Kanehsatake, Kanesatake (établissement amérindien mohawk)

Un article de la Mémoire du Québec (2022).

  • Compris dans la municipalité de la paroisse de Oka.


  • Superficie - 2 046,31 acres.
  • Gentilé - Kanashtàgenano.


  • Éphémérides -


1676 Les sulpiciens fondent, sur le mont Royal, une mission destinée à soustraire leurs néophytes iroquois, algonquins et hurons à la mauvaise influence des Français avec lesquels ils ont tendance à se mêler.
1680 Nouvelle guerre entre, d'une part les Iroquoisappuyés par les Anglais, et d'autre part, les Français et leurs alliés amérindiens.
1692-1693 La sévère et constante riposte française affaiblit graduellement les Iroquois.
1696 Les sulpiciens déménagent leur mission amérindienne du pied du mont Royal à un nouveau site au bord de la rivière des Prairies, près des rapides du Sault-au-Récollet.
1701 Signature de la Grande Paix de Montréal qui consacre la défaite des Iroquois ; début du retour des Algonquins qui s'étaient réfugiés plus au nord.
1717 (17 octobre) Concession d'une seigneurie (3 1/2 lieues de front sur le lac des Deux-Montagnes sur 3 lieues de profondeur) à la Compagnie de Saint-Sulpice de Paris «pour y transporter la mission des Sauvages du Sault-au-Récollet dans l'île de Montréal dont ils sont chargés, à condition qu'ils feront à leurs dépens toute la dépense nécessaire pour le changement de la dite mission et d'y bâtir aussi à leurs dépens une église et un fort de pierres pour la sûreté des Sauvages» ; la seigneurie, appelée Lac-des-Deux-Montagnes est traversée par la Grande et la Petite rivière du Chêne, la rivière du Nord et la rivière au Prince.
Arrivée des premiers colons blancs.
1721 La Compagnie de Saint-Sulpice de Paris déménage la mission du Sault-au-Récollet dans sa seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2), construit une église et y installe ses néophytes amérindiens dans deux villages dont l'un, à l'ouest, est assigné aux Iroquois, et l'autre, à l'est, aux Algonquins et aux Nipissingues.
Ouverture des registres de la paroisse de L'Annonciation.
Josiah Rising Ignace dit Shoentakouani Raizenne construit une maison, défriche et cultive une terre que les sulpiciens lui avaient assignée.
1732 (26 septembre) Le territoire de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2) est augmenté par 2 lieues de front par le gouverneur Beauharnois et l'intendant Hocquart.
1733 La population des deux villages amérindiens est de 500 habitants.
(26 septembre 1733) Le territoire de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2) est augmenté par 2 lieues de front par le gouverneur Beauharnois et l'intendant Hocquart.
1740-1742 Construction du Calvaire sur la Montagne du Calvaire par le sulpicien Hamon Guen de la mission du Lac-des-Deux-Montagnes.
1763 Signature du Traité de Paris qui marque le début du régime britannique au Canada.
1764 La Compagnie de Saint-Sulpice de Paris cède ses seigneuries canadiennes (Île-de-Montréal, Deux-Montagne, Saint-Sulpice) aux sulpiciens de Montréal.
1776 Construction de la première église de L'Annonciation.
1815 La seigneurie compte 661 lots ou concessions.
1838 La mission compte 343 Iroquois, 372 Nipissingues, 374 Algonquins et 200 Canadiens.
1840 Incorporation des Ecclésiastiques du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal.
(8 juin 1840) La reine Victoria confirme aux Ecclésiastiques du Séminaire de Saint-Sulpice leur titre au fief et seigneurie de l'Île-de-Montréal et au fief et seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2).
1853 Pour diminuer la tension qui règne sur le territoire de la seigneurie, le gouvernement du Canada-Uni crée les réserves de Maniwaki et de Doncaster et invite les Algonquins et les Iroquois de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2)* à s'installer respectivement dans l'une et dans l'autre.
1854 (18 décembre) Abolition du régime seigneurial.
1859 Une loi du Parlement britannique sanctionne formellement le droit de propriété des sulpiciens sur les terres de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2).
Effrayées par les revendications territoriales des Iroquois qui y vivent, de nombreuses familles algonquines qui y sont établies depuis 150 ans et qui forment le groupe le plus important de la population amérindienne quittent la seigneurie ; ils sont remplacés par des colons blancs appelés par les sulpiciens.
1867 Construction d'un quai pour permettre aux bateaux à vapeur remontant la rivière des Outaouais de livrer courrier et approvisionnements.
Ouverture d'un bureau de poste sous le nom de Oka.
1868 Établissement d'une mission de l'Église méthodiste à Oka.
Demande des Algonquins de la seigneurie au Gouvernement fédéral de leur reconnaître le droit de propriété sur les terres de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2)
Plainte des Iroquois de la seigneurie contre la tyrannie et l'oppression des sulpiciens à leur endroit. La demande des Algonquins et la plainte des Iroquois sont rejetées ; Joseph Onasakenrat, un jeune Mohawk, devient le chef de la bande d'Oka. Joseph Onasakenrat présente une pétition à Lord Monck alors gouverneur du Canada, par laquelle il renouvelle la demande de reconnaissance du droit des Mohawks sur les terres de la seigneurie.
Les sulpiciens sont confirmés dans leur droit de propriété.
1869 Joseph Onasakenrat abat un orme géant pour illustrer sa contestation du droit des sulpiciens sur le bois de la seigneurie.
Apostasie d'une soixantaine d'Iroquois qui passent à l'Église méthodiste.
Joseph Onasakenrat et 40 Mohawks se rendent au manoir des sulpiciens et leur enjoignent de quitter les lieux sans délai. Les sulpiciens obtiennent un mandat d'arrêt contre Joseph Onasakenrat qui est arrêté par la police de Montréal le 4 mars 1869.
Une nouvelle pétition est présentée au baron John Lisgar, le nouveau gouverneur du Canada.
D'autres arbres sont abattus et les clôtures des sulpiciens sont détruites.
Les sulpiciens commencent à vendre des lots à des blancs dans le territoire qui deviendra le village d'Oka.
1874 (14 novembre) Érection canonique de la paroisse de L'Annonciation ; son territoire couvre une partie de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2).
1875 Construction d'une église méthodiste par les Iroquois de la seigneurie qui seront reconnus coupables d'infraction aux droits des sulpiciens ; ces derniers, prétendant qu'elle a été érigée sans droit, font détruire l'église méthodiste.
(20 avril 1875) Constitution de la municipalité de la paroisse de L'Annonciation-d'Oka.
1876 Le Gouvernement du Canada impose la gestion d'une réserve par un conseil de bande élu par les membres de la réserve ; mais les communautés continuent de faire diriger leurs affaires par la Longue maison qui agit indépendamment du chef et du conseil de bande.
1877
