Rozon (Gilbert)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Homme d'affaires (agent d'artistes, producteur de spectacles) né en 1954 à Lachute.
Études à l'Université de Montréal (droit, 1979).
Organise un spectacle de Charles Trenet au Théâtre des Champs-Élysées à Paris en 1987, puis à l'Opéra de la Bastille à Paris en 1992.
Fondateur du Festival juste pour rire/Just for laughs (1983) et du Musée Juste pour rire (1993-2010) logé un immeuble construit en 1894 pour l'ancienne brasserie Eckers (1894) sur le boulevard Saint-Laurent à l'angle de la rue Sherbrooke. Agent, entre autres, de Charles Trenet, Arturo Brachetti, Laurent Ruquier.
Condamné à une amende de 1 100 $ après avoir plaidé coupable en novembre 1998 à une accusation d'agression sexuelle sur une jeune femme de 19 ans à l'occasion d'une fête au manoir Rouville-Campbell de Mont-Saint-Hilaire le 17 février 1998 ; un juge de deuxième instance lui accorde cependant une absolution inconditionnelle parce que ses affaires l'obligeant à voyager à travers le monde, un dossier criminel nuirait à sa liberté de traverser les frontières.
Le 18 octobre 2017, Rozon démissionne de son poste de président du Festival dans la foulée d'allégations d'agressions et d'inconduites sexuelles.
Le 23 octobre 2018, la firme RBC Marchés des capitaux reçoit le mandat d'évaluer les options en ce qui a trait aux parts majoritaires de Rozon dans JPR (Juste pour Rire) ; les parts de Rozon sont mises en vente.
Le 10 janvier 2018, Québecor Média demande une injonction pour empêcher la vente des parts de Rozon dans JPR affirmant avoir priorité dans le cas où JPR serait vendu.
Le 12 février 2018, La Cour supérieure du Québec reconnaît le droit de première offre d'achat et de premier refus de Québecor ; celle-ci disposerait cependant de 12 jours pour le faire valoir si JPR était vendu à un tiers.
Le 2 mars 2018, Gilbert Rozon et ICM Partners, une entreprise de Californie, en viennent à une entente.
Québecor dispose de 12 jours pour se saisir de l'entente et acquérir les parts de Rozon dans JPR.
Le 4 mars 2018, Le Journal de Montréal rapporte que la compagnie américaine ICM Partners s'est entendue avec Gilbert Rozon pour acquérir ses parts du Festival.
Le 23 mai 2018, Le Journal de Montréal rapporte que la Cour supérieure du Québec a autorisé un recours collectif de 10 millions $ intenté par un groupe de femmes baptisées «Les Courageuses» qui disent avoir été agressées et/ou harcelées sexuellement par Monsieur Rozon.
Le 2 février 2019, Le Devoir rapporte que Danielle Roy, l'ex-conjointe de Rozon a intenté une procédure contre lui afin qu'il ne puisse vendre trois propriétés pendant l'instance de divorce qui les oppose ; en 2017, Gilbert Rozon avait tenté de vendre l'une de ces propriétés située à La Malbaie ; le prix alors demandé par lui et ses soeurs atteignait 2 millions $. Danielle Roy est la soeur de Martine Roy qui a affirmé publiquement être l'une des femmes qui ont porté plainte à la police contre Rozon pour diverses inconduites sexuelles.
Le 15 décembre 2020 ; Rozon est acquitté des accusations de viol et d'attentat à la pudeur qui pesaient contre lui en raison du doute raisonnable pour des événements qui se seraient produits il y a 40 ans ; le fondateur de Juste pour rire était jugé pour des faits survenus en 1980 dans un chalet des Laurentides. (Le Journal de Montréal, 16 avril 2021, page 15)
La plaignante, Annick Charette, secrétaire générale-trésorière de la Fédération nationale des communications et de la culture (FNCC-CSN). aujourd'hui âgée de 60 ans, avait demandé au tribunal de faire lever l'ordonnance de non-publication sur son identité. La juge Mélanie Hébert avait accepté sa requête dès l'ouverture de l'audience.
