Québec (province). Industries. Construction navale
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Éphémérides -
1829
Mise en exploitation du chantier naval de Lauzon par Allison Davie et George Taylor ; le premier grand chantier naval et le seul du genre au Canada.
1836
Allison Davie se noie en face de son chantier naval, son épouse Elizabeth Taylor Davie devient la première femme au pays à diriger un chantier naval.
Vers 1845
Mise en opération de chantiers maritimes à Sorel par des entreprises appartenant à John Molson et à David Vaughan ; la direction des chantiers est confiée à Daniel McCarthy et ses frères John McCarthy et Thomas McCarthy.
1845
Fondation de la Société de navigation de la rivière Richelieu par Jacques-Félix Sincenne, Robert Sincenne, Augustin Saint-Louis et F. Saint-Louis.
1872
Les frères George et Allison Davie, constructeurs de navires, achètent la cale sèche de Thomas Oliver et la déménagent sur la plage de Lévis.
Les frères Beauchemin commencent à construire des bateaux à Sorel.
1882
George Davie acquiert l'Indian Cove West à Lauzon de sa belle-mère, veuve de Duncan Patton.
1886
Fin des travaux de construction de la cale sèche Lorne au coût de 90 000 $ ; Lorne est le nom du marquis de Lorne, gendre de la reine Victoria.
1893
George Davie acquiert la seconde moitié du terrain de Duncan Patton, à l'est de la Pointe-Lévy et forme la Big Davie.
1914
George T. Davie and Sons s'associe à la Vickers, Sons and Maxim qui est implantée à Montréal depuis 1911 ; au cours de la guerre 1914-1918, la compagnie Davie construit 424 navires (dériveurs de bois, chalutiers et harenguiers).
1914-1918
Les chantiers maritimes de Saint-Joseph-de-Sorel construisent des navires de guerre au cours de la Première Guerre mondiale -1914-1918.
1917
Acquisition du chantier Manseau de Sorel par Joseph Simard, J.-B.-T. Lafrenière et Alcime Beaudet.
1918
La cale sèche Champlain (365 m de longueur) de la Davie Ship Building est aménagée.
1919
Importante grève des employés de la Davie Ship Building de Lauzon ; l'armée est appelée à intervenir.
1920
Prise de possession par la Canada Steamship Lines (associée à la compagnie Vickers de Montréal) du chantier naval Davie de Lauzon en difficultés financières ; la nouvelle compagnie propriétaire prend le nom de George T. Davie Limited.
1937
La General Dredging Contractors, une filiale de la Consolidated Marine Companies Limited, achète le chantier du Gouvernement fédéral situé à Saint-Joseph-de-Sorel sur la pointe que fait la rivière Richelieu sur le côté ouest à sa jonction avec le Saint-Laurent. La Consolidated Marine Contractors dirigée par Joseph et Édouard Simard adopte le nom de Marine Industries Ltd.
(5 au 29 mai) Importante grève des 350 ouvriers de Sorel Steel Foundries, Sorel Mechanical Shops, Sorel Iron Foundries et des Chantiers Manseau.
(5 août) La grève des employés de Sorel Steel Foundries, Sorel Mechanical Shops et Sorel Iron Foundries reprend et s'étend aux employés des Chantiers Manseau et de la future Marine Industries de Saint-Joseph.
(13-14 août) Acte criminel ; incendies allumés à quatre endroits différents.
(15 août) Quatre-vingt-treize agents de la Police provinciale du Québec prennent le contrôle de la situation et la grève des employés de Sorel Steel Foundries, Sorel Mechanical Shops et Sorel Iron Foundries se termine par la signature d'une convention collective.
1939-1945
La Davie Shipyard construit 35 navires de guerre au cours de la Deuxième Guerre mondiale - 1939-1945. .
1955
(27 octobre) Incendie du chantier maritime de la compagnie Davie Ship Building et d'une dizaine de maisons environnantes de Lauzon.
1956
Importante grève des 1 500 membres du Syndicat des chantiers maritimes (CTCC) employés par la compagnie Marine Industries de Sorel-Tracy.
1965
Marine Industries de Sorel-Tracy passe sous le contrôle de la Société générale de financement du Québec présidée par Gérard Filion.
1968
La Canada Steamship Lines achète le chantier Little Davie de Lauzon et le fusionne avec le chantier de George T. Davie Limited.
La Canada Steamship Lines passe aux mains de Power Corporation.