(10 juin 1877) Incendie de l'église et du presbytère de la paroisse de L'Annonciation ; on croit que l'incendie a été allumé par des Mohawks dirigés par leur chef Joseph Atk8irente dit Corinthe ; Joseph Onasakenrat et son père avaient été vus observant l'incendie.
(14 juin 1877) Arrestation de 8 amérindiens accusés de déprédation.
1879
(20 juin 1879) Bénédiction de la première pierre d'une nouvelle église de L'Annonciation par Mgr Édouard-Charles Fabre ; la construction par les sulpiciens selon les plans des architectes Maurice Perrault et Albert Mesnard s'est étalée sur cinq ans de 1879 à 1883.
1880
Joseph Onasakenrat est ordonné ministre de l'Église méthodiste.
1881
Le gouvernement du Canada se porte acquéreur de terres à Gibson, Ontario, et invite les Iroquois de Oka à s'y installer dans des maisons construites par les sulpiciens ; seulement un tiers des Iroquois* acceptent de déménager, mais ils reviendront à Oka quelques années plus tard.
Après 4 procès, Joseph Onasakenrat est déclaré non coupable des délits que les sulpiciens lui reprochaient ; il décède en février 1981 à l'âge de 35 ans ; à l'époque, plusieurs Mohawks ont pensé qu'il avait été empoisonné par les sulpiciens.
(11 avril 1881) Grâce à un prêt de 10 000 $ du Gouvernement du Québec, les moines cisterciens de Bellefontaine (France), dirigés par leur abbé, Dom Jean-Marie Chouteau, viennent fonder le monastère Notre-Dame-du-Lac-des-Deux-Montagnes sur une terre de 1 000 arpents située sur le territoire de la municipalité de la paroisse de L'Annonciation-d'Oka.
1883 (
25 décembre 1883) Bénédiction de l'église reconstruite et première messe de Noël célébrée par le curé sulpicien Louis-Guillaume Leclair.
1886
(Mars 1886) Avalanche de sables se détachant du flanc de la montagne et déferlant sur le village ; plus d'un mètre d'épaisseur de sable engloutit littéralement les clôtures et les maisons. Le sulpicien Daniel-Joseph Lefebvre (1829-1915), curé de la paroisse (1885-1915), refusant de transporter le village comme le recommande des ingénieurs montréalais, décide de planter des pins pour stabiliser le terrain et retenir les sables ; les sulpiciens payent deux sous et demi par plant de pin que les gens du village, hommes, femmes et enfants, amérindiens ou canadiens, vont cueillir un peu partout dans la région avoisinante ; en deux semaines on plante plus de 70 000 pins sur le penchant des collines selon un plan géométrique tracé par l'abbé Lefebvre ; ces arbres constituent ce qu'il est convenu d'appeler la pinéde d'Oka.
1892
(16 août 1892) Le monastère de Notre-Dame-du-Lac est élevé au rang d'abbaye.
1893
Fondation de l'école d'agriculture de Oka par Dom Antoine Oger, abbé de la Trappe de Oka et Louis Beaubien, commissaire de l'Agriculture du Québec.
Incendie de la première abbaye des Trappistes construite en bois.
1902
(23 juillet 1902) Incendie de la deuxième abbaye des Trappistes construite en pierres.
1905
Le premier ministre du Canada, Wilfrid Laurier, avise les sulpiciens qu'il considère l'affaire d'Oka comme «encore pendante». Le chef mohawk, Joseph Atk8irente dit Corinthe, intente une action devant la Cour supérieure qui la rejette ; la Cour du banc de la reine rejette l'appel de la décision de la Cour supérieure.
1907
Pose du clocher de l'actuelle église de l'Annonciation.
1908
Onésime Fortier et son frère Omer conduisent le premier yacht à gazoline de la traverse Oka-Hudson.
Affiliation de l'École d'Agriculture de Oka à l'Université Laval qui lui donne le statut d'Institut agricole de Oka. (
16 août 1908) Première ordination sacerdotale dans l'église de Oka, celle de l'abbé Adélard Harbour par Mgr Louis-Joseph-Napoléon Bruchési, évêque de Montréal.
1909
(9 février 1909) Inauguration de l'Institut agricole de Oka.
1911
Première promotion d'agronomes de l'Institut agricole de Oka. Le Conseil privé de Londres (le plus haut tribunal ayant compétence sur les affaires du Canada) déboute les Amérindiens et confirme les sulpiciens «dans tous leurs droits sur la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2)».
1916
(27 décembre 1916) Incendie du monastère des Trappistes.
1918
(28 mai 1918) Constitution de la municipalité de L'Annonciation-Partie-Nord par détachement de celle de la paroisse de L'Annonciation.
1721
Joshua Raizenne construit une maison et cultive une terre que les sulpiciens lui avaient assignée.
1922
Un incendie détruit tous les registres de la paroisse ; les doubles conservés à Sainte-Scholastique (Mirabel) ne remontent qu'à 1786.
1923
La population de la paroisse est de 1 348 âmes.
1928-1947
L'Institut agricole de Oka abrite l'École de médecine vétérinaire.
1930-1936
Les sulpiciens vendent tout ce qui leur reste de propriété à Oka, sauf les terres occupées par les Mohawks ; les principaux acquéreurs sont le baron Empain et la municipalité d'Oka.
1942 Constitution de la municipalité de Oka-sur-le-Lac.
(26 octobre 1942) Fondation de la Caisse populaire de Oka.
1945
Achat par le gouvernement fédéral de tous les terrains des sulpiciens occupés par des Mohawks, dont 500 acres de boisés pour assurer l'approvisionnement de ces derniers en combustible.
1947
La municipalité de Oka devient propriétaire d'un ensemble de terrains sur lesquels elle aménage un parc municipal.
1950
Les sulpiciens vendent l'église de l'Annonciation à la fabrique de la paroisse ; ils vendent le parc d'Oka au Gouvernement du Québec.
1953
La municipalité de la paroisse de L'Annonciation-d'Oka devient la municipalité de Oka. Invoquant qu'ils n'avaient jamais concédé la propriété mais seulement l'usufruit de cette terre, les sulpiciens expulsent les Raizenne de la maison qu'ils avaient construite en 1721 et de la terre qu'ils cultivaient.
1959 La municipalité loue une partie du parc municipal au Club de golf Oka, une corporation sans but lucratif.
1975 Soumission par les Mohawks de Kahnawake, Kanesatake et Akwesasne d'une revendication territoriale globale réclamant la propriété des terres sises le long du fleuve Saint-Laurent et de la rivière des Outaouais, y compris les terres de la région du lac des Deux-Montagnes (53 300 ha) ; les autorités gouvernementales canadiennes rejettent ces revendications.
1976 La Saint-Lawrence Columbium abandonne l'exploitation de sa mine de colombium.
1977 La municipalité de L'Annonciation-Partie-Nord devient celle de la paroisse de Oka.
Les Mohawks enregistrent une réclamation territoriale sur le territoire de l'ancienne seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2) (53 300 hectares) comprenant Oka, Saint-Benoît et Pointe-Calumet.
1982 Annexion de la municipalité de Oka-sur-le-Lac par la municipalité de la paroisse de Oka.
1982 Revendication particulière des Amérindiens de Kanesatake sur les terres de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2).
