Grenier (Laurie-Anne)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Au cours de la nuit du 15 au 16 décembre 1998, Laurie-Anne Grenier, 27 ans, est poignardée à plusieurs reprises, puis étranglée dans un logement de la rue Bouthillier, à Saint-Jean-sur-Richelieu ; Madame Grenier avait décidé de rompre avec son copain, Vincent Boucher avec lequel elle avait une liaison depuis quatre mois ; en crise de jalousie, Boucher, qui avait mal pris la rupture décidée par Laurie-Anne, avait décidé de la tuer.
Vincent Boucher, 27 ans, aurait demandé à sa copine Laurie-Anne Grenier si elle avait couché avec quelqu'un d'autre durant son absence. Devant le silence de la jeune femme, il se serait fâché et la situation aurait dégénéré ; en crise de jalousie, Boucher, qui avait pris ce silence comme un aveu de Laurie-Anne, décida de la tuer.
L'accusé aurait dit à la victime qu'il était désolé avant de lui trancher la gorge. Comme elle n'était pas morte, il l'aurait étranglée puis poignardée au cou et au thorax. Il aurait ensuite tenté de se suicider. Il a été arrêté à Sainte-Adèle, dans les Laurentides.
«Jchui dsl bébé je t'aime mais on se revoit au ciel. [...] Tu m'a poussé à boute [sic]». Ce sont les mots de la lettre que Vincent Boucher aurait abandonnée sur le corps de Laurie-Anne Grenier après l'avoir poignardée à mort.
Boucher, maintenant âgé de 27 ans, est accusé du meurtre prémédité de Laurie-Anne Grenier.
Lors du procès de Boucher, ses avocates ont plaidé que, au moment du crime, Boucher était intoxiqué (cocaïne et vin) et qu'il avait des pathologies ; elles ont étalé les multiples diagnostics que Boucher avait reçus depuis 2001 ; Boucher souffrait d'un déficit d'attention avec hyperactivité, syndrome de Gilles de la Tourette, comportement obsessionnel et trait de personnalité compulsive. Un toxicologue appelé à la barre a présenté son rapport d'analyse à la suite d'un prélèvement d'urine quatre heures après l'arrestation de Boucher (L'examen toxicologique a révélé la présence de benzodiazépine, de cocaïne, d'amphétamine, d'alcool et de cannabis)
Le juge Marc-André Blanchard a donné ses directives préliminaires aux jurés leur demandant de ne considérer que la preuve présentée devant le tribunal. Il leur a rappelé le principe de la présomption d'innocence et l'obligation pour la poursuite de prouver la culpabilité de l'accusé hors de tout doute raisonnable.
Le 26 mai 2021, le jury reconnaît Boucher coupable du meurtre de Laurie-Anne Grenier. Le juge Blanchard l'a condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.
Bien qu'il ait été admis que Boucher a causé la mort de son ex-conjointe, il reste aux 13 jurés à déterminer si celui-ci avait « l'état d'esprit conscient, éclairé, et l'intention coupable » de commettre un meurtre.
« On va vous plaider qu'il l'a tuée par jalousie, mais il n'en est rien. Il est question d'inquiétude d'aller en détention », a soumis l'avocate de l'accusé, Valérie La Madeleine.
Selon elle, son client était en état de psychose toxique, de délire, d'impulsivité et de choc post-traumatique relié à son passé à la prison de Bordeaux.
La poursuite a rétorqué ne pas y croire. Elle avance plutôt que l'accusé a tué son ex de manière délibérée et préméditée, dans un contexte de séquestration.
« N'est-ce pas plutôt probable qu'il était ancré dans le monde réel ? » a demandé Me Bourgeois. au jury. L'avocat a notamment souligné que l'accusé a démontré un « côté rationnel » en disant à sa victime qu'ils allaient « se revoir au ciel ».
Le juge Blanchard a déclaré «Vous avez de sérieux problèmes personnels depuis très longtemps, J'espère que le temps que vous allez avoir à votre disposition va vous permettre de travailler sur vous et idéalement de devenir une meilleure personne pour la société.»
Sources : (Le Journal de Montréal du 18 mai 2021, page 3)