Vincent (Patrice)
Un article de la Mémoire du Québec (2022).
- Le 20 octobre 2014, vers 11 h 30), une automobile conduite par Martin Couture-Rouleau, 25 ans, un entrepreneur, aussi appelé Ahmad leConverti Abu et Ibrahim AlCanadi, converti à l'islam et qui est membre du Groupe État islamique-ÉI, fonce sur 3 soldats de l'armée canadienne qui marchaient dans le stationnement du petit centre commercial de la rue du Séminaire à Saint-Jean-sur-Richelieu.
Deux militaires sont blessés dont l'adjudant Patrice Vincent, 53 ans, qui décédera plus tard à l'hôpital.
Des agents du Service de police de Saint-Jean-sur-Richelieu prennent l'automobile de Rouleau en chasse ; celle-ci fait une embardée quand, ayant vu sur la route un tapis clouté posé par la police, Rouleau veut l'éviter en faisant une sortie de route ; après plusieurs tonneaux, l'automobile s'immobilise sur le toit dans le fossé près de la rue Schubert ; Couture-Rouleau en sort, puis, armé d'un long couteau de chasse se dirige vers les policiers ; ceux-ci, se sentant menacés, tirent sur Couture-Rouleau qui s'effondre. Couture-Rouleau était l'objet d'une enquête par le Service de renseignement de sécurité-SCRS de la Gendarmerie royale du Canada-GRC, ce qui avait entraîné la saisie de son passeport.
Cet événement devrait être vu dans le contexte de la décision du Gouvernement du Canada de faire partie d'une coalition de pays qui déploient des soldats en Irak et en Syrie pour déloger les membres du groupe armé État islamique qui occupe une partie du territoire de ces pays pour imposer sa version de la religion islamique. En septembre 2014, un message du porte-parole officiel du groupe dit État islamique demandait à ses sympathisants d'attaquer les ressortissants de différents pays qui s'opposent au groupe dont le Canada : «Si vous pouvez tuer un infidèle américain ou européen - en particulier les méchants et sales Français - ou Australiens ou Canadiens ou tout citoyen des pays qui sont entrés dans la coalition contre l'État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière ; frappez sa tête avec une pierre, égorgez-le avec un couteau, écrasez-le avec votre voiture, jetez-le d'un lieu en hauteur, étranglez-le». (La Presse, 21 octobre 2014, page A2).