1986 L'établissement amérindien d'Oka adopte officiellement le nom de Kanesatake. Le ministre canadien des Affaires indiennes et du Nord propose de prendre en considération les griefs de la bande de Kanesatake même s'il n'y a aucune base juridique pour l'y obliger ; parmi les terrains revendiqués se trouve le parc municipal d'Oka. Les réclamations des Mohawks de Kanesatake sont rejetées parce que ces derniers ne peuvent démontrer une «continuous use from time immemorial» ; ils n'ont été présents sur ce territoire que depuis 1717.
1988 Le bail du Club de golf Oka est renouvelé pour une période de 20 ans.
1989
Ouverture de casinos sous la protection des Warriors Mohawks et malgré une importante opposition des Mohawks résidants sur la réserve de Akwesasne.
(2 mars 1989) Le Club de golf Oka accepte de louer pour 35 ans le terrain de golf qui sera agrandi par l'addition de 45 acres appartenant à Maurice Rousseau. Plusieurs actes de vandalisme sont rapportés au cours du mois de mars ; la tension augmente entre blancs et autochtones.
(22 mars 1989) Le grand chef de la Confédération des chefs héréditaires traditionnels des Six-Nations sur la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2), Clarence Cimon, enjoint la ville de ne pas procéder à l'agrandissement du terrain de golf qu'il dit situé sur des terres appartenant aux Mohawks et faisant partie de leurs revendications traditionnelles.
(28 juillet 1989) Le directeur régional du ministère de l'Environnement, Michel Provencher, demande au conseil municipal d'Oka d'arrêter tous les travaux d'agrandissement du golf. La municipalité consent à un moratoire de 15 jours avant le début des travaux d'agrandissement du golf.
(3 août 1989) Formation d'un comité composé de représentants du Canada et du Québec sous la présidence de monsieur Désilets.
(Septembre à Décembre 1989) Poursuite de négociations entre les Mohawks, la municipalité et les gouvernements fédéral et provincial en vue d'une entente globale visant à régler les litiges concernant les terres contestées. Le chef Clarence Simon convient de demander l'approbation des membres de la bande le 1er mars 1990.
1990
(26 janvier 1990) Le grand chef Clarence Simon et le chef Francis Jacobs sont destitués de leur fonction par les mères de clan ; Simon est remplacé par le chef George Martin qui demande une suspension des négociations.
(19 février 1990) Le grand chef Martin parvient enfin à avoir accès aux bureaux du conseil de bande avec l'aide de la Sûreté du Québec, les bureaux étant occupés par 43 personnes.
(6 mars 1990) Le chef George Martin demande une prolongation du moratoire jusqu'au 23 mars 1990.
(7 mars 1990) Le conseil de la municipalité de Oka met fin au moratoire, autorise l'agrandissement du terrain de golf et permet ainsi l'abattage de quelques-uns des 50 000 pins de la pinède de Oka.
L'entente de décembre 1989 est suspendue.
(10 mars 1990) Walter David et son fils, des Mohawks de la Long House (Maison longue) de Kanesatake, érigent une barricade à l'entrée du Chemin du Mille menant au terrain de golf et y monte la garde munis d'armes à feu ; ils veulent ainsi empêcher quiconque d'abattre des arbres pour agrandir le terrain de golf.
(26 avril 1990) Injonction émise par la Cour supérieure ordonnant aux membres de la bande de Kanesatake de ne pas obstruer ni barricader le Chemin du Mille, de ne pas gêner la circulation sur le dit chemin et de s'abstenir d'y poser des affiches, pancartes ou enseignes.
(1er mai 1990) Devant le risque de violence et la possibilité de blessures aux intervenants, la municipalité reporte l'action qu'elle avait commandée à un entrepreneur d'enlever les barricades ; les Mohawks refusant d'obéir à l'injonction, les discussions, jusque-là locales, prennent une tournure nationale par l'intervention des Warriors (guerriers armés promoteurs des casinos sur les réserves amérindiennes) ; 2 Mohawks, Matthew Pyke, un opposant à l'exploitation de casinos sur la réserve de Akwesasne, et Harold Edwards sont assassinés.
(2 mai 1990) La Sûreté du Québec-SQ, l'Ontario Police Departement et la New York State Police envahissent la réserve de Akwesasne.
(13 mai 1990) Arrestation de 5 Mohawks opposés au casinos sur la réserve de Akwesasne.
(14 mai 1990) Le cadavre d'un autre Mohawk de Akwesasne, Douglas Thompson jr, mort d'une blessure profonde faite à l'aide d'un couteau, est découvert à Cornwall ; des accusations de meurtre non prémédité seront portées contre le Mohawk Douglas George, alors que des accusations d'avoir braqué une arme à feu et d'avoir utilisé une arme dans un dessein dangereux seront portées contre David George, le frère de Douglas, tous les deux de Akwesasne.
(29 juin 1990) Injonction de la Cour supérieure ordonnant l'enlèvement des barricades, le nettoyage du domaine public et l'enlèvement des pancartes et enseignes sur le Chemin du Mille, à Oka.
(Vers le 5 juillet 1990) La Société des guerriers (warriors) prend le contrôle de la barricade ; les chefs traditionalistes de la Long House, qui s'opposent à la présence d'armes à feu et du drapeau des warriors, quittent les lieux de la barricade.
(10 juillet) Constatant l'échec de toutes ses tentatives pour faire enlever les barricades par les Mohawks, le Conseil municipal d'Oka demande l'intervention de la Sûreté du Québec-SQ.
(11 juillet 1990)
(5 h 45) La Sûreté du Québec arrive dans la pinède pour lever la barricade.
(Vers 6 h) Afin de dévier l'attention de la Sûreté du Québec, des warriors de Kahnawake érigent une barricade sur la route 132 bloquant ainsi l'entrée sud du pont Mercier.
(8 h 47) La Sûreté du Québec-SQ donne l'ordre de lever la barricade du chemin du Mille ; en face d'eux des femmes et des enfants devant de 50 à 75 hommes armés.
(8 h 50) 93 balles d'armes à feu sont tirées dont 51 proviennent de 5 ou 6 agents de la Sûreté du Québec qui tirent à hauteur d'homme d'un mouvement balayé d'un angle minimal de 90 degrés sans cible identifiée ; trois Mohawks postés à deux endroits différents de la pinède tirent les autres balles ; au cours de la fusillade, le caporal Marcel Lemay de la SQ est tué par une balle de calibre .223 provenant du secteur ouest de la pinède ; à la suite de cette intervention, les Mohawks de Kanesatake dressent une barricade pour bloquer la route 344.
La Sûreté du Québec assiège Kahnawake et Kanesatake.
Selon le coroner Guy Gilbert qui a présidé l'enquête sur la mort du caporal Lemay, ce sont des membres de la Société des guerriers (Warriors) qui auraient tiré les premiers.
(21 juillet 1990) Les pourparlers entrepris après l'intervention du 11 juillet pour dénouer la crise sont rompus.
(23 juillet 1990) Inauguration du train Saint-Isidore-Gare centrale mis en marche pour contrer les effets de la fermeture du pont Mercier par les Mohawks.
(25 juillet 1990) Le conseil municipal d'Oka achète 45 acres (90 000 $) de Maurice Rousseau.
(27 juillet 1990) Le Gouvernemant canadien achète 30 acres (1 400 000 $) de Maurice Rousseau.
(1er août 1990) 10 000 personnes manifestent dans les rues de Châteauguay pour exiger le démantèlement des barricades.