1970
(17 mars) Lancement du pétrolier Kriti Wave à la Davie Shipyard ; à l'époque, il s'agissait du plus gros navire construit au Canada.
1976
La Canada Steamship Lines vend le chantier naval Davie à Louis Rochette de la compagnie Soconav.
1981
La Davie Shipbuilding de Lauzon, qui n'emploie plus que 200 travailleurs, passe aux mains de Dome Petroleum - Versatile.
1984
(7 août) Début d'une importante grève des 1 050 membres du Syndicat (CSN) de Marine Industries.
(10 octobre) Des incidents violents marquent la grève au chantier de Marine Industries ; 7 syndiqués qui s'en sont pris à des cadres, reçoivent avis de leur congédiement.
(22 novembre) Violente manifestation de 300 grévistes de Marine Industries qui s'en prennent aux agents de sécurité qui assurent la protection des cadres de l'entreprise.
1985
(4 février) La grève des syndiqués en empêchant la réalisation par Marine Industries, le gouvernement du Canada retire une partie du contrat de réparation de trois navires du ministère de la Défense du Canada.
(8 février) Le président du syndicat des employés de Marine Industries, François Lamoureux, rejette la médiation proposée par le gouvernement pour régler le conflit qui paralyse le chantier naval.
(3 mars) Manifestation de 5 000 personnes dans les rues de Sorel pour appuyer les grévistes de Marine Industries.
(7 mars) Le président du syndicat des employés de Marine Industries, François Lamoureux, exige l'annulation des 7 congédiements d'octobre 1984 comme préalable à la poursuite de la négotiation pour mettre un terme au conflit qui paralyse Marine Industries.
(3 avril) Un coup de feu est tiré sur la maison de Réjean Auger, cadre de Marine Industries et maire de Saint-Pierre-de-Sorel.
(15 avril) Arrestation de 4 grévistes qui tentaient de bloquer l'entrée de cadres aux abords du chantier de Marine Industries ; ils sont accusés de conduite dangereuse, de méfaits et de possession d'armes offensives.
(17 avril) Le gouvernement nomme un conseil de médiation présidé par Robert Burns pour tenter de régler le conflit de Marine Industries.
(8 mai) Échec de la médiation de Robert Burns dans le conflit de Marine Industries.
(10 mai) Le président du syndicat des employés de Marine Industries, François Lamoureux, exige toujours l'annulation des 7 congédiements d'octobre 1984 comme préalable à la nouvelle médiation proposée par le gouvernement pour mettre un terme au conflit qui paralyse Marine Industries.
(17 mai) Cinq piqueteurs sont arrêtés après avoir arraché environ 15 m de la clôture de Marine Industries.
(27 mai) Le président du syndicat des employés de Marine Industries, François Lamoureux, fait échouer la médiation et continue d'exiger l'annulation des 7 congédiements d'octobre 1984. Le chantier Versatile-Vickers de Montréal obtient le contrat de réfection des navires de la Marine canadienne que Marine Industries ne pouvait exécuter à cause de la grève de ses syndiqués.
(4 juin) Marine Industries annonce la fermeture temporaire de son chantier.
(18 juin) Menacée de perdre un contrat de la Commission canadienne du blé pour la fabrication de 620 wagons et ainsi de perdre la possibilité de garder en emploi 400 travailleurs pendant 7 mois, Marine Industries signe avec le syndicat de ses employés en grève une entente de principe sur les conditions de retour au travail, le sort réservé aux 7 congédiés du 3 octobre 1984 et les termes d'une nouvelle convention collective. François Lamoureux est porté en triomphe par les syndiqués à qui il venait de dire qu'ils avaient gagné sur toute la ligne.
1987
La Société générale de financement, propriétaire de Marine Industries limitée, achète la compagnie Versatile de Vancouver et devient ainsi propriétaire du chantier naval de la compagnie Vickers de Montréal et de celui de la Davie Shipbuilding de Lauzon ; la Davie Shipbuilding adopte le nom d'Industries Davie.
1988
Robert Tessier, vice-président exécutif (1987-1988) de la Société générale de financement-SGF est, à ce titre, appelé à rationaliser les chantiers maritimes du Québec que la Société a acquis. Pour sauver le chantier maritime de la compagnie Davie à Lévis, il ferme celui de Marine Industrie de Sorel, le chantier de la Vickers à Montréal et une usine de Rimouski ; la compagnie Alstom Canada achète le département de Marine Industries de Sorel spécialisé dans la construction de groupes électrogènes.
