Pelletier (Jacques «La Pelle»)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Homme de métier (électricien et peintre en bâtiment).
Le 24 mars 1985, Laurent «L'Anglais» Viau, Guy-Louis «Chop» Adam, Jean-Guy «Brutus» Geoffrion, Michel «Willie» Mayrand et Jean-Pierre «Matt le Crosseur» Mathieu, tous membres du chapitre North (Laval) des Hells-Angels, sont assassinés dans le repaire de Lennoxville par des membres du chapitre de Montréal ; leurs corps enveloppés dans des sacs de couchage lestés de blocs de ciment et de poids d'haltérophile sont jetés dans le Saint-Laurent en face du quai de Saint-Ignace-de-Loyola ; c'est Réjean «Zig Zag» Lessard qui les avait convoqués à Lennoxville.
Le 1er juin 1985, l'un des cadavres jetés en face du quai de Saint-Ignace-de-Loyola le 24 mars précédent remonte à la surface; la police trouve 4 autres cadavres toujours retenus par lest au fond du Saint-Laurent. Trente-sept Hells-Angels seront arrêtés pour ces meurtres et 21 d'entre eux écoperont de peines variant de 2 à 25 ans de prison à la suite de procès qui dureront 18 mois ; Gilles «Le Nez» Lachance, un membre du chapitre North a été épargné de la tuerie, mais est devenu délateur et contribue à la condamnation des coupables.
Le 3 décembre 1986, Réjean «Zig Zag» Lessard, le chef du chapitre de Montréal du gang des Hells-Angels qui a ordonné l'assassinat, Luc «Sam» Michaud, Jacques «La Pelle» Pelletier et Robert «Tiny» Richard sont reconnus coupables des 5 meurtres de Lennoxville, puis condamnés à la prison à perpétuité, sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de leur peine derrière les barreaux ; Charles «Cash» Filteau est condamné à 3 ans de prison relativement à cette affaire.
Le 21 novembre 2001, Luc Michaud demande d'être éligible à la libération conditionnelle avant la fin de la période de 25 ans ; le 28 novembre suivant, un jury lui accorde la permission de demander une libération conditionnelle lorsqu'il aura purgé 20 ans de sa peine derrière les barreaux.
Le 3 février 2006, Réjean «Zig Zag» Lessard ayant abandonné les Hells-Angels dès 1989 et s'étant converti au boudhisme, obtient la possibilité de sorties de jour sous escorte ; le 24 octobre 2008, il obtient d'être muté dans une maison de transition, puis, le 30 août 2010, il obtient une libération conditionnelle totale.
En 1995, après 10 ans passés derrière les barreaux, Jacques «La Pelle» Pelletier prend sa retraite des Hells Angels et devient père de 2 enfants qui, en 2008, sont âgés de 10 et 14 ans lorsqu'il obtient une sémi-liberté et devient peintre en bâtiment.
En 2010, la Commission nationale des libérations conditionnelles lui refuse une libération conditionnelle totale parce qu'il a été vu par la police devant un dépanneur de Sainte-Sophie parlant à un homme qui a des liens avec les Hells Angels.
En 2011, il est vu sur une motocyclette alors que ça lui est interdit ; il se défend en disant qu'il croyait qu'il lui était interdit d'acheter une moto pas d'en chevaucher une, mais sa libération conditionnelle est quand même révoquée.
En 2012, la Commission lui refuse encore une liberté conditionnelle totale parce que 6 ans après avoir promis de faire enlever les tatouages qui l'identifient aux Hells Angels, ces tatouages ne sont pas encore enlevés ; il se défend en disant qu'il en a fait enlever quelques uns, mais que ça coûte cher et qu'il n'a pas le temps.
Le 6 mai 2013, Pelletier convainc les commissaires aux libérations conditionnelles qu'il peut continuer à purger sa sentence en dehors du système carcéral où il a passé 28 ans de sa vie.
Voir également Guerres des gangs.
Source La Presse, 7 mai 2013, page A9