(4 août 1990) Des manifestants blancs paralysent la voie maritime du Saint-Laurent en occupant le pont de l'écluse de Côte-Sainte-Catherine, puis sont dispersés par la Gendarmerie royale du Canada assistée par la Sûreté du Québec.
(8 août 1990) Le premier ministre Brian Mulroney nomme le juge Alan B. Gold comme médiateur avec mandat d'obtenir l'accord écrit garantissant la réouverture des négociations et il autorise le déploiement de l'armée canadienne dans la région de Montréal à la demande de Robert Bourassa.
(9 août 1990) Pour calmer les citoyens de la rive sud de Montréal, le gouvernement du Québec annonce le prolongement de l'autoroute 30 et l'ouverture de l'estacade du pont Champlain à la circulation automobile.
(12 août 1990) Signature d'une entente par le député de Mont-Royal àl'Assemblée nationale, John Ciaccia, Tom Sidden, le ministre fédéral des Affaires indiennes, et les Mohawks ; des hommes masqués et armés entourent le ministre et le médiateur, Alan B. Gold, ce qui choque la population blanche.
Une bagarre s'engage entre les forces de l'ordre et environ 300 manifestants blancs sur le pont de l'écluse Saint-Louis-de-Gonzague de la Voie maritime en amont de Beauharnois.
La Sûreté du Québec-SQ déloge un groupe de manifestants blancs d'un pont de la Voie maritime du Saint-Laurent à Sainte-Catherine.
Un commando se rend au poste de la SQ pour libérer les manifestants arrêtés au pont Saint-Louis-de-Gonzague ; le poste est saccagé.
(14 août 1990) Les Forces armées canadiennes se déploient dans les environs de Montréal (Saint-Benoit, Blainville et Saint-Rémi).
(17 août 1990) Le premier ministre du Québec, Robert Bourassa, demande aux Forces armées canadiennes de remplacer la Sûreté du Québec aux barricades.
(20 août 1990) 900 soldats s'installent à proximité des barricades amérindiennes à Kahnawake et Kanesatake et y remplacent la SQ.
Les Mohawks suspendent les négociations.
(27 août 1990) Le général John De Chastelain, chef d'état-major de l'armée canadienne, annonce que l'armée procédera au démantèlement des barricades.
(28 août 1990) Une soixantaine de familles mohawks (femmes, enfants, vieillards) de Kahnawake quittent la réserve et traversent le pont Mercier ; elles sont accueillies à LaSalle par une foule qui leur lance des pierres.
(29 août 1990, vers 18 h) Les militaires et les Mohawks commencent à démanteler les 5 barricades de la route 132 et 138 pour permettre de rouvrir le pont Mercier à la circulation.
(30 août 1990) La Confédération iroquoise des Six Nations quitte la table de négociation ; les Warriors tentent d'imposer leur présence à la table, mais Robert Bourassa ordonne la fin des négociations.
(1er septembre 1990) L'armée prend le contrôle du pont Mercier et avance sur les barricades d'Oka qu'elle démolit.
(2 septembre 1990) La barricade sur le chemin du Mille à Oka est démantelée par les militaires.
(6 septembre 1990, 6 h) Le pont Mercier est rouvert à la circulation.
(8 septembre 1990) Regroupement des municipalités de Oka (village) et de Oka (paroisse).
(16 septembre 1990) L'armée reçoit carte blanche pour négocier la reddition des Warriors de Kanesatake et l'assurance qu'elle est seule aux commandes.
(18 septembre 1990) Descente de la Sûreté du Québec à Kahnawake avec l'appui logistique de l'armée canadienne ; bilan : saisie de 47 armes, 75 Mohawks et 15 militaires sont blessés au cours de l'opération.
(26 septembre 1990) Les Warriors, ces guerriers venus de partout, se rendent à l'armée avec leurs sympathisants encore retranchés dans le Centre de traitement d'Oka. Alors 41 personnes sont arrêtées et accusés devant la justice canadienne ; la plupart d'entre elles seront acquittées.
La crise d'Oka est terminée ; elle a duré 78 jours.
(29 septembre 1990) Les 300 derniers militaires du Royal 22e Régiment-R22eR cèdent leurs postes aux agents de la Sûreté du Québec-SQ à Oka et se retirent à Saint-Benoit (Mirabel).
(8 octobre 1990) Les derniers militaires quittent Kahnawake pour Farnham d'où ils partiront vers leurs quartiers permanents à Gagetown, Nouveau-Brunswick.
(21 novembre 1990) Le ministre de la Défense du Canada révèle que la crise amérindienne de l'été à coûté 60,6 millions $ à l'armée canadienne.
1991
Le ministre de la Sécurité publique du Québec révèle que la crise d'Oka a coûté 112 millions $ à l'État, 71 millions $ en heures supplémentaires à la Sûreté du Québec, 20 millions $ en compensations financières à la population du secteur et 83 millions $ pour le déploiement des Forces armées canadiennes.
(27 mai 1991) Le coroner chargé de l'enquête sur la mort du caporal Lemay conclut qu'il a été tué par une balle tirée par un Mohawk qu'il est impossible d'identifier.
1992
(22 janvier 1992) Les jugements sont rendus dans le cas de trois autochtones accusés en rapport avec la crise de 1990 ; Ronald Cross dit Lazagna et Gordon Lazore dit Noriega sont reconnus coupables sur 29 accusations sur les 56 portés contre eux ; Roger Lazore est acquitté des 10 accusations qui pesaient contre lui.
(19 février 1992) Ronald Cross et Gordon Lazore sont condamnés à 23 mois de prison pour leur participation aux événements de 1990.
(3 avril 1992) La Cour d'appel accepte la remise en liberté de Ronald Cross.
(3 juillet 1992) Un jury acquitte 34 Mohawks impliqués dans les événements de 1990.
(1er novembre 1992) Les Mohawks bloquent la route 344 pendant 2 heures.
1994
Le gouvernement du Canada achète, au coût de 14 millions $, 170 propriétés privées appartenant à des Blancs puis les cède aux Mohawks.
1995
La population de l'établissement est de 1 146 habitants.
Publication des résultats d'une enquête judiciaire ; les autorités provinciales et la direction de la Sûreté du Québec sont blâmées pour avoir autorisé l'assaut contre la barricade des Mohawks ; les commissaires indiquent que le caporal Marcel Lemay a été tué par une balle venant du côté des Warriors, mais se disent dans l'impossibilité de déterminer lequel de ces derniers est celui qui a tiré.
Le quotidien The Gazette expose un commerce de drogues et de cigarettes opéré par des bandits sur le territoire des Mohawks sous le nez du grand chef Jerry Peltier, son chef de la sécurité, Robert Gabriel et le clan de la famille Nicholas qui contrôle l'administration locale du territoire des Mohawks.
Le grand chef Jerry Peltier des Mohawks accuse le gouvernement du Canada de ne pas lui avoir donné suffisamment de fonds pour créer une véritable police mohawk.
1996
James Gabriel est élu grand chef des Mohawks de Kanesatake et remplace le grand chef Jerry Peltier. James Gabriel négocie avec les gouvernements fédéral et provincial la création d'un véritable service de police mohawk.
1997
Le gouvernement du Canada achète 12 335 m2 de terrain qu'il remet aux Mohawks qui y agrandissent leur cimetière.
1999