1995
Décision du gouvernement du Québec de se départir du chantier naval des Industries Davie.
1996
Le gouvernement du Québec verse 25 M $ pour compenser son piètre état, puis cède le chantier naval de Lauzon pour l $ à la Compagnie Dominion Bridge de Lachine ; il élimine le Groupe Verreault de Les Méchins ; la Société de développement industriel du Québec injecte 15 des 60 M $ nécessaires à Dominion Bridge pour moderniser le chantier afin de le rendre propice à la construction de plates-formes de forage de puits de pétrole marins.
1998
La Dominion Bridge déclare faillite et Industries Davie est de nouveau mise en vente.
2000
(Février) La compagnie pétrolière brésilienne Petrobras met en service la plate-forme P-36 dans le champ pétrolifère de Roncador dans le bassin de Campos (littoral nord de l'état de Rio au Brésil) ; cette plate-forme, la plus grande du genre au monde, avait été construite en Italie en 1994, puis modifiée et agrandie par Les Industries Davies en 1997-1999.
2001
(20 mars) La plate-forme P-36 sombre dans les eaux de l'Atlantique, à 120 km des côtes brésiliennes ; la structure de forage avait été ravagée le 15 mars par des explosions et par un incendie qui ont fait au moins 2 morts ; cet événement entraîne la faillite du consortium international propriétaire qui ne peut effectuer un paiement de 32 M $ à Industries Davie.
(23 octobre) Le Gouvernement du Québec refuse d'aider financièrement les Industries Davie qui déclarent faillite ; les biens de la compagnie sont mis entre les mains d'un syndic. (25 octobre) Avis de cessation d'emploi envoyé aux derniers employés des Industries Davie.
2005
(Juillet) Un consortium dirigé par Sylvio Gaudreault annonce qu'il a déposé une offre d'achat du chantier d'Industries Davie et qu'il a des contrats fermes pour 36 navires de 16 500 tonnes et de 7 500 tonnes d'une valeur totale de 1,3 G $ pour des armateurs grecs ; sa proposition n'est pas retenue par le syndic.
2006
(20 février) Le syndic de la faillite d'Industries Davie accepte la proposition de la compagnie Groupe Navamar de Montréal et autorise cette compagnie à faire un examen de la situation financière de la compagnie Davie.
(1 juin) Sauf pour certains détails à régler, la proposition du Groupe Navamar (appuyée par la compagnie norvégienne Teco Management Group) est acceptée par le syndic de la faillite d'Industries Davie qui annule la vente aux enchères qui devait se tenir le 12 juin suivant.
(2 juillet) Par un vote à 95 % de ses membres présents à l'assemblée, le Syndicat des employés des Industries Davie accepte les termes (gel des salaires en première année et augmentation de 2% par année) d'une convention collective dont l'expiration est fixée à 2011.
(25 août) Constatant l'impossibilité de Groupe Navamar et de Teco Management d'obtenir des garanties de financement du prix d'achat, le syndic de la faillite annonce qu'il commencera la liquidation des biens des Industries Davie le 5 septembre 2006.
(3 octobre) Teco Management annonce qu'il a réussi à ficeler un plan de financement incluant la participation de la Société générale de financement du Québec qui prête 18 M $, que l'achat de la Davie pourrait être conclu dans les plus brefs délais et que la vente des actifs pourrait être annulée.
(13 octobre) Le syndic de la faillite des Industries Davie annonce qu'il a conclu la vente du chantier maritime à la Compagnie norvégienne Teco Management au prix de 28,3 M $. Depuis sa fondation en 1825, 717 navires de toutes sortes ont été construits par la compagnie Davie.
2007
(12 février) Le chantier maritime Davie Yards annonce l'obtention d'un contrat de construction de 3 navires de construction en mer (130 m de longueur x 28 m de largeur) pour le compte de la compagnie norvégienne Cecon. Plus tard, Davie Yards obtient le contrat pour la construction de 2 autres navires de cette catégorie pour le service des gisements pétrolifères de la Mer du Nord, puis elle obtient le contrat pour la rénovation de deux bateaux de croisière de la compagnie chypriote Ocean Hotel.
2008
(11 décembre) En attendant la conclusion d'une procédure de refinancement, la compagnie Davie Yards annonce la mise à pied de ses 1 100 employés pour une durée indéterminée ; la mise à pied est attribuée à un manque de liquidité consécutive au retard des paiements des clients.