Lors du procès, la plaignante, Annick Charette, âgée de 20 ans en 1980, qui avait passé la soirée avec Rozon dans une discothèque des Laurentides, a soutenu que Gilbert Rozon, alors âgé de 25 ans, l'avait forcée à avoir des relations sexuelles avec lui, ce que ce dernier a nié, affirmant que c'est plutôt elle qui l'avait contraint. Au cours de son témoignage, la femme a raconté à la juge Mélanie Hébert qu'après une soirée à la discothèque, Gilbert Rozon devait la reconduire chez elle, mais il s'est arrêté en chemin à la maison de sa secrétaire pour aller chercher des documents. À l'intérieur, la femme a raconté qu'il s'est jeté sur elle pour l'embrasser, lui mettant la main au décolleté, puis tentant de lui retirer sa petite culotte. Elle s'est débattue et l'a repoussé pour qu'il cesse, a-t-elle témoigné.
« Il était déterminé à avoir des relations sexuelles, a-t-elle déclaré. Je me souviens de deux choses : de l'oppression et d'un sentiment de lâcher-prise. Parce qu'à un moment je me suis dit 'go, fais-le, ça va être fait et on va pouvoir passer à d'autre chose', et c'est ce qui est arrivé ». Gilbert Rozon a plutôt relaté une fin de soirée romantique, lors de laquelle ils se sont embrassés devant le feu de foyer. Mais lorsqu'il a tenté de mettre la main sous sa jupe, elle se serait raidie et, dépité, il aurait arrêté net. Ils ont dormi dans des chambres différentes.
Gilbert Rozon a clamé son innocence tout au long du processus judiciaire, répétant qu'il n'est pas l'agresseur sexuel qu'a tenté de dépeindre la plaignante. Selon lui, c'est elle qui est venue le rejoindre au petit matin alors qu'il dormait. « Aussi étonnant que ça puisse paraître, je me suis réveillé vers 7 h du matin et j'avais [la plaignante] qui était à califourchon sur moi. C'est elle qui était en train de se faire l'amour », a-t-il dit au tribunal.
Le 7 mai 2021, Le Journal de Montréal-JdeM, rapporte que la réalisatrice Lyne Charlebois a intenté une poursuite civile de 1,7 million $ contre monsieur Lauzon en invoquant qu'il l'aurait violée alors qu'elle avait 24 ans et discutait d'un contrat avec lui. Madame Charlebois avait voulu porter plainte, mais que des policiers l'en avait dissuadée.
Le 29 mai, Le Devoir (page A5) rapporte qu'une troisième femme, la comédienne et metteuse en scène Danie Frenette intente une action de 2,2 milions $ contre Gilbert Rozon qu'elle accuse de l'avoir violée en 1988 et d'avoir par la suite utilisé son emprise sur elle pour la harceler et l'agresser. Madame Frenette faisait partie du groupe des Courageuses qui avaient tenté un recours collectif que la Cour avait jugé inapproprié, chacune ayant vécu une expérience personnelle aux mains de Rozon. En octobre 2017, Madame Frenette était l'une des 9 femmes qui avaient porté plainte à la police dans la foulée du Mouvement «Moi aussi» ; cette plainte avait été rejetée par le Directeur des poursuites criminelles et pénales un an plus tard ; Madame Frenette aurait été violée lors d'une fête organisée chez Rozon en juillet 1988. Pendant presque 30 ans, Madame Frenette a gardé le silence sur l'agression qu'elle avait subie lorsqu'elle commençait sa carrière dans le milieu artistique «Dans sa poursuite, elle indique qu'elle pensait que personne ne la croirait. Rozon lui semblait intouchable».
Le 6 octobre 2021, Le Devoir rapporte qu'Anne-Marie Charette intente une action en dommages de 1,19 million $ contre Rozon qu'elle accuse de l'avoir séquestrée et agressée sexuellement en plein quart de travail en 1987 ; Madame Charrette travaillait alors pour le groupe d'humoristes appelé «Les Monstres de l'humour» qui partageait les mêmes bureaux que «Juste pour rire».
Le 7 octobre 2021, Le Journal de Montréal-JdeM rapporte que Patricia Tulasne intente une poursuite au civil de 1,29 million $ contre Rozon, pour une agression sexuelle qui serait survenue en 1987.
Le 25 octobre 2021, Le Devoir rapporte que l'animatrice Pénolope McQuade, la comédienne Patricia Tulasne, la réalisatrice Lyne Charlebois et la recherchiste, Anne-Marie Charette et l'animatrice Julie Snyder ont porté plainte contre Rozon pour agression sexuelle.