Les gouvernements du Canada et du Québec signent une entente avec les Mohawks qui accorde une compétence précise aux peacekeepers sur le territoire mohawk ; la Sûreté du Québec n'interviendra désormais qu'à la demande des peacekeepers.
(6 juin 1999) Lors d'une opération policière, les peacekeepers mohawks blessent grièvement Joseph David, l'un des warriors mohawks à l'origine de la crise de 1990 ; souffrant de stress psychologiques, David avait tiré en direction des policiers qui ont riposté en tirant une balle qui l'atteignit et le rendit paraplégique ; David mourra le 4 mai 2004, au milieu d'une autre crise interne opposant des chefs mohawks entre eux au sujet de la direction des peacekeepers.
(2 novembre 1999) Ronald Cross est trouvé mort dans son automobile, sous le pont Champlain où il travaillait sur la structure, un malaise l'ayant obligé à descendre et à se reposer dans sa voiture ; le coroner conclut qu'il est décédé d'une crise cardiaque.
2000
La population de la municipalité de Oka est de 4 250 habitants.
(Juillet 2000) Le conseil de bande de Kanesatake signe une entente avec le gouvernement fédéral qui lui cède le territoire de 958 hectares acheté des Blancs depuis 1990 et en laisse la gestion à la communauté mohawke qui aura le loisir d'y promulguer ses propres lois.
2001
Les peacekeepers trouvent une somme de 40 000 $US et des plans de cannabis dans la résidence de Robert Gabriel.
Des coups de feu sont tirés vers le poste de police.
James Gabriel accuse les trafiquants de marijuana d'être les auteurs de ces coups de feu.
Le conseil de bande des Mohawks congédie le chef des peacekeepers, Larry Ross.
2002 Le grand Chef James Gabriel est victime d'un vote de non-confiance et s'adresse à la Cour fédérale pour faire casser ce vote.
La Cour fédérale installera Gabriel dans son poste.
2003
(28 mars 2003) Des Mohawks bloquent la route 344 pour protester contre la décision du grand chef James Gabriel de prolonger l'entente de police qui donne autorité aux peacekeepers de la bande d'appliquer les lois et règlements sur le territoire de Kahnesatake ; ils veulent que seuls des Mohawks soient membres des peacekeepers sur le territoire ().
(2 avril 2003) Les dissidents de la bande de Kanesatake lèvent les barricades sur la route.
(Mai 2003) La Cour fédérale invalide la décision du Conseil de bande de congédier le chef des peacekeepers, Larry Ross, qui avait été congédié en 2001 alors qu'il enquêtait sur le trafic de drogues sur le territoire.
(Juillet 2003) Le conseil de bande formé de 7 membres, dont le grand chef, est paralysé depuis la mort d'un de ses membres étant donné que trois membres s'opposent aux trois autres membres ; une élection partielle donne la majorité aux membres dirigés par le grand chef James Gabriel.
(Septembre 2003) Le Comité d'éthique policière du Québec blâme le chef Terry Isaac et Larry Ross pour avoir mis en danger la vie du civil Robert Benny Étienne au cours de l'arrestation d'un membre de la Warriors Society en 1999.
2004
(6 janvier 2004) Le grand chef James Gabriel, insatisfait de l'absence de répression de la vente illégale de cigarettes et de la vente de drogues sur le territoire, congédie le chef des peacekeepers, Tracey Cross, le remplace par Terry Isaac et Larry Ross, et engage 55 peacekeepers provenant de 18 communautés autochtones du Québec.
(11 janvier 2004) Les 55 peacekeepers arrivent à Kahnesatake.
(12 janvier 2004) Vers 13 h, des Mohawks érigent une barricade sur la route 344 ; vers 15 h, les mêmes individus assiègent le poste de police, brisent les phares des automobiles de police, incendient une automobile et, vers 18 h 30, alors que les peacekeepers son coincés dans le poste de police, incendient la maison du grand chef James Gabriel qui venait de la quitter avec sa femme et ses 4 enfants ; les dissidents exigent le départ des policiers étrangers du territoire.
(13 janvier 2004) Le ministre de la Sécurité publique du Québec annonce qu'une entente est intervenue entre les comités de sécurité publique des territoires mohawks, fait libérer les peacekeepers détenus au poste de police et démet le chef des peacekeepers, Terry Isaac, et confie la sécurité de Kanesatake aux peacekeepers de Kahnawake et d'Akwesasne sous la direction du chef des peacekeepers de Kahnawake, G.K Diabo ; les peacekeepers des autres communautés autochtones retournent dans leurs communautés respectives.
(15 janvier 2004) L'Assemblée des premières nations du Québec et du Labrador dénonce le résultat de l'intervention du ministre, alors que Joe Norton, le chef des Mohawks de Kahnawake l'en félicite.
(17 avril 2004) Dix sommations à comparaître et 14 mandats d'arrestation sont émis contre des résidents de Kanesatake qui devront répondre à des accusations de participation à une émeute et de séquestration portées contre eux à cause de leur participation aux événements du 12 et du 13 janvier précédent.
(3 mai 2004) Affrontement entre les dissidents et les policiers mohawks de Kanesatake (PMK).
(9 juin 2004) Recherché pour l'incendie de la maison du grand chef, James Gabriel, Joseph Daye se livre à la Sûreté du Québec.
(10 juin 2004) Le feu ravage le poste de police vacant.
(14 juin 2004) Malgré la fin de leur mandat, les gouvernements du Québec et du Canada décident de reconnaître les élus du conseil de bande jusqu'aux prochaines élections.
2005
(25 juin 2005) Élection du nouveau conseil de bande de Kanesatake ; sur 1 600 électeurs inscrits, Steven Bonspiel l'emporte avec 375 votes contre 344 pour James Gabriel, mais les 6 chefs élus membres du conseil de bande faisaient équipe avec Gabriel.
2006 Le Gouvernement fédéral quitte la table de négociations sur les réclamations territoriales des Mohawks.
(20 janvier 2006) Trouvés coupable par un jury de participation à une émeute et de séquestration de policiers perpétrées le 12 et 13 janvier 2004, Gordon Lazore et Gary Gabriel sont condamnés par la juge Nicole Duval Hesler à 15 mois de prison, Robert Gabriel et Bradley Gabriel, 12 mois, Hubert Nelson, 6 mois, Alistair Nicolas, 4 mois, Terry Yaxley, 3 mois, et François Pinsonneault est condamné à une amende de 1 000 $, T. Nelson McDonald, 600 $, Joseph Daye, 500 $ et 50 heures de travaux communautaires ; les verdicts et les sentences sont portées en appel.
