Julien (Murat)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Le 23 novembre 1990, Murat Julien, d'origine haïtienne, est atteint au visage d'une décharge de fusil de calibre .12 dans sa chambre du quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal ; l'assassin expliquera que Julien avait battu une prostituée, que celle-ci était venue se plaindre à lui et qu'il s'était rendu chez Julien avec son fusil, qu'il voulait tirer à côté mais que les billes de la balle s'étaient répandues en V et avaient atteint la victime au visage.
Le 30 mars 1991, vers 3 h, Sylvain Sauriol, 30 ans, est tué à coups de marteau de menuisier dans son logement de la rue Davidson, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal ; l'assassin expliquera que Sauriol terrorisait des personnes âgées, qu'il s'était rendu à son domicile et l'avait tué alors qu'il dormait sur son lit.
Le 4 mars 1999, André Bouchard, 66 ans, un débardeur à la retraite du Port de Montréal et chauffeur de taxi, dont on dit qu'il avait souvent de grosses sommes d'argent sur lui, est étranglé, puis poignardé à mort dans son logement de la rue Letourneux, dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve de Montréal ; l'assassin dira que c'est un vol qui a mal tourné, la victime l'ayant reconnu malgré qu'il portait une cagoule.
Le 8 août 1999, à la suite d'un appel anonyme, la police découvre le cadavre de Serge Lachance, 42 ans, qui avait été battu et poignardé à mort dans un immeuble de la rue Christophe-Colomb, dans le quartier Villeray de Montréal ; l'assassin prétend que la victime lui aurait vendu de la drogue de mauvaise qualité à 2 reprises, qu'il se serait rendu chez-elle le 4 août 1999, qu'il aurait été bousculé par la victime et qu'en réaction il avait saisi un couteau de cuisine et en aurait frappé l'agresseur ; le coroner dira que la victime a reçu à 47 coups de couteau.
En février 2008, ayant réexaminé ces 4 meurtres, l'unité des crimes non résolus du Service de police de Montréal-SPVM porte ses soupçons sur Daniel Poirier, 48 ans ; les policiers tendent un piège à Poirier en lui faisant croire qu'un lucratif gang de criminels lui ouvrait ses rangs, mais qu'il devait faire ses preuves avant d'être accepté ; au cours de 42 scénarios, Poirier a accompli ce qu'on lui demandait (transporter des valises d'argent et d'armes et même accepter de participer à un projet de meurtre) ; l'épreuve finale consistait à dévoiler tous ses crimes au grand patron du gang ; heureux de cette opportunité, Poirier mord à l'appât et raconte les circonstances des 4 meurtres.
Le 14 juin 2008, il est mis en état d'arrestation et accusé de ces meurtres. Avant son arrestation, Poirier avait un dossier criminel chargé et avait purgé plusieurs peines de prison pour vols qualifiés, voies de fait, usage d'armes à feu et enlèvement.
Le 4 mai 2010, Poirier reconnaît sa culpabilité à 4 accusations de meurtre non prémédité.
Le 14 mai 2010, Poirier est condamné par le juge James Brunton à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.