biens ; ils prétendent qu'il existait un autre testament de Gatti dans lequel il laissait tous ses biens à sa mère. à son frère et à sa fille Sophia issue d'un mariage précédent avec Erika Rivera et que Rodrigues tiendrait ce testament caché ou l'aurait détruit.
Le 16 décembre 2011, la juge Claudine Roy de la Cour supérieure du Québec décide qu'aucune preuve ne lui a été présentée à l'effet qu'Amanda Rodrigues aurait incité Gatti par manipulation ou autre moyen dolosif à signer le testament qui lui accordait la totalité de ses biens à son décès. Selon la juge, Madame Rodrigues n'aurait pas isolé Gatti de sa famille et n'aurait pas dénigré cette dernière comme certains témoins l'avaient avancé au cours du procès.
La juge Claudine Roy déclare que les demandeurs n'ont pas prouvé que Rodrigues était impliquée dans le décès de son mari. Les demandeurs avaient prétendu que Rodrigues cachait ou avait détruit un testament signé par Gatti en 2007 ; la juge déclare que ces prétentions ne sont que pure spéculation et qu'aucune copie signée de ce testament n'a jamais été produite.
À la naissance de sa fille Sophia en 2006, Gatti avait constitué un fond d'éducation de 125 000 $ et lui avait légué une part de 250 000 $ dans un fonds de 1 M $ qu'il avait déposé en fiducie, duquel une pension mensuelle serait retirée en faveur de Sophia.
Une autre action a été intentée contre Amanda Rodrigues au New Jersey par Erika Rivera qui prétend qu'Amanda Rodrigues aurait tué Gatti ; D'autre part, une action en dommage de 5 millions $ est intentée en Floride contre la succession de Gatti par un homme à qui Gatti aurait asséné un coup de poing à la figure.
La juge Claudine Roy déclare le testament de Gatti valide et reconnaît Amanda Rodriguez comme sa seule héritière.
Le 3 janvier 2012, à la suite des remarques faites par des enquêteurs privés canadiens et américains, un procureur brésilien demande aux autorités policières de réexaminer le décès de Gatti. Des enquêteurs américains avaient testé la résistance de la courroie avec laquelle Gatti aurait été étranglé elle s'était brisée après quelques secondes sous un poids de 35 kg alors qu'elle aurait supporté le poids de 70 kg de Gatti pendant au moins 3 heures avant de se briser.
Le 9 juin 2013, Gatti est intronisé au International Boxing Hall of Fame à Canastota, État de New York.

  • Distinctions -


Intronisé au International Boxing Hall of Fame en 2012.
Intronisé au Panthéon des sports du Québec en 2017.

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