(21 juin 2006) Projet Cléopatre. La Gendarmerie royale du Canada et plusieurs corps policiers du Québec participent à une descente dans plusieurs endroits au Canada et arrêtent 36 personnes au Québec ; Sharon Simon, 47 ans, présumée leader d'un réseau de trafiquants de drogues et de blanchiment d'argent est apprèhendée dans sa luxueuse résidence de Kanesatake et accusée de gangsterisme, trafic de drogues et possession d'armes prohibées ; sa fille Annie Arbic, 22 ans, est également arrêtée et accusée comme sa mère ; Sharon Simon est une présumée trafiquante de d'armes et de drogues aux surnoms de «reine de Kanesatake» et de «veuve noire» et serait la maîtresse d'un certain Sergio alias Grizzli» Piccirilli ; celui-ci a étéphotographié alors qu'il portait une veste de président des Devils Ghosts Ruve-Nord, un groupe de motards subalternes des Hells Angels ; il est un ami de Salvatore Cazzetta Le 11 octobre 2007, Sharon Simon reconnaît sa culpabilité et est condamnée à 50 mois de pénitencier ; le 25 janvier 2008, Annie Arbic, est condamnée à 42 mois de prison après avoir plaidé coupable à l'accusation de gangsterisme ; Arbic coordonnait l'expédition de la marijuana récoltée au Québec et exportée vers les États-Unis ; le juge Michel Duceppe de la Cour du Québec accepta de recommander qu'Annie Arbic purge sa peine au pénitencier pour femmes de Joliette où sa mère était déjà incarcérée.
(30 août 2006) Joseph Day, qui transportait un bidon d'essence lorsque l'incendie qui a détruit la maison du Grand chef James Gabriel a éclaté le 13 janvier 2004, avait d'abord été accusé d'incendie criminel, mais la Couronne ayant décidé de remplacer cette accusation par celle d'assaut grave, il reconnaît sa culpabilité à cette dernière accusation.
(Octobre 2006) CBC/Radio-Canada révèle que la sécurité à Kanesatake a coûté 34 millions $ en 2 ans et demi, et que 5,5 millions $ ont été dépensés dans l'opération policière du 16 janvier 2004.
(Décembre 2006) Un rapport de la firme Samson et Associés nommée par le ministre fédéral de la Sécurité publique pour vérifier les comptes, indique que le ministère des Affaires indiennes du Canada et celui de la Sécurité publique du Canada avaient dépensé 4 millions $ entre avril 2003 et avril 2005 pour la sécurité de Kanesatake dont 62 296 $ pour acquérir des armes et des munitions (102 cannettes de poivre de cayenne, 7 pistolets Glock de calibre .22, 6 pistolets immobilisateurs Taser, 2 pistolets Beretta de calibre .40, 16 700 balles et 300 cartouches pour pistolets Taser) pour l'opération du 16 janvier 2004.
2007
(21 février 2007) Le Comité d'éthique policière du Québec, réprimande l'ancien chef Tracey Cross et l'agent John Harding pour abus de pouvoir et conflit d'intérêt dans l'exercice de leurs fonctions ; Tracey Cross ne peut travailler comme policier pendant une année et John Harding pendant 25 mois ; leur cause a pris naissance en 1997 alors que Cross, chef des peacekeepers et membre du Conseil de bande, a demandé à Harding, un peacekeeper également membre du Conseil de bande, d'enquêter sur le chef James Gabriel lorsqu'il a appris que ce dernier enquêtait sur lui ; Harding avait été congédié en 1999 et Cross en janvier 2004.
(Mai 2007) La communauté des Cisterciens de la stricte observance (trappistes) d'Oka vend au prix de 7,2 millions $ tout son territoire (270 hectares) et les bâtiments qui s'y trouvent à la Corporation de l'Abbaye d'Oka, une organisation sans but lucratif qui bénéficie d'une contribution de 3 millions $ du Gouvernement du Québec, d'un prêt bancaire de 2,7 millions $ garanti par la municipalité de Oka et d'un prêt sans intérêt pour 5 ans consenti par les trappistes ; ces derniers peuvent dès lors commencer la construction d'un nouveau monastère plus petit sur un domaine de 800 acres à Saint-Jean-de-Matha dans la région de Lanaudière ; le monastère d'Oka dont l'architecture suit les règles de l'architecture cistercienne est l'oeuvre de l'architecte Pierre Thibault de Québec.
(9 mai 2007) Joseph Day qui avait reconnu sa culpabilité à une accusation d'assaut grave est condamné à 2 ans moins un jour de prison à purger dans sa résidence ; Day souffre d'une maladie des reins qui l'oblige à la dialyse 3 fois par semaine et prend une vingtaine de pilules chaque jour ; le juge a cru que, compte tenu de son état de santé, une assignation à résidence serait à l'avantage de la société puisque, s'il avait été emprisonné, il serait hors de prison sous escorte la plupart du temps.
(24 mai 2007) Dans l'impossibilité de payer ses dettes, le Conseil de bande congédie ses membres.
2008
La compagnie Norfolk acquiert un terrain de 1.2 hectares (9 290 m2 ou 130 000 pi2) en face de la pinède, le long de la route 344 pour le prix de la reprise d'hypothèque ; l'ancien propriétaire aurait déclaré faillite.
(Avril 2008) Le Gouvernement fédéral accueille la revendication des Mohawks et reconnaît qu'il lui faut entreprendre des négociations au sujet des terres de la seigneurie du Lac-des-Deux-Montagnes (2).
(Juillet 2008) Élection d'un nouveau conseil de bande ; le grand chef, Sohenrise Paul Nicholas, et la majorité des chefs élus sont de même allégeance.
(25 juillet 2000, vers 1 h) Une dizaine de Mohawks érigent une barricade de gros troncs d'arbres en travers de la route 344 et y mettent le feu empêchant ainsi la circulation entre Kanesatake et Oka ; le conseil de bande négocie la levée du siège et la circulation est rétablie vers 9 h 30 ; les policiers de la Sûreté du Québec auraient intercepté une automobile conduite par un jeune de 17 ans qui n'avait pas de permis de conduire et auraient emmené ce jeune homme et l'un des passagers du véhicule ; les policiers auraient utilisé la force pour emmener ces personnes ; à la suite de cet incident, 2 auto-patrouilles ont été vandalisées par des véhicules de Mohawks ; c'est alors que la barricade aurait été érigée pour que la police ne puisse revenir sur le territoire.
2009
(Février 2009) Les 26 moines de la communauté des Cisterciens de la stricte observance déménagent d'Oka dans leur nouveau monastère de Saint-Jean-de-Matha.
Le Harrington College, une école secondaire privée qui propose un programme sports-études (hockey-éducation), s'installe dans l'ancienne hôtellerie de l'abbaye transformée en pensionnat et en salles de classe.
La compagnie Norfolk de Normand Ducharme et de son fils acquièrent une terre de 1,2 hectares le long de la route 344 ; le territoire sur lequel cette terre est située appartenait à une entreprise qui a fait faillite, et est, depuis, l'objet de revendication de la part des Mohawks.
(19 mai 2009, vers 4 h 55) Opération Cerro. Plus de 300 policiers de la Gendarmerie royale, de la Sûreté du Québec et 7 policiers enquêteurs amérindiens faisant partie de l'Aboriginal Combined Forces Special Enforcement Unit, envahissent 13 endroits (dont 8 serres) où ils trouvent 1 200 plants de marijuana Kanesatake et saisissent un véhicule blindé M-35, un buldozer, des armes de poing de calibre .357, divers armes de chasse et des munitions pour mitraillette AK-47 (Kalashnikov) et arrêtent 13 personnes dont Gary Gabriel, Barry Simon, Nancy Gabriel, 35 ans, Janice Gabriel, 35 ans, Vincent Daoust, 46 ans ; Jason Gabriel réussit à s'évader ; des coups de feu ont été tirés, mais pas par les policiers. Malgré le nombre d'arrestations, la Gendarmerie n'a porté des accusations que contre Nancy Gabriel, Janice Gabriel et Vincent Daoust tous trois pour avoir, le ou vers le 19 août 2009, produit illégalement du cannabis à Kanesatake.
2010
La population de la municipalité d'Oka est de 5 047 habitants.
(18 janvier 2010) Un groupe de Mohawks interdit à Norfolk Finance, propriétaire d'un terrain d'Oka situé en face de la pinède de couper des pins sur son terrain pour permettre la construction de 3 maisons ; les Mohawks prétendent que son terrain faisant l'objet d'une revendication territoriale de leur part, il ne doit pas y couper des arbres ni y construire quoi que ce soit ; Norfolk a acquis ce terrain 18 mois plus tôt au prix de 200 000 $.
(9 juin 2010) Le Conseil de bande de Kanesatake réitère son opposition à l'exploitation d'une mine de niobium par Niocan Inc. malgré que les Mohawks aient donné leur consentement parce que l'exploitation nuirait à l'environnement.
(20 juin 2010) John Ciaccia révèle que le 31 août 1990, à Dorval, il avait conclu une entente avec les leaders traditionalistes de la Confédération iroquoise des Six Nations qui s'opposaient aux radicaux Warriors ; le Gouvernement fédéral avait refusé d'accepter cette entente qui prévoyait le démantèlement pacifique des barricades du pont Mercier, à Oka et à Châteauguay ainsi que la destruction de toutes les armes, y compris leurs composantes, les munitions et les explosifs alors en la possession des Mohawks de Kanesatake et de Kahnawake ; aucune amnistie n'était accordée aux Mohawks pour les incidents de l'été 1990, mais le Gouvernement du Québec devait s'engager à ce que les personnes arrêtées aient un accès immédiat et en tout temps à un avocat ; le Gouvernement du Canada devait s'engager à acquérir 97 acres de terrains dans la pinède d'Oka «pour le bénéfice et l'usage de la population mohawke de Kanesatake ; le Gouvernement fédéral, qui ne reconnaissait pas la Confédération iroquoise des Six Nations, ne voulait pas d'entente tant que les barricades seraient en place ; l'entente a été mise par écrit mais n'a été ratifiée par personne.
(20 juillet 2010) La compagnie Norfolk commence à identifier les arbres qu'elle veut abattre pour faire place à trois ou quatre maisons sur le terrain de 1.2 hectares acquis en 2008 en face de la pinède le long de la route 344 ; l'ancien propriétaire aurait déclaré faillite.
(28 juillet 2010) Le conseil de la municipalité d'Oka impose une réserve sur le terrain de Norfolk ; aucun permis de construction ne sera accordé au promoteur Norfolk ; cette décision permettra à la municipalité de racheter le terrain ou de l'exproprier avec dédommagement ; les Mohawks estiment que ce terrain fait l'objet de négociations entre le Gouvernement fédéral et Kanesatake qui le revendique.
(31 octobre 2010 , vers 1 h) Recherché pour répondre à 17 chefs d'accusation, Jason Gabriel, 39 ans, est arrêté par la Sûreté du Québec ; il est notamment accusé d'agression armée contre des policiers, de méfaits sur des voitures de police, de menaces, de menaces de mort, de voies de fait sur 3 de ses ex conjointes, de conduite dangereuse et d'incendie criminel ; en 2008, Jason Gabriel aurait fait exploser la remise d'une résidence avec un cocktail Molotov ; il avait été accusé en 1997 d'avoir proféré des menaces à l'endroit de l'ex grand chef du conseil de bande de Kanesatake, James Gabriel.
2011 Dans un document confidentiel émanant du consul général des États-Unis à Québec et rendu public par WikiLeaks, il est mentionné qu'en 2004 la Sûreté du Québec avait demandé l'aide du Federal Bureau of Investigation (FBI) quand des autochtones lourdement armés venant du Colorado traversaient la frontière alors que l'anarchie régnait sur le territoire de Kanesatake.
2013
Un incendie ravage un bâtiment administratif de la réserve.
(18 juin 2013) Bras de fer politique sur le territoire l; le conseil de bande congédie la directrice du Centre de santé de Kanesatake. Les femmes votent toujours ensemble sur les décisions du conseil et prétendent que c'est la majorité du conseil qui dirige ; le grand chef Serge Simon prétend au contraire que c'est lui qui a l'autorité sur toutes les affaires de la bande ; lors de l'assemblée qui avait élu les 4 femmes, il y avait 600 personnes. Le chef Simon organise un référendum au cours duquel la majorité des 232 personnes qui exercent leur droit de vote votent pour le congédiement des 4 femmes membres du conseil de bande.
2015 Des vandales mettent le feu à la station de police de la réserve.
2017
(12 juin 2017) The Gazette rapporte la réélection (245 à 169 contre Lourena Montour) du grand chef Serge Simon pour un troisième mandat de 4 ans comme chef de Kanesatake.
2018 (Dimanche le 8 juillet 2018, vers 23 h) Un incendie détruit le Centre jeunesse de la réserve (selon les premières observations, le sinistre serait dû à un problème électrique.
2019
2019 (2 mars, vers 4 h 45) Un incendie détruit le Kanehsatake CrossFit. Lorsque l'incendie a été maîtrisé, la Sûreté du Québec-SQ a découvert des éléments suspects qui lui font croire qu'il s'agit d'un incendie criminel.
(18 juin 2019) Le maire d'Oka, Pascal Quévillon s'insurge lorsque Monsieur Grégoire Gollin transfère 60 hectares de la pinède aux habitants de Kanehsatake.
2020
Le 21 août 2020, Serge Simon, le Grand chef de Kanesatake révèle que lui et sa fille sont objets de menaces via Facebook parce qu'il travaillait à une réglementation de la vente du cannabis sur le territoire de la communauté ; ces menaces surviennent plusieurs mois après qu'un commerçant local eut menacé sa fille et ses petits-enfants au cours d'une réunion sur l'opportunité de rouvrir les lucratifs magasins de cannabis ; parmi ces menaces il y a un rapel de ce qui est rrivé au grand-chef Gabrielun mois plus tôt, une centaine de membres de la réserve s'étaient réunis dans le parking du Kanesatake Mohawk Council et avaient demandé les démissions du grand-chef Serge Simon et de la vice-cheffe Patricia Meilleur.
2021
Le 7 Février 2021, Le Journal de Montréal, page 10, rapporte que la pédiatre algonquine Raven Dumont-Maurice, 33 ans, native de Kitigan Sibi, donne un cours sur la santé des autochtones aux futurs médecin de la McGill University, à Montréal ; la pédiatre travaille dans un centre de santé sur le territoire mohawk de Kanehsatake. Madame Dumont-Maurice a bénéficié du Programme de Formation de médecins des Premières Nations et des Inuits du Québec pour s'inscrire à la faculté de médecine de l'Université Laval à Québec-ULQ (PFMPNIQ). En vertu de ce programme, 6 places sur environ 900 places sont réservées chaque année aux étudiants autochtones dans l'une des 4 facultés universitaires du Québec qui offrent le programme de médecine. MadameSophie Picard, de la Commission de la Santé et des Services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador, la gestionnaire du programme, souligne que seuls 2 étudiants ont abandonné le programme sur les 54 admis depuis sa création en 2008.
En avril 2021, début de la construction à Kenesatake d'un casino lié aux Hells Angels et à la mafia. (Le Journal de Montréal, 13 avril 2021, page 7).

