Melkonian (Jean-Jacques)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- En février 1999, Michel Usereau est embauché par le service de police de Sainte-Thérèse. Il subit une période de probation. Il travaille en même temps pour une entreprise de sécurité ; en février 2001, il refuse l'emploi permanent que lui offre le Service de police de Sainte-Thérèse, mais il demeure à l'emploi de la firme de sécurité. Jean-Jacques Melkonian, qui était employé par la même firme de sécurité, a été congédié lorsqu'Usereau a été embauché.
Melkonian fonde sa propre firme de sécurité et concurrence la firme qui emploie Usereau. Selon Usereau, la firme de Melkonian usait de pratiques concurrentielles déloyales dans les offres de contrat en concurrence avec celles d'Usereau.
Le 20 mars 2001, Jean-Jacques Melkonian, 29 ans, est tué d'une balle à la tête à côté de son automobile qu'il venait de garer près de son domicile de la rue Drolet, entre le square Saint-Louis et l'avenue des Pins à Montréal ; Stéphanie Fragman, 26 ans, la fiancée de Melkonian est atteinte d'une balle au bras après avoir sauté sur Usereau, mais, au cours de l'échauffourée Madame Fragman réussit à arracher le capuchon du coupe-vent d'hiver d'Usereau ce capuchon reste sur la scène du crime; les trois échantillons d'ADN prélevés par la police dans le capuchon permettent de les comparer à l'ADN d'Usereau puis de linculper.
Le 26 septembre 2002, Michel Usereau, 37 ans, ex-policier et ex-collègue de Jean-Jacques Melkonian, est arrêté et accusé du meurtre prémédité de Melkonian et de tentative de meurtre de Stéphanie Fragman.
Le 26 janvier 2005, le procès d'Usereau est avorté lorsque le tribunal apprend que l'enquêteur principal du Service de police de Montréal sur la mort de Melkonian, le sergent-détective Denis Matteau, s'est suicidé avec son arme de service le 23 janvier précédent au poste de police de la Place Versailles à Montréal ; le procès recommence ab initio et, le 25 octobre 2005, après 7 jours de délibération, le jury reconnaît Usereau coupable de meurtre prémédité et de tentative de meurtre et le juge le condamne à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.
Le 6 mai 2010, la Cour d'appel annule verdict et la sentence imposée à Usereau en septembre 2005 et ordonne la tenue d'un nouveau procès (le troisième).
Du 17 mai 2010 au 28 octobre 2015, le procès d'Usereau est suspendu pour raisons de procédures dont la désignation d'un procureur pour Usereau.
le 23 décembre 2010, la Cour suprême du Canada refuse d'entendre l'appel de la Couronne et le nouveau procès devra débuter en octobre 2011 ; Usereau est emprisonné depuis son arrestation en 2002. Le 30 novembre 2017, Usereau reconnaît enfin qu'il a tué Jean-Jacques Melkonian et blessé la conjointe de ce dernier, Stephanie Fragman ; le juge le condamne à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 15 ans de sa peine derrière les barreaux ; cette peine est imposée rétroactivement ; ainsi, ayant été emprisonné depuis son arrestation, il pourra demander une libération conditionnelle en 2018 (The Gazette, 2 décembre 2017, page A13).