Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Le 20 décembre 1975, vers 23 h 30, Yvon Houle, 19 ans, et Suzanne Massé, 16 ans, sont tués au croisement de la 18e rue et du boulevard Henri-Bourassa dans le quartier Limoilou à Québec ; un tueur portant cagoule vide son arme à travers la vitre givrée de l'automobile ; Yvon Houle et Suzanne Massé sont atteints de 7 balles ; les circonstances de cet événement font croire à la police qu'il s'agit de victimes d'un tueur à gages qui s'est trompé de cible, que la voiture était semblable à celle de la personne visée et que le givre qui s'était formé sur les vitres de l'automobile occupée par 3 gars et 3 filles ne lui avait pas permis d'identifier la personne qu'il avait pour mission d'éliminer ; la voiture de Yvon Houle, une Valiant, était similaire à celle que conduisait l'un des membres des Pacific Rebels qu'on avait décidé d'abattre ; le tueur a tiré à travers la vitre du côté du chauffeur, tuant les deux jeunes gens avec les mêmes balles ; ces meurtres s'inscrivent dans la Guerres des gangs (Pacific Rebels et trafiquants de narcotiques locaux) qui sévissait à Québec à cette époque ; la police de Québec met la main au collet de Yvan Beaupré, 30 ans, de Val-d'Or, et de Rodrigue Thériault, 25 ans, de L'Assomption (Gaspé) qui sont accusés des meurtres des 2 jeunes gens ; en février 1976, Beaupré est reconnu coupable de meurtre non prémédité et condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 20 ans de sa peine derrière les barreaux ; le 13 mars 1975, Yvan Beaupré franchit les 4 portes verrouillées de la prison de Orsainville et fausse compagnie à ses gardiens en assumant l'identité de son frère, Rodrigue Beaupré, 38 ans, détenu lui aussi à la prison de Orsainville ; Beaupré est repris quelques mois plus tard à Saint-Léonard ; en mars 1984, à cause de la collaboration de Beaupré dans la résolution de plusieurs dossiers, Robert Sansfaçon, substitut en chef du Procureur général du Québec, Me Gilles Blanchard, directeur adjoint des Services correctionnels, Raynald Desjardins assistant directeur de Service de police de Québec, la Sûreté du Québec représentée par Normand Bessette, responsable des enquêtes criminelles et Jacques Larose, l'adjoint de ce dernier, et René Provencher, chef de l'unité des crimes contre la personne, appuient la demande de pardon royal soumise par Beaupré ; le 6 octobre 1990, alors qu'il jouit d'un droit de sortie sans surveillance, Beaupré prend la poudre d'escampette ; Beaupré aurait collaboré avec la justice dans les procès pour meurtres de, entre autres, Gilles Dufresne, Rock Roy, André Pelletier, Daniel Deslauriers. En mars 1976, Thériault est déclaré non coupable de l'accusation qui pesait contre lui. N.B. La condamnation de Gilles Dufresne a été cassée en Cour suprême en 1988. Rock Roy a été acquitté par la Cour d'appel du Québec en 1989. Voir également Guerres des gangs.