  • Toponymie -


Kanesatake ou Kanehsatake est un mot d'origine iroquoise signifiant «au bas de la côte».
Originellement appelée mission du Lac-des-Deux-Montagnes.
Oka est un mot algique signifiant «poisson doré», une espèce de poissons qui abondait dans le lac des Deux-Montagnes ; c'était le nom du vieux chef algonquin, Paul Oka, dont la maison était située au centre du village algonquin.

  • Repères géographiques -


Sur le versant gauche du bassin du Saint-Laurent.
Au bord du lac des Deux-Montagnes.
Division administrative seigneuriale de Montréal-DASM.
Région touristique des Laurentides.

  • Accès : Route 344 via Autoroute 640.

Carte 11.

Carte 11 sur Google Maps


  • Bibliographie -


At the Wood's Edge (Anthologie, Brenda Gabriel et Arlette Kawanatati ; traduite en français par Francine Lemay, sous le titre À l'orée des bois, 2010). N.B. Francine Lemay est la soeur du caporal Marcel Lemay de la Sûreté du Québec tué le 11 juillet 1990.
L'Été des Mohawks - Bilan des 78 jours (Jacques Lamarche, éditions Stanké, 1990).
People of the Pine (Geoffrey York et Loreen Pindera, Éditions Little, Brown and Company, 1991)
Rapport d'enquête du coroner Guy Gilbert sur les circonstances du décès de monsieur Marcel Lemay (Bureau du coroner, 1995).

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