Serre (Brigitte)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Le 25 janvier 2006, entre 2 h et 6 h 15, Brigitte Serre, 17 ans, une employée de nuit, qui travaille seule à une station service Shell près du boulevard des Grandes-Prairies et du boulevard Lacordaire, dans l'arrondissement Saint-Léonard de Montréal , est assommée puis transpercée de 72 coups de couteau à l'intérieur du dépanneur de la station service ; des agresseurs enlèvent les enregistrements des caméras et vident la caisse ; cependant, la description faite par des témoins oculaires permet à la police d'émettre des mandats d'arrestation contre Sébastien Simon, 18 ans, principal suspect, Joël Nantais, 18 ans, Tommy Gagné, 19 ans, et Sergio Moniz, 27 ans.
Le 26 janvier 2006, Joël Nantais se rend à la police de Montréal.
Le 28 janvier 2006, Sébastien Simon, un ancien employé du dépanneur en question congédié à la suite d'une dénonciation faite à la direction par Brigitte Serre, est arrêté par la Gendarmerie royale du Canada à l'aéroport d'Edmonton, Alberta, et Tommy Gagné est arrêté le même jour par la police de Saguenay à la résidence de son père dans le secteur Chicoutimi de Saguenay.
Le 29 janvier 2006, Sergio Moniz est arrêté dans un appartement de la rue Tupper à Montréal. Il reconnaît sa culpabilité aux accusations d'extorsion, de possession de stupéfiants en vue d'en faire le trafic, de possession d'une arme prohibée et de bris d'engagement.
En avril 2006, Joël Nantais est accusé de vol à main armée, de complot, de séquestration et de complicité de meurtre après le fait.
En juin 2006, Joël Nantais reconnaît sa culpabilité à l'accusation de vol et de conspiration pour commettre un vol à main armée et est condamné à 18 mois de prison à purger sous conditions dans une maison de transition.
Le 5 septembre 2007, Tommy Gagné, accusé de meurtre prémédité, de séquestration et de vol à main armée, reconnaît sa culpabilité à l'accusation réduite de meurtre non prémédité, de séquestration et de vol à main armée et est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 10 ans de sa peine derrière les barreaux.
Le 17 septembre 2007, Sébastien Simon, accusé de meurtre prémédité (c'est lui qui aurait donné les 72 coups de couteau à Brigitte Serre), vol à main armée, séquestration et complot, reconnaît sa culpabilité et est condamné à la prison à perpétuité sans possibilité de libération conditionnelle avant d'avoir purgé 25 ans de sa peine derrière les barreaux.
Le 19 septembre 2007, Sergio Moniz est condamné est condamné à 26 mois de prison par le juge Bertrand Saint-Arnaud au palais de justice de Valleyfield.
Le 3 avril 2008, Joël Nantais est condamné à purger le reste de sa peine en prison pour avoir enfreint certaines des conditions imposées par le tribunal ; les autorités l'ont fait arrêter après avoir trouvé 2 paires de menottes et une réplique en bois d'une arme à feu dans son casier.
Le 7 novembre 2014, Tommy Gagné est trouvé inconscient dans sa cellule de l'institution carcérale de la Macaza ; il est d'abord transporté au Centre de santé et services sociaux Antoine-Labelle de Rivière-Rouge, puis à l'Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal où il décédera le 11 novembre 2014 à l'âge de 28 ans.
Le 9 novembre 2016, les policiers effectuent une perquisition au domicile de Sergio Moniz et saisissent 68,9 kg de cannabis enrubannés, deux drones, des jumelles, un pistolet à impulsion électrique, des plugs anales, 96 balles de pistolet 9 mm et une liste de comptabilité liée au trafic de drogue.
Le 10 septembre 2021, Sébastien Simon veut profiter de «la clause de la dernière chance» afin de demander une libération conditionnelle anticipée.
La juge France Charbonneau prend sa demande en délibéré ; si sa demande est refusée, Sébastien Simon devra attendre 5 ans avant de pouvoir présenter une nouvelle demande ; si elle est acceptée, Simon pourra alors demander à un jury d'examiner sa cause et Simon pourra alors tenter de convaincre le jury qu'il mérite une dernière chance. Les proches de Brigitte Serre pourront alors s'exprimer, mais c'est la Commission des libérations conditionnelles du Canada qui aura le dernier mot à ce sujet.
Quelle que soit la décision, Simon, qui a été condamné à la prison à perpétuité, restera sous le joug des services correctionnels du Canada jusqu'à son décès.
Le 13 décembre 2021, la juge France Charbonneau rejette la demande de libération anticipée de Sébastien Simon ; celui-ci devra donc rester derrière les barreaux pendant encore 5 ans avant de pouvoir présenter une nouvelle demande de libération anticipée ; selon la juge : «seul l'avenir peut dire si Sébastien a suffisamment progressé pour réintégrer la société».