(17 décembre) Le Gouvernement fédéral annonce qu'en vertu de programme d'aide aux exportation, il offre à Davie Yards de garantir des emprunts jusqu'à concurrence de 380 M $ ; ce qui devrait permettre à la compagnie de rappeler ses 1 100 employés vers la mi-janvier et d'embaucher 500 travailleurs additionnels ; la compagnie a un carnet de commandes de 500 M $.
2009
(20 janvier) Davie Yards annonce que la compagnie norvégienne Cecon a reçu un avis d'annulation d'une marge de crédit de 200 M $ ce qui retarde le retour des employés mis à pied le 11 décembre 2008 et qui devaient rentrer au travail le 19 janvier 2009.
2010
(24 février) Privé de liquidités, la Davie Yards annonce qu'elle s'est placée sous la protection de la Loi des arrangements avec les créanciers et qu'à compter du 1 mars elle mettra 1 590 de ses employés à pied en attendant sa restructuration financière ; elle invoque des pertes accumulées dues aux fluctuations de la valeur du dollar, les délais de paiement de la part de ses clients et des augmentations de coût reliés au fait que la construction des 3 navires de construction en mer s'est révélée plus complexe que prévue et a entraîné des délais additionnels ; la compagnie ne conserve que 160 employés ; elle nomme l'avocat Donald Campbell à la présidence du conseil d'administration ; Campbell a été sous-ministre du commerce extérieur du Canada et ambassadeur du Canada au Japon.
(16 avril) Davie Yards suspend la construction du plus avancé des navires en construction et met 100 employés à pied.
Le gouvernement du Québec prête 27 M $ à Davie Yards pour lui permettre de continuer ses opérations.
2011
Le Gouvernement du Canada annonce un programme de construction navale de 33 G $ et qu'il accordera deux contrats de 25 G $ pour la construction de 21 navires de combat et de surveillance dans l'Arctique et un contrat de 8 G $ pour la construction de 7 vaisseaux aux vocations différentes (brise-glaces, navires scientifiques etc) pour la Défense nationale et la Garde Côtière du Canada.
(18 février) Un amendement à l'appel d'offres du Gouvernement stipule que les entreprises navales devront avoir un propriétaire en bonne et due forme, avec en main des cautions judiciaires et de l'argent dans les coffres pour être qualifiées comme constructeur des navires du Gouvernement ; Davie a jusqu'au 18 mai 2011 pour démontrer au Gouvernement qu'elle a un nouveau propriétaire solide et crédible sans quoi, elle sera exclue de la course au contrat.
(1er avril) Le groupe formé de la firme italienne Finmeccanica et DRS Technologies Canada offre d'acheter Davie, ce qui permettrait à celle-ci de se qualifier dans le délai imparti par le ministère de la Défense nationale.
(8 mai) Davie s'entend avec le syndicat de ses employés pour une convention collective de 5 ans prévoyant une augmentation salariale de 8 % répartie sur cette période.
(13 juillet) Trouvant que Davie présentait un trop grand risque, le consortium Finmeccanica et DRS Technologies Canada retire son offre d'achat.
(14 juillet) La société SNC-Lavalin s'associe avec la compagnie ontarienne Upper Lakes Group et la compagnie sud-coréenne Daewoo pour former le consortium Davie-Upper Lake Group qui offre d'acheter le chantier maritime Davie ; le gouvernement du Québec prête 18,7 M $ à la nouvelle entreprise.
(21 juillet) La Cour supérieure du Québec autorise la vente des actifs de Davie pour 28 M $ à Davie Upper Lakes Group qui peut ainsi se qualifier pour présenter une soumission pour le programme fédéral de remplacement de la flotte militaire du Canada.
(26 juillet) La compagnie Groupe Maritime Verreault dont le chantier naval est aux Méchins proteste contre le financement gouvernemental de son concurrent.
(28 juillet) Davie Upper Lakes Group est formellement acceptée parmi les soumissionnaires pour participer au programme de construction du gouvernement fédéral ; les autres entreprises ainsi qualifiées sont Seaspan Marine Corp. de Vancouver (Colombie-Britannique) et Irving Shipbuilding Inc. de Halifax (Nouvelle-Écosse).
(19 octobre) Davie Upper Lakes Group est éliminé du programme fédéral par ses deux concurrents ; le programme de 25 G $ est accordé à Irving Shipbuilding inc. de Halifax (Nouvelle-Écosse) alors que le programme de 8 G $ est attribué à Seaspan Marine Corp. de Vancouver (Colombie